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Modeste et rudimentaire, Harmon’île adopte des codes semblables à ceux des peuples nomades, n’investissant les endroits que de peu de choses qui ne soient pas éphémères. Ici, on privilégie un mode de vie au plus proche de la nature pour ne pas la déranger. Majoritairement composé d’édifices en bois et de toiles, le camp est, désormais, scindé en deux par une déchirure béante, dont le dénivelé a été compensé par la construction rapide de rampes et d’escaliers. Cette cicatrice, dans les entrailles d’Harmon’île, les Calléisiens ont décidé d’y planter des fleurs et de laisser la beauté du renouveau conquérir le souvenir des créatures obscures qui l’ont ouverte. À la fois rappel de la combativité du peuple, mémoire d’un passé qu’on retient en guise de leçon, et hommage à ceux qui n’ont pas survécu à cette nuit, le paysage à tout jamais modifié du camp devient, doucement, symbole de sa résilience et de sa force.

Le Fleuve Rabord scinde l'île en plusieurs morceaux, s'étirant de la chaîne de montagnes au sud de Calléis jusqu'à l'immense mont au pic brumeux qui s'élève en son centre. Une branche du fleuve s'étire vers l'ouest, longeant Harmon'île, qui s'en sert comme de principale source d'eau claire. De nombreux plans d'eau calme et autres semblants d'étangs aux eaux limpides parsèment le parcours du fleuve, mais le principal se situe plus à l'est - plus grand, plus profond, il s'agit d'un lac, et son étendue donne l'impression que l'eau y est tout à fait immobile et imperturbables, malgré les courants qui en parcourent les profondeurs.

On dit que cette forêt est parmi les plus étourdissantes qui existent et que tous ceux qui y entrent sans y être préparés n'en ressortent jamais. Cachée derrière un dense brouillard, on raconte que certaines zones sont éclaircies et permettent d'observer la vie de la forêt. On dit aussi que selon les gestes posés à l'endroit de la nature, la brume nous enveloppe et nous transporte dans un autre lieu. Il paraît impossible de retrouver l’endroit où l’on se trouvait auparavant. Le mystère le plus curieux de cette forêt, c'est que les quatre saisons semblent coexister en permanence dans des zones qui diffèrent.

Dans cette jungle dense et luxuriante, où le climat humide est adéquat à la vie de nombreuses espèces de Pokémons, les humains sont rarement les bienvenus. Les Pokémons sont bien plus hostiles et agressifs à la trace humaine. Peut-être protègent-ils quelque chose ? Comme, par exemple, cet arbre immense, au pied duquel reposent les ruines d’une ancienne civilisation dont on ne connaît presque rien…

Zone de capture de niveau 7 | accès via la CS Coupe - Une marche en forêt aère l’esprit, libère les nœuds du cœur que l’on dit. Est-ce vraiment le cas lorsqu’on parle de celle de Calléis ? Survivre à la forêt sibylline n’est pas le dernier des obstacles. Les vents apportent les étranges rumeurs qu’aux profonds de la jungle ou même en se promenant à la lisière des montagnes, il ne faut pas lever la tête et tenter d’apercevoir le ciel. Que cette erreur ne laisserait sous vos pieds que des nœuds et des nœuds de branches épaisses, larges et solides. Des branches bien plus grandes que vous. Là où la terre ferme se trouvait sous vos pieds, désormais ce n’est qu’un labyrinthe naturel de lianes, où la brume épaisse vous entoure. Et si vous êtes toujours dans la jungle, ne devriez-vous pas entendre le bruit de la cascade ? L'écho de vos voix rebondit jusqu'à vous. Vous qui aviez survécu à la forêt sibylline, sauriez-vous retrouver le chemin d’une terre que vous ne pouvez plus voir, de roches en contre-bas comme simple vision ? Alors que la nature même semble tenter de vous convaincre de baisser les bras, restez ici, vous y êtes mieux… Mieux qu'en contrebas, d'un côté de la chaîne des montagnes... ou de l'autre ? Au pied des deux versants, mais est-ce vraiment aussi grand ? Comment avez-vous pu ne jamais le remarquer ?