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Tu pourrais presque la sentir. Cette sensation est tellement inexplicable et étrange. Elle n’est plus là depuis un moment désormais, et pourtant tu ne t’y fais pas. Tu as beau fixer cette place vide, tu as beau fermer les yeux.

-Jamais cela ne sera comme avant-

Un sourire captivant devant les caméras. Des mouvements qui semblent impossibles pour un corps humain. Les yeux étaient sur toi, que tu sois armé d’éventail ou de ruban, tu étais brillante au point que tu n’avais pas besoin de projecteur pour montrer à quel point tu étais rayonnante. Les concours pokémon étaient ton quotidien, tu savais comment faire pour que le public t’admire. On pouvait facilement deviner les heures de travail et les possibles sacrifices que tu as dû faire pour atteindre un niveau pareil. Peu importe le pokémon qui t’acompagnais, tu l’embellissais par ta présence et tes mouvements gracieux et ta voix. Oui, les sacrifices étaient gros mais cela valait le coup n’est-ce pas, puis tu n’en as pas fait tant que ça ?

Qu’elle idiote, pestes-tu en regardant la porte qui ne s’ouvre que pour faire rentrer les hommes en blanc.

Un long souffle douloureux et ton regard se perd dans les étoiles. Est-ce que pendant quelques années tu as été l’une d’elle ? Est-ce que tu es devenue une étoile filante qui est tombée loin de ses sœurs. Non, tu n’as jamais été assez brillante pour toi, tu as toujours été trop dur avec toi-même jusqu’au bout. Depuis ta plus tendre enfance, tu as toujours voulu donner plus. Tu sais que trop bien que les débuts dans cette voie, n’était qu’une envie d’être vu par tes parents. On avait beau te complimenter sur tes pas, ta façon de te tenir, tes belles notes de voix. Il n’avait qu’un bref regard sur ta personne. Tu n’es que la fille du milieu, pas la première qui prendra la couronne de la famille, pas la dernière que tout le monde regarde avec tendresse. T’es qu'un chiffre du milieu qui a besoin d’attention. Mais tu as continué encore et encore au point que tes pointes immaculées soit noircie, que ta voix se casse à trop être usé. Malgré tout, tu continuais les études aussi pour qu'il ne te tourne pas le dos, alors tu enchainais nuit blanche et acharnement sur ton corps pour atteindre la perfection selon toi et eux.

Ton travail et tes talents t'ont portés jusqu’à la scène, bien petite et craquante par le mauvais entretien. Jusqu’au parquet clinquant et beaucoup trop vaste. Tu étais dans ta bulle, à offrir les plus belles prestations avec le pokémon proposé ou même le tient. Le polémique Cradopaud qui ne t’a jamais quitté. On s’est moqué de lui, mais toi tu l’aime beaucoup à tes côtés.
Glissant tes bras autour de son corps en le serrant, ses croassements te réconfortent un peu, et il le sait. Chaque fois que tu glisses les yeux vers la porte ou vers la télé, il croasse. Depuis quelques mois, cette chambre croasse constamment, ce qui fait un peu sourire les passants qui ne savent pas ce qu'il se passe dans la chambre.

Les croassements, c’est ce que tu te souviens le plus de ce fameux soir. Quand tu as repris conscience alors que tu ne te souviens même pas ce qu’il s’était passé avant, de pourquoi tu as perdu connaissance. Tu ne pouvais pas bouger, tu ne pouvais rien faire d’autre que voir une petite lumière et la sensation de ne plus pouvoir bouger. Chaque fois que tu fermais les yeux, tu avais l’impression que beaucoup de minutes passaient, comme-ci tu tombais dans les limbes. Puis quand un peu plus de lumière venait, tu remarquais ton pokémon qui tirait sur ta main. Tu ne le sentais pas avant de le remarquer. Son visage était profondément triste, il tirait de toutes ses forces sur ta main mais tu ne bougeais pas. Le moindre de tes mouvements était douloureux, tu avais juste l’impression d’être spectatrice de ta propre situation. Soulevant doucement ta main, tu lui caresses le haut de sa tête avec le peu de force que tu avais.

“Je vais sûrement m’éteindre.”

Avais-tu pensé en comprenant peu à peu que tu étais coincé quelque part. Tu te souvenais avoir une représentation, de l’alarme à incendie qui a retentit, la panique de la foule… Tu avais cessé de forcé sur le moindre muscle, tu entendais les croassement du pokémon poison qui semblait pleurer. Avant que tu le vois s’agiter dans tous les sens comme s’il hurlait. Tu t’étais déjà faite à l’idée que de toute façon c’était terminé.

-Dans le fond, c’est ce que tu aurais souhaité-

Quand une main humaine est apparue, tu as compris que tu étais sous des décombres. Mais tu ne voulais pas faire le lien, te disant que de toute façon, cela n’avait pas d’importance.  Quand tu avais rouvert les yeux, tu étais dans un hôpital. Post-it, ton Cradopau était assis sur le lit, attendant ton réveil avec impatience. Tu étais surprise à ton réveil que tu avais survécu à l'incendie, une chance peut être que le sol s'est dérobé sous tes pas… Tu aurais pu finir comme certain malheureux dans les flammes. Toutefois, peu à peu tu avais réalisé l’étendu des du prix que cela t’avais coûté d’être resté en vie. Quand ta vision avais remarqué que le drap était plus aplati qu’à l’anormal. Les médecins te disaient que tu risquais d’avoir un choc.

“Pourquoi ne vous m’avez pas laissé mourir ?! Je ne voulais pas ! Je suis terminée !”

Tu étais devenue hystérique, on t’avait immédiatement injecté un calmant. Ta carrière s'étais éteinte le même jour où le théâtre avait pris feu, lui pourra être reconstruit, toi tu ne seras plus qu’une vulgaire fille banale que les gens ne verront que comme la pauvresse qui avait survécu au prix de cicatrice qui vont se soigner et d’une jambe qui deviendra carbone et fils.

-C’est pas un miracle, c’est une malédiction-

Les sacrifices commencent à devenir trop lourds. Tu as sacrifié tout pour être cette étoile, tu n’as personne, aucun ami qui vient te voir, aucune personne à qui parler et te confier que ton Cradopaud. Le regard dans le vide, ta famille ne t'a contacté que par message, tu es vivante c’est déjà bien. Pas le temps de venir te voir.  Tu es désormais le numéro du milieu qui ne pourra plus rien faire que d’attendre dans une chaise que les jours passent. Ce qui t’énerve plus c’est d’avoir encore cette sensation de fantôme, de sentir cette jambe, tu as beau frapper le matelas, elle n'est pas là mais la sensation est là.

La sortie de l’hôpital a été tout aussi un énième coup de poignard. Ton appartement n’était pas adapté à ta situation, des escaliers, des passages trop étroits pour ton fauteuil. Puis, il ne faisait que t’envoyer dans la figure ce que tu as été. Tout ton pays natal t’a ramené qui tu étais dans la figure. Les interviews, les faux sourire pour dirent que tout va bien alors que c’est faux. La rééducation commence à devenir de plus en plus lourde, on te promet une prothèse qui pourrait aider mais c’est pas pareil.  On ne rallume pas une étoile, on la regarde juste s’éteindre et on l’oublie.
Alors d’une décision qui t’a semblé peut être stupide mais juste que tu avais l’impression d’étouffer, tu es partie. Tu as terminé tes études que tu continué et dans lesquelles tu as voulue te noyer pour t'occuper. Une destination pour juste disparaître, une destination pour juste se dire qu’au pire si ton dernier souffle est là-bas personne ne le sentira.

Puis de toute façon, tu ne manqueras à personne. Tu couteras peut être juste un peu d’argent à tes parents pour rapatrier ton corps et payer une gravure sur pierre. “ Ci-gît le numéro du milieu, l’oubliable.” En voilà une belle épitaphe. Un long soupir, tu avances désormais sur tes deux jambes,tu ne peux plus danser car elle n’est pas gracieuse cette jambe. Tu n’as qu’un dos droit, un sourire sur le visage qui rassure les gens. Une personne souriante, on ne lui pose pas de question car on voit que tout va bien. Sans envie et sans espoir d’un avenir, en fait tu n’as jamais vraiment cherché à méditer sur la suite de ta vie. Il fallait bien que tu fasses quelque chose que regarder la vie passer devant tes yeux, à ruminer devant les show télé, devant l’écran qui te regarde.

Alors que tu aurais voulu devenir ranger de terrain pour mourir, sauveteuse en mer pour mourir, pompier pour mourir… Tous les métiers à risque qui donnaient la bonne raison. Bien que tu te rappelles une chose que tu n’avais pas envie de faire une chose : sauver un humain. Après tout, s’il ne t’avait pas sauvé, tu serais morte et dans une nouvelle vie qui n’est pas le fardeau que tu as actuellement. Ton regard s’illumine un peu plus quand tu regardes les pokémons, eux au moins s’en fiche que ta jambe n’est pas faite de chair et de sang. Eux ne se prennent pas la tête, eux ils ne sauvent pas les gens qui veulent pas être sauvés…

Dans cette voie qui t'a toujours plus, car tu ne fais jamais face à un humain. Tu t'occupes de pokémon, va sur le terrain pour aider ceux qui sont coincé. Tu es celle qu’on appelle quand un concombaffe est blessé à cause d’abrutie qui on shoot dedans. Bien que parfois on t’appelle aussi pour un Skitty coincé dans un arbre.

“Non, ça c’est les flics de Kopadia que vous devez appeler, sauf si votre Skitty tombe de l’arbre, s’explose une patte et ne pourra plus marché car vous êtes juste incapable de gérer un pokémon. Là oui, c’est moi que vous appelez.”

Le sourire sur le visage, tu repars avec ton Cradopau qui fixe tout aussi mal les incapables. Tu n’es plus une étoile désormais, tu es une comète qui lentement se consume pour devenir poussière. Espérant chaque jour que parfois ce soit le dernier, puis cette pensée disparaît quand tu pars travailler des. Au moins, tu oublies la douleur pendant le temps de ton travail.