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J’ai mal.
J’ai mal j’ai mal j’ai mal j’ai mal j’ai mal – putain de merde. Tout s’est passé tellement vite que j’ai à peine eu le temps de tout comprendre. Est-ce que ça a réussi à le distraire ? Même rien qu’un instant ? Est-ce que ça a suffi pour que les autres puissent faire quelque chose ?
J’sais pas - mon corps qui retombe au sol, craquement qui résonne dans tous mes os - j’ai mal - et respiration qui se coupe, j'ai l'impression que j'vais crever. Convulsion, gorge qui brûle, et c’est mon corps qui expulse encore une quinte de toux douloureuse mêlée à du sang, alors que je grimace. Putain qu’est-ce qui m’a pris j’suis con. Mais au moins ça avait aidé de gens. J’crois. Peut-être. J’sais plus. Putain j’commence à être de plus en plus confus et à plus réussir à me focus sur ce qui se passe, j’sens ma conscience qui flanche et putain Lei reste éveillé stpé.

Grimaçant, j’serre des graviers et de la poussière dans ma main. Reste focus. J’peux pas m’évanouir maintenant, pas à deux mètres d’un putain de Pokémon enragé. J’peux pas être un poids comme ça (et surtout, j’risque de crever - quoi que c’est déjà bien parti pour ce bout-là). Et j’regarde le ciel pour essayer d’me concentrer sur quelque chose, et j’vois vaguement une forme de Wailord dans le ciel, et putain ça y est j’délire complet. Reste sur terre, Lei (fin pour l’instant, j’suis à terre et c’pas comme si j’pouvais vraiment bouger).

Et puis, j’ai pas le temps de réagir que- bourrasque de feu. Bourrasque de feu qui passe au-dessus de moi, efface les délires (ou nuages, ou que sais-je), et putain heureusement que j’ai pas essayé de me relever, je serais une brochette braisée.
Ça brûle, j’peux pas bouger - et j’essaie de m’recroqueviller pour limiter les dégâts, mais le simple fait de bouger un minimum me fait un mal d’enfer. Putain j’vais vraiment finir comme Visty, en crème brûlée. Omg j’espère qu’il va bien, désolé p’tit bébé.

Le feu et la fumée se mêlent à ma vision, je tousse, ma gorge brûle, j’ai du mal à respirer - putain, et mes yeux qui piquent et que j’arrive pas à garder ouvert, mais je dois les garder ouverts si j’veux pas clamser. Et puis, mon esprit tourne, le feu se tarit (un peu), et un - mec, t’es vivant ?

« Jeurgheg » est tout ce que j’arrive à dire, gargouillement et toux sèche au creux de la gorge, alors je rassemble les dernières forces que j’ai pour lever un pouce en l’air. J’suis vivant. C’est le plus important. Me laisse pas crever au milieu de nulle part stpé, j’suis pas (encore) un cadavre qui mérite d’être brûlé.

Mais j’crois qu’il avait capté, car j’ai à peine le temps de lever le bras qu’il me jette sur ses épaules (elle est où la délicatesse) (merci d’mavoir sauvé en vrai, je finissais en barbecue sinon) - mais du coup, c’pas vraiment voulu, c’est juste la brutalité du mouvement et kof-kof, nouvelle giclée de sang acide qui s’échappe de mes lèvres, brûlant ma gorge, encore. Pardon mec. J’paierais ta lessive, promis. Ou un nouveau t-shirt. Fin si j’suis encore vivant d’ici là- sinon j’essaie de survivre assez longtemps pour écrire ça sur mon testament au moins.

Grimace de douleur sur le visage, le bras qui pend le long de son corps, j’le ramène un peu à moi pour lui tapoter l’épaule, le torse, un truc par là, j’vois pas trop - capter son attention.

« Mezrxsi-», souffle étranglé, murmure - si j’crève, fallait au moins que j’puisse le remercier d’avoir essayé d’me sauver.

Enfin, pour l’instant, on est pas trop sortis de l’auberge (autant lui que moi - fin moi, je suis quand même plus dans la cata, mais on est dans la même merde quoi), car y’a de la fumée partout et on voit rien. Honnêtement j’pourrais être en train d’halluciner toute la scène ou être évanoui sur le Strepsil et penser qu’on m’a sauvé que je serais pas surpris. Et puis j’sens un truc gratter mon épaule et j’panique parce que putain, c'est la main de la faucheuse lâche-moi - j’ai mal, mais si ne plus avoir mal, c'est la suivre, j’préfère souffrir le martyr - mais j’relève la tête un peu confus et perdu et c’est Zool. Bordel qu’est-ce qu’il fait ici ? Il a dû s’faufiler, il est petit, j’l’ai même pas vu arriver (mais j’vois rien aussi). Grognant (de douleur), j’lève le bras pour le tapoter, lui faire un signe vague de…. d’attaque avec ma main (j’fais c’que j’peux,ok), et je pointe… Une direction, au pif, mon énergie abandonne, j’vois pas trop où j’lui dis d’aller. Mais il est petit et peut raser l’sol, donc j’pense qu’il verra mieux (ça doit être comme ça qu’il nous a retrouvés). Et j’laisse retomber mes bras comme un pantin (j’suis un peu un pantin d’façon, c’pas comme si je pouvais vraiment bouger) - et la douleur et les ombres qui me tirent encore, fatigue qui s’accroche à ma jambe et pèse lourd sur mon corps, mes membres, mes paupières - putain reste conscient Lei - mais la conscience, elle glisse lentement, et j’me sens chavirer, et -
et -

((Twinkle twinkle little star, how I wonder what you are)) - je fredonne à nouveau, essayer de rester éveillé.

Douleur. Douleur qui parsème mon corps à chaque pas que l’autre gars fait. C’est comme chaque mini impulsion par son déplacement était une explosion au sein de mes os. Mais, eh. Il me sauve. J’vais pas me plaindre.
Douleur, et aussi - difficulté à respirer. J’ai l’impression d’avaler un bol d’air toutes les trente secondes (un bol d’air et d’épingles) au lieu de véritablement respirer. Ça fait putain de mal, et y’a possibilité que je sois en train de m’agripper au gars pour tenir la douleur qui se répand dans tout mon corps (encore une fois désolé mec, promis j’te paierai un parfait ou un truc du genre, j’te dois une fière chandelle). Pourquoi on dit chandelle d’ailleurs ? Les chandelles, c'est ce qu’on allume quand on est mort non, donc quand on est sauvé c’est pas une chandelle qu’on doit aux autres (en plus c’est un peu nul comme récompense pour avoir sauvé quelqu’un j’ai envie de dire, fin le gars risque sa vie pour toi et tu lui offres quoi ? Une belle chandelle pour voir dans le noir. J’pense pas qu’il le prenne bien et-((
J’disais quoi moi déjà ?

La conscience qui glisse, les pensées qui se mélangent, un et un font deux, fois deux fait quatre, fois quatre fait seize, et une roue qui tourne dans mon esprit et se brouille dans des calculs (pourquoi j’calcule??) sans pouvoir m’arrêter pour autant, ma vision brouillée, tête qui dodeline par-dessus l’épaule du gars, mais putain reste conscient Lei- mais oh que ça fait des papillons dans ma tête, papillons qui battent des ailes en même temps que les calculs tournent sur la roue et est-ce que je compte les papillons ou leurs battements d’ailes ou est-ce qu’ils sont arrivés après ?

Et puis, réveil soudain ((j’ai l’impression de tomber)), et je m’agrippe au premier truc que j’ai sous la main (j’crois que c’est Bae et que j’ai phasé, il me parle, mais j’entends pas très bien), et j’lève le pouce en l’air vers lui, grand sourire sur le visage, essayant de poser une main sur sa joue (mais j’avoue que c’est flou, donc je lui palpe un peu le visage pour trouver et j’ai pas trop d’énergie dans le bras aussi).

« … ‘suis vi-..vant..on….réussi.. », est tout ce que j’arrive à dire (ou plutôt, à murmurer), et mon bras qui retombe de lui-même ensuite (et moi qui le regarde en fronçant les sourcils parce que qui a osé pousser mon bras, laissez-moi toucher Bae).

Paupières qui vacillent, conscience qui glisse à nouveau, je cligne des yeux et boum, je suis allongé sur un truc (?) et on me pose des questions et putain j’ai mal et j’arrive pas à respirer, j’ai l’impression d’avoir Trickstar qui dort sur moi (avec le poids et les épines) et je grimace et j’ouvre la bouche parce que y’a pas assez d’air, mais ça rentre pas et j’entends vaguement ce qu’on me dit et ((Bae - le laissez pas derrière)) ma main qui s’accroche à son bras (je crois?) pour signaler qu’il est avec moi (a besoin de soins aussi), et l’autre qui se lève en direction du gars qui m’a aidé (je crois que c’est dans sa direction, c’est flou, si flou, j’ai l’impression d’avoir la tête dans les abysses et un Cosmog posé sur la poitrine), réussir à articuler:

« M….er…ci… »

Parce que sans lui, je serais probablement une crêpe ou un chamallow grillé (oh miam des chamallows grillés - faudrait que je refasse des chamallows grillés, et un deux trois quatre, on les assemble sur les brochettes et cinq six sept, on compte les brochettes et fioush fioush dans le feu et

)