— 12:59

Avec un soupir profondément agacé, Eagle croisa les bras et fusilla la rue du regard. « Sérieusement, ils avaient envie de venir, ou pas ? » D'accord, peut-être que le rendez-vous était à New Pyra, et que le terrain de paintball avait été réservé pour tout l'après-midi, histoire qu'ils fassent autant de parties qu'ils veulent, mais quand même. Et puis, Romeo, Vlinder et Violet partaient de Kopadia, et c'était loin, mais elle-même était venue depuis Hoarford, et elle avait même acheté quinze semlor, des choux fourrés à la crême, spécialités de chez elle, lorsqu'elle avait aperçu la pâtisserie en se dirigeant vers les téléporteurs ; et puis, surtout, Nyna était déjà là alors qu'elle aussi, elle habitait Ike Kai. Donc, franchement, aucune excuse.

« Y en a un qui vient de me dire qu'il arrive dans vingt-cinq minutes, » râla-t-elle en pivotant vers Nyna, lui tendant la boîte de choux l'instant d'après au cas où elle veuille en prendre un. Trois chacun à l'origine, mais elle contemplait de plus en plus l'idée de tous les manger en compagnie de la jeune femme et de faire comme s'ils n'avaient jamais existé. Tant pis pour eux, ils n'avaient qu'à être à l'heure. (Eagle était peut-être un peu beaucoup impatiente à l'idée de faire un paintball. C'était la première fois qu'elle y participait.) « On aurait carrément pu faire une partie sans eux. » Quoique, à deux, ça n'aurait peut-être pas été si marrant. Et puis elle ne connaissait pas vraiment les règles, encore.

à : Meoo
La prochaine fois j'te donnerai
une fausse heure en avance

— 13:04

à : Meoo
On est que deux là :(
— 13:05

« T'as déjà joué, toi ?, » demanda-t-elle à Nyna, curieuse. « Ou fait un truc qui ressemble ? J'ai déjà fait un Lazer Quest et joué aux fléchettes, mais ça m'a pas l'air très semblable. » Et elle l'écouta répondre, continuant la conversation jusqu'à ce que, enfin, une silhouette connue ne se détache à l'angle de la rue, chemise à carreaux habituelle et les cheveux bordeaux brillants sous le soleil d'Haptos ; et puis- « SALUT ! » écrié depuis sa place, le bras lui faisant signe jusqu'à ce qu'il se soit suffisamment rapproché pour lui offrir une étreinte forte (ils s'étaient si peu vus ces trois derniers mois qu'elle avait eu l'impression qu'il ne voulait plus lui parler, et ça lui serrait encore les côtes), le serrant contre elle avant de se détacher et lui jeter un regard peu impressionné. « J'sais même pas si tu mérites des semlor, avec ton retard. » Et puis- oh, vrai. « Nyna ! J'te présente Romeo. Et Romeo, j'te présente Nyna. »

Maintenant, il ne manquait plus que Violet et Vlinder pour commencer la partie. Enfin, si elles venaient toujours. (Elles venaient toujours, pas vrai ?)

(c) TakeItEzy - 2023

20/03/2022

WE'RE DYING TO LIVE AND LIVING TO DIE ❞

feat. Les Problèmes Anonymes

Assise au sol, dans un coin d’ombre pour te protéger du soleil Haptais aussi incisif que le dirigeant local, tu pianotes distraitement sur ton téléphone. Non loin, Eagle peste sur le reste du groupe incapable de respecter les horaires de rendez-vous. Des personnes dont tu ignores l’identité et, au vu du temps qu’ils vous laissent attendre, qui ne partent pas avec une bonne appréciation à tes yeux.

« On aurait dû regarder le matos. On aurait eu un avantage, tant pis pour eux. » Lâches-tu en te servant dans la boite tendue par la jeune femme.

Le temps est lent, à attendre ainsi dans une chaleur étouffante. Tu commences sérieusement à te questionner sur la pertinence de faire du paintball sous un soleil de plomb comme celui-ci. Tu sens déjà venir les vêtements trempés par la sueur et collant à la peau. Tu prendrais ta douche immédiatement si tu le pouvais, mais le plus dur reste encore à venir. Pour peu qu’ils arrivent un jour.

« Euuh… Ça dépend ? Se faire courser par des Pokémon sauvage à travers la cambrousse, ça compte ? »

Si oui, tu n’admettras jamais honnêtement toute l’expérience que tu possèdes. Si non, tu risques de finir plus colorée qu’un Germignon enjolivé pour le bien d’une attraction attrape-touristes. Et puis, une acclamation. Une salutation forte, joyeuse, de ta partenaire de jeu à l’approche d’un homme.

Tu la rejoint, alors qu’elle se jette dans les bras du nouveau venu que tu es stupéfaite de reconnaître. La surprise fait naître de nombreuses questions sur le lien entre lui et Eagle mais elles ne passent pas tes lèvres. L’Adamantoise, elle, ne semble pas non plus avoir conscience que ce n’est pas la première fois que vous vous rencontrez. Tu ne peux résister à l’idée de jouer le jeu :

« Salut. Enchantée. Romeo, donc ? Eagle m’a dit, tu viens d’Ike-Kai aussi ? »

Si tu savais, Eagle. Si tu savais la perche que tu tends.

La situation t’amuse si bien que tu dois te mordre l’intérieur de la joue pour ne pas céder au rire, pour ne pas laisser escquisser un sourire trahissant ta tromperie. Soutenir le regard du jeune homme nécessite un effort surhumain tant il suffirait d’un rien pour ruiner ton bluff.

Tu fuis ses yeux pour chercher ceux d’Eagle. D’un signe de tête, tu lui désigne l’ombre vous ayant accueillit un peu plus tôt, puis retourne t’y abriter. Tourner le dos à votre ami commun t’aide à retrouver ton calme. Pour l’instant.

(c) TakeItEzy

20/05/2022

Juste à l’heure, pile dans les temps - sur le fil maigre du ponctuel et du retardataire. Tu considères l’idée d’une cigarette, renonces par bonne conscience, tu t’en grilleras une en arrivant, si tu n’es pas le dernier (mais si tu es tout juste, il y aura forcément quelqu’un en retard, pas vrai ?)
La brise est chaude, sur la place des téléporteurs d’Ike Kai, pleine de monde et de vie et de bruit - les allées et venues autour des sources qui ne désemplissent pas de monde rallongent l’attente et tu pourrais définitivement t’en griller une, mais la file avance alors tu n’oses pas, tu prends ton mal en patience, déverrouilles ton téléphone et scrolles à l’infini sur tes réseaux, like à la volée, pas vraiment concentré.

(Des petites décharges d’impatience glissées sous l’épiderme.)

C’est que ça faisait longtemps - longtemps que tu n’avais pas fait quelque chose juste pour toi, avec des amis qui ne sont pas les siens, et puis sans lui dans ton sillage, aussi (et t’avais presque oublié, par habitude, par confort, et parce qu’elle n’a rien de lourde ni d’étouffante, sa présence permanente, comme il y a du bon à l’indépendance que tu as toujours chérie plus que les gens qui comptaient).
C’est que ça faisait longtemps - longtemps que tu n’avais pas goûté à la normalité d’un quotidien renversé il y a un peu plus de trois mois (et c’est le début de la fin, vous le savez, et ça serre un peu le coeur d’y penser) mais aujourd’hui n’est pas la journée, pas celle de la mélancolie, pas celle des regrets. Il s’égare dans le dédale d’une Calléis retrouvée, en compagnie de Dyn et d’Avril, et toi-

Et toi, tu remets les pieds à New Pyra pour la première fois depuis longtemps.
La dernière fois… C’était quand, la dernière fois ? Janvier, sûrement ; pour une soirée aux alcools à flots ou pour une aux moteurs grondant - les deux, peut-être, qui sait, les excès vont toujours au moins par paire, chez toi. (Ça aussi, ça serre le coeur d’y songer ; New Pyra mais sans celle à qui son soleil caniculaire seyait si bien).

Tu montes le son de la musique dans ton casque et t’engouffres dans le téléporteur sans te laisser le temps d’y songer plus longtemps.
Une poignée de secondes et- Chaleur étouffante. C’est lourd, le soleil levé haut sur son zénith et les degrés si brûlants sur ta peau qu’ils t’arrachent un frisson. Zacian, heureusement que tes bras sont intégralement couverts d’une couche d’écran total - sinon les lignes d’encre auraient définitivement viré bleues en un seul après-midi (comme si c’était possible).

Ta chemise ôtée, peau nue jusqu’aux épaules offerte aux rayons qui cognent, tu noues le vêtement à ta taille, replaces correctement la bandoulière à ton épaule, t’écartes des voies de passage et- Okay, so, l’adresse… Google Maps ouvert, l’information copiée collée dans la barre de recherche, l’onglet des trajets par métropolitains sélectionné, uh, donc, ligne deux, direction Croix du Prince, descendre au collège Victini, et puis la quatre pour trois arrêts et- Oh, tes prunelles accrochent une silhouette, familière, qui étire un sourire ravi sur tes lèvres tandis que tu t’avances en glissant ton casque à ton cou.

« Violet ! » tu interpelles, la voix forte pour attirer son attention et le bras levé pour qu’elle te repère. Coup d’oeil à gauche, à droite, pas de voiture dans ce coin-ci mais beaucoup trop d’êtres humains pressés, tu sillonnes entre les corps anonymes pour te frayer un passage jusqu’à la Kopédienne. « Heyyy » salutation, en face, et ton sourire lancé à sa destination. « Tu daaaates, » d’un petit mois tout au plus, c’était à Verpré la dernière fois, ça va - et les bras ouverts, comme une invitation, hésitation, « j’sais plus, hug ou bise ou rien du tout ? »

« Allez hug cette fois, » et la distance franchie et tes bras qui se referment, autour d’elle, un instant, l’étreinte facile des gens comme toi, avant que tu ne recules d’un pas pour la contempler. « Ehhh, faut vraiment qu'on se refasse une soirée asap, ça manque- » Terriblement. « J'avoue ça commence à faire un bail... » Quelques éternités au moins. « Tu fais quoi ici, d'ailleurs ? T'attends quelqu'un ? » C’est qu’elle avait l’air de chercher quelqu’un des yeux, avant que tu t’approches, « j'attends Vlin', elle... Ouais c'est Vlinder, » et un rire sur le bord de tes lèvres, « relatable » à voix basse parce que toujours en retard, partout, tout le temps (trop distraits, trop désordonnés, la tête en l’air et les idées éparpillées).

« Et toi tu traînes à New Pyra maintenant ? » J’y traînais beaucoup, avant, avant, avant - c’était il y a si longtemps que t’avais presque oublié son agitation. « Euh, ouais, j'rejoins des potes, » un coup d’oeil aux chiffres sur l’écran verrouillé de ton portable (tu les regardes sans vraiment le voir), « eeeet d'ailleurs j’vais finir par être super en retard, du coup j'vais pas traîner sinon j'vais me faire déshériter, » le ton plaintif, un semblant de rire, « mais on se tient au courant et on s'organise une soirée bientôt ? » Parce que ça manque, vraiment - retrouver les contours de ta vie mise en suspens. « Chaud, » et, juste comme ça, une promesse pour plus tard.

Le sourire élargi, tu le laisses se changer en rictus tandis que tu recules, « well, bonne attente, du coup- » L’intonation raillerie, le sourcil haussé dans une moquerie sans feu, tu agites la main en t’éloignant, « byyye » chantonnant et les pas lancés à destination de la bouche de métro, quelques mètres plus avant.

Tu descends les escaliers deux par deux, valides ton vieux pass de voyage que tu continues de payer même s’il ne t’a pas servi pendant trois mois, pousses le portique et jettes un oeil en direction de l’heure.
Aouch.
Pendant que tu ne les regardais pas, tu le jures, les minutes se sont empilées bien plus vite que d’accoutumée. Okay, okay, une chose après l’autre - d’abord, ne pas se tromper de direction. Là, le couloir de la ligne deux, et ici, vers Croix du Prince ; descends (putain de métro, la sonnerie stridente des portes qui se ferment tandis que tu n’es qu’à mi-chemin des escaliers), lève les yeux, okay, quatre minutes jusqu’au prochain, et puis neuf de trajet, et puis cinq ou six pour transiter jusqu’au quai du quatre, et puis six ou sept jusqu’à ton terminus à toi-

Facile.
Tu soupires, ouvres la conversation avec Eagle, qui- … Fuck this, doit déjà être en train de t’attendre sur le lieu de rendez-vous.

à : P’tite Pomme
…

à : P’tite Pomme
Hi

à : P’tite Pomme
J’ai un jeu pour toi

à : P’tite Pomme
Ça s'appelle "GUESS WHAT"

à : P’tite Pomme
J'étais à l'heure y'a dix minutes

à : P’tite Pomme
Puis y'a huit minutes j'étais en
retard

à : P’tite Pomme
Et maintenant je suis toujours
en retard

à : P’tite Pomme
…

à : P’tite Pomme
Je suis là d'ici 20 minutes

Et le compteur des minutes, sur l’affichage au-dessus du quai, qui vient de se rallonger de trois minutes supplémentaires-

à : P’tite Pomme
…25 ?

Ton casque replacé sur tes oreilles, musiques défilées jusqu’à ce qu’un beat en particulier t’accroche assez pour que le reste s’efface, le nez baissé sur les reels au son coupé, tu laisses les minutes s’écouler.

…

Appuyé contre le porte du métro, tu baisses les yeux sur la notification qui vient d’éclairer le haut de ton écran.

de : P’tite pomme
La prochaine fois j'te donnerai
une fausse heure en avance

de : P’tite pomme
On est que deux là :(

Que deux… Trois avec toi ; combien en manque-t-il ? Peut-être aurait-il fallu lui demander plus tôt, tu sais - avant qu’elle soit là-bas, avant que tu sois coincé dans le métro ; savoir avec qui, toutes ces choses-là… (Mais n’était-ce pas à elle de donner l’information, plutôt qu’à toi de la demander ?)
Bah… C’est Eagle - à quoi tu t’attendais ?

…

La bouffée d’air frais, malgré la chaleur qui cogne, est salvatrice au sortir des souterrains bondés - tu respires un peu mieux, et la brise qui souffle dans les rues, même si elle soulève du sable qui te fait plisser les paupières, est agréable et bienvenue. « Okay… » Un souffle à toi-même, les yeux baissés sur l’écran - donc, la deuxième à gauche, et puis tout droit, et ce sera à l’angle de la rue, et- Okay, j’visualise, je crois et le portable verrouillé, les yeux levés et les instructions suivies à la lettre dans le dédale des rues quadrillées de New Pyra.

Dernier tournant, quelques pas en avant, deux silhouettes assise dans un coin d’ombre ; Eagle, évidemment et silhouette incon- Non, (quoi ?), pas inconnue, (loin, très loin de l’être, déshabillée trop de fois pour que le prétendre ne soit pas légitimement vexant), une stupeur mais- « SALUT ! » et son bras levé, le tien en mime pour lui signifier bien repérée, les pas qui se pressent et (elles sont toujours deux), l’étreinte qui se referme sur elle sitôt qu’elle s’y offre - de ces accolades brèves mais qu’on serre un peu, malgré soi, et qu’on a presque du mal à laisser partir.

« Hi, you, » et un sourire contrit, en face de son regard qui ne s’attendrit pas. « J'sais même pas si tu mérites des semlor, avec ton retard. » Une plainte, presque un glapissement exagéré entre tes lèvres, « tu peux pas m’priver de semlor, c’est la faute du métro- » Mais, déjà son attention a basculé et- « Nyna ! J'te présente Romeo. Et Romeo, j'te présente Nyna. » Oh-

Oh.
Elle ne sait pas.

Tes ambres, posées sur Nyna, sont pleines d’une curiosité à laquelle- « Salut. Enchantée, » uh, quoi ? « Salut, » réponse réflexe, de la confusion dans tes intonations. « Romeo, donc ? Eagle m’a dit, tu viens d’Ike-Kai aussi ? » Oh. Elle a des espiègleries dans les yeux, l’air de réprimer un sourire trop large qui en dit trop long et- Okay. « Kopédien par adoption depuis deux ans, disons, » et un rictus, sur le bord de tes lèvres, mais le regard en fuite (parce que tu vas rire si tu la regardes plus de quatre secondes d’affilée). « Enchanté aussi, » et les prunelles en bascule en direction d’Eagle, tandis que tu leur emboîtes le pas, destination leur carré d’ombre, et t’appuies contre le mur en bordure de trottoir.

« Alors, comme ça, tu parles de moi aux gens ? » Le sourire en coin, un peu adouci, un peu moins prêt à s’esclaffer et un peu plus attendri. « Eh, p’tite pomme, y’avait pas de paintball à Hoarford ? Parce qu’ici, dans deux parties, on est clairement cuits à point. » Tes prunelles effleurent la présence de Nyna, un instant mais, comme ça suffit à t’arracher l’ombre d’un ricanement ténu, tu les jettes sur le coin de rue d’où tu viens. « Il manque combien de personnes ? »

(c) TakeItEzy - 2023

24/06/2022

Se rendre compte qu’elles sont toutes deux invitées par Eagle lors de cette « après-midi paintball entre amis », c’était une heureuse coïncidence. Mais décider d’attendre Vlinder près du téléporteur de New Pyra, c’était une mauvaise idée.

Violet tripote la manche de sa chemise avec impatience et anxiété ; chemise ouverte et seulement nouée au-dessus d’un top noir mais léger, afin que le vent puisse s’y engouffrer et tenter de diminuer la chaleur malgré les manches longues. Assise sur un muret, à l’ombre, son pied droit s’agite sur le trottoir tandis que ses yeux regardent les minutes défiler. Elle qui était là bien à l’avance — par peur de se tromper et d’arriver en retard — va bientôt être très en retard, si Vlinder n’arrive pas tout de suite. Que vont-ils penser ? Ça danse dans sa tête en ricanant, mais elle ne se sent pas d’accuser Vlinder. Alors elle attend, sans même prévenir Eagle ; parce qu’elle ne sait pas quoi lui dire ni lui mentir.

Regards furtifs jetés à son téléphone, dans l’attente d’un quelque chose de la part de Vlinder, pour regarder défiler les minutes — ne pas être engloutie par le vacarme des véhicules qui filent dans un sens et dans l’autre, dans un ballet industriel terrible. Violet attend, et le stress tend les muscles, serre la gorge, agite les doigts et les jambes, tord les lèvres, perd le regard. Elle craint le pire d’un côté, le poids du jugement de l’autre, sans que son corps et encore moins son cerveau ne puisse établir un équilibre ou une hiérarchie. Elle attend, jusqu’à l’arrivée d’une figure connue, Romeo ; comme une distraction.

« Heyyy » comme salut rendu, et les yeux qui sourient seuls.

Elle date, oui, ça fait longtemps, ou pas tellement, elle ne sait plus — le temps à tendance à s’écouler bizarrement. Réponse aux bras ouverts, « Allez hug cette fois », parce qu’elle n’est pas contre un câlin là maintenant et parce que ça fait plaisir de le voir. Vraiment. Une soirée ?

« J’avoue, ça commence à faire un bail… »

Un mois quand même et, non plus, pour une vraie soirée ensemble. Un jour, ouais, un jour ils se retrouveraient bientôt, pour empiler les verres et oublier la nuit.

« J’attends Vlin’, elle… Ouais, c’est Vlinder. »

Elle est presque connue pour ça, maintenant, Vlinder ; ne pas voir défiler l’aiguille sur la montre ou plutôt les chiffres sur l’écran. Mais il rit, parce qu’il n’est pas mieux, alors elle sourit aussi et souffle et- ça détend un peu.

« Et toi tu traînes à New Pyra maintenant ? »

Une hésitation, presque comme une gêne ; « Euh, ouais, j’rejoins des potes » ; et le regard qui fuit vers l’écran du téléphone, l’heure qui tourne et il est difficile de déterminer si ce n’est qu’une excuse. Non, il ne ment pas mais… Est-ce que la question l’a…

« Chaud », lancé comme une promesse, une nouvelle soirée ; se revoir ailleurs qu’entre deux trajets avec le temps qui vous court après.

Et Romeo file, « bonne attente, du coup », un merci et puis il n’est plus là, englouti par la bouche du métro qui l’enverra vers d’autres amis, connaissances ; d’autres gens avec qui il rira, sourira et- Il avait l’air moins triste que la dernière fois.

Retour sur le muret, case départ. Vlinder n’est toujours pas là, et les minutes ont poursuivi leur course sans que personne ne pense à les arrêter. Les voitures défilent, les gens aussi, Violet soupire et la sueur glisse sur sa nuque, dans son cou, sur ses vêtements. Il fait vraiment trop chaud à New Pyra, et elle commence à penser que même la casquette vissée sur la tête ne servira pas à grand-chose, si elle doit rester ainsi encore longtemps. La prochaine fois, elle ira chercher Vlinder directement à Calléis.

Et puis, enfin, la silhouette blonde de sa copine apparaît. Violet se relève rapidement, comme si elle était montée sur ressort, et se précipite vers Vlinder. « Enfin t’es là ! Ça va ? T’as eu des problèmes avec le téléporteur ou ? » Pas de colère, seulement de l’inquiétude, et au milieu de ça, Violet qui meurt d’envie de la serrer dans ses bras, presque comme pour s’assurer qu’elle n’a rien. Mais il y a les gens, il y a toujours des gens, et ses bras restent le long de son corps.

« Faut qu’on y aille, tu me raconteras dans le métro ! »

Le temps défile toujours, comme un tic-tac à son oreille ; la peur, soudain, qu’on ne les attende plus, lui fait accélérer encore le pas, alors elle entraîne Vlinder dans le métro aussi vite que possible. Deux mots tapés à la va-vite à Eagle : On arrive !, parce que oui, elles viendront, même si elles se sont fait attendre. Les stations défilent et Vlinder raconte ; Violet écoute, tout en gardant la moitié de son attention sur les noms qui se succèdent dans les hauts-parleurs.

Et puis finalement elles sont là, c’est le paintball là derrière, et devant trois silhouettes qui les attendent : Eagle et… Romeo ? Et une autre fille, dont le visage lui dit quelque chose, sans qu'elle parvienne exactement à se souvenir où elle l'a croisée. Mais elle s'en souvient, ça c'est sûr alors, sans doute une amie de Romeo ? Violet n’ose pas statuer, alors elle lance seulement un « salut » à la va-vite et un « désolé », aussi, pour l’organisatrice de cette partie.

« Mais c’est trop drôle genre ! » Et elle rit, et elle se retourne vers Vlinder, surtout. « On s’est croisés en chemin avec Romeo ! J’savais pas qu’vous vous connaissiez aussi, le monde est petit, ptain. »

Elle est soulagée, brusquement, d’être enfin là ; et qu’il n’y ait finalement aucun·e inconnu·e dans ce groupe étrange dont elle ne connaissait rien en acceptant de venir — ce qui était clairement une énième raison de voir son stress augmenter en flèche. Finalement, Eagle est plutôt douée pour choisir ses amis.

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

21/08/2022

w/ Eagle, Nyna, Romeo, Violet

Soleil

06.05

We're dying to live and living to die

Tout allait bien jusqu’à ce que tu te réveilles et que tu remarques que tu étais déjà à la bourre sur ton planning. Tu te lèves en sursaut, laissant ton drap rose et ton oreiller plein de taches suspectes. La tête dans le cul, tu regardes les messages sur ton téléphone – Violet, Zamas, Violet, Violet, pas d’Eagle, ouf, quoique et si elle avait commencé sans toi ?
…
Ah non, c’est dans une heure. Tu as vraiment cru qu’il était déjà treize heures, mais il n’est que midi – comment as-tu pu dormir aussi longtemps alors que tu n’as même pas bu une goutte d’alcool hier soir ? Tu n’en as aucune idée.

Une heure, donc, ça te laisse le temps de te préparer un repas. Assise sur ton lit, les pieds sur le sol froid, tu réfléchis un instant à ce que tu vas bien pouvoir te cuisiner – avant de te rendre compte qu’à part du pain, tu n’as plus grand chose d’autre. Avant, il y avait de la confiture, dans un joli petit pot. Puis Touffu est passé. Maintenant, il n’y a plus que du pain. Enfin, ça, c’est seulement si l’un de tes Insectes n’a pas tapé dedans au milieu de la nuit – heureusement, ils ne sont pas friands de pain. Ils préfèrent le sucre, le miel et les confitures, et puis la viande aussi, impossible de laisser du jambon ou du saucisson. Le pire, avec le saucisson, c’est que Aled mange tout, la peau, la ficelle, l’embout en métal. Aled, c’est ton Sovkipou, qui existe (enfin tu supposes, vu les saucissons qui disparaissent).

Tu peux te contenter de pain. Et peut-être d’une pomme ; c’est un des rares fruits qui n’attire pas tellement la convoitise de tes pokémons.

« Lämp, bouge ton cul de la table, c’est pas un hôtel ici ! »

Comme si on avait le droit de monter sur une table dans un hôtel.
L’Insecte s’envole, s’apprête à passer la porte de ta yourte – composée de tissu étanche et jamais fermée. Et il reste coincé là, dans l’ouverture, alors que tu te fais une tartine de beurre (le seul truc tartinable que tu as pu trouver dans l’armoire à bouffe). Encore somnolente, tu termines ton pain avant de te retourner, et de voir ton Muciole coincé à mi-chemin entre la yourte et le dehors.
Coincé dans une toile d’araignée.

« PINCETTE ! Oh non c’est pas possible. »

La Migalos a fait sa toile dans l’encadrement de la porte. Tout est recouvert d’une couche de soie collante. Tu soupires de désespoir et tu prends le temps de t’habiller avant d’aider ce pauvre Lämp toujours coincé la tête en bas. Apparemment, Pincette a fait sa toile et a déserté en quête de meilleure nourriture ; elle ne va pas pouvoir t’aider.
Des collants et un short en jean avec des perles blanches, un t-shirt rose et noir à moitié rentré dans le short, et des chaussures rangers plus tard, te voilà prête à aider Lämp.

Tu as beau tirer, il n’y a rien à faire. Après de longues minutes à essayer de trouver une solution, tu te rends compte qu’au-delà de ton imbécile de Muciole pris au piège, tu es toi aussi coincée dans ta yourte, puisque la fenêtre est trop petite pour que tu puisses y passer.

« On va y arriver. Je t’abandonne pas, Lämp, pas du tout parce qu’y a pas d’autre entrée, mais parce que tu comptes trop pour que je t’abandonne à Pincette. T’inquiète, ça va presque pas faire mal ! »

Quelques coups de briquet plus tard et quelques cris de frayeur, Lämp s’envole et file vers la forêt et ta porte est enfin dégagée.
Bon, cette fois, tu es en retard. Tu prends le temps de te recoiffer, pour ne pas arriver pleine de toiles d’araignée, et sans prendre le temps de répondre aux nombreux sms reçus, tu cours vers le téléporteur le plus proche (le seul d’Harmon’île, en fait).

« VIOLET ! Quoi, ah, oui, j’te raconterai. »

Une fois dans le métro, tu reprends depuis le début toute l’histoire. Oh– tu as oublié de manger ta pomme, au final. Bref, c’était une matinée plutôt classique chez toi, et tu te dis qu’il va vraiment falloir que tu trouves un pokémon Feu pour libérer tes autres pokémons des toiles de ta Migalos.

« Ah ouais ? Romeo ici ! J’m’en serais pas douté. Coucou Eagle, ça va ? Et toi t’es ? … Oh je suis désolée pour le retard, j’ai eu un gros problème, ma Migalos voulait me bouffer et elle avait condamné ma porte de ma yourte. »

Un bon résumé, pour celle qui ne te connaît pas encore.

« Bon, qu’est-ce qu’on attend ? »

…
Vraiment ? (À ton avis, qu’est-ce qu’ils attendent depuis quarante minutes ?...)

Coléodôme

Niv.26

Œil composé

Scobolide

Niv.29

Point-Poison

Sovkipou

Niv.18

Escampette

Paras

Niv.22

Pose Spore

Espèce

Niv.05

Talent

Espèce

Niv.05

Talent

Coucou ♡

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

13/11/2022

Bien sûr qu'elles vont venir, ce sont tes amies, n'est-ce-pas ? Elles ne vont pas t'abandonner comme ça, sans prévenir, sans même envoyer de messages. Elles sont super sympas, et puis super gentilles, aussi, et Vlinder elle oublie toujours plein de trucs, et Violet elle pense aux autres, bref, elles vont venir et puis tant pis si elles ne viennent pas, pas vrai ? Au moins, Nyna et Romeo ont répondu à l'appel. D'ailleurs, tu les dévisages pendant qu'ils se présentent, parce qu'il y a quelque chose d'étrange, mais tu ne saurais pas dire exactement quoi. Ce sont comme des hésitations, étranges et parsemées de doutes, dans les yeux de Romeo ; comme de drôles d'éclats, dans ceux de Nyna. « Salut. Enchantée, » mais non, elle se présente comme si de rien, alors, ce n'est sûrement que ton imagination. « Salut » et puis « Romeo, donc ? Eagle m’a dit, tu viens d’Ike-Kai aussi ? »

Et ç'a des airs de blague, ce sont des mots-jeu, quelque part ; mais tu as du mal à en comprendre l'humour, et tu te contentes d'observer autour de toi, espérant voir arriver le reste de la troupe. Les mots se troublent, dans le fond ; ils s'effacent et s'éclipsent, rendus invisible par l'attention portée autre part. Les rues restent vides, presque tristes – pas de chevelure aux reflets comme ceux que l'on porte au feu, pas d'exclamations vives sans queue ni tête que tu suis pourtant presque naturellement. Est-ce qu'elles se seraient trompé de jour ? Peut-être as-tu fait une erreur en- « Alors, comme ça, tu parles de moi aux gens ? » et tu sursautes, parce que- uh, parler de lui- ah, oui ! Un peu, oui, tu l'as fait. « J'ai parlé à Nyna des gens qui vont venir, mais j'ai surtout dit que c'était pas normal que vous soyez aussi en retard. » Et tu souris, malice et vengeance à la fois – tu ne lui en veux pas vraiment, mais quand même. T'as attendu, quoi. « Vous venez de la même île, et elle est là depuis bien plus longtemps. »

« Eh, p’tite pomme, y’avait pas de paintball à Hoarford ? Parce qu’ici, dans deux parties, on est clairement cuits à point. » Et tu fronces le nez, d'une part parce que p'tite pomme, et le surnom te donne toujours des sensations de chaleur qui rassurent mais provoquent aussi quelques pointes de protestation, à l'intérieur – d'autre part parce qu'il se plaint, et tu roules des yeux. « À Hoarford, on serait devenus des glaçons- puis ça aurait tâché nos blousons. » Bon, ça va aussi vous tâcher vos débardeurs et vos shorts, ici, mais tu le passes sous silence – de toute façon, c'est moins cher qu'un manteau pas vrai ? (Tu ignores le fait que Romeo a bien trop d'argent pour s'en soucier. Et puis, Nyna, Violet et Vlinder sont loin d'être aussi riches, elles. Quoique, tu pourrais leur offrir. En fait, peut-être que-) « Il manque combien de personnes ? »

La question te fait te tortiller. Toujours pas de réponse, et tu hésites – toujours pas de silhouettes, et tu déchantes. « Uh, on était censés être cinq ?, » quoique, il y aurait eu plus de monde si tu avais pu le réaliser. « En tout cas, vous étiez cinq à avoir confirmé. Mais j'ai pas de mess- oh. » Oh, si ; là, petites lettres arrivées il y a presque longtemps mais pas remarquées, presque perdues entre les notifications. « Elles arrivent !, » tu t'exclames, avec une joie contraire à cette déception précédente ; tu lèves la tête, comme si ç'allait les faire apparaître, et- Oh putain. Okay, t'es définitivement dotée de pouvoirs magiques, parce que là, sous vos yeux, Violet et Vlinder débarquent, et tu lâches une exclamation joyeuse.

Et les mots s'emmêlent, et les mots s'empêtrent, des salutations et puis des rires, « mais c’est trop drôle genre ! » avec des « de quoi ? » suivis de « on s’est croisés en chemin avec Romeo ! J’savais pas qu’vous vous connaissiez aussi, le monde est petit, ptain, » et wha, elle connaît Romeo ? C'est génial, et tu ouvres la bouche pour répondre mais Vlinder interjecte, « ah ouais ? Romeo ici ! J’m’en serais pas douté, » et quoi, « toi aussi ? » avec stupéfaction, comment il connaît autant de gens et ça parle, ça parle, « coucou Eagle, ça va ? Et toi t’es ? » questions répondues avec l'aisance de quelqu'un de soulagé, « c'est Nyna, elle est super sympa, et ça va ! J'avais peur que vous ayez oublié de venir. »

Mais, apparemment, c'était moins un oubli qu'un problème, et tu l'écoutes parler de sa Migalos avec fascination. Comment ça, de la bouffer ? Est-ce que ça mangeait les humains ? « Je savais pas que ça pouvait te manger, » et tu renverses la tête en arrière, leur proposant des semlor d'un air absent, oubliant un instant que tu en as banni Romeo juste avant. « Tu crois qu'on aurait quel goût, pour elle ? Elle est grande comment, tiens ? J'ai jamais vu de Migalos. C'est joli ? » et puis, et puis, et puis. « Bon, qu’est-ce qu’on attend ? »

Alors ça, c'est la meilleure.

Tu plisses les yeux, puis, au pire, tant pis. Vous êtes tous là, maintenant ; même si c'est plys tard que prévu, c'est pas grave, pas vrai ? Maintenant, il n'y a plus qu'une chose à faire : du paintball. « Venez, on va réserver une partie, » et tu les guides, laisses les pâtisseries à qui les veut, et puis tu parles, aussi – parce que c'est vraiment trop bien d'être là, tous ensemble, regroupés pour ce genre de chose ; les soirées, c'est génial, mais ça n'a pas la même saveur que ces activités où l'on bouge que l'on fait aux heures de soleil. Une seconde, t'as pas refait les présentations, non ? Tu te tournes vers eux, marches un peu en arrière le temps de parler. « Ah, désolée- Voici Nyna, elle est super douée au beer pong, on s'est connues en soirée. Et puis, ben apparemment vous connaissez déjà Romeo. Et, » et elle s'adresse à Nyna, ensuite, désignant les deux retardataires d'un geste de la main ; « elle c'est Vlinder, on s'est rencontrées et on a fait un mini-golf phosphorescent ensemble. Et Violet, c'était au parc d'attractions, on s'est retrouvées coincées dans un manège avec Niko, uh, un autre pote. Comment vous connaissez Romeo, vous ? »

Et tu continues à parler, échanger, engager, t'enthousiasmer tandis que vous avancez pour vous inscrire et acheter vos tickets. Des lumières sombres éclairent l'endroit de nuances disparates, et plusieurs personnes s'affairent, certains sortant des terrains, d'autres testant leurs lanceurs. Tu trépignes lorsque c'est votre tour, écoutes les explications d'une oreille tandis que tes yeux décident de partir en exploration, s'accrochant à quoi que ce soit qui puisse attirer ton regard ; parfois des lampes clignotant, parfois un éclat de conversation, parfois un mouvement dans le fond ; et puis, finalement, enfin, lorsque le supplice de devoir attendre se termine, tu te tournes vers le reste de la troupe et tu leur adresses un grand sourire. « Est-ce qu'on se met par équipes ? Qui est avec qui ? » Et, parce que t'es incapable de ne pas tourner tout ça en compétition, tu finis par un sourire malice adressés à ceux que vous avez dû attendre. « J'espère que vous tirez pas aussi mal que vous savez lire l'heure. »

(c) TakeItEzy - 2023

20/03/2022

WE'RE DYING TO LIVE AND LIVING TO DIE ❞

feat. Les Problèmes Anonymes

Tu fais mine de zyeuter ton téléphone pour ne pas risquer croiser le regard de Romeo. Tu devrais réussir à tenir la supercherie quelques minutes de plus, mais préfère ne pas tenter le diable. Bientôt, les deux dernières personnes attendues vous rejoignent. Tu te contentes de les saluer, avec un regard appuyé à l’une des deux femmes qu’il te semble reconnaître.

Le vague souvenir d’un chaos et d’un sentiment de danger te revient en mémoire. La chaleur d’Haptos t’aide à te souvenir de la masse de monde et de la place centrale de New Pyra, puis les Léviator te reviennent par flash, et au milieu de la cohue cette femme avec qui tu n’as échangé que quelques mots.

Les deux nouvelles arrivantes semblent connaître le jeune homme également, et tu ne peux t’empêcher de constater comme le monde est petit. Au final, il n’y a réellement que toi et la dénommée Vlinder qui ne vous êtes jamais croisées. Tu ouvres la bouche pour te présenter lorsque cette dernière t’en laisse l’occasion, mais Eagle te coupe l’herbe sous le pied.

« Enchantée. » Te contentes-tu de glisser, avant que ton amie ne s’étonne que les dernières arrivées connaissent aussi Romeo. « Ça aurait été vraiment drôle qu’on le connaisse toute. » Places-tu entre deux répliques, avec un regard appuyé à l’intéressé, espérant que le ricanement qui t’échappe passe pour une réaction à tes propres mots.

Plus discrète que les autres, un peu submergée par ces voix qui s’enchaînent les unes les autres, tu leur emboîte le pas en silence jusqu’à l’intérieur du bâtiment. Le changement de température te provoque un frisson. Mais, bien que contrastant sévèrement avec l’extérieur, la climatisation n’y est pas désagréable.

L’attente est longue, mais lorsque le moment vient de prendre les armes, tu es la première à répondre à Eagle.

« On se met à deux, ou on leur laisse une chance ? » Demandes-tu d’une voix suffisamment basse pour adopter le ton de la confidence mais suffisamment forte pour que la provocation soit claire pour les autres.

Eagle, aussi compétitive que toi, ne manque pas l’occasion pour en rajouter une couche. Ton regard croise à nouveau celui de Romeo et tu laisse échapper un léger rire. Lui, oui. Il sait tirer. Songes-tu, sans que les mots ne franchissent tes lèvres.

Malgré ta suggestion sournoise à l’instigatrice de la rencontre, tu te plies aux volontés de chacun. Ni suffisamment arrêtée sur une idée pour ignorer les autres, ni suffisamment à l’aise avec Violet et Vlinder pour réellement chercher à t’imposer.

« On a combien de temps ? Ou combien de parties ? On peut changer en cours de route, au pire. »

(c) TakeItEzy

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