Menu

ici:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Ophelia ne parvenait plus à détacher son regard de cette apparition flottante, qui semblait presque glisser sur les nuages, sans un bruit. C’était un silence comme lorsqu’on retient son souffle, juste une petite brise sur la prairie, encore trop légère pour faire tournoyer les pales des moulins. C’était un silence rempli de quelques bruissements, seulement, quelques chuchotis de pattes pressées et d’herbes déplacées. C’était gonflé par le doux chant de la Wailord, un chant de vent et de brume, une mélopée lancinante qui s’intégrait parfaitement dans ce tableau naturel ; comme si ces longues notes avaient été créées pour compléter un silence trop froid.

Non, ce silence-là était rassurant, apaisant, et loin encore de la cacophonie printanière des Étourmi, Roucool et autres petits oiseaux qui s’en donneraient à cœur joie. C’était presque froid et fade, avant que la Wailord n’emplisse l’espace de sa douceur ou ne laisse échapper une expiration profonde ; c’était presque comme si Lentis elle-même soupirait. C’était le silence d’un instant suspendu, d’une pause dans la course des aiguilles, et Ophelia percevait son propre souffle presque un peu trop fort, un peu trop réel, un peu trop consciente d’elle-même et du lieu où elle se trouvait. Koda était immobile et silencieux, lui aussi, il observait, mais il avait compris qu’aucune animosité n’émanait de ce géant. Et la brise soupira avec chacun de ces êtres, souffla un peu plus fort dans le visage d’Ophelia à mesure qu’approchait la Wailord, déplaçant l’air dans lequel elle se mouvait. Les mèches libres autour de la tresse s’échappèrent vers l’arrière, battant au vent presque comme des drapeaux, et ce fut presque un sifflement aux oreilles d’Ophelia avant que la Wailord ne s’immobilise, flottant au-dessus du sol, sa tête tout proche de celle de l’humaine.

Spoiler: