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RÈGLE I : Obligation  ━ Kalos. Illumis.
Grande et belle ville, admirée de beaucoup pour diverses raisons : beauté, technologies, luxueuse, beaucoup de choses qui provoquent la fascination de tout à chacun. Mais dans cette ville, il y a aussi beaucoup de secrets, beaucoup de mystère, beaucoup plus d’obscurité qu’on ne pourrait le croire.

Dans ses rues multiples, se cachent une bâtisse, un espèce de manoir un peu en retrait de la ville en réalité. Si vous partez au nord, pour sortir sur la route 14, non loin de la forêt, se trouve une immense bâtisse, cachée par des murets imposants. Peu savent ce qu’il y a derrière et beaucoup ne voudraient pas le savoir. Si les portes s’ouvrent, elles se refermeront sur vous pour un long moment sans fin.

Cette maison, appelez le foyer. Les membres de la famille vous accueillent, non sans une froideur dissimulée. Des sourires hypocrites, des signes de salutations cérémonial. Vous serez ensuite dirigé vers elle, vers La Maîtresse. Dictatrice de l’endroit, elle est celle au-dessus. De ses habitants, elle est la messagère la plus proche. Elle vous accueille dans sa famille.

La famille. Une belle formulation pour dissimuler la réalité d’une secte. Le foyer n’est autre qu’une secte, regroupant peu de personnes, tous semblant vivre dans ce manoir gigantesque. 7, ou 8 membres, rien de plus. Tous vivant pour la Maîtresse, tous adorant la Divinité. Secte idéalisant, idolâtrant une pseudo entité qui semblent sortit des livres d’histoires. Mais attention, ne vous avisez pas de la critiquer, vous pourriez être punis. Parce qu’ici, la Maîtresse décide de tout. Parce qu’ici, si vous ne faites pas ce qu’on vous demande, vous êtes battu, pour laver vos gestes, vos mots déplacés. Ici, seuls certains adultes travaillent à l'extérieur, mais bien sûr, les gains vont à la maîtresse, qui en a besoin pour la Divinité. Les autres, eux, travaillent dans le manoir. Parce que cet endroit est la bâtisse de la divinité qu’il faut entretenir. Ici, vous devrez vous lever à 5h. Si vous ne l’êtes pas, vous serez puni. Dès 6h, vous serez au travail dans le manoir, ou à l’extérieur. Jusqu’à 11h, pour ensuite vous rendre dans la pièce de donation. Parce que la Divinité veut une donation. Une fois par jour, l’un des membres est désigné pour donner. Donner une partie de soi. Une goutte. Vous n’aurez pas le choix. Et puis, vous continuerez de travailler. Encore et encore. Jusqu’à 20h, le couvre feu. Ici, vous n’avez pas le droit de sortir sans qu’on vous y autorise. Ici, c’est votre prison.

Et celle d’Hermès également.

Hermès Belinski. Enfant de la famille de Mercure. Chaque famille se voit attribuer un nom de planète à son arrivée. Troisième famille de la secte, celle se chargeant des entretiens extérieurs. Mais Hermès, c’est aussi et surtout, le premier enfant, c’est un enfant né le jour d’une nouvelle année. Dans ses folles croyances, ça fait de lui l’enfant privilégié,l’enfant attendu, comme celui envoyé par La Divinité pour veiller, pour faire appliquer les règles ou subir les démonstrations.

Hermès, c’est l’enfant qui a vu sa vie gâché par des idéologies, par une femme manipulant par la peur. Un enfant qui n’a pas eu une vie d’enfant.

RÈGLE II : Soumission  ━ Hermès est né au foyer. Hermès ne connaît rien d’autre que la Famille pendant des années. Et il est un enfant mit au premier plan par ses hommes et femmes, par ceux qu’il qualifie aujourd’hui de fou furieux. Hermès n’a pas le droit à la moindre erreur, encore moins que les autres membres du Foyer. Parce qu’il est le dit enfant envoyé par la Divinité.

On lui inculque les règles, mais on lui inculque aussi d’être parfait. De ne jamais mentir. Mais d’être également toujours en positif envers la Divinité. Il ne peut rien faire sans être surveillé attentivement, sans être puni durement lors de ses erreurs. Pourtant, Hermès échappe à la règle d’interdiction de sortir pour les autres membres. Parce qu’il n’est pas totalement parfait. A sa naissance, il a une malformation du genoux, un problème dans les os, les muscles, quelque chose de pénible qui l’empêche de réellement marcher, mais surtout, qui justifie des sorties exceptionnelles pour un suivi médical. La maîtresse, elle n’aime pas ça du tout, mais elle n’a pas le choix, l’enfant de la Divinité doit être… Bien traité, plus ou moins.

Ce contact à l’extérieur est quand même restreint. Une fois toutes les deux semaines, au maximum d’une heure. Mais pourtant, d’aussi loin qu’il se souvienne, c’était cette petite heure qui lui faisait du bien, parce que déjà petit, Hermès ne se sentait pas bien ici, il sentait bien que ce n’était pas normal tout ça.  Une simple médecin lui permettait de souffler, mais il ne pouvait rien dire. Parce qu’il était accompagné par Elle. Elle est une des bras droit de la Maîtresse.

Et pourtant.
Malgré toute cette surveillance accrue, Hermès restait un enfant. Il était curieux. Il voulait découvrir le monde, bien que ce monde soit resté restreint au foyer. Il ne compte plus le nombre de fois où il disait les choses qu’il ne fallait pas. Il ne compte plus le nombre de fois où il ne respectait pas les horaires. Réveillé trop tard, ou s'échappant de sa chambre après le couvre feu, mais il se souvient aussi des coups, des cris, des insultes. Il se souvient de tous ceux l’entourant, lui hurlant des choses. Il se souvient quand il se cachait dans un recoin du manoir pour pleurer, encore et encore. Il s’en souvient aujourd’hui encore, comme ci c’était hier.

Il se souvient aussi que dès l’âge de 9 ans, on lui a interdit de retourner chez le médecin. Dès l’âge de 9 ans, on le mit à travailler pour le Foyer. Comme ses parents à l’extérieur. Nettoyer l’allée, désherber, nettoyer le terrain. Et il se souvient aussi de ses moments où il se cachait dans le fond du jardin pour observer le ciel, tel un pokémon oiseau rêvant simplement de s’envoler, de s’enfuir.

RÈGLE III : Prison  ━ Puis il grandit. Hermès grandit, tel un prisonnier entre les murs du Foyer. Il grandit entouré de ses adultes qui ne se préoccupent de rien d'autre que de la Divinité. Tout tourne autour d’elle, tout est concentré sur elle et uniquement elle. Mais sur lui aussi, en partie. Parce qu’il est censé être celui envoyé de sa part.

Enfant, il défiait continuellement les règles, parce que c’était un enfant, parce qu’il voulait simplement vivre comme un enfant. Mais chaque punition venait le marquer psychologiquement, chaque punition venait lentement l’oppresser et lui inculquer dans son esprit les choses, lui faire comprendre cette obsession du perfectionnisme, de cette image toujours impeccable. Parce que personne n'était là pour lui, parce que personne n'était là pour l’aider. Pas même ses parents.

Ses parents. Ses parents s’en moquent de lui. Ils sont comme les autres.
Quand Hermès fait des erreurs, des bêtises, des écarts, ils sont les premiers à mettre les premiers coups. Ils sont les premiers à le priver. Nourriture, chambre, ou lumière. Les punitions sont nombreuses, variées, et sont toujours les premières à les faire subir. Hermès en est certain : ils ne l’ont jamais réellement aimé. Puis il a grandi.

Adolescent, il a baissé les bras.
Parce qu’il ne connaît rien d’autre. Il ne connaît que cette vie-là, donc il n’a pas le choix que de faire avec, que de vivre avec. En grandissant, pour lui, tout devient normal, c’est comme ça que les choses se passent et il n’a pas le choix.  Il perd simplement l’espoir, il laisse seulement les choses se passer, sans vraiment avoir l’espoir quelconque. Jusqu’à ses dix huit ans. Jusqu’à la majorité. Parce qu’il n’en peut plus. Parce qu’il suffit d’une punition de plus pour comprendre, pour décider qu’il ne veut plus. Il ne l’accepte plus. Il est adulte, il est majeur, il est capable de mieux dans sa vie que de suivre ce qu’on lui dit de faire, que d’être à plat ventre face à une divinité.

Disputes, éclats de voix avec la Maîtresse. Elle essaye d’exercer une pression sur lui. Mais Hermès, ce n’est plus le gamin de neuf ans manipulable. Regard d’acier, de son imposante statue, il ne lui laisse pas le choix : il s’en va. Strict nécessaire sous le bras, il claque la porte et tourne le dos à tout ça, ne regardant plus derrière lui. Ce fut la dernière fois qu’Hermès pu voir ses parents. Il ne sait pas ce qu’ils sont devenus depuis et il ne veut pas le savoir, il n’éprouve qu’une profonde haine pour eux, pour tout ce qu’ils lui ont fait subir.

LIBERTÉ ━ En claquant la porte, le premier sentiment fut celui du soulagement, de repartir de tout ça. Mais les premières angoisses arrivent rapidement : que doit-il faire ? Comment doit-il faire ? Lui qui n’a pas grandi comme les autres, lui qui n’a jamais vraiment vécu dans la société, comment doit-il faire ? Il ne sait pas et il ressent une véritable peur. Alors malgré ses doutes et ses peurs, il a appelé la seule personne de l’extérieur qu’il connaît : la médecin qui l’a vu enfant. Il ne lui a pas parlé depuis presque dix ans, mais il ne connaît personne d’autres, il se tourne vers elle, vers la seule capable de l’aider.

Peut-être qu’elle ne le sait pas, peut-être qu’elle ne s’en rend probablement pas compte, elle lui sauvé en partie la vie en intervenant pour l’aider. Elle lui a peut-être évité une vie dans la rue. Hébergé, et aidé à réintégrer le monde du quotidien, malgré tout ça, malgré tout les efforts, il y a des choses qu’il ne peut pas effacer, des choses qu’il ne peut pas contrôler. Insociabilité, obsession du perfectionnisme. Mais aussi, une chance d’avoir la passion et toujours la curiosité. Poussé par cette même personne, il se concentre sur eux, sur les pokémons, sur l’envie de découvrir, de les découvrir. Pour lui, tout est nouveau, pour lui tout est à apprendre, comme s’il avait à nouveau neuf ans.

Les années passent.
Les années passent où lui, il passe son temps à apprendre, étudier les pokémons.
Il parcourt les terres, forêts, prairies, tout y passe, malgré ses difficultés liés à sa malformation de genoux, il se sent bien à l'extérieur, loin des hommes, loin de la civilisation, parce que son insociabilité ne s’arrange pas. Il n’aime pas les autres, parce que les autres pour lui, ils sont tous comme eux., Hermès ne veut prendre aucun risque. Donc son ordinateur, ses carnets de note, un appareil photo et il cherche, étudie les pokémons. Puis il écrit, décrit tout ce qu’il voit, tout ce qu’il se passe et pour seul contact autre, partage ses recherches.

Les années passent.
Les années passent où ses recherches sont remarquées, petit à petit reconnues. Rapidement, en grandissant, il gagne le vrai titre de chercheur, tenu en respect par ceux du domaine, décrit comme quelqu’un de passionné parce qu’il fait. Et puis les années passent, il évolue, sort un peu de sa coquille, décidant de quitter Kalos pour Unys à l’âge de 26 ans, parce qu’il veut poursuivre ses recherches. Il a son propre appartement seul, il se sent mieux, malgré les séquelles du passé, il avance.

Les années passent.
Les années passent et il passe une étape. Une étape qui lui semblait impossible. Contacté pour un poste de professeur dans une école de Lentis, on l’invite à y venir comme chercheur, il aurait son propre bureau pour ses recherches et bien des choses à disponible pour poursuivre dans son domaine, en contrepartie : former, donner des cours quelques heures par semaines, pour enseigner son propre savoir. Il hésite, ne sait pas. Mais l’attrait d’un nouvel endroit, de nouveaux pokémons à découvrir. Il accepte.

Et le voilà, depuis une année maintenant sur Lentis. Dans la ville d’Anthos, toujours à poursuivre ses propres démons, affronter ce qui se dresse devant lui, combattre son passé en avançant avec la tête haute.