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Je suis né un jour d’automne par temps de pluie. Mon père insiste bien sur la météo. C’était un [psy]triste jour[/psy]. Le monde n’était pas ravi de mon existence. Je ne connais pas ma mère, [psy]elle serait morte[/psy]. Si ce n’est pas le cas, je préfère le penser. Mon père est un politicien. Je peux vous dire comment il s’appelle et à quoi il ressemble mais je ne souhaite pas [psy]perdre mon temps.[/psy] Pas de frangin ni de frangine. Je crois que j’ai de la famille éloignée mais [psy]je m’en fous[/psy].

J’ai grandi à Kopadia dans une belle demeure. J’ai été élevé par des domestiques et des [psy]gouvernantes[/psy]. Je me souviens de certaines d’entre elles, très gentilles avec moi. Celle qui m’a le plus affecté est [psy]Antonia[/psy]. Elle était douce et amusante. Et surtout aimante. Elle mariait à la perfection la sagesse à la folie. J’ai adoré qu’elle s’occupe de moi. Elle est la seule personne que [psy]j'ai sincèrement aimée.[/psy]  Ce qui déplaisait fortement au paternel. [psy]Un homme ne s’attache pas[/psy] disait-il. Il a alors remercié Antonia et toutes les autres dès lors qu’elles avaient un geste d’affection à mon égard. Vous l’avez pris dans vos bras, [psy]au revoir.[/psy] Vous l’avez embrassé, [psy]adieu.[/psy] Vous l’avez caressé, [psy]bonne continuation.[/psy] Chaque départ m'arrachait le cœur. [psy]J'ai beaucoup pleuré[/psy]. Et mon père disait qu'[psy]un homme ne pleure pas[/psy]. Donc, après Antonia, j’ai fait ce que mon père a dit. J’ai arrêté de m'attacher. J'ai arrêté de pleurer. Je suis devenu un enfant qui ne parle plus, qui ne regarde plus... Le vide, [psy]comme une poupée.[/psy]

Si à la maison c’était morbide comme ambiance, j’ai de bons souvenirs de l’école. Les professeurs se vexaient facilement, c’était amusant. J’étais le reflet de leurs erreurs et de leur incompétence. [psy]L’école, c’était facile pour moi.[/psy] On jouait facilement avec mes camarades, on s’amusait de tout pour un rien. Puis, en grandissant j’ai pris conscience que [psy]chacun s’individualisait[/psy] plus profondément et que l’intégration devenait plus complexe. C’est à ce moment que je me suis [psy]passionné pour la psychologie[/psy] sans pouvoir le définir. N’ayant pas de famille, j’avais besoin d’un groupe car je savais que seul je ne survivrai pas. J’ai tout fait, inconsciemment, pour être aimé, pour être accepté et dès que j’avais l’emprise sur l’autre, je pouvais obtenir ce que je voulais d’eux. J’ai eu quelques problèmes avec des parents… Au final, j’ai pensé que j’étais chanceux de ne pas en avoir.

Le lycée c’était les meilleures années. C’est à ce moment que l’innocence est levée et que [psy]le niveau de jeu est plus intense[/psy]. Parce que maintenant nos parents ne sont plus nos meilleurs amis, nos conseillers. La partie devient équitable et juste pour moi qui n’ai jamais eu de guide comme les autres. Maintenant ça se joue entre nous, adolescents paumés. Alors je dépose des pièces dans chacune des poches de mes camarades m’en faisant un allié précieux. Et quand une pièce s’use, je la jette et j’en prends une nouvelle. C’est très facile. Il suffit d’observer : qui fréquente qui, qui sort avec qui, quel secret est caché, qui dit quoi, où, quand… Ces blaireaux égocentriques… Le lycée,  [psy]la grotte de l’hypocrisie. C’était infecte. C’était génial. [/psy]

Si le lycée c’était cool, c’est aussi parce que j’ai eu accès à plus de [psy]liberté[/psy]. Ainsi, j’ai découvert le sexe – à deux je veux dire -, l’alcool et surtout… La drogue. L’[psy]ecsta [/psy]en ce qui me concerne. Si tu n’as jamais essayé, tente-le, au moins une fois, je te jure c’est démentiel. Dans ce moment, tout est important et rien ne l’est. Cette expérience ne peut se décrire, elle se vit. [psy]Écoute, viens chez moi, on se dit samedi 20h00, apporte la bière ok ?[/psy]

La suite est simple, j’ai commencé une licence de psychologie. Je suis en deuxième année. Ce serait cool c’est de me [psy]spécialiser en criminologie[/psy] et de devenir Profiler pour identifier et établir le profil des criminels. [psy]Je kiffe savoir comment ces tordus réfléchissent[/psy]. Peut-être bien que j’en suis un et que je les comprends. J’ai de l’empathie en vrai, au fond, [psy]je suis un mec bien.[/psy]