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i swore i’d never be like them
but i was just a kid back then

Le crépuscule jette des ombres immenses sur les routes qui sillonnent entre les immeubles - au pied des cités, trois gamins, trois ados, trois marmots. Une silhouette grande et élancée, tête rousse comme maman, les yeux bruns tout pareil, le nez plissé et les prunelles espiègles ; une seconde, des traits semblables, format réduit, les yeux plus clairs et les cheveux blonds, des lunettes sur le nez. Le bras levé haut, il tient un carnet à cadenas hors de portée de lia dernier·e, perché·e sur la pointe des pieds et la main tendue. Les sourcils froncés sur deux prunelles sombres, les cheveux longs, clairs et bouclés, les pommettes parsemées de tâches de rousseur prononcées, l’enfant tente d’attraper le bien qu’on lui dérobe. « Rends-le moi ! Rends-le moi ou j’le dis à maman ! » Un rire éclate. « Alors réponds-moi ! » À quelques mètres de là, appuyé contre un muret, les bras croisés, le dernier observe. « C’est bon, Nat’, laisse-la tranquille. » L’interpelé lève les yeux, soupire, renonce et laisse retomber son bras - lia petit·e se jette sur son journal intime, qu’al serre contre al de toutes ses forces en fusillant le coupable du regard.
Ils sont trois - les trois pendants d’un même tableau, d’un même monde, d’un même univers.
Ils sont trois, pas un de moins, pas un de plus - Jeremiah, Nathaniel, et Gabrielle qui ne s’appelle pas encore Gabrielle.

Les Demaury sont un mélange de sangs venus d’un peu partout — Maman puise ses origines quelque part entre Galar, Kalos et Sinnoh — Papa est un pur produit Lentois, descendant des chasseurs de prime de la première génération — Une famille en perdition que les ambitions n’ont poussée que dans les tréfonds de la misère et de la pauvreté à mesure que les rêves de grandeur se sont étiolés — Jeremiah naît le premier, le 24 mars 1999 — Quatre ans plus tard, le 11 septembre 2003, c’est Nathaniel qui voit le jour — Enfin, le 09 novembre 2005, c’est au tour de Gabrielle, né·e Savannah — La famille s’appauvrit — Maman était bibliothécaire, métier passion sans trop d’avenir dans une médiathèque de proximité dans un quartier triste de New Pyra ; elle a tout arrêté pour la cuisine centrale du Mastodonte et la plonge jusqu’à pas d’heure — Papa on dit chauffeur ripeur un peu par honte de dire le mot que tout le monde connaît et qui stigmatise forcément ; éboueur ça attire les regards de travers à l’école.

« Nana, finis ton assiette… » La voix est douce, mais pressante ; Jeremiah esquive soigneusement le regard de leurs parents tandis que lia petit·e repousse son assiette, les yeux troublés de larmes qu’al ravale difficilement. « Vous avez promis ! Menteurs ! » Menteurs ; le mot tonne et étire un silence au dessus de la table. Colère et honte défilent dans les yeux de maman, dans ceux de papa. Nathaniel, en face, observe la scène sans un mot, et même Jeremiah s’est tu. Menteurs mais comment expliquer - comment lui dire que le coeur y est, mais que maman vient de perdre son travail et que l’argent c’est compliqué ; que c’est déchirant de revenir sur la promesse de la fête foraine pour l’anniversaire et d’éteindre les étincelles dans les yeux de l’enfant mais un jour, tu comprendras, et c’est juste ça, jeté au dessus du repas.
Un jour, tu comprendras.

Trop jeune pour comprendre — En vouloir à ses parents pour tout ce qu’on n’a pas et pour la vie qu’on n’a pas choisie — Les parents se disputent, se déchirent, maman pleure et parfois les portes claquent et c’est ne pas comprendre pourquoi, ne pas saisir les tourments des grands — Avoir peur d’être un jour comme ses amis à l’école qui ont deux maisons, questionner tout le temps est-ce que papa et maman sont encore amoureux et se heurter à des sourires fatigués et des promesses murmurées — Jeremiah et Nathaniel s’acharnent à tenir leur cadet·te loin des éclats ; ils jouent avec al, sortent, lui lisent des histoires et adoucissent les contours d’une enfance dont al ne comprend pas encore les enjeux — Un jour, al comprendra.

i’ve been through hell, i’ve hurt myself
i’ve seen my flaws fillin’ up on the shelf

« T’as un problème ? » Une menace, un grondement. Lia gamin·e encaisse la bousculade sans broncher - sans baisser la tête ni les yeux. Al soutient les regards qui toisent, garde la face quand les rictus se moquent. Al accuse les coups des insultes, des surnoms, des esquives, des affaires qu’on lui dérobe et qu’on abîme. Les poings serrés, al ne cille pas - ses yeux brûlent mais al ne bouge pas. Al attend qu’on se lasse. Qu’on se lasse de ses cheveux, de son corps, de ses notes, de ses fringues, du travail de son père, du quartier dans lequel al vit, de son téléphone dépassé, de son sac usé. Al attend qu’on se lasse de tout ce qu’al est - qu’on lui fiche la paix.
Al attend qu’on l’oublie.

Harcèlement scolaire et fêlures dans l’estime de soi ; Gabrielle qui n’est pas encore Gabrielle n’a rien fait d’autre qu’exister — C’est la faute à pas de chance, mais c’est tombé sur al — Al essaie de gratter l’amitié de ceux qui lia harcèlent en distribuant les bonbons qu’al achète en dérobant des billets de cinq dans le portefeuille de Maman — Et en prêtant son téléphone portable que les autres feront confisquer — Al tente de parler mais c’est al qu’on traite en problème, ses harceleurs ne sont jamais inquiétés alors, al se tait.

La planche claque sur le macadam, suivi d’un bruit sourd de chute sur le trottoir et d’une plainte sonore, plus agacée que douloureuse. Lia gamin·e, redressé·e, les poings serrés et la rage au ventre, donne un coup dans son skateboard, qui s’en va valser plus loin. « Eh ! » gronde Jeremiah, de l’autre côté, perché sur un mur en compagnie d’autres garçons des cités. « Si tu la casses t’en auras pas d’autre ! » Saon cadet·te se tait. Al a la tête basse, rentrée dans les épaules, et les jointures des poings blanchies. Al tremble alors, il hésite, et puis « J’reviens. » et il descend de son perchoir pour rejoindre l’enfant. « Nana ? » Al a les joues baignées de larmes et réprime ses sanglots - pas un mot, al fait volte face et l’enlace. Il demeure confus, silencieux et pris au dépourvu. Il lia tient dans ses bras, impuissant - il questionne mais al ne dit rien ; al n’en dira pas plus à leurs parents.
Al sourit, et al prétend tout va bien.

Les quartiers sont son terrain — Al apprend la rue, la cité ; street-smart smart-ass — Al n’a jamais peur entre les HLM où al peine moins à s’affirmer — Al est la p’tite soeur des frangins Demaury alors tous les garçons du pied des immeubles lia prennent sous leur aile — Al apprend doucement à faire de ses origines une fierté plutôt qu’un fardeau — La colère prend racine en al face à l’injustice qui frappe ses semblables et les rues sales — Al prend doucement conscience du monde dans lequel al vit et des réalités sociales qui y sont liées — Al met un point d’honneur à faire entendre à ceux qui lia regardent en biais qu’al ne vaut pas moins qu’eux — Regarde-moi comme un·e égal·e ou baisse les yeux quand j’te parle — C’est à mesure qu’al commence à s’affirmer que, doucement, al commence aussi, par ricochet, à s’interroger sur qui al est et qui al aime.

and the sounds of the criers when a family’s one die
it echoes through a vacant room where a young soul still resides

Un silence dans la pièce.
La nuit est profonde - la fenêtre, ouverte, laisse entrer une brise chaude dans l’appartement dont les lumières, allumées, n’éclairent que des visages blancs aux traits tirés. Gabrielle est blotti·e sur le canapé, les genoux ramenés contre elle, les yeux dans le vague - le bras de son père est passé autour d’al. À table, maman a posé la main sur l’épaule de Nathaniel, accoudé, le front posé contre ses mains nouées. Arrêt sur image à la froideur glaciale dans un juillet assassin - le premier coup de tonnerre résonne quand les poings de Nathaniel s’abattent sur la table, que sa chaise grince et puis tombe, que la porte de leur chambre claque dans son dos, et qu’un tumulte retentit de l’autre côté. Maman n’a pas le courage de lui rappeler qu’ils ont des voisins qui se moquent bien de leur douleur - Gabrielle étrangle un sanglot et maman se jette à ses côtés tandis que papa se lève pour suivre Nathaniel dans la pièce d’à-côté.
Le tumulte des voix, brusquement - et celle de son frère qui se brise, et puis celle de son père, et Gabrielle se recroqueville pour échapper à la pensée, terrible, qui lia traverse : al ne les avait jamais vus pleurer.

Al fête ses douze ans lorsque son frère le plus grand, Jeremiah, tout juste accrédité à la fin de sa formation de Ranger, lui offre un Draïeul qui deviendra son premier Pokémon et meilleur ami — Il ne lui dira jamais que c'est parce qu'il a compris que l'école, c'était compliqué — Peut-être aurait-il dû parler à un adulte, plutôt, mais il ne savait pas comment — Al a quatorze ans, presque quinze, lorsque Jeremiah décède, à vingt-et-un an, lors d’une mission particulièrement risquée dans la Vallée Eyepolis d’Haptos — La chute est abrupte, violente ; c’est tout son monde qui s’écroule — Nathaniel et al se rapprochent énormément, liés par cette même douleur d’avoir perdu leur grand frère — Les tensions entre leurs parents grandissent et s’apaisent à la fois, mais ils font de leur mieux pour ne plus se disputer devant leurs enfants.

Trop jeune pour perdre quelqu’un ; trop jeune pour perdre un frère, Gabrielle s’enferme dans des spirales de je ne veux pas et de suppliques qui ne réécrivent pas le monde autour d’elle. Maman avoue, un soir, à voir basse, « Quand on met au monde un enfant, on espère- On espère partir avant vous, on espère que vous nous survivrez, on espère que vous nous enterrerez, parce que… Parce que c’est comme ça que ce doit être, c’est comme ça que c’est censé être. » Et la douleur se change en colère, en rage insensée ; la blessure est une plaie béante et, quelquefois, Gabrielle se surprend à murmurer, quand al pleure, « t’as promis qu’tu serais toujours là, mais t’as menti, t’as menti et qu’est-ce que j’suis censé·e faire, maintenant, si j’peux même plus être en colère contre toi ? » Al oublie tout ce qu’al trouvait beau, tout ce qui lia passionnait - al oublie les gens, ses amis, son cousin qu’al adore, parce que son frère lui manque et que son monde a cessé de tourner, mais qu’est-ce qu’al peut faire, qu’est-ce qu’al peut faire ; il est parti - et pleurer, et détester, et hurler, et supplier, et brûler, rien ne le ramènera, rien, jamais, rien ne rallumera plus les étoiles dans ses yeux, dans les leurs.
C’est terminé.

i’m gonna stand by your words
i’m gonna learn to forgive

Accroupi·e dans les graviers, Gabrielle observe le cierge magique qui se consume entre ses doigts en crépitant. Un sourire flotte sur le bord de ses lèvres tandis qu’al relit pour la millième fois les gravures dorées dans le marbre. À toi, qui aimais ce monde comme on t’aimait. Des bouquets par dizaine, des bougies, des plaques signées de ses parents, de ses grands parents, de son frère et d’al, de ses oncles, toutes payées par ces membres de la famille un peu lointains parce qu’eux n’auraient pas eu les moyens. Gabrielle les relit, une à une, réalisant une nouvelle fois comme ils ont de la chance, comme ils sont entourés, comme le monde a bel et bien continué de tourner.
Al baisse les yeux. Son sourire ne sait pas se ternir - mais ses prunelles, elle, s'emplissent d'une émotion difficile à contenir. « J'ai compris, tu sais, » un souffle, un murmure, confié à la brise encore fraîche du matin. « je sais enfin pourquoi- Pourquoi Pilgrim, pourquoi lui. » Al clos ses paupières, une seconde - al inspire et les rouvre, détaille une énième fois les gravures. « …Merci. » Un chuchotis. Merci d'avoir compris.
Le cierge s’éteint, dans une dernière étincelle qui laisse s’élever dans les airs une odeur de cendres. « Joyeux anniversaire, » al murmure, avant de se redresser. Al saisit avec précaution l’un des bouquets - des dizaines de roses blanches, soigneusement nouées - et caresse une dernière fois des yeux le portrait de son frère, accroché à l’une des plaques.
L’instant d’après, al se tourne et s’éloigne, pour déposer le bouquet sur une tombe plus modeste, oubliée - quelqu’un que Jeremiah avait connu. Un ranger, plus âgé, mais sans famille Lentoise puisqu’il était immigré de Paldea - et pour qui il avait toujours une pensée, un mot et, quelquefois, un bouquet qu’il venait déposer ici.
Un sourire, un merci - et Gabrielle, la main posée sur l'encolure de Pilgrim, qui l'attendait, et qui tourne la tête vers elle et souffle dans ses cheveux, doux et joueur, retourne à sa vie.

Six mois s’écoulent dans l’obscurité — Gabrielle finit par réaliser, douloureusement, que c’est sa propre vie qu’al est en train de gâcher ; que Jeremiah, qui rêvait si haut et si fort, n’aurait jamais voulu ça. Jamais voulu qu’ils s’écroulent et cessent d’avancer parce qu’il n’était plus là — De toutes ses forces, al lutte pour se relever, pour sortir, renouer avec les gens, parler — Al commence une thérapie à la même période, motivé·e par l’idée de s’en sortir — De nouveau entouré·e, Gabrielle se ranime et reprend goût à ce qu’al aimait avant que le monde cesse de tourner — Al fait son coming out sur les réseaux sociaux, célèbre son feu retrouvé dans les messages privés d’un de ses meilleurs amis d’internet, Liang, et dans les SMS de son cousin, Eylian, qui n’a jamais cessé de l’attendre — Foutu pour foutu, Gabrielle décide de son propre prénom (parce que Gabriel ou Gabrielle, de vive voix, c'est du pareil au même) et prend le soin d’expliquer à ses parents ce que les mots qu’al emploie signifient — Compréhensifs, ils s’adaptent même s’ils ne saisissent pas toujours tout — Gabrielle s’affirme, tant dans sa personnalité que son style vestimentaire ; al apprend à composer des ensemble stylés avec les fringues héritées de ses frères et des fripes, achetées pour une bouchée de pain… ou quelquefois volées.

« Je veux devenir ranger. »
C’est lâché par dessus la table, pendant le dîner - aussitôt, le bruit des fourchettes et des mastications se tait. Il n’y a qu’al - nerveux·se, les mains tremblantes, mais qui donne le change et porte sa bouchée de pâtes au beurre à ses lèvres. « Quoi ? » La voix étranglée de son frère lia force à déglutir et à le regarder. De toutes les réactions, c’est la sienne qu’al craint - mais al ne se défile pas. Al plonge son regard dans le sien, pose ses couverts, et ses mains sur ses genoux, sous la table. « Je vais m’inscrire à la formation de ranger pour la rentrée prochaine, » al répète, précise - comme pour dire qu’al a déjà réfléchi, que c’est déjà décidé, qu’on ne lia fera pas changer d’avis. « Tu te fous de ma gueule ? » Al cille. « Nathaniel, » tonne maman, sonnée mais pas suffisamment pour lui laisser le droit de s’adresser de la sorte à son adelphe. « Quoi ? Quoi, Nathaniel ? Pourquoi c’moi que t’engueules ? Tu vas lia laisser faire ? Sérieux ? » Leur père frappe sur la table, du plat de la main. « Tu t’adresses autrement à ta mère. Ce qu’on autorise ou non à Gabrielle ne te regarde pas. » Un silence.
Nathaniel se lève, dans un raclement de chaise bruyant qu’une nouvelle fois, maman n’a pas la force de réprimander. La porte claque. Gabrielle a les yeux humides et brillants, mais al s’efforce de ne pas baisser la tête. Lorsque les regards de ses parents se tournent dans sa direction, al force les contours d’un sourire qui s’espère rassurant.
« Je vais devenir ranger. »

Nathaniel n’y parvient pas - il a sombré, sombré, persuadé que Gabrielle le suivait — Mais al a dévié, al est remonté·e, sans lui, et il lui semble qu’al ne peut plus l’atteindre ni le comprendre — Il en veut à Gabrielle d’avoir su aller mieux si vite alors qu’il n’y parvient pas, il ne comprend pas comment al peut être heureux·se alors que leur frère est mort — Il l’envie, aussi, d’avoir repris vie — Gabrielle garde rancoeur contre lui depuis qu’al a l’impression qu’il lui faudrait l’autorisation de Nathaniel pour avoir le droit au bonheur — Mais al s’acharne à tenter de le rattraper, de le retrouver, de l’aider, parce qu’al l’aime, qu’il lui manque, et qu’al ne peut pas perdre un frère une seconde fois.

no matter how much we might bend we will not break
‘cause we got what it takes to stay

Deux noms - Liang et Eylian.

Le premier est un garçon d’internet, soutien indéfectible, qui sait tout parce qu’al était un·e adolescent·e prompt à overshare avant d’apprendre à se barricader - et qui s’écroule, un jour de septembre où le monde décide de s’assombrir sur son coeur aussi. Gabrielle, puisqu’al sait, puisqu’al sait la douleur de perdre ce qui ne devait pas être perdu, se tient là, à ses côtés au travers d’un écran ; al promet - quand tu en auras la force, on se rencontrera, et je te montrerai que le monde ne s’est pas arrêté, je te montrerai que ça vaut encore la peine de continuer, al promet et al attend. Al attend, jusqu’à ce début d’année - un café à Haptos, la barrière du virtuel franchie, et une journée entière pour refaire le monde et dessiner, dans le coeur de l’autre, les contours d’un après qui commence à cet instant.

Cold bullets can’t kill burning souls.

Le deuxième n’est qu’un cousin, lointain, quelqu’un qui vient de loin - mais il a l’âge que son frère aurait eu, et il l’a toujours aimé·e, choyé·e, écouté·e et puis attendu·e ; attendu·e quand c’est al qui s’est tu·e. Une bouffée d’air frais - loin du fantôme qui hante l’appartement comme un silence, comme un non-dit. Il se rend à Lentis, pour voyager, prétend-il, et Gabrielle profite de chaque instant qui lui est donné de passer à ses côtés, même si al ne quitte presque jamais Haptos et que c’est plus souvent lui qui se déplace que le contraire. Un jour vient, où il lui annonce qu’il s’installe ici, à portée de téléporteur d’al - Gabrielle explose d’une joie difficilement contenue et se réfugie dans les bras de son cousin sous les rires de ce dernier. Comme une petite bulle de bonheur, que rien ne pourrait fracasser.

Jeremiah est gardé en silence — On ne parle presque plus jamais de lui ; Gabrielle a pris sa place dans la chambre qu’il partageait avec Nathaniel, qu’ils ont entièrement réaménagée — On a tenté de lia dissuader d’emprunter la voie des rangers, mais al n’a rien voulu entendre — Al a décidé de n’emprunter que les chemins qu’al aurait décidés, portés par la mémoire de son frère et les récits de famille de son enfance — Et de vivre, vivre, vivre, plus fort que jamais, autant que possible — Quelquefois, malgré tout, al flanche, doute et se brise ; quelquefois, malgré tout, al tremble encore, persuadé·e que ça ne lia quittera jamais tout à fait.

since he passed away they’re scared of everything - and i’m not scared of anything anymore.

RÉSUMÉ: