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Les premières heures avaient été passées à me ronger le frein, certaine que j’étais que quelque chose était arrivé à Mora. La société que nous connaissons s’est écroulée en entier sur deux îles sur cinq – non, sur six.

Mais la sixième ne saurait tarder, pas vrai?  Ce n’est pas comme si le reste de Lentis allait se laisser faire sans réagir… j’espère? Bon; je sais tout de l’escalade de la violence, mais en ce moment, je ne pourrais dire si ça me dérange. De toute, les forces armées haptaises sont occupées à New Pyra.

Elles n’étaient pas les seules, d’ailleurs, à avoir été réquisitionnées pour aider la ville. Les rangers, la police, les infirmiers, les docteurs, tous avaient à mettre la main à la pâte, et, plus précisément pour le cas ci-présent, c’était aussi le cas des pompiers.

Mes premières heures avaient été passées à me ronger le frein, et les jours suivants à paranoïer. Que ce soit dans la ville ou en « balade » dans les champs de fleurs de Verpré, la réalité c’est qu’un ciel noir d’encre nous suis partout où on va – après tout il peut se déclarer si facilement. Et la vérité, c’est que je n’avais aucune idée de si tu étais en vie ou non. J’ai simplement pris une chance; t’étais lea prochain·e sur la liste de mes vérifications, mais disons que de te texter ça allait prendre trop de temps (assumant que tu pouvais recevoir des textos ou que tu étais en état d’y répondre), alors j’ai pris une chance. J’ai activé mes dix doigts dans l’espoir de faire quelque chose, j’ai préparé des sandwich et des boissons, des collations aussi – j’y ai passé toute la veille, j’en ai fait pour toi et pour Mora (et ses collègues) aussi qui doivent donner les bouchées doubles au travail.

Et juste comme ça, j’ai pris le téléporteur et je me suis rendu à la caserne de pompiers. On ne m’y aurait peut-être pas laissé rentrer (pour ne pas déranger) si ce n’était pas que tout le monde était sur le qui-vive et que la caserne s'était transformée en fourmilière, en vrai passoire; je m’y suis glissé sans déranger qui que ce soit, faisant mon « tour » pour te repérer. C’était prendre une chance de ne pas te trouver, mais si c’était le cas, alors je pourrai demander de l’aide à quelqu’un. SI ça se trouve, t’étais déjà parti·e… mais non, alors que je me dirige vers la sortie après un tour sommaire de la caserne, je tombe pile sur toi.

Talk about luck, hein, je te trouve pile poil avant que tu ne partes dans une mission.

« Oui, tu peux » dis-je fermement – te montrant là un aspect de ma personnalité auquel tu n’as pas été soumis jusque-là. Le côté plus dur, plus exigeant, intransigeant, celui qui a vécut le pire et qui a peur et qui transforme cette peur en rage de vivre. « Laisse-moi venir avec toi » rien à faire que tu y sois peut-être déjà allé dans les derniers jours, je ne pouvais pas, plus, te laisser partir sans ma surveillance, quoiqu’inadéquate qu’elle fut. Puis je me tourne à demi pour te montrer le gros sac à dos où j’ai mis nos futures victuailles; « Je suis là parce que je t’ai préparé de quoi manger. Avec tout ce qui se passe, j’imagine que vous êtes un peu rationnés » bon, c’est vrai que le marchandage entre les îles bat de son plein, mais les téléporteurs ne doivent pas arriver à fournir.

« J’ai mes pokémons avec moi » dis-je ensuite, comme par peur que tu refuses; « On te ralentira pas » et dans ce dernier bout de phrase transparait tout la peur du rejet que je peux vivre; l’idée simple de te laisser aller au désert tout·e seul·e me gruge de l’intérieur, ronge le peu de calme que je peux posséder.

« Umiko » et ça sonne un peu dur, pas parce que je n’aime pas ce que j’entends ((tu as tout à faire raison)), mais parce que je me fais plus résolu·e dans mes convictions. « c’est comme ça que ma mère est morte » et je le dis comme si ça donnait quelconque légitimité à ma demande de venir avec toi. Comme si ça faisait que les corps meurtris m’atteindraient moins, alors qu’on ne m’a pas laissé voir le sien. Comme si je savais plus comment gérer les obscurs alors que ce n’est pas moi qui leur a fait face. Non; je n’ai aucune bonne raison d’être ici. Je ne suis pas là pour aider les autres comme toi, je suis là pour m’aider moi, pour m’assurer qu’une autre personne à qui je tiens ne se jette pas dans le danger seul·e. Et si nous devions en mourir tous les deux, alors je suppose qu’au minimum on aura l’un et l’autre. « c’est pas grand-chose mais j’ai deux bras, des pokémons, et aussi mon premier secours » certainement que ta formation était meilleure que la mienne, mais je serai là si tu te blesses. Au fond, je veux juste être quelqu’un sur qui tu peux compter.

« Je sais. Y’a des blessés et des pokémons terrifiants. Mais c’est justement pour ça que je veux venir avec toi. Si tu me dis quoi faire, je te ralentirai pas. Puis tu devrais vraiment pas y aller sans coéquipier! » Ça, c’était un bon point, pas vrai? Enfin, pas la peine de s’obstiner, après tout je ne te laissais pas vraiment le choix, et je pouvais voir que malgré ta réticence, tu n’avais pas l’air de vouloir réellement m’empêcher de venir avec toi, sinon que tu t’assurais que je savais dans quoi je m’embarquais. « Si t’es affamé·e, j’ai ce qu’il te faut. En plus, des sandwichs, ça se mange en marchant. On a beaucoup de route à faire pour se rendre dans le désert. T’allais où exactement? » m’avais-tu même dit que tu devais aller à l’Oasis Greenlake? Manifestement, ça ne m’importait pas tant.

Et puis, pensifve, j’ajoute : « Est-ce qu’on y va à dos de Willow, comme c’est loin? » et puis, plus bas : « enfin peut-être  que c’est dangereux pour elle de voler, vu le ciel. Je préfère largement marche que la mettre en danger » est-ce que j’étais comme un gosse surexcité à l’idée de faire une balade à dos de Wailord de Lentis? Oui. Est-ce que c’était le bon moment? Non.

« Anthos, c’est… » j’hésite, parce qu'il y a tant à dire et si peu à la fois. New Pyra avait, après tout, subit le pire de l’attaque. « je te raconte en chemin » dis-je, comme si nous n’étions pas déjà en direction du désert. « Alors la ville et les habitations ont été épargnés, le gros de la force de frappe à Verpré était contre le laboratoire où se trouvaient les sérums, et les labos sont un peu en retrait de la ville. Y’a bien eu quelques obscurs pour se faufiler dans la ville, mais- » je fais un geste vague vers le chemin que nous empruntons vers l’extérieur de la ville. Rien ne se comparait à la destruction de New Pyra, hein. « Mora… enfin, ma gardienne légale, elle travaille aux laboratoires, alors j’étais hyper inquiet, mais au final elle s’en est sortie, c’est le plus important » ais-je vraiment besoin de te dire que s’en sortir ce n’est pas assez pour moi? Qu'il me faudrait plus que le plus important? Que l’ombre de la mort de ma mère assombrit mes pensées comme la cendre assombrit le ciel?

Et si je pensais que le ciel était sombre à Anthos, rien ne faisait comparaison à celui de New Pyra. C’était surprenant qu’on puisse voir où on mettait les pieds, même. Ce n’était pas mieux une fois arrivés à l’Oasis, en vrai – comme si ce ciel ténébreux couvrait tout Haptos, qu’inévitablement il recouvrira tout Lentis. Avec tout ça, la température désertique se faisait plus fraiche, ce dont je ne me plaindrai pas, mais je sais que le froid pourrait être un problème dès que la nuit tombera. Combien de temps allons-nous rester ici? Il est trop tard pour se poser la question, hein…

« On fera attention, alors » que j’acquiesce simplement, montant sur la baleine volante du mieux que je le pouvais : dans ces moments-là, c’est pratique d’être très grande, il faut l’avouer! C’est vrai ce que tu te dis, que ce serait mieux de ne pas manger sur son dos, pour ne pas l’irriter. Que ce serait mieux de se poser pour manger quelque part, mais avons-nous réellement ce luxe, toi et moi, de prendre un moment avec l’horloge qui tourne sans s’arrêter? Je dois avouer que je suis un peu inquiet·e quand vient le temps pour Willow de se lancer vers le ciel, parce que déjà que je ne suis pas trop à l’aise avec les pokémons, l’idée d’en utiliser un pour se déplacer me fait frissonner. J’ai peur; mais au fond, est-ce pire que de faire le chemin à pied? Pire que d’affronter le ciel peint d’obscurité? Pire que d’aller à la rencontre des obscurs sans pitié?

« Willow est mignonne avec son badge » que je dis, l’ayant vu au passage quand nous sommes monté·e·s. « J’ai fait des sandwich avec des saucisses végé au pesto, comme je savais pas si tu manges de la viande ou non; y’a aussi des tomates, de la salade, du fauxmage, et de la vinaigrette moutarde et miel, je crois que j’ai rien oublié. Par contre y’a du gluten, mais on s’arrangera si tu peux pas en manger! » Et petit à petit, j’en viens à même oublier qu’on est à dos de Wailord de Lentis, que le sol est bien loin sous nos pieds. « Si on est pour aller dans le désert… non; comme on va dans le désert, plutôt » que je me reprend, comme pour mieux m’habiter à la situation, « je pense que ça serait important, enfin, mes pokémons, je voudrais te les présenter. Ne serait-ce que pour la cohésion du groupe quand on sera arrivé·e·s. »

J’ai emporté le gros du lot avec moi, quand même, mais nous avons le temps d’ici à ce que nous soyons arrivés à l’oasis pour commencer notre (ton) travail de pompier. « J’ai Moroi, mon Ectoplasma, je crois qu’il était encore un Fantominus la dernière fois qu’on en a parlé » J’hésite, mais ultimement je le fais sortir de sa pokéball; aussitôt fait, le voilà en train de me lécher avec sa grosse langue et, du même coup, de légèrement me paralyser. « Sale bête » que je rouspette, agitant mes bras pour le faire reculer. « Bon t’auras compris, lui, il ne sait pas trop écouter. Par contre, il a d’autres talents, et je crois qu'il pourra activement nous protéger. » Bon, il a de meilleurs jours que d’autres, et de toute manière, le voilà qui se glisse dans ton ombre, l’aire de vouloir l’explorer. « Ça t’embête pas qu’il, euh, se mette à te fouiller? » Oui parce que bon, si c’était le cas, je pouvais toujours le rappeler à sa pokéball et le mettre de côté. Au moins jusqu’à ce qu’on soit arrivé·e·s.

« J’ai aussi Alraune, ma Sucreine; elle, elle est plus calme, et aime bien s’occuper des plus petits; par contre c’est une pokémon de type plante donc la sortir à Haptos, ça sonne vraiment comme une mauvaise idée. » Un petit rire maladroit, mais je la fais sortir de sa pokéball pour que tu puisses la rencontrer. Elle a l’air curieuse à ton égard, mais elle sait déjà qui tu es et plutôt que de t’enquiquiner comme Moroi, la voilà qui vient nous rejoindre sagement, attendant manifestement qu’on lui passe un sandwich bien épicé. « Après y’a Wisp, mon Ossatueur d’Alola à la tête dure » que je dis en soufflant un peu d’air, comme pour rire, par mon nez. Il sort de sa pokéball, le petit bonhomme, et se met à humer l’air d’un air curieux; nous ne sommes pas venus souvent à Haptos, c’est vrai, alors il est un peu dépaysé.

« Y’a aussi Likho, ma Skelénox, mais elle, tu risques pas de la remarquer. » C’est vrai; elle est déjà bien installée dans mon ombre, seul l’éclat rougeâtre de son œil venant parfois troubler l’ombre projetée. « Y’a aussi Ethereal, mon Nucléos, mais lui, c’est qu’un bébé. » Je risquais pas de l’appeler à l’aide, lui, mais j’étais parti vite et j’avais attrapé sa pokéball sans faire attention, mais bon, un de plus ou de moins, est-ce que ça faisait vraiment une grosse différence, au vu de notre situation compliquée?

Les présentations faites (pour la plupart, Likho manquant à l’appel et Ethereal était resté dans sa pokéball), les sandwichs avalés, il vient le temps des descendre de la sécurité relative des nuages pour se diriger vers l’oasis pour trouver les idiots qui étaient venus se perdre ici, quoiqu’avant même que nous soyons arrivé·e·s à bon port, voilà que tu me fais sursauter. « Oh, tu m’as foutu une de ces trousses » que j’admets, le main sur le cœur et le souffle coupé. « T’as raison, il ressemble beaucoup à Likho, mais… » j’hésite, l’observant avec insistance pour déceler ce qui me faisait hésiter. « Je vois pas bien à partir d’ici, mais il a l’air d’avoir des marques sur son crâne que je ne reconnais pas » que je finis par dire, détournant le regard du Skelénox et de son repas dûment gagné.

Est-il permis de simplement sourire, de se rassurer d’un moment simple parmi ces dernières journées? C’est un privilège, je sais, quand on pense aux maisons détruites, aux familles fracturées, aux blessés et puis quoi encore. Est-il donc permis d’oublier tout ça, la fatigue et la peur qui nous ronge les entrailles, juste le temps de manger un truc aussi simple qu’un sandwich. J’ai pas les réponses; sûrement que maman saurait, elle, elle savait tout. Mais elle n’est pas là; par la faute des mêmes qui nous ont attaqués, par la faute de qui nous nous rendons dans le désert. Et je dois dire que je comprends pourquoi les gens s’y rendent. Certes, c’est dangereux, mais y'a des obscurs qui se promènent encore dans les rues de New Pyra. Y’a la destruction et les morts et – c’est normal, c’est humain de vouloir se trouver un endroit où on peut ne pas penser à tout ça.

Je ris, un rire coupable, un rire que je ne devrais pas avoir la force de pousser, et pourtant - « tant mieux, parce que lui, je suis pas sûr qu’on pourrait le convaincre de pas le faire » oui; mon Ectoplasma s’est enfoncé dans ton ombre et, à vrai dire, je n’ai aucune idée de ce qu’il peut y faire, y trouver. Ce monde d’obscurité, ressemble-t-il au ciel au-dessus d’Haptos? Noir de cendre et de nuages sombres, l'air comme chargé d’électricité? Tu as dit qu’il ne fallait pas laisser de miettes sur ton Wailord de Lentis, mais moi, je m’inquiète plutôt de la suie qui se colle sur sa peau et qui entre dans ses poumons. Une baleine qui tousse, ça ressemble à quoi?

Je répète leurs noms dans ma tête; Willow, je la connais, elle est difficile à oublier. Love, ton Prinplouf, je le connais moins, mais je me rappel de Pakkun, ton Escroco, juste parce qu’il a laissé une grosse impression. Les Escroco sont… particuliers, pour le dire ainsi. Ils ont l'air de voyous et agissent en conséquence, ce qui me fait me demander beaucoup de question sur leur socialisation et les traits qu’ils ont pu empruntés aux humains à travers les âges. Mais bon, on ne peut pas dire que la recherche pokémon, ça me passionne, alors mes questionnements s’arrêtent là et je passe à autre chose, c’est-à-dire la mémorisation des noms de tes pokémons. « C’est quoi, le nom de ton Pâtachiot? » parce qu’évidemment, je dois relever le nom du seul que t’as pas nommé! Kanaloa, elle, je m’en souviens aussi, tu m’en a souvent parlé. Je me demande, d’ailleurs, si Kanaloa n’est pas jalouse de sa comparse, Willow, qui peut voler dans les cieux et elle, pas. Ou peut-être qu’elle est satisfaite de la mer et de ses trésors. Après tout, moi, je ne peux pas voler non plus, enfin, sauf à dos de Wailord de Lentis, et pourtant, je ne suis pas jalouxe de Willow, qu’importe combien je trouve ça cool qu’elle puisse voler.

« Je comprends » que je glisse d’un hochement de tête, mais était-ce vrai? Une platitude, il ne fallait pas y voir plus que ce qui est dit, et pourtant ça me ronge. Y-a-t-il un de mes pokémons que je préfèrerais garder à mes côtés, même s’il ne pouvait pas me servir dans l’immédiat? Et mon esprit se dirige vers Likho, ma petite Skelénox qui aime se cacher dans mon ombre. Oui; j’avoue, je préfère savoir où elle est. Certes, elle ne combattra pas aujourd’hui, mais il faut bien commencer quelque part? Éclos d’un œuf il n’y a pas si longtemps, c’est vrai que pour tout ce que je pourrais dire à propos de mon inconfort auprès des pokémons, j’apprend à avoir de l’affection pour les miens. Peut-être que je serais plus à l’aise si Mora n’en adoptait pas à gauche et à droite… Je n’ai jamais le temps de m’habituer qu’un nouveau entre dans notre vie. Je me trouve à même éviter les fenêtres à cause des agglomérations de pokémon volants…

« Si tu veux » dis-je plus doucement, mes longs cils battant délicatement pour chasser une poussière de devant mes yeux; « je pourrais apporter Kanaloa à tes grands-parents, à Ike Kai. Quand tu seras de retour à la caserne » et puis, après une petite hésitation, je dis; « Mais je pourrais comprendre si tu ne te sens pas à l’aise. Kanaloa est importante pour toi. Mais si tu le souhaites, ça me fera plaisir de le faire pour toi » bon, l’idée de rencontrer tes grands-parents, allez savoir, ça me rend un peu beaucoup nerveuxe. Pourtant, ils sont des êtres humains comme d’autres, mais j’ai toujours cette petite anxiété à l’idée de devoir donner une bonne première impression. Puis je sais que c’est pas toute ta famille qui sait que t’es non-binaire, et je voudrais pas dire la mauvaise chose ou-

Enfin, je dois me calmer. Déjà, t’as pas accepté mon offre, si ça se trouver tu préfèreras le faire de toi-même, en profiter pour les voir un peu. « Ah non? » que je dis, mon attention tournée momentanément vers le Skelénox aux marquages rougeâtres. « Je m’y connais pas trop en pokémons, c’est difficile pour moi de dire si ils sont originaires d’Haptos ou pas. Mais ça me fait penser à… tu te rappelles, l’an dernier, quand la dernière fleur luminescente s’est éteinte? Y’avait plein de pokémons qui s’y sont rendus pour genre, leur payer des respects. Bah c’est là que j’ai rencontré Wisp » l’Ossatueur d’Alola fait tournoyer son bâton enflammé avec confiance, reconnaissant son nom par habitude; « Mais il n’était qu’un petit bébé Osselait, à l’époque. On l’a récupéré, il était tout seul dans la pluie. Enfin, c’est surtout Alraune qui s’occupait de lui » que j’avoue; et puis, pourquoi est-ce que je te parle de tout ça?

Je rougis un peu, de honte surtout; « vaut mieux descendre de Willow et continuer à pied, tu crois pas? » que je finis par te dire; c’est vrai que d’ici, on a une bonne vue d’ensemble du désert, mais c’est difficile de distinguer les gens, et puis- « en plus, si on approche avec Willow, disons que c’est pas très subtils. Si y’a des gens qui sont là qui devraient pas être là, logiquement ils vont tout simplement se cacher. Parait que y’a un réseau de tunnels dans la région, en plus » en tout cas, c’est ce que j’avais entendu. Où, quand? Je ne sais pas. Le cerveau est surprenant comme ça, parfois, il se rappelle de trucs que toi t’oublies. Enfin… ton cerveau, c’est toi. Mais tu comprends ce que je veux dire? « Ouais, il est sacrément perdu le Solochi » que je dis; je le sais, après tout, parce que j’ai habité à Adamantia pendant un an et que je sais pertinemment que genre de température il fait. Ici, il fait chaud, même avec les nuages pour nous « protéger » du soleil tapant, et je sue dans mon haut. Ou peut-être que c’est juste la nervosité, je sais pas.

J’avoue, les Solochi, je les trouve mignons, avec leur franche qui les empêche de voir. Mais j’ai trop peur pour même songer à m’approcher, blessé ou pas. Il pourrait se retourner contre nous, même si on essaie de l’aider – c’est pas parce qu’on a de bonnes intentions que lui le sait. Et puis la partie plus paranoïaque de mon cerveau me répète en boucle que ça pourrait être un piège. Après tout, Lentis est fourbe. « T’as raison, entre les Skelénox avec leurs yeux rouges et les Solochi qui sont bleu-noirs comme les obscurs, on a pas fini de paniquer » mais ce n’est pas surprenant, après tout. Mais comme toi, je me demande pourquoi ils sont là…

Mais bon; je finis par descendre de sur Willow (non sans aide), mes pokémons à ma suite, certains plus sérieux dans la démarque que d’autre. Genre Wisp, mon Ossatueur d’Alola, qui fait un saut terminé d’une Hero Pose pour descendre de ta Wailord e Lentis, c’est notable; ma Sucreine, elle, descend avec plus de grâce et d’aisance, suivis d’une petit hair flip adressé à Wisp. De la compétition, parait que c’est pas mauvais dans le vie pour se motiver, alors je préfère les laisser faire, tant que ça ne prend pas des proportions démesurées. Moroi, mon Ectoplasma, lui, est resté dans ton ombre, tout comme Likho dans la mienne, et mon Nucléos, Ethereal, lui, flotte doucement vers nous; je l’attrape et le prend dans mes bras, petite cellule qui réagit comme du Jell-O dans mes bras. Il a beau être un bébé, je lui ai fait apprendre des capacités qui nous aideront si on vient à croiser un obscur; il connait Mur Lumière et Protection, et ça, c’est supposé être puissant qu’importe le stade d’évolution d’un pokémon. C’est déjà ça de prit, non?

Mon regarde se tourne vers toi. On va vers où, maintenant?