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((Échos)) ils proviennent de tous les points cardinaux. Souffle du vent et murmures échoués à l’orée de tympans ensevelis, d’un esprit déraillé et égaré ― brise nocturne en pleine journée, ou brise diurne en pleine nuit ? Certitudes balayées par des bourrasques et le cœur en panne, le cœur froid, froid et terne ((pupille sombre, pupille illuminée temporairement et puis, et puis, plus rien, que le vide et l’absence, que le froid et l’ignorance)) et ta voix, ta voix comme ancre dans la réalité ― ta voix comme bouée de sauvetage et comme petite flamme dans l’atmosphère étouffante, ta voix comme guide dans l’océan de chuchotements.

let my heart be your shelter ― j’essaie de suivre tes mouvements de mon oeil, de saisir exactement le déroulement ; de comprendre tes intentions, mais même tes paroles s’embrouillent dans mon esprit, percent au travers la colère en arrière-plan. Non, la colère au premier plan. Cette combustion continuelle de tous mes muscles, de mon être tout entier, dont je ne parviens pas à m’échapper. Cette émotion si condamnatrice qui m’habitude depuis l’enfance, d’aussi loin que je m’en souvienne. Je ne peux m’en extirper. Elle sera toujours là. Fidèle compagne qui enroule ses lianes autour de mes poignets, enfonce ses épines dans ma peau jusqu’à y perler des gouttes écarlates. ((C’est mon existence))

« ton ? » le sourcil se fronce, mais tu réponds à ta propre question et je me contente de rester là, appuyé contre Fear ― inutile, tu es inutile la gorge qui se serre et le sentiment qui afflue, mais ne pas se laisser submerger. S’accrocher à la fierté éprouvée en entendant ta confiance et observant tes capacités ; tu es forte. Tu es capable de te débrouiller, de te protéger ((mais à quoi je sers alors ?)) respirer doucement. Ne pas trop se perdre. Et la créature qui ressort de la Pokéball. Franchement, il est vraiment emmerdant. Il peut pas juste accepter de rester dans cette sphère et nous laisser tranquille, non ? « p’tain, il est vraiment chiant. »

Heureusement que l’autre n’a pas été aussi désagréable, devoir en gérer deux, ça aurait été horrible. Déjà que j’arrive à peine à suivre le combat avec ce piaf.
Aussi chiant que le furaiglon obscur. Non, ça, c'était vraiment particulier, différent et j'crois que rien ne pourra jamais le battre. ((J'espère que Zamas est retourné à l'hôpital après ... après l'orage et le tsunami et après les explosions et après le monstre de sorti ― ne pas y penser ― parce qu'il était quand même blessé et qu'il a besoin de se reposer encore. Je compte sur Eight pour l'y traîner si nécessaire)).

here we go again, we're sick like animals we play pretend
— le décor se déforme, le blanc de la neige se tache de vermeille et puis d'émeraude. Retomber sur terre. Rester avec Eagle. Je dois réussir à m'arracher à la réalité changeante de mes neurones en vrac.
((et le froid m'envahit brusquement)) qu'est-ce que - "Fe-" mais le souffle s'évade, ne me laisse que la possibilité de m'étouffer dans une quinte de toux douloureuse. Ça tire, ça picote, une myriade d’étincelles électriques qui s’enracinent dans les os, choc et sursaut et putain, qu’est-ce que je fous par terre ? Quand j’arrive à attraper un peu d’air dans mes poumons ― malgré la brûlure déchirante s’écriant, s’opposant ― mon regard se dirige vers Fear qui piaille, bat des ailes, son cri perçant déchire l’air alors qu’elle prépare une offensive immédiatement.

Le sol tremble légèrement sous nos pieds, la neige dégringole autour, l’énergie de Fear se concentre ; Pouvoir Antique murmure dans les airs qui m’aide à reprendre le fil de mes réflexions complètement dérouté et coupé par les os qui hurlent et le cœur qui s’emballe ; surprise et chute ne font pas bon ménage avec des blessures préexistantes. OK. C’est bon, je retrace le déroulement de ce qui vient de se produire. Difficilement, mais je remonte le chemin des événements ― ((confusion)) je me demande si ce n’est pas moi qui me suis pris l’attaque. Non, c’est bien Fear, moi, c’est différent ; moi, ça date de deux semaines ((noirceur et why the fuck did they do that to you ; reste loin de mes rebords acérés, du soleil que je suis, tu vas te brûler et je ne veux pas te rendre cendres)).

Les plumes de l’oiseau bougent avec chacun de ses mouvements, la majorité toujours plaquées sur son corps à cause de la pluie lancée par un Pokémon dont elle s’était chargée de se débarrasser de sorte à ce qu’il ne puisse plus nous emmerder. OK. Donc. Si je comprends bien, l’oiseau de merde qui continue de nous déranger a lancé une capacité qui a touché, au moins, Fear et à la vue des saccades accompagnant ses gestes et l’absence d’attente d’une quelconque commande, je vais assumer que y’a eu confusion. L’œil se glisse vers ton équipe à toi ; et ça ne semble pas beaucoup mieux. D’accord. Je saisis un peu mieux la situation.

Mais je ne peux pas y faire grand-chose. Sinon, essayer de reprendre calmement ma respiration qui a été complètement arrêtée par l’impact sur le sol et la douleur qui revient en force. Un, deux, un deux ― comme ça. Lentement, pas trop profondément, sinon ça empire. « fuck – il faut qu’on » le souffle siffle entre les mots « le dégage putain » la colère se tapit sous l’épiderme, des petites aiguilles qui piquent et piquent et attendent que je les laisse s’envoler pour retomber violemment sur tout ce qui m’entoure.
Je refuse.