La noirceur prend beaucoup de place. Je suis là, dans ma chambre, lumières éteintes. Sur la table du salon, les premières versions annotées des réécritures des contes, le téléphone fermé. Silence radio. Ne m’appelez pas. Laissez-moi tranquille. Quelle journée sommes-nous ? La noirceur reprend le dessus. Les hauts et puis, les bas. Il faut toujours s’écraser. Une semaine. Une semaine, je pense. Une semaine sans sortir. Une semaine dans les couvertures, une semaine à respirer, à ne pas vouloir réfléchir ((fermez-la)) je ne veux plus rien entendre. Yeux fermés. Parfois, les objets volent, parce que je veux les chasser, je ne veux personne, pourquoi les ombres sont encore là ?
((silence radio)) ténèbres, rideau noir. Attrape-moi, mais personne pour que ma main s’accroche. Il y a Imani, qui passe au laboratoire, il y a Imani qui continue de procéder au suivi des essais et il y a mon cœur qui continue de battre.

Pas de lumière.
Je ne la mérite pas. Un, deux, trois. Au final, je compte toujours. Mais je ne veux rien entendre. Je ne veux pas parler, est-ce qu’on peut me laisser tranquille ? Brouillard. Brouillard intense. Le téléphone ne vibre pas, parce qu’il est complètement éteint. Je souffle, je ramène la couverture par-dessus la tête. Mais peut-être que je devrais poser un pas dehors, peut-être que je pourrais aller me prendre un chocolat chaud. J’ai trop dormi. J’ai mal au poignet, il élance, ce sera comme ça pour le reste de ma vie et je le sais. Un, deux, trois. Pourquoi est-ce que je sortirais, hein ? C’est pas comme si ça allait empêcher le monde de continuer à tourner, il est bien mieux sans ma présence, l’univers. Tout ce que j’arrive à faire, c’est d’enflammer ceux qui m’entourent et putain, j’ai presque perdu Zamas.

Porte close. Je n’ai pas l’intention de l’ouvrir. Mais la gorge commence à serrer et le corps s’épuise, il y a deux jours que ma bouteille d’eau a atteint son fond et que tenter de récupérer les dernières gouttes ne servaient à rien. Sous ma paupière close, les images se rejouent en boucle. Zamas à l’hôpital, ma colère, mes larmes, mes reproches. Mes reproches, surtout. J’ai dérapé, perdu contrôle, je n’ai pas su me gérer. Mais il aurait pu faire plus attention. Qu’est-ce que je deviens, sans eux, moi ? Je ne suis déjà pas grand-chose. ((you can’t be sad ‘cause you’d get no pity))

Pas de lumière. Serrure verrouillée. Ce n’est pas la première fois, Zamas n’a pas vraiment insisté. Il n’y a rien à faire, quand les mots ne franchissent pas la barrière de mes lèvres ; quand le lit devient mon unique lieu de vie ; quand je ne sors pas. Quand je n’existe pas. Quand je ne suis qu’un corps échoué sur un matelas. Mais j’ai vraiment soif. Un pas, un autre. Vaciller. La faiblesse physique est évidente. Je n’ai pas vraiment dormi. Seulement fixé le plafond en tentant de réinventer absolument tous les événements. Parce que ce serait tellement mieux, si je pouvais seulement gommer et réécrire, non ? Je pourrais composer une histoire avec une fin heureuse, des parents vivants et un cerveau fonctionnel. Qui n’est pas soit trop haut, soit beaucoup trop bas dans l’abîme insalubre qu’est mon esprit.

Elle est froide, la poignée, quand je la tourne, quand le bruit agresse mes tympans et que la lumière vive traversant les fenêtres me donne envie de me réfugier à nouveau dans mon pseudo sanctuaire. in the mirror, when you don’t feel pretty mais l’incendie dans ma trachée me convainc à poursuivre ma traversée. Alors je me traîne jusqu’à la cuisine en m’appuyant sur les murs quand les étourdissements cherchent un peu trop à m’entraîner sur le sol. ((ce n’est qu’au moment où je me retourne pour remplir un verre d’eau que je t’aperçois)) et peut-être qu’un sursaut se serait faufilé en moi si j’en avais eu l’énergie. Avaler une gorgée d’eau avant même de tenter de parler, parce que je sais que l’opposé n’aurait provoqué qu’une violente quinte de toux, ça n’aurait pas été agréable du tout. J’ai l’habitude, ce n’est pas la première fois du tout que les idées frénétiques se transforment en poids beaucoup trop lourds, me traînant dans les profondeurs les plus sombres des océans. « … hey ? »

Tenter un sourire faible.

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

15/07/2022

Your voice gets quiet but your words get loud

accompagné(e) par Oya

Elle est étrange, la vie.
Elle est étrange - surtout pour toi, parce qu’il y a ces moments où tu es toi - naïf, innocent, pur. Petit oisillon à peine sorti de sa coquille. Qui observe le monde les yeux mi-clos, et dois apprendre à les ouvrir. Et si toi, tu les ouvres grands pour les petits détails cachés de la nature - une feuille qui se détache d’une branche, un flocon qui s’arrête sur une fenêtre, un rayon qui illumine une plante - ils sont fermement scellés lorsqu’il s’agit d’y observer la réalité. Parce que tu ne vois seulement la beauté.
Mais il y a aussi ces moments où tu es l’inverse - où la vie est cruelle, parsème tes jours d’obscurité et de désolation, comme pour te faire abandonner, te prouver qu’elle n’était pas si belle, et te faire perdre tout espoir en de jours heureux. Il y avait ces moments où respirer te semblait douloureux - comme si tu n’avais pas ta place ici. Comme si tu avais dû disparaître depuis longtemps - et que la vie ne faisait que son travail d’harmonie, en détruisant tout autour de toi pour remettre les choses en ordre, faire jouer la balance. Que tout soit bien équilibré, dans ce monde où tu déséquilibrais tout - malédiction jouant comme une tempête autour de toi.

Oui, elle était étrange, la vie. Parfois, elle était douce, parfois, elle était cruelle - et depuis un an, tu ne faisais qu’alterner entre retrouver ton innocence, et sombrer dans le désespoir. Parce qu’il y avait eu ta mère, et il y avait eu Lentis, et puis Rez, aussi - trois personnes chères qui t’avaient été enlevées de façon si soudaine. Et tout comme tu avais revécu le deuil pour la première - tu revivais la même horreur que pour la deuxième, lorsque le corps spectral de Lentis avait fini de s’assombrir, et qu’il avait perdu tout contrôle de lui-même.
Oui, aujourd’hui ça faisait un an - jour pour jour. Et t’as à la fois l’impression que ça fait des années qu’il est parti, mais t’as aussi l’impression que c’était pas plus tard qu’hier, voire, il y a à peine quelques heures - tellement la plaie te semble fraiche. Était-ce censé être comme ça pour toujours ? Allais-tu sans arrêt replonger dans ces états où tout te semble difficile, tout te semble gris ? Il y a quelques semaines, tu allais mieux, pourtant.
Il faut croire qu’on n'échappe jamais à ses tourments.

Et s’il n’y avait que ça, encore - mais une personne de plus avait manqué d’être arrachée à ta vie, elle aussi emportée dans le torrent de malchance qui t’entourait, juste parce qu’elle te connaissait. Évidemment, tu n’avais aucune preuve que c’était ta faute - Zamas était parti dans les montagnes, après tout. Et tu n’étais pas présent. Mais tu connaissais Zamas, il était ton ami - et tu commençais à croire que c’était assez pour que ta malédiction agisse avec toutes les personnes que tu avais perdues.
Pourquoi la vie s’acharnait-elle sur tes proches, plutôt que de te finir toi ?

En plus de tout ça, tu avais prévu de retourner au-delà des montagnes - vers ce pic, ces voix qui t’appellent, et Zamas avait toujours proposé de t’accompagner.
Évidemment, maintenant… Il en était hors de question. Hors de question que tu le remettes face au danger . Mais tu connaissais ton ami, tu savais qu’il ne te laisserait pas partir - tu savais qu’il essayerait de te convaincre, et que tu finirais par succomber à ses demandes.
Et que la culpabilité te rongera.
Et probablement que tu regretteras - et cette fois, ce sera vraiment ta faute.

Mais trêves de mélancolie - Zamas allait bien, pour l’instant. Et il t’avait invité à aller chez lui. Et même si une petite partie de toi avait peur que le simple fait de se retrouver à ses côtés attire toutes les météorites du monde, tu avais accepté - parce que tu appréciais Zamas, et que tu voulais quand même passer du temps avec lui.
Et peut-être que ça allait te changer les idées - peut-être même avait-il fait exprès, pour te remonter un peu le moral - car la dernière année n’avait pas été tendre, avec toi. Tu ne sais pas, c’était Zamas, ça pouvait tout aussi bien être spontané - mais le timing était particulier.

Tu avais alors passé la soirée chez lui, vous aviez fait des jeux, regardé des films. Une soirée tranquille, en soi. Un bandage par-dessus les blessures, pour un court temps, certes - mais c’est déjà ça.
Et puis, la nuit était passée - t’aurais aimée qu’elle soit calme, elle aussi, mais la vision des yeux rouges de Lentis t’avait réveillé en sursaut, et tu n’avais pas pu refermer l’œil ensuite, condamné à fixer le plafond, faire semblant de dormir pour ne pas inquiéter ton ami. Et une fois la matin arrivé, tu l’avais entendu s’éclipser pour une quelconque raison, et toi, tu étais là, allongé sans bouger, à ne pas savoir si tu devais attendre qu’il revienne pour partir, histoire de le remercier de t’avoir invité - ou si tu devais t’éclipser à ton tour. Après tout, tu restais chez quelqu’un - il fallait bien que tu finisses par partir, non ?

… Mais tes membres sont lourds. Lentis te manque. Ta mère te manque. Rez te manque. C’est un de ces jours où, bien que tu guérisses petit à petit, t’as l’impression de retomber au pied de la dépression, si bien que t’arrives pas à bouger - et t’as besoin de la bonne humeur, du chaos de Zamas pour te réveiller.
Te dire que tout ça n’était qu’un mauvais rêve - et même si tout était vrai, peut-être que ça t’aiderait à te lever.

Et puis, alors que tu fixes le plafond au-dessus de toi, tu entends du bruit, des mouvements. T’as d’abord l’impression que c’est Zamas qui est revenu, mais t’as pas entendu la porte d’entrée, non, c’était une autre porte. Curiosité, tu redresses légèrement la tête pour voir un fantôme traverser la salle. En vérité, ce n’est que Oya, mais tout pourrait te pousser à croire que ce n’est que son spectre qui hante les lieux. Et pendant un instant, court instant, t’as ce malaise, ce peut-être que je ne devrais pas être ici- parce que tu es un intrus, parce que qui es-tu pour t’immiscer dans la vie des gens, comme ça ?
Mais, une gorgée d’eau - il te regarde, et hey- une tentative, et les tensions dans tes muscles se relâchent, parce que tu as le droit d’être ici, Milo - ce n’est pas une faute, pas une erreur.

Et pourtant, quelque chose cloche. Tu n’as jamais vu Oya dans cet état - et c’est… Étrange. Il a toujours eu une aura mystique, une aura de force. Et là, t’as…
Presque l’impression de te regarder dans un miroir. Peut-être est-ce toi, dans quelques années, revenu dans le passé par une brèche dans le temps. Brisé. Mais qui continue de se battre.
Pourrais-tu vraiment apprendre à te battre, Milo ?

«… Oh ! », exclamation qui échappe tes lèvres, et tu es sur le point de dire que tu peux partir, mais quelque chose t’attache à cet endroit, et t’as cette sensation que tu n’es pas de trop, pour une fois.
La vie t’accorde quelques heures de plus avant de jeter un désastre sur cette maison.

Mince sourire, parallèle à ton interlocuteur (tentative, toi aussi - tu as beau avoir retrouvé ton espoir et ton innocence, les cauchemars de la nuit les ont dérobés), et tu te redresses un peu plus, une légère inquiétude tirant tes traits.

« Est-ce que…. »

Non, Milo. Tu le vois bien que ça ne va pas. Ce serait comme te poser la question à toi, les yeux rougis et fatigués. C’est stupide, comme question. Et puis, tu ne connais pas tout de Oya - il a cette aura mystérieuse, après tout. Mais tu sais qu’il a failli perdre Zamas - et tu peux imaginer à quel point ç'a dû l’affecter bien plus que toi.
Tu peux imaginer, parce que tu l’as vécu pour d’autres, après tout.

Secouant légèrement la tête, tu le regardes alors à nouveau.

« … Est-ce que tu veux du chocolat chaud ? »

Celui de maman, tu penses. Parce que tu sais qu’il est réconfortant - et diantre que tu n’as toujours pas réussi à répliquer la recette correctement, la dernière fois, tu avais un morceau de chocolat brûlé qui flottait dans du lait. Mais, c’est l’intention qui compte, non ?
Une intention chaleureuse, action réconfortante.

25 Janvier - Neige

Absol

Niveau 30

Cœur Noble

Polichombr

Niveau 22

Insomnia

Arrozard Lentis

Niveau 29

Synchro

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

Spiritomb

Niveau 30

Pression

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

20/05/2022

La douleur vient se loger dans le creux de mes côtes ; échos, terribles échos d’une violente nuit ((ça t’apprendra, qu’ils disaient)) je ne veux pas les laisser gagner ((la prochaine fois, tu ne t’en sortiras pas aussi bien)) la prochaine fois, les poumons ne fonctionneront plus. Chaque mouvement est un rappel de cette nuit, chaque mouvement est un élancement fulgurant qui me supplie de cesser de bouger, qui me hurle de me poser. C’était l’état dans lequel j’ai parcouru les montagnes aux côtés d’Eagle ; et clairement que je n’ai aucunement amélioré mon cas et la colère de début janvier ne semble être que de doucereuses cendres dans l’esprit. Elle s’étend, la brume, elle prend tellement, tellement de place, elle m’épuise, elle m’enveloppe et ((toi)) mais je ne sais pas trop si tu es vraiment là ou si je t’imagine ; peut-être que je ne te vois pas réellement et que c’est la fatigue, que c’est la faim et la soif et peut-être que c’est la douleur qui me pousse à t’imaginer. Ce ne serait pas la première fois que j’aperçois des ombres qui ne parcourent plus la terre que je maudis.

C’est elle que j’ai vu, avant que des bras me retrouvent, qu’une chauve-souris affolée ne lance des ultrasons en sillonnant les rues de Kopadia dans l’espoir de tomber sur un visage ne serait-ce qu’un peu familier. ((sa voix qui résonnait dans l’emplacement vide, échos et échos d’intonations dont j’ai tellement de besoins, mais ses bras, ses bras ne m’entouraient pas, ses bras, ses bras, n’avaient aucune chaleur)) ses bras n’apportaient rien, du vide, du froid, absence, et je voulais lui demander de ne pas partir, lui demander de rester. Reste maman, reste alors peut-être, peut-être que tu n’es rien de plus qu’une formation de mon esprit qui essaie de s’accrocher aux vagues de la réalité, mais les remous des songes sont tellement plus violents, plus brusques. Plus insistants.

Je te dévisage quelques instants, les mots ne sortent pas de ma gorge. Bloqués. Loin. Je m’étouffe avec ma propre salive, quinte de toux douloureuse, feu dans la poitrine, feu dans les côtes. Le poignet aussi, m’élance. À vrai dire, j’ai un peu mal de la tête aux pieds — les ecchymoses évaporées en grande majorité, ne restent que les grandes, les plus importantes, les plus imposantes. Celle au-dessus de mon arcade sourcilière droite, où l’œil ne représente qu’un souvenir qu’on peut imaginer si l’on essaie vraiment fort et l’os zygomatique gauche, sous mon œil, qui possèdent encore de belles traces de mauve et de jaune malgré le mois passé. Microfractures évidentes. Impossible à nier. Ça élance. Ça incendie. La tentative de sourire ne résulte qu’en une grimace d’inconfort.

Mais cette souffrance physique, je la supporte tellement plus facilement que les pensées qui tournent et tournent et se tournent tant dans mon esprit. Qu’est-ce que je ferais sans Zamas, moi, hein ? Est-ce qu’il y a seulement un seul instant songé ? J’ai tout donné, tout sacrifié, pour lui, pour eux ; je n’ai plus rien sur cette terre qu’eux. Cette souffrance physique, au moins, elle est réelle. Je le sais. C’est impossible d’en douter. Et ta voix. Elle esquisse les réflexions. C’est à peine si mes tympans parviennent à enregistrer les informations sonores ((je suis profondément enfoui dans l’eau)) tous les sons me paraissent si loin, si loin de moi, que je ne parviens pas à exprimer à quel point c’est complexe de les comprendre. Te fixer, te fixer en essayant de trouver du sens à ce que tu sembles avoir dit, du sens à ta présence ((te fixer pour tenter de saisir si tu es véritable ou manifestation de mes délires)). Un, deux, trois. Toujours compter. Ça n’a pas changé ; j’en ai de besoin, c’est le fil auquel je me tiens, mains entourées à s’en écorcher à sang, parce que si ce fil se brise,
Je tombe.

Appuyé contre les comptoirs de notre cuisine pour ne pas perdre balance, ne pas perdre l’équilibre, cligner de la paupière ; essayer de voir si ta silhouette s’éteint ou perd en couleur, en saturation. Mais non, non, t’es là, t’es toujours de la même teinte, rien n’a changé, aucune modification. Rien. Juste toi. C’est suffisant. Tu es suffisant, mais je ne suis pas un héros ((don’t meet your heroes, they’re all fucking weirdos)) je ne suis pas un héros, je ne suis rien d’autre qu’une autre pathétique vie qui ne parvient pas à rester à la surface. Les hauts toujours plus hauts pour des bas encore plus bas, est-ce que les abysses cesseront un jour de se creuser, ou est-ce que je redécouvrirais continuellement les flammes de l’enfer et leur température, toujours plus haute, toujours plus intense ? Il y a-t-il une fin à la haine de soi, une fin aux (highs) et (downs) ? Une putain de limite parce que je ne sais pas pendant combien d’années encore je serais en mesure de l’encaisser.

Chocolat chaud, tu me parles de chocolat chaud et ta phrase, avant, tu ne l’as pas fini. Le cerveau fonctionne, les neurones enclenchent les rouages, doucement, je ressors un peu des profondeurs de l’océan pour attraper au vol la signification de tes paroles. « Non. » Murmure arraché à la gorge, inspiration trop profonde qui déclenche une vague de récepteurs neurologiques s’activant, s’enflammant, douleur et lentement, un pas après l’autre, toujours gardant appui d’une main ((la gauche, sans attelle ; la droite garde le verre d’eau)) sur le mur pour ne pas vaciller, pour que les pieds continuent de me porter. Je ne peux pas réellement faire confiance à mon corps pour ne pas me trahir, ne pas s’effondrer si je ne lui donne pas un petit support supplémentaire. Douleur qui prend le dessus encore aujourd’hui. Côtes fêlées sans aucun doute et je pense qu’ils ont brisé mon nez ; ça expliquerait pour il y a encore de grandes cernes profondes et sombres sous mon œil et là où aurait été l’autre.

Lentement, lentement, j’arrive à te rejoindre sur la chaise et je dépose mon verre sur la table, parce que le garder dans ma main, c’était prendre le risque qu’il rejoigne le sol. Son fantôme dans la pièce alors qu’elle n’est pas là, son silence compréhensif, sa présence rendant le lit un peu moins froid, sa présence sans qu’elle ne questionne (seulement, être là) — mais elle n’est pas là aujourd’hui. Non, c’est toi. Toi qui es devant moi. Une nouvelle gorgée d’eau. Dans ton regard, le Guériaigle (mais c’est moi qui imagine les scènes qui se rejouent) ce sont les esprits du passé qui reviennent me hanter, ils le font souvent ; je ne suis jamais en paix. Se concentrer, mais les réflexions partent de tous les côtés, dans tous les sens, je ne parviens pas à les saisir, les dompter. « … pourquoi pas, oui - » J’aimerais pouvoir parler avec plus de force, d’assurance. Mais chaque parole arrachée est une lance dans les côtes. Chaque respiration un peu trop prononcée me rappelle la ruelle dans laquelle on m’a laissé pour (mort). Des aiguilles dans la peau. Sous la peau, même. Alors je ne peux qu’offrir des murmures, une voix basse, des filaments de la personne que tu connais. Pardon.
((Je n’ai rien du héros que tu imaginais)) « Merci, Milo… Tu peux fouiller dans les placards et le frigo’» Merci d’être là, merci d’essayer, merci de ne pas poser les questions dont les réponses ne viendront pas ((celles qui sont évidentes, celles qui ne peuvent être prononcées)) et merci simplement d’être toi.

Je me désole à l’idée que tu aies à me voir dans un tel état. Je ne voulais pas. Ce n’est pas beau, ce n’est pas joyeux, je sais. Je ne voulais pas t’imposer une telle vision, je ne voulais pas ajouter aux nuages gris que je ressens chez toi depuis notre première rencontre. De ceux que tu chasses comme s’ils n’existent pas, mais qui très certainement, refont leur chemin assez aisément vers ton ciel.
i don't want to fight, i don't want to fight it

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

03/11/2021

Le membre 'Oyaris C. Allens' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'[COMBAT] Dé 100' :
❝(cw) your voice gets quiet, but your words get loud - milo LMXCRhT

15/07/2022

Your voice gets quiet but your words get loud

accompagné(e) par Oya

Parfois, tu oublies que Oyaris est seulement humain, lui aussi. Pourtant, c’est dans un hôpital, bien plus mal en point que toi, que tu l’as rencontré pour la première fois. Mais il t’avait paru presque irréel, la première fois, à ignorer ta malchance, ne pas voir cette malédiction qui te pourchasse, ou ne pas y porter attention, du moins. À te voir comme un simple être humain, plutôt que comme l’épée de Damoclès que tu étais. À te considérer comme quelqu’un de normal, presque une âme à protéger, même - plutôt qu’un danger à effacer.
(Peut-être avait-il eu tort, de t’accorder cette confiance - quand on voit ce qu’apporte ta malchance).

Mais Oya est bel et bien comme toi - il inspire, expire, respire. Il voit et entend, vit et ressent. Il rit comme il pleure, aime comme il souffre. Éprouve de la joie comme du désespoir. Il a des sentiments, des forces comme des faiblesses.
Il est humain - et toi, tu l’avais vu comme un héros invulnérable jusqu’à maintenant. Parce qu’il avait toujours été fort à tes yeux, il avait toujours eu cette aura mystique, surhumaine - cette force que tu admirais, et qui te donnait envie de te dépasser, pour un jour pouvoir combattre à ses côtés, peut-être (même si Xerneas sait à quel point tu détestes te battre, car tu n’en as pas le cœur).
Mais à le voir comme ça, tu n’étais pas déçu. Tu n’étais pas choqué. Tu n’étais pas désemparé. S’il y a une chose, tu étais… Peut-être rassuré ?
Non, ce n’est pas le bon mot - il n’y a pas un monde où tu te réjouirais du malheur des autres. Mais tu avais réalisé que ton héros inatteignable était un héros humain. Une personne qui aurait pu être normale, une personne qui aurait pu être toi - aussi brisée, désemparée, mais qui continue de se relever. Toujours. Peut-être ? C’était l’impression que te donnait Oyaris. Le voir comme ça, dans cet état, te donnait l’impression que peut-être, un jour, tu pourrais avoir la même force que lui.
Et qu’aujourd’hui, en tout cas, c’était à toi d’être là pour lui.

…Ou pas, peut-être. Son non résonne en toi, il tinte contre tes os, vibre entre tes côtes et ton sternum. Non - et tes muscles se tendent à nouveau. Oh. Peut-être devrais-tu partir, alors - peut-être que ta présence n’est pas nécessaire - ou plutôt, elle est indésirée. Que fais-tu là, dans la vie des gens, Milo ? Ne devrais-tu pas rester chez toi pour éviter de créer un énième désastre ? Peut-être es-tu de trop, Milo. Peut-être devrais-tu le laisser se reposer, et t’éloigner loin, chasser les possibles fatalités d’arriver.
Peut-être devrais-tu lui dire, pour Zamas - et lui demander de l’empêcher de te suivre. Mais Zamas te détesterait probablement, si tu faisais ça. Probablement qu’Oyaris lui-même te détesterait, à la simple idée que tu mettes son frère en danger à nouveau. Mais qu’est-ce qu’une haine contre une vie, après tout ?
Il vaut mieux qu’ils te détestent à jamais et restent tous deux sains et sauf, plutôt que le contraire.
Il vaut mieux qu’ils te détestent et s’éloignent - ainsi, ils ne seront plus frappés par le fléau qui t’enchaîne.

Respiration coupée, yeux grisés - tu en as presque oublié où tu étais. Ce n’est que les mouvements d’Oyaris qui te sortent de tes pensées, et tu te lèves bien trop tard pour tenter de l’aider. Dents qui mordent tes lèvres face à ton inutilité, tu détournes le regard, un peu honteux, désolé.
Et alors que tu allais t’excuser, avant de t’éclipser, il reprend la parole - pourquoi pas - et tu lèves les yeux sans trop comprendre, au départ. Parce que sa première réponse avait été négative, mais peut-être n’était-elle pas tournée vers cette question ?
Et tes yeux se lèvent vers lui, s’illuminent un peu - commissures des lèvres qui se relèvent, boum boum de ton cœur vivant au creux de tes côtes, sang qui pulse dans tes veines. Parce que ce n’est rien, ce n’est rien, non - mais pour toit c'est tout,c’est au moins quelque chose que tu peux faire, un peu. C’est au moins un pas que tu peux faire, une main que tu peux tendre.
Une aide à apporter, une peine à oublier.

Le visage, une pointe plus colorée, tu hoches la tête, te relevant, alors qu’il te remercie - et tu secoues la tête.

« Non, c’est normal. », murmure presque aussi bas que lui, comme pour ne pas brusquer son rhytme.
Sourire léger, tu te tournes vers la cuisine, et merci de me laisser une chance- mais les mots restent sourds, pétillants seulement aux quelques lueurs qui brillent à peine dans tes yeux.

Et c’est étrange, de se mouvoir dans une cuisine qui n’est pas la sienne. Oya t’as dit de fouiller dans les placards, mais tu te sens timide à tout déranger, chercher de fond en comble - comme si tu allais bouleverser l’harmonie de la salle. Mais tu trouves finalement ce dont tu as besoin, et c’est seulement lorsque tu poses la casserole sur le feu que tu réalises que tu ne sais pas cuisiner. Que tu n’as jamais réussi à reproduire la recette de Maman, et que tu pourrais tout aussi bien réduire leur appartement en ruines, avec ta chance.
Mais tu as envie d’essayer. Tu veux essayer, faire de ton mieux - parce que pour une fois, les rôles sont échangés. Et tu veux montrer à Oya que tu peux être fort, toi aussi. Que tu peux le réconforter. Mais ce n’est pas pour te prouver, non, loin de là.
Tu as surtout envie de l’aider.

Faisant chauffer le lait, tu le laisses à feux doux pour ne pas le brûler. Il te semble que c’était ça qui avait échoué, la dernière fois. Tu fais aussi fondre le chocolat doucement, vraiment doucement, pour éviter de le carboniser, lui aussi - et qu’il résulte en un morceau de charbon qui flotte dans un liquide vaguement chocolaté. Tu n’oses pas trop rajouter d’épices, par peur que ça n’aille pas au goût de Oyaris, et peut-être que les épices lui feront mal, dans son état. Mais tu rajoutes une cuillère de miel, tout de même - parce que tu as souvenir que quand tu allais mal, maman t’en mettais toujours une. Certes, c’était quand tu étais malade, mais c’est toujours réconfortant, non ?
Et puis, tu mélanges, tu mélanges attentivement. C’est peu, ce n'est vraiment rien, mais tu t’appliques à ta tâche comme si ta vie en dépendait. Parce que c’est le moins que tu puisses faire, parce que ça t’empêche un peu de penser aux mauvais rêves, parce que tu peux aider, pour une fois.

Tu verses le liquide dans deux tasses, il est un peu visqueux, pas tout à fait homogène, mais bien mieux que la dernière fois. Et puis, au moins, tu n’as pas causé de calamité, pour une fois. Enfin, Oyaris n’a pas encore goûté - mais ça devrait aller, n’est-ce pas ?

Revenant vers la table, tu déposes une tasse devant lui, l’autre en face.

« Voilà… Pardon, ce n’est pas parfait. »
Mais c’est le mieux que je puisse faire - le mieux que je puisse t’offrir.

Et puis, quelques pas de plus, tu vas chercher le plaid que Zamas t’avait donné pour la nuit, et tu reviens vers lui.

« Est-ce que tu as froid ? Je peux te donner ça… Enfin, techniquement, c’est à vous, haha… »

Petit rire qui n’en est pas vraiment un, mais tu essaies tout de même d'être le toi naturel. Et puis, tu déposes la couverture sur sa chaise, avant de le regarder une dernière fois.

« Est-ce que tu as faim ? Si tu as besoin de quelque chose, dis-le moi. »

Laisse-moi t’aider, chasser les ravages de mes pensées.
Laisse-moi me repentir, chasser ces souvenirs - et être celui qui te tend la main, cette fois.

Parce que Oyaris est seulement humain, ça, tu t’en souviendras - mais toi aussi, et ça, tu l’oublies.

25 Janvier - Neige

Absol

Niveau 30

Cœur Noble

Polichombr

Niveau 22

Insomnia

Arrozard Lentis

Niveau 29

Synchro

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

Spiritomb

Niveau 30

Pression

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

20/05/2022

Tout en moi me hurle de retourner dans ma chambre, de m’échouer à nouveau dans mon lit. C’est à peine si je possède l’énergie de te suivre du regard, de regarder ce que tu fais, alors que mes mains déposées sur mes genoux se tordent ((silence condamnateur)) douleur physique qui prend tant de place, mais qui ne parvient pas à supplanter l’émotionnelle. Je suis une erreur. La faille dans le plan, l’éclair impromptu dans le ciel bleu, si clair ; ce nuage trop pluvieux qui assombrit l’horizon et déclenche une tempête arrachant tout sur son passage. Je suis la tache la plus ingrate sur la toile la plus magnifique, celle qui mériterait des milliers de pokédollars si seulement je n’y étais pas. Je suis la raison de tous leurs maux, leur bourreau, une existence malvenue qui n’aurait jamais dû voir le jour (pourquoi m’ont-ils gardé ?) tout ce que j’apporte et entraîne dans mon sillage, c’est poussière, cendres et chaos. Noirceur profonde, qui emporte toute trace de joie. Je suis les détraqueurs se nourrissant d’émotions positives pour ne laisser que les plus tristes souvenirs ; jusqu’à voler l’émotion et abandonner une coquille vide.

Pourquoi t’es là ? (Pourquoi tu restes ?) Pourquoi tu m’aides ? Tu vois bien que les seules fois où on se rencontre, ce sont dans des situations horribles, tu vois bien que je n’attire que les catastrophes. Tu veux savoir le pire ? C’est que c’est ma faute et je ne peux blâmer personne d’autre que moi. Je ne peux même pas mettre ça sur le sort du destin, du mauvais œil, d’un sort malchanceux, non. Je récolte ce que j’ai semé. C’est ma faute et je dois encaisser d’être une (mauvaise) personne.
Je veux te sommer de partir. Parce que rester autour de moi, c’est prendre le risque d’être entraîné dans mes orages. La foudre te tombera dessus, tu t’arracheras la peau et le cœur sur les falaises pointues qui encaissent les vagues déferlantes du tsunami de mes émotions verrouillées derrière des murs que j’ai érigés pour protéger ceux m’entourant. Ne reste pas. Parce que j’ai appris à perdre, et que toi, tu ne peux pas te le permettre. Et je veux t’ordonner de foutre le camp, mais les mots ne franchissent pas mes lèvres (et j’ai besoin) besoin de ne pas être seul. Besoin de ne plus être seul.

Pendant combien de temps peut-on éloigner continuellement les autres avant de s’effondrer et de supplier que l’on vienne nous bercer jusqu’à ce que le sommeil gagne la partie ? Je pense que je suis sur le point de le savoir. J’essaie de bouger, mais ce sont des coups de poignard dans les côtes et une quinte de toux qui empire la douleur fulgurante, de celle qui s’étend dans mon poignet, à mon visage ; comme si mon sang se révélait poison venimeux me consumant lentement. Mes ongles s’enfoncent dans ma cuisse comme si je ne souffrais point suffisamment, ce n’est rien de plus qu’un pauvre réflexe que je n’ai pas pu contrôler. Tu es si loin et si proche à la fois et dans le larmoiement de fatigue, de faim, de douleur, de mon œil, je ne perçois rien de plus qu’une silhouette trouble qui s’affaire dans ma cuisine. Je n’entends que le bruit que provoque les ustensiles quand tu les utilises et je ne peux qu’attendre dans le brouillard qui s’infiltre dans mes pores, contamine mon cerveau et mes pensées.

Et il n’y a qu’en boucle à quel point je suis désolé, c’est ma faute qui se répète encore (et encore) et encore et je voudrais m’excuser aux jumeaux, mais je n’ai rien pu faire d’autre que de m’énerver envers Zamas. Parce que j’ai failli le perdre et que je n’aurais jamais pu me le pardonner. Je les ai traînés ici. C’est ma faute. Tout est de ma faute. Nos parents ne se trouvent pas à mes côtés à cause de moi, et ils ont connu la rue et la famine et les ruelles nauséabondes et la crainte de ne jamais se trouver un endroit encore une fois uniquement parce qu’ils choisissaient de me suivre. Et s’ils avaient décidé de m’haïr, leur vie aurait été tellement plus simple. Tellement plus heureuse et aujourd’hui, aujourd’hui, (enfin, il y a quelques semaines) Zamas s’est retrouvé face à une créature sauvage bien trop dangereuse parce que je les ai amenés à Lentis. ((Et tout ce que j’ai réussi, c’est d’exploser ; c’est de lui reprocher ses actions comme si elles ne prenaient pas racine dans mes propres décisions ; c’est de lui rappeler nos parents, c’est de le blesser ; franchement, quel frère je fais ! putain.))

C’est presque un sursaut quand ta voix vient briser le silence établi et ma tête que je relève (je regrette ; la douleur s’infuse) et le brouillard qui mélange tes paroles et me demande un peu trop d’efforts pour réussir à dégager du sens de ce qui se dit, si bien qu’un mal de tête se pointe aux tympans et que je ne saisis tes mots que lorsque la couverture se dépose sur ma chaise. Je n’avais pas réalisé à quel point je suis congelé, si bien que je m’enroule dans le plaid avant même de prendre le temps de te répondre. « … mais l’appartement est glacial - » Non, je sais que ce n’est pas le cas ; c’est mon corps sans nutriments, c’est mon corps complètement massacré, qui essaie de survivre et se guérir tant qu’il peut. Mains presque tremblantes qui entourent la tasse alors que, doucement, j’y trempe mes lèvres. « C’est vraiment bon. » Et je voudrais te dire que la perfection, ça n’existe pas et que ce ne sera jamais parfait, mais je peine déjà à parler plus fort que de simples murmures, alors est-ce que vraiment je peux me permettre un long discours ? Je ne pense pas.

« Je peux cuisiner… » c’est un souffle, une tentative vaine de tendre la main ; parce que je ne suis pas celui qu’on aide, c’est l’inverse. Les rôles ne peuvent pas être changés. Les rôles ne peuvent pas se modifier, si je ne peux pas aider, si je ne peux pas apporter quelque chose ; je n’ai rien à offrir, je ne peux que prendre et prendre et prendre et j’ai déjà tellement trop pris. C’est une angoisse qui prend à la gorge, le cœur qui s’emballe, c’est l’anxiété qui pulse sous ma peau. « Tu veux… quelque chose ? » Arracher de force aux cordes vocales des mots pour essayer. Essayer de reprendre la place qui me revient ; la seule que je mérite.

Prendre une nouvelle gorgée tranquillement pour ne pas se brûler et pousser pour se relever (mais le monde se met à tournoyer et je ne peux bouger davantage) les mains appuyées sur la table pour me stabiliser dans l’espoir d’être capable de me traîner jusqu’à la cuisine.

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

15/07/2022

Your voice gets quiet but your words get loud

accompagné(e) par Oya

La situation est particulière, si particulière que tu as l’impression d’être dans un rêve, un peu. Que tout ne se passe pas vraiment, que ce n’est que le fruit de ton imagination - lorsque tu es encore dans cet état mi-endormi, le matin, et que tes pensées s’évadent et forment des rêves brumeux à partir de tes pensées - rêves qui n’ont ni commencement, ni fin, et qui sont trop décousus pour avoir une véritable histoire. Ils sont juste des vagues représentations mentales de tes pensées, un peu comme des hallucinations fanées.

Mais la brume qui t’entoure est probablement juste le froid matinal, et tes pensées qui s’acharnent à se concentrer sur autre chose que sur l’instant présent - alors, tu as l’impression de sauter des moments. Mais tout est bien réel - parce que ton esprit n’est pas assez en forme pour créer tout ce scénario. Ou peut-être est-ce parce qu’il est brisé que même ton idole se doit d’être cassée ? Parce que tu es à un point où tu as besoin que la personne la plus forte à tes yeux soit anéantie, elle aussi. Pour te montrer le chemin, t’indiquer que tu peux être brisé - tu peux toujours te relever. Te montrer que même en étant au plus bas, on peut toujours être fort.
Te montrer que tout le monde a besoin d’aide - et tout le monde peut en donner.

Je suis désolé - que ce soit tes pensées déprimées ou ta malédiction enchainée - peut-être était-ce toi qui avais rendu Oyaris brisé.

Tu te meus dans l’espace de manière aléatoire, flottante - spectre de ta personnalité innocente. Le brouillard s’épaissit autour de toi, et t’as l’impression de te retrouver seul dans un espace sourd - comme si tu te détachais de ton corps, de ton âme, pour ne pas avoir à en supporter les souffrances. Ce n’est que lorsque la voix d’Oyaris s’élève - même un tout petit peu - que le brouillard tombe. Un phare dans la pénombre.
Tu tournes la tête vers lui, la penchant légèrement sur le côté, confus. Parce qu’il fait froid - mais tu n’as pas l’impression que l’appartement soit glacial non plus. Ou peut-être t’es-tu trop détaché de ton corps pour réellement le ressentir. Est-ce vraiment mauvais ?
… Mais si tu ne souffres plus, cela voudra dire que tu oublieras - et tu ne veux pas oublier, d’un certain côté. Parce que tu es peut-être le seul à pouvoir propager les mémoires de ceux que tu as perdus.

Et puis, alors que les nuages recommençaient à s’accumuler autour de toi - c’est vraiment bon - et d’un coup, ciel dégagé, soleil brillant. Tes petits yeux fatigués s’écarquillent un instant, et quelques lumières y pétillent un instant. Tu sens une boule, un sanglot, remonter ta gorge - et tu aurais pu te mettre à pleurer, là, au milieu de la pièce - pleurer toutes les larmes de ton corps parce que oh - pour une fois, t’as fait quelque chose de bien.
Pour une fois, t’as réussi une chose que t’as entrepris - sans causer aucun soucis. T’as pu tendre ta main, sans résulter à pousser quelqu’un.

Mais tu fermes les yeux. Inspire, expire - et tu avales, tu ravales cette boule, parce que non, tu ne peux pas - tu ne peux pas éclater devant Oya, pas aujourd’hui. Si c’était une autre situation, un autre jour - peut-être que tu aurais pu. Tu te serais laissé éclater, tu aurais pleuré, tu te serais libéré. Mais pas aujourd’hui - non - parce que tu devais être fort, pour une fois. Et certes, même les plus forts pleurent, même les plus forts tombent et s’écrasent - mais aujourd’hui, il faut que tu montres à Oyaris que tu peux le soutenir, et que ce n’est pas à lui de te porter, de te réconforter.
Que pour une fois, tu peux remplir ce rôle.
(Laisse-moi remplir ce rôle, pour une fois - être ce héros que je vois en toi.)

Alors, quand Oyaris déclare qu’il peut cuisiner - tu ouvres la bouche pour l’en empêcher. Mais quand tes yeux se posent sur lui, tu vois chez lui la même chose que chez toi. Un désir d’aider. Peut-être est-il réellement comme toi. Brisé, au point de vouloir réparer le monde autour de lui avec ses propres pièces détachées. Mais s’il continue à se détériorer, qui sera là pour le sauver, le réparer ?
(Et toi, Milo, qui sera là si tu prends sa place ?)

Une hésitation - mais tu ne peux pas, non, tu ne peux pas le laisser ainsi. Tu ne peux pas le laisser disparaître, le laisser couler.
Il faut que tu expies tes péchés - autant les anciens que ceux destinés à arriver.

Et puis, tu n’as pas trop le temps de réfléchir plus que ça qu’il se relève, et tangue - et c’est plus fort que toi, la panique, l’inquiétude, et tu fais quelques pas pour l’aider, offrir ta main, ton bras, ton épaule - un support pour qu’il ne s’effondre pas, sans pour autant le toucher - bras écartés par cette horrible crainte de le briser.
Parce que tu brises tout, Milo - tu détruis sur ton passage comme une tempête, une tornade, un ouragan qui passe.
Peut-être que le réel mal de Lentis n’est pas les obscurs, mais ta vaine existence qui tente de subsister.

« Attention… », avais-tu soufflé, doux, mais inquiet. « Ne te brusque pas… S’il te plaît ? »

Plainte suppliante, ne disparais pas pour moi.

Tu l’aides à se rassoir, sans le forcer, sans le précipiter - comme si ton souffle pouvait le faire s’envoler. Tu as peur, peur de perdre quelqu’un à qui tu tiens, peur de l’effacer, lui aussi.
Alors, voix douce, mains prudentes, tu réajustes le plaid sur ses épaules.

« Je peux me contenter du chocolat pour l’instant… » - les cauchemars qui tournent encore dans ta tête retournent ton estomac. « … Toi, tu as besoin de quoi ? »

Toi - laisse moi m'occuper de toi, pour une fois.

25 Janvier - Neige

Absol

Niveau 30

Cœur Noble

Polichombr

Niveau 22

Insomnia

Arrozard Lentis

Niveau 29

Synchro

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

Spiritomb

Niveau 30

Pression

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

20/05/2022

CW : métaphore entourant la noyade

Je suis sous l'eau. Enfoncé dans les profondeurs d'un océan aussi menaçant que ténébreux. Peu importe où je pose l'oeil, il n'y a que de l'eau, de l'eau à perte de vue et mes os qui se cristallisent. J'ai si froid et j'ai beau me débattre pour atteindre la surface, hurler pour appeler quelqu'un, je ne parviens qu'à m'asphyxier. ((Ses tremblements ; i just need to drink more ; et les menaces et le lit, sa présence et puis l'absence, lit froid et impersonnel et mes reproches, mes reproches alors qu'il est sur un lit d'hôpital)) je suis irrécupérable. L’eau dans les oreilles, les sons si étouffés ; ils peinent à atteindre mes tympans et mon cerveau à les comprendre. Tangue, tangue la pièce autour de moi, je suis sur un bateau en plein naufrage, en plein orage. Éclairs et tonnerres, déchirent le ciel et tremblent jusqu’aux fondations les plus solides. Le phare n’éclaire plus. ((Doucement)) Essayer de rattraper le fil, mais tout me semble impossible, hors de portée.

Mains sur la table, combien de temps s’est-il écoulé ? Je fixe la surface en bois. Elle était déjà installée quand nous sommes arrivés avec rien de plus que nos sacs et notre corps abîmé, érodé par la vie. Une table de bois de chêne blanc, robuste et durable dont le vernis commençait à s’écailler. Mais je n’ai jamais jugé bon de la vernir à nouveau, parce qu’elle me fait penser à nous. Nos propres façades qui s’entaillent et dont on peut percevoir l’intérieur si on plisse suffisamment les yeux, mais nous continuons à avancer. Poser un pas après l’autre, à tenir debout contre vents et marées. Elle est à notre image, cette table : abîmée par les années écoulées, mais toujours debout et servant aujourd’hui encore son but premier de soutenir ce qui se pose dessus.

Ta voix, elle me paraît si loin et pourtant, tu es si proche de moi, comment est-ce que je peux t’entendre comme au travers d’un rayon étrange et déformé ? C’est particulier, c’est étrange, c’est presque fascinant la façon dont le cerveau fonctionne, déraille. ((Un souffle) et tu me demandes de ne pas me brusquer, et si c’est tout ce que je sais faire ? Ignorer les signaux d’alarme lancés par un corps que je considère bien trop faible, trop rapide à intercepter mes désirs et me limiter dans mes gestes, dans mes actions. Et si, c’est tout ce que je sais faire ? Aller au-delà de ce que ma condition de mortel et d’humain me permet, de toujours dépasser les limites, de ceux autour de moi, de l’environnement, de la loi et de moi-même. Je ne sais pas pourquoi, je ne peux expliquer cette pulsion, toujours courir dans le cœur du danger comme si c’était mon unique façon d’exister.

Attendre. Attendre que les meubles veuillent bien se stabiliser, sentir tes mains replacer la couverture sur mes épaules (merci) qui ne s’évade pas de mes cordes vocales, captif de mes lèvres fermées et mon esprit embrumé. Je veux… je veux tendre la main et aider à chasser les ombres dans ton regard. Je veux être un peu plus proche du héros que tu voyais en moi (plutôt que les pièces détachées qui se présentent désormais à tes yeux) quelle belle image, hein, de celui que tu voyais presque comme invincible ? Enfin, c’est ce que tes mots laissaient transparaître. Peut-être, peut-être que tu comprends, maintenant. Peut-être que tu saisis, à présent, que je n’ai strictement rien d’un héros, ni même d’un anti-héros, que je ne suis pas celui qui sauve l’univers des grands méchants, quand bien même que je me suis hérité le titre de champion d’Adamantia.

J’essaie d’esquisser un pas de côté, pour m’éclipser d’entre la table, mais non (le corps refuse) la douleur tiraille de partout et je ne peux que m’abandonner à tes tentatives de me pousser à reprendre place sur la chaise. Le cœur se débattant dans la cage thoracique, cherchant presque à s’en extirper. Putain, ce que je suis inutile. Je ne peux même pas t’accueillir comme un hôte digne de ce nom, te préparer à manger. Ce que c’est pathétique. Et le fil des événements se mélangent dans ma tête, j’essaie de tout suivre, mais ce n’est pas évident. Et ta voix, ta voix si douce, de la même intensité que la mienne (pourtant, tout me paraît tellement bruyant) et trop silencieux à la fois.

Une nouvelle gorgée de la boisson chaude, sucrée. Le sucre, c’est réconfortant. Ce sont les seules boissons que je prends ; des cafés avec une tonne d’additifs pour enterrer l’amer avec l’overly sweet qui en dégoûterait beaucoup. Mais c’est ce qui plait à mes papilles. Une autre gorgée, alors que tes mots parviennent à mon cerveau, que mes neurones réussissent à les interpréter et vaciller, parce que je sais la simplicité de la question. De quoi j’ai besoin, là, maintenant ? Pour supporter mon corps en perdition ? Mais mes réflexions s’envolent beaucoup trop loin. De quoi j’ai besoin ? De changer le cours de notre existence, de retourner dans le temps et modifier ce qui s’est produit en ce qui aurait dû arriver. Pour que dans ce terrain vague, cette terre imbibée de cendres, ce soit moi et pas eux. Pour que les jumeaux aient leurs parents, pour annuler l’enchaînement de mauvaises décisions qui m’apportent ici, aujourd’hui.

J’ai besoin de l’impossible. « De – retourner dans le temps. » et ce sont les mots qui s’échappent, s’évadent, traître de mon état, stupides mots qui n’avaient pas mon autorisation, mais se sont évadés quand même. Et cette larme solitaire. Je les déteste. « … d’annuler l’entièreté de mes mauvaises décisions » murmure sur le ton de l’aveu douloureux ; ces choix qui aujourd’hui m’enchaînent et me ligotent. Ceux qui planent au-dessus de ma tête comme menace, rappel que le chemin choisi, celui que j’ai entreprit de parcourir, ne rayonnait pas. C’était l’inverse. Une forêt sombre où on ne pouvait même pas voir entre les arbres, mais pour eux, pour eux, je m’y suis engouffré et aujourd’hui il est trop tard pour reculer et rejoindre la clairière.

« Mais… on peut commencer par manger. » Je pense que ce serait un point de départ logique, qui ait du sens. « T’es pas obligé, tu sais … je peux me débrouiller. » Faible tentative de reprendre le dessus, attraper le rôle qui est supposé être mien. Celui de donner et aider, celui de tendre la main et protéger, de guider et apporter. Mais je suis si fatigué.

Tell me what did you learn from the Tillamook burn?
Or the Fourth of July?
We're all gonna die

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

15/07/2022

Your voice gets quiet but your words get loud

accompagné(e) par Oya

Ah, revenir dans le temps. Toi aussi, tu en aurais bien envie. Tu en aurais bien besoin, même. Revenir en arrière, et annuler tous les malheurs que tu as causés. Tous les malheurs qui te sont arrivés. Revenir en arrière, et demander à ta mère de ne pas aller travailler. Ne pas aller te balader sur les sentiers enneigés, ce jour-là.
Revenir dans le passé, et sauver Rez de ce qui s'était passé. Oui, tu aimerais pouvoir tout changer, maintenant que tu savais ce qui allait se passer. Tu aimerais pouvoir tirer les cordes, changer le cours du temps, sauver ceux qui te sont chers, et aussi, sauver le passé d’Oyaris - pour apaiser son futur. Mais tu savais qu’une vie sauvée dans le passé serait une autre de perdue, pour tout équilibrer. Tu en étais conscient. Et si c’était toi qui devais prendre, toi contre qui s’acharnerait le sort pour équilibrer le monde - tu aurais signé sans attendre. Que Lentis redevienne normal, que ta mère soit vivante, que Rez soit sauvé - peu importe ce que tu devrais subir en échange, tu aurais tout donné. Mais tu savais que la vie, bien que belle, n’était pas si clémente - l’équilibre devait se faire autrement, autre part, et ce serait quelqu’un d’autre qui perdrait sa mère, un autre Pokémon qui deviendrait obscur, une autre personne importante qui disparaîtrait. Et tu ne pouvais pas imposer ça à une âme qui n’avait rien demandé, même si c’était par un simple battement d’ailes de papillon. (Quand bien même, tu n’avais rien demandé, toi non plus).

Alors, si tu pouvais revenir dans le passé, tu passerais plus de temps avec Lentis, plus de temps à apprendre à le connaître - peut-être irais-tu dire à toi enfant que cette pierre mystique est un Pokémon. Tu passerais plus de temps avec ta mère, aussi, à lui dire à quel point elle est importante pour toi. Et tu irais avouer tes sentiments à Rez - peu importe s’ils ne sont pas réciproques, tant qu’ils sont entendus, c’est le principal. Tu profiterais de chaque instant avec eux.
… Tu serais égoïste, en un sens - à te libérer de ce qui te pèse, faire ce qui te plaît - quant au final, tu seras tout de même le seul à rester.
Mais dans tous les cas, rien ne se fera - parce que tu ne peux pas revenir en arrière.

Sourire triste, c’est presque un rire qui s’échappe de ta gorge - mais il résulte plus en un souffle coupable.

« Désolé… Je ne peux pas revenir dans le passé. »

Mais je l’aurais fait si j’avais pu - et si ça ne détruisait pas la vie d’autrui.
(Et si ça ne le détruisait pas, lui non plus).

Et puis, Oyaris reprend la parole - manger. Oui, c’est vrai que c’est important pour survivre. Gagner de l’énergie, reprendre des forces pour ne pas dépérir. Si tu es encore debout, c’est bien pour une raison, non ? Alors honore ceux qui sont partis en continuant à vivre pour eux, Milo. Si tu es là, ça veut dire que ton heure n’est pas encore venue - surtout toi, qui a croisé le regard du malheur plusieurs fois, passé la faucheuse sans même la voir. Elle est là, te guette du coin de l’œil - mais te laisse pour l’instant. Alors le moins que tu puisses faire, c’est d’essayer, n’est-ce pas ?
Pour eux - ceux qui ne peuvent plus. Tu as toujours décidé de vivre ta vie au jour le jour pour tous ceux qui n’ont jamais pu le faire - alors maintenant, tu dois la continuer pour ceux qui ne peuvent pas.

« … Oui, on peut. », tu acquiesces légèrement. L’estomac est toujours noué par les cauchemars, les yeux rouges de Lentis, le feu - tout qui se mélange, comme si la tornade qui suivait tes pas venait se mêler à ton esprit. Et puis, les yeux levés vers Oyaris - il peut se débrouiller, qu’il dit, mais il a l’air si mal, tes muscles souffrent pour lui.

Alors, doux sourire - un de tes innocents, véritables, cette fois - tu secoues légèrement la tête.

« C’est rien, je… »

Pause. Pupilles qui se fixent sur la sienne, et un rayon de soleil qui semble traverser ton visage.

« Je veux aider. »

Ça semble si simple, comme phrase - et pourtant, elle est si lourde, lourde d’émotions et de sens. Mais maintenant qu’elle est prononcée, tu as l’impression d’avoir un poids en moins sur les épaules. Et tu réalises que c’est peut-être pareil pour Oyaris, au final - il veut seulement aider, lui aussi. Garde ce rôle qui est le sien. Tu ne connais pas son histoire, mais peut-être a-t-il l’impression de faire quelque chose de bien, lui aussi ?
Peut-être qu’aider est la seule façon pour lui d’avoir l’impression qu’il n’est pas maudit ?
(Pourtant, il ne l’est pas - tu en es certain, il est même tout le contraire d’une malédiction. Mais tu ne connais que trop bien le sentiment de se sentir comme un poids après la mésaventure d’un proche).
Alors, tu te rapproches, un peu timide, hésitant - et puis, voix douce, une nouvelle fois, et tu souffles:

« Mais… on peut... on peut aider tous les deux ? »

Tu n’es pas bien grand, mais tu fais quelques pas et t’accroupis tout de même à la hauteur de Oyaris - pour qu’il puisse te regarder sans avoir mal. Et puis, tes petits yeux fatigués tournés en de grands yeux ronds (mais toujours fatigués, ceci dit), tu le regardes.

« … Tu me dis ce dont tu as besoin, et je l’apporte ici… ? »

Ainsi, on s’aide l’un l’autre. Parce que, soyons honnêtes, si c’était à toi de cuisiner, probablement que tu ne ferais qu’empirer la situation.

25 Janvier - Neige

Absol

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Cœur Noble

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20/05/2022

C'est un rire amer, un rire brisé. Un rire sans joie. Je suis leur malédiction, leur condamnation. La raison de leurs malheurs. Pourquoi ai-je cru pouvoir les élever sans qu'ils héritent de mes mauvais côtés ? Sans les contaminer ?
C'est un rire amer, écartelé. Comme si je m'attendais réellement à ce que tu puisses remonter le temps. Comme si c'était une capacité que quiconque possédait. Si quelqu'un te le demande sérieusement, il a un problème au cerveau encore pire que le mien, franchement.

Mais le rire se répercute à mes côtes et se diffuse l'incendie me rappelant l'état pathétique dans lequel je me trouve. Ne même pas pouvoir inspirer à fond. Autour de moi, la pièce si indistincte. La réalité se trouble, peut-être que je rêve et que c'est pour ça que la brume est si épaisse. Pour cette raison que les paroles semblent si lointaines, étouffées ((non, les songes sont terriblement loin)) éveillé ou à peine à la surface depuis bien trop de jours, d’heures asphyxiantes, désagréables. S’étirant, punition. « Je sais, Milo, je sais. » Ce serait bien trop beau, de pouvoir changer le passé, retourner en arrière et modifier les actions ; ce serait trop clément ― je ne le mérite pas. La paix, le calme, de l’absence, de ne pas pouvoir réfléchir parce que les neurones sont éteintes, je ne le mérite pas ; la souffrance, la culpabilité ardente, empoisonnée, qui continue de terrasser mon âme, c’est ça que je mérite et je le sais. Alors je peux toujours espérer, je peux toujours rêver, je sais qu’importe les univers alternatifs, cette section de ma ligne de vie ne se modifie pas.

Et je veux aider qui frappe, qui éclate les résistances (un peu) et je veux aider ; comment ne pas pouvoir comprendre ? Baser sa valeur entière sur sa capacité à ((aider)) ― sur ma possibilité à permettre aux regards d’orages de connaître les accalmies, d’inspirer profondément un air empli d’un oxygène un peu plus pur que les vapeurs toxiques des réflexions convaincantes, épuisantes, lessivant. Donner, donner et donner parce que fut un temps, j’ai tout arraché. Et que je me traîne ce fardeau depuis. Boulet à la cheville impossible à laisser de côté, à faire abstraction, qui écorche les oreilles dès que je me déplace. Je veux aider ― baisser les bras. Parce que de toute façon, même assis, le sol ne possède aucune stabilité et les tempes élancent, pression immense qui s’accentue petit à petit, seconde après seconde. Alors, capituler. Quelque part, nous ne sommes pas si différents que nous pouvons paraître au premier regard, pas vrai ? Non… nous nous ressemblons davantage que tu sembles le penser. Et clairement, malgré la malchance qui semble t’entourer, tu te rapproches davantage du héros que ma propre personne.

« D’accord - » et l’énergie qui s’envole avec un seul mot ((qu’est-ce qu’il me reste, si on m’enlève ça ?)) fantôme, bourreau, malédiction ― si je ne peux pas aider, qu’est-ce qu’il me reste de bien ? C’est un souffle, c’est le cœur qui s’accélère et une compression sur la cage thoracique, c’est le froid qui reprend ses droits et les tremblements d’un corps déjà bien en souffrance. Chaque frisson provoque une vague de tiraillements désagréables, mais tenir bon. D’accord, parce que même si je me débattais à tenter, je n’y parviendrais pas. D’accord, parce qu’actuellement ((je suis inutile)) je ne suis que le pire de l’humanité le monstre des placards, celui qui se cache sous le lit.

Mes mains qui se laissent tomber sur mes cuisses et se concentrer sur le contact pour s’extirper un peu du brouillard qui rend tout flou autour de moi, tenter de retomber les pieds sur terre ((en vain)) je suis prisonnier autre part. Les murmures autour de nous, les murmures qui rappellent tout ce que je désire oublier, les paroles qui se rejouent, échos condamnateurs et un, deux, trois toujours compter pour reprendre le fil, mais parfois, parfois ce n’est pas suffisant. Tes paroles. Tes paroles comme lumière si faible, vacillante, mais ne pas la perdre de vue, parce que je n’y arriverais pas seul. ((J’ai toujours tout fait seul ; sans jamais me reposer sur qui que ce soit ; être le phare, le roc, le pilier qui ne fragmente jamais, parce que si je tombais, ils tombaient avec moi et je ne pouvais pas me le permettre) et aujourd’hui ? Je ne peux toujours pas me le permettre. Déglutir, presque se perdre dans une quinte de toux et (te regarder).

Et je pense potage. Parce que réconfort, parce que léger. Parce que l’estomac ne serait pas capable de digérer quelque chose de demandant, lourd, de riche, après autant de temps sans avoir été nourri. Alors potage. Potage parce que soirées d’automne à regarder la pluie tomber, chocolat chaud et potage sur la table et simplement parce que ça me paraît être une évidence. « Il ne doit pas rester beaucoup de légumes… mais tu peux les amener ? » Avec une planche à découper et un couteau, mais ça me prend une pause, le temps de respirer doucement, pour être capable de poursuivre. « Et une planche à découper et des couteaux. » Ébouriffer ses cheveux, affectueusement. Geste irréfléchi qui s’efface presque aussitôt de la mémoire, comme si je ne l’avais jamais fait ((les pensées sont encore trop étranges pour vraiment être capables de les suivre adéquatement)),

it's better the devil you know ; than the devil you don't

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

15/07/2022

Your voice gets quiet but your words get loud

accompagné(e) par Oya

Évidemment que tu ne pouvais pas remonter le temps. Que tu ne pouvais pas revenir en arrière. Oyaris le savait bien, et tu en étais tout autant conscient, que c’était évident. Pourtant les mots avaient tout de même quitté tes lèvres, comme s’ils avaient besoin d’être prononcés - comme si leur simple silence suffisait à ce que tu retournes terre et mer pour revenir dans le temps, et te détruire en passant.

Une affirmation - et tu regardes Oyaris en clignant des yeux, incertain d’avoir bel et bien compris. Acceptait-il que tu l’aides ? Acceptait-il que tu lui tendes la main ? Une partie de toi a mal, elle a mal parce que tu entends dans son souffle le même désespoir que lorsqu’on te dit que tu n’as rien besoin de faire, Milo (tu vas empirer les choses). Tu entends le même bris que lorsqu’on te dit qu’on va s’occuper de tout, que tu n’as pas besoin d’aider (tu ne peux pas, de toute façon).
Ça te fait mal de lui enlever ça - quand tu sais à quel point ce petit geste peut être vital. Un véritable héros n’est pas égoïste comme toi, Milo - non, un véritable héros ne quémande pas d’aider les autres. Au contraire, il sait quand se mettre sur le côté, laisser quelqu’un d’autre aider pour le sauver de ses tourments. Une preuve de plus que tu n’es pas encore à la hauteur - mais tu es inquiet.
Les meilleurs héros sont aussi les plus bons - et les plus bienveillants, non ?
(Tu l’espères, parce que tu seras toujours celui à te détruire pour aider les autres).

Des légumes, qu’il te demande alors - après ta proposition, compromis pour vous aider entre vous. Peut-être que c’est ça, aussi, être un bon héros - aider, tout en laissant les autres aider comme leur état le leur permet. Beaucoup auraient renvoyé Oyaris à son lit, mais tu savais par les quelques reflets que tu voyais en lui que c’était peut-être la dernière chose dont il avait besoin.
Alors, hochement de tête à ses demandes, petite affirmation vocale, et tu allais te relever - mais sa main qui se perd dans tes cheveux, les frottent avec affection, et c’est des étincelles qui pétillent au bout de ses doigts, entre tes mèches, par la friction statique - frétillent sur ton crâne et viennent picoter jusqu’à tes joues. Rosées, lèvres retroussées, et c’est un gloussement silencieux qui remonte ta trachée. Chaleur qui chatouille tes membres, soleil qui revient éclairer tes pupilles, et tu hoches la tête une nouvelle fois, un peu plus vivement, et tu te relèves - un peu plus vivant.

Merci - murmure soufflé, à peine articulé, mais qui vient du plus profond de ton être.

Tu te diriges vers la cuisine, tu prends les légumes comme te l’a indiqué Oyaris, et tu viens les déposer sur la table, délicatement - et puis, tu retournes chercher planche à découper et couteaux. Ça peut sembler un peu éparpillé, de faire autant d’aller-retours - mais tu préfères être prudent, faire attention, plutôt que de te retrouver à tout casser, tout faire tomber.

Posant les derniers objets sur la table, tu rapproches ta chaise de plus tôt pour te retrouver aux côtés de Oyaris, cette soudaine énergie qui pulse dans tes veines par la simple idée de pouvoir aider, être utile.

« Voilà… », souffle doux, tu relèves la tête vers Oya, l’esquisse d’un sourire au coin des lèvres - parce que sa bonté te permet d’y voir un peu plus clair dans ces jours nuageux, parce qu’il est le rayon de soleil qui vient trancher ces épais nuages, te donner un peu de lumière, penser à autre choses.

Regard attentionné, prêt à la moindre éventualité.

« Est-ce que tu as besoin d’autre choses ? »

25 Janvier - Neige

Absol

Niveau 30

Cœur Noble

Polichombr

Niveau 22

Insomnia

Arrozard Lentis

Niveau 29

Synchro

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

Spiritomb

Niveau 30

Pression

NOM POKEMON

Niveau 30

TALENT

20/05/2022

i can be your light when your light goes out
Le silence nous entoure ; prend beaucoup de place. Le silence s'étire, on ne le brise que rarement. Les pensées nous portent, nous emportent ; tu es ici et je le suis aussi, mais nous sommes à des années-lumière de distance. Et ton regard qui s'éclaire, et le mien qui s'adoucit. Un peu d'éclaircie dans la nuit vide, dans la nuit impénétrable d'apparence. Tes joues roses, maintenant, quand ma main ébouriffe tes cheveux ((douceur)) et la nuit, nuit toujours autour et brume, brouillard, qui entoure, parasite la vision. Malgré le froid qui me transperce les os, malgré la douleur qui se répand continuellement dans mes muscles, dans mes tendons, dans tout le corps que j'occupe ; celui qui me limite. Celui qui pose des contraintes que je ne peux ignorer, parce que je suis soumis aux règles de gravité qui nous restreignent tous.

Un merci soufflé, peut-être pour moi, peut-être simplement pour le vent qui nous entoure ; complètement enseveli sous le tapis de murmures qui m'entoure. Un merci soufflé et tes pas qui t'éloignent de moi pour que tu rejoignes la cuisine dans laquelle je peux passer tellement de temps. Préparer des desserts, cuisiner pour les jumeaux ((apporter des plats à Vlinder régulièrement, simplement parce que je pense à elle)) parce que je sais qu’elle n’est pas exactement quelqu’un qui cuisine et que c’est important de manger de bons plats soutenants.

Une lumière dans tes yeux et un vent de fraicheur au travers la noirceur, une impression que respirer est peut-être une possibilité. Même si la douleur me rappelle que les blessures, elles, existent toujours et que de grandes inspirations, c’est actuellement hors de ma portée. Il ne faut pas trop pousser, il ne faut pas trop forcer ((je suis lessivé ; inutile, poids et fardeau sur le sol)) condamné à te regarder m’apporter les ingrédients énumérés, enfin, rien de réellement précis. « Légumes » parce que mon cerveau n’est même pas en mesure de se souvenir de ce qu’il y a dans le réfrigérateur alors je dois me contenter de termes vagues. Parce que mes neurones ne parviennent même pas à vraiment apporter des précisions, comme si les mots s’échappaient, si loin de moins, hors de ma portée, alors que j’essayais de les attraper entre mes mains,

Ta silhouette qui s’éloigne dans la cuisine, le temps qui s’effile et se fragmente, la noirceur qui s’étend et il me semblerait presque que la nuit est tombée. Difficile de t’apercevoir au travers le brouillard si épais. C’est à peine si je remarque tes allées et retours multiples plutôt que de tout apporter en une seule fois esprit prisonnier d’autres contrées et de songes desquels on ne ressort jamais réellement. Il neige, mais est-ce de la neige ou des cendres ? Ta voix retentit et mon regard se pose sur toi, éclaircie. Tapoter la place à côté de moi comme première réponse alors que je place la planche à découper entre les deux chaises. « Tu sais comment couper des légumes sécuritairement ? » Vu comment tu as tendance à t’emmêler dans des situations risquées et dangereuses, et considérant la façon dont tu t’étais proposé comme appât pour le Guériaigle, l’an dernier, je doute fortement que la sécurité soit un domaine qui t’est réellement familier, mais ne t’en fais pas. Je te montrerais. Tu ne te couperas pas. Pas aujourd’hui, pas avec moi à tes côtés. Tout ira bien.

Parce que montrer et apprendre, passer du temps avec quelqu’un, sans forcément parler, seulement être à tes côtés, c’est toujours mieux que ma chambre et mes pensées, ma chambre et les murmures et les souvenirs qui tournent en boucle et la douleur, la douleur que je ne peux ignorer quand je suis seulement avec ma personne. Alors, alors, est-ce que tu veux bien savoir comment ? « Je peux te montrer. »

lean on me, lean on me, lean on me, i'm down, talk to me, talk to me, talk to me here now

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

15/07/2022

Your voice gets quiet but your words get loud

accompagné(e) par Oya

Ta vie, tes pensées, ton ressenti - c’est un peu tout comme le ciel, en soi. Il y a des jours où c’est dégagé - il y a un beau ciel bleu, de beaux rayons de soleil qui caressent les courbes de ta vie, chauffent les pigments de ta peau, et te donnent ce sentiment chaleureux au creux du torse.
Il y a des jours où les nuages sont un peu plus présents - quelques gouttes tombent du ciel, et tu dois chercher un endroit où t’abriter. Parfois, c’est une pluie agréable, paisible, que tu observes presque en méditant. Parfois, c’est une pluie plus forte, qui vient te tremper, alourdir tes membres, glacer tes os, et tu peines à trouver un moyen de te réchauffer.
Et puis, il y a des jours où ce sont de gros nuages noirs - un ciel sans la moindre lumière, couvert de toutes parts. Un ciel de désolation où on n’y voit aucun espoir - où l’orage et la tempête explosent, te laissant pour seul, dans un monde cruel où plus rien ne va.
Ce matin, en te levant, tu étais sous ce ciel-là - les images cauchemardesques déchirant ton ciel comme un éclair déchire les cieux. Mais lors des tempêtes, la seule chose dont on a besoin pour s’en sortir, c’est une main, une main tendue à laquelle s’accrocher le temps que la tempête passe, le temps que le tonnerre cesse de gronder, le temps que les nuages s’écarte. Une main qui nous tire vers un abri, et chasse les nuages gris.
Et cette main, c’était Oyaris. Il avait beau ne pas faire grand-chose, être dans un état déplorable - il te permettait te garder la tête hors de l’eau, de te tirer hors du gouffre, te sauver de la tempête.
Il était cette main continuellement tendue vers toi. Alors, évidemment - tu voulais tendre ta main en retour. En général, déjà - mais avec lui, encore plus.

Il tapote la place à côté de lui, et tu t’y installes - soudainement motivé par l’éventualité d’aider. Le dos droit, les mains sur les cuisses, tu es attentif, comme si ta moindre réussite pouvait signifier le remède à tous les maux (et ton moindre échec, la destruction de ce monde). Et lorsque Oyaris te demande si tu sais comment couper des légumes sécuritairement, tu regardes tes mains un instant, réfléchissant. On t’avait plus ou moins appris, oui - mais ça ne voulait pas dire que tu savais le faire en pratique. Après tout, on essayait en général de garder les couteaux loin de toi pour éviter de possibles catastrophes. Et certes, il fallait quand même que tu puisses te débrouiller… Mais la réalité était toute autre.

« Hmh… », réflexion alors que tu clos les doigts de ta main légèrement. « Je crois qu’il faut faire comme ça, mais… »
Mais j’ai toujours fini par me couper, les mots non prononcés, qui pourtant sonnent clairs comme une cloche dans la pièce. C’était évident, d’une certaine manière.

Reposant ta main sur ta cuisse, tu relèves un regard déterminé vers Oyaris, hochant la tête à sa proposition.

« Je… oui. Je veux bien. S’il te plaît, montre-moi. », tu réponds alors en te penchant vers lui, comme pour mieux écouter ses conseils, mieux voir ses gestes.

Apprends-moi.
Apprends-moi à t'aider.
Apprends-moi à ne pas dépendre des autres.
Apprends-moi à être plus responsable.
Apprends-moi à être plus fort.
Apprends-moi à me défendre.
Apprends-moi à me battre.

Apprends-moi à avoir des mains assez fortes pour les tendres à autrui.

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20/05/2022

Il est tendre, le silence
— il est brutal, le silence il pèse, s’étend, compresse la cage thoracique, épuise et entraîne dans les profondeurs les plus mystérieuses des océans les moins visités et respire je dois respirer, mais chaque inspiration m’arrache une douleur ((j’entends encore les échos de la voix de Zamas m’exigeant d’ouvrir la porte, j’entends l’inquiétude dans sa voix, j’entends mon cœur qui explose, explose en de milliers de morceaux que je ne pourrais jamais recoller)) et j’entends encore Neffy, qui supplie et questionne et qu’est-ce qui se passe ? ; tu ne devrais pas être là, va-t-en, tu n’as pas le droit de m’aimer encore, pas après ce que j’ai fait avant de partir, non, pourquoi t’es pas partie, pourquoi tu restes ? ((Je suis un monstre)) je te blesserais, un jour, non, je ne pourrais jamais te blesser, pas directement. Mais indirectement, indirectement, j’aurais pu le tuer.

Mais elle n’est pas là, pas aujourd’hui, pas maintenant. Non, là, maintenant, ce n’est que moi. Milo et moi. Deux dans l’appartement. Son fantôme reste, hante, il flotte, autour de moi, je l’entends, les échos de ses questions, de sa voix tremblante, de son besoin de comprendre ; la blesser par le silence ((pardon, pardon, mais tu n’entendras jamais ses paroles, parce que je ne saurais jamais les prononcer, nous le savons tous les deux, je suis la flèche, celle qui se perce dans les cœurs, pas le pansement que l’on met sur les plaies pour qu’elles cessent de saigner)) ta voix, Milo me ramène à l’instant présent, à cette réalité qui m’échappe et me fuit et l’appartement déformé qui ne cesse de se mouvoir, qui n’a plus de réelle forme, qui n’est rien, rien de plus que mélanges de couleurs et de formes et d’ombres et est-ce que je rêve ? mais non, je suis bien éveillé.

Je ne veux pas ; je ne veux pas être ce monstre, je ne veux pas perdre contrôle encore, mais ça arrivera, ça arrive toujours ; je suis le feu et je suis le danger qui court dans mes veines et qui souffle à mes oreilles et qui m’entoure, me pousse, toujours plus loin, dépasser les limites de tout ce qui m’entoure et de moi-même. Elle ne devrait pas rester. Personne ne devrait. Je n’aurais jamais dû m’attacher, à personne, personne ne mérite la bombe à retardement que je suis ((encore moins les jumeaux)) pourquoi ai-je survécu ? Meera aurait dû me laisser là, là où on m’a laissé pour presque mort et peut-être, peut-être qu’avec un peu de chance, je ne me serais pas réveillé. Mais Milo, Milo est là, Milo me parle et apprends-moi à être quelqu’un de bien mais aucun mot ne sort et je suis figé pendant quelques secondes, putain j’ai si mal.

Réfléchir est d’une complexité que je n’aurais jamais pu estimer. Un, deux, trois. Compter, toujours revenir aux chiffres quand le reste m’échappe. Hocher la tête, combien de secondes se sont écoulées entre le moment où tu m’as dit que tu voulais bien apprendre et celui où je suis parvenu à comprendre tes paroles ? J’ai l’impression d’être dans un autre univers que le tien, à des années-lumière d’où tu te trouves, je m’enfonce dans les ténèbres et la brume qui sont si épaisses et je tremble, j’ai froid. Le froid me paralyse. Il fait terriblement froid. « est-ce que l’hiver est dans l’appartement ? » il neige, ou peut-être que c’est de la grêle ou ce sont des cendres, les cendres de la vie que je n’ai jamais eu. Hocher la tête a amplifié le mal de tête. Erh. Se concentrer. Mais c’est compliqué. Tout me semble hors de portée. Je peux à peine tenir debout. Reprendre des forces, qu’on dit. Faut manger, pour reprendre des forces. Faut manger, pour avancer. Faut se lever, je veux retourner dans mes couvertures, fixer mon plafond, immobile. Mais se forcer.

« Okay… alors, faut faire comme ça, tu vois comment mes jointures sont en avant ? Comment ça forme une griffe ? Et quand tu coupes, faut faire glisser le couteau, d’avant en arrière, comme ça, si ça touche ta peau… » La voix qui coupe, la gorge sèche, toussoter un peu. Ça faisait longtemps que je n’avais pas parlé, alors m’étendre comme ça, ça demande beaucoup d’énergie que mon corps ne possède pas. Pas du tout même. « t’as le temps de réagir avant de vraiment te couper. » les mains faibles, qui tremblent, la poigne sur le couteau qui n’est pas aussi ferme qu’elle ne le devrait, c’est un miracle que je ne l’ai pas échappé. Je le dépose en manquant presque de renverser les autres trucs qui nous entourent. Merde. « … oops. »

La voix faible, la voix triste, les yeux rouges ; le cœur lourd. L’esprit enchaîné. Y’a rien qui va. ((mais ce n’est pas grave)) respirons ensemble, pas à pas. apprends-moi à exister

((through the silence, where it hides
let's just hold our hands and not let it drown))

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

15/07/2022

Your voice gets quiet but your words get loud

accompagné(e) par Oya

Apprends-moi, les mots qui ne sortent pas, mais qui tournent, tournent dans l’espace. Parce que tu veux changer, Milo - tu veux être une personne plus responsable. Tu veux être fort, comme lui - même si tu sais que vos vies sont différentes, et que tu ne pourras jamais être lui. Si tu pouvais avoir ne serait-ce qu’une once de sa force, tu serais déjà bien heureux. Une once de sa force, de son courage, et de sa connaissance - que tu arrêtes d’attirer les maux autour de toi, que tu arrêtes d’être cette tempête, ce chaos, cette inquiétude constante pour les autres.
Si seulement tu pouvais te débrouiller mieux que ça, être indépendant.
Apprends-moi, oui - à être une personne meilleure pour ce monde.

Est-ce que l’hiver est dans l’appartement ? - Oyaris demande, et tu relèves la tête vers lui, confus, inquiet. Son état est différent de ce qu’il dégage habituellement - mais au fond, ne sommes-nous pas toujours différent de ce que nous sommes ? Parce que même si les agissements restent les mêmes, que ce soit hier ou demain, trop de choses auront changé - on ne sera jamais les mêmes.
Regardes-toi, Milo. Avant, tu souriais à la vie parce que tu l’aimais, la trouvais belle. Aujourd’hui, tu souris pour garder espoir.
L’hiver ne réside pas dans l’appartement - mais tu peux le comprendre, tu vois où il veut en venir. L’hiver réside en vous, il vit dans vos corps, tempêtes qui aspirent vos âmes, énergie vitale.
L’hiver, il est présent là, dans vos cœurs - il se nourrit de votre solitude et de vos douleurs. Tu ne peux pas fondamentalement le chasser - mais tu peux aider à oublier, peut-être.

Retour à la réalité - Oyaris qui te montre comment cuisiner, couper sans te blesser. A mesure qu’il explique, tu reproduis ses gestes, yeux qui alternent entre sa main et la tienne, hochement de tête pour montrer que tu as compris - dans l’idée. La pratique… On verra bientôt, tu imagines.

Énergie, désir de venir en aide qui continues de pulser dans tes veines - tu rattrapes les autres objets avant qu’ils ne s’échappent, petit sourire adressé à Oyaris, main réconfortante, rassurante qui se pose sur son épaule (tu as trop peur de briser (briser le monde) pour le serrer dans tes bras).

« C’est pas grave… »

Ce que maman te disait toujours, quand ta malchance venait frapper, quand ta maladresse venait tout chambouler. C’est pas grave, on va tout arranger. C’est pas grave, tant que tu n’es pas blessé. Qu’est-ce qu’un vase face à ta sécurité ?

« Je crois que j'ai compris… », murmure doux, attentionné, alors que tu poses une main sur la sienne, d’abord pour le rassurer (tu es là pour l’aider) - mais aussi pour la prendre, la poser sur la tienne (lui aussi est là, pour t’aider - tu ne peux lui enlever ça), et lui faire t’assurer que ta main est bien positionnée. « Comme ça ? »

Et puis, de ton autre main, tu attrapes le couteau (un peu maladroitement - tes mains sont petites, inhabiles, incapables - mais tu essaies quand même).

« Je peux essayer de couper. », murmure.

(Tant que je m’assure de ne blesser ni toi, ni moi).

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25 Janvier - Neige

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Niveau 30

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Niveau 29

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Niveau 30

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20/05/2022

❝CONTENT WARNING : breakdown psychotique

apprends-moi ; apprends-moi à avoir peur et apprends-moi à vivre et apprends-moi, apprends-moi parce que je ne suis rien d’autre que l’accumulation de mes erreurs et de mes douleurs ; des cendres et des flammes et je suis le feu qui continue de brûler. Est-ce que les pompiers l’ont réellement éteint, cette soirée-là ? On dit de l’halloween que la frontière entre le monde des vivants et celles des morts est beaucoup plus mince ; et si c’est vrai alors pourquoi ils ne nous ont jamais rendu visites ? ((parce qu’ils ne me pardonnent pas)) ils ne peuvent pas, amour inconditionnel, mais quand t’es meurtrier, pourquoi tu le mériterais, hein ? brouillard. Brouillard qui s’étend et la douleur, quand je respire, quand je parle et quand j’existe. La douleur qui ne part jamais. Chaque jour depuis cette fameuse date ne cesse de m’empoisonner.
J’étire les doigts qui s’emmêlent entre les filaments des toiles d’araignée et le souffle qui s’éteint sur mes lèvres provoque une buée dans l’atmosphère. L’appartement n’en est plus un, nous sommes plongés dans une chambre froide, un congélateur, mes pieds reposent sur la neige. Sa voix se rejoue en terribles échos ; c’est ma faute c’est ma faute, c’est toujours ma faute, mais le soleil, le soleil j’espère elle pourra le retrouver, elle en a de besoin, est-ce qu’un tournesol suffira ? Son sourire doit rayonner, briller. Elle le mérite. Douceur et tendresse et chaleur et l’ensemble de tout ce qui peut être apaisant.

Et tu es apaisant. Et tu es présent ((et tu aides)), mais ça à moi d’aider, pas à toi. C’est mon rôle. Pourquoi est-ce que je dois le partager ? Je n’ai plus rien si je ne peux plus fournir ; si je ne peux plus guider, si je ne peux plus soutenir. Si je ne suis plus pilier, je ne suis que cendres et mauvaises décisions. Je ne suis que sang sur mes mains et hurlements dans les oreilles et malédiction et le couteau qui se fiche dans le cœur de ceux qui m’entourent, celui qui les pousse par-dessus bord parce qu’ils ont eu le malheur de tenir à moi. Regarde-toi. Tu me dis héros ; je ne suis que lambeaux.
Lambeaux d’une existence périmée.

C’est pas grave — mais ce l’est. Ce l’est parce que je détruis tout. Ce l’est parce que ce n’est qu’une fraction de la maladresse qui m’habite et ce n’est pas de la malchance que ça provient de mes décisions, de mes actions, de mon cerveau qui déraille et vrille et de la colère toujours en arrière-plan qui attend le meilleur moment pour exploser et ce n’est pas grave, mais si, ce l’est. Et est-ce que vraiment tu as prononcé ces mots ? Je ne suis plus très certain. La brume s’épaissie, elle étouffe les bruits. Elle brouille les mots. Réfléchir, réfléchir, je dois réfléchir. Le sommeil s’abat. La somnolence brutale et j’ai froid. J’ai tellement froid. Pourquoi il fait si froid ? Ta main sur la mienne, elle essaie de me tenir dans la réalité.

M’éloigner des contrées illuminées au spectre de lumière un peu trop prismatique ; des voix qui se rejouent comme si le passé se transposait sur le présent et des murmures qui nous entourent. Les murmures prennent tellement de place, comment ne peux-tu pas les sentir ? Ils ne te dérangent pas ? T’aider. Couper les légumes. Je perds le fil de ce que l’on fait. Tu as parlé ? Je crois. Mais je n’arrive pas à me souvenir de ce que tu as pu me dire. Vérifier la position de ta main, replacer légèrement les doigts. « Comme ça. » Un murmure qui s’envole dans le brouhaha de mes pensées. Dans le grondement du tonnerre. Je ne savais pas qu’il s’était mis à pleuvoir. Il ne neigeait pas il y a deux secondes ? « Tu peux y arriver. » Encouragements. Je sais que tu es capable. Tu l’es définitivement, j’ai confiance en toi. Mais pourquoi tu as confiance en moi, toi ? Pourquoi tu me vois comme un héros, toi ? ((Je ne suis qu’éclats ensanglantés, ne vois-tu pas la substance poisseuse qui me recouvre ? le sang, le sang, mes mains sont tâchées, elles ne l’étaient pas avant))
L’oxygène qui se coupe, mais se concentrer, se concentrer. Je dois t’aider à couper les légumes. Je dois me laver les mains. Je dois, je ne sais pas. Mes mains. Pourquoi tu ne dis rien ? Y’a du sang partout. Y’a de la neige sous nos pieds et du tonnerre au-dessus de nos têtes. Tu vas l’abîmer, c’est tout ce que tu sais faire. « Je sais. »

Je sais que je ne suis capable que du pire.
Y’a pas besoin de me le rappeler.
je sais je sais je sais « je sais » et le sang
et c'est toi qui saignes
mais t'as pas de blessures ; mais le rouge et le noir et les couleurs qui clignotent, pourquoi la neige scintille ? elle s'infiltre dans ta peau
et « ça va ? » intonations tremblantes un peu
mais tu ne réagis pas et je ne comprends pas parce que la neige brûle ma peau alors certainement, elle affecte la tienne
« tout va bien ? »

— it might takes longer than we have
could you live with that ? —

(c) TakeItEzy pour Be.Wild

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