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Fils d'Alfred Straut et de Jenna Straut, petit-frère de Siegfried Straut. On aurait pu penser qu'il allait suivre le même chemin que son père, chemin qui avait déjà pris depuis plusieurs générations de Straut (d'après le grand-père paternel, la famille était déjà dans les forces de la police avant qu'Adamantia ne vît le jour). Est-ce le cas ? Venez donc le découvrir en lisant cette histoire.

Cette histoire débute le 15 mai 1993, lors d'un jour particulièrement neigeux en Adamantia... Une journée assez classique sur l'île me diriez-vous, et je vous répondrais que oui. Mais pour certaines personnes, il s'agit d'une journée spéciale, comme pour le couple Straut, qui voie venir dans la famille un nouveau membre. Fier comme un paon, Alfred Straut soulève son second fils, accueillant Wilhelm, qui veux apparemment dire "volonté" et "protection" dans une autre langue, un prénom fort pour un futur policier. Il avait déjà des plans pour l'enfant, comme son père l'avait fait pour lui, et comme il l'avait pour son premier fils Siegfried. Ce dernier, qui d'ailleurs, voulait lui aussi porter son frère. Tandis que Jenna Straut, bien que fatiguée après l'accouchement, grondait son mari de remettre son fils au corps médical. Oui, il s'agit bien là d'un début d'histoire.

On peut dire que les premières années de vie de Wilhelm ne l'ont pas vraiment épargné et ont potentiellement été les plus durs pour lui, après tout, il n'était qu'un gosse ne comprenant pas trop ce qu'on avait contre lui. Rapidement, dès que les cheveux ont commencé à pousser, on vit un premier problème, du blanc apparaissait dans les cheveux, d'après les docteurs, c'était dû à une carence en mélanine et qu'il suffisait de prendre un assortiment de diverses vitamines pour lutter... Le jeune Straut a donc évité la dépigmentation de la peau, mais il n'y avait rien à faire pour les cheveux, ils devenaient de plus en plus blancs à force de pousser ! Et lors de ses premières années d'école, cela lui a valu de se faire pointer du doigt par ses petits camarades. Un geste incompris et compulsif devant l'incompréhension des jeunes gosses. Mais pour Wilhelm, ce fut une première baffe émotionnelle... Et surtout un premier déclic : ils ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas.

Pour en ajouter une couche supplémentaire, le père n'avait rien trouvé de mieux que de commencer à comparer ses deux fils. Le premier Siegfried était sa fierté, il excellait dans ses résultats scolaires, obéissait et ne posait pas de question. Alors que le deuxième... Bien qu'il continuait à croire au chemin qu'il avait tracé pour lui, Wilhelm n'arrivait pas à la hauteur de son frère, toujours à demander "pourquoi ?"... Vous pouvez vous dire que c'est normal pour un gamin de poser cette question anodine, mais pour Alfred Straut, c'est une forme d'échec.

En grandissant, Wilhelm se découvre quelques talents, comme le dessin, auquel il passe du temps... Principalement en cours, ce qui lui a valu de se faire tirer l'oreille métaphoriquement par les professeurs et physiquement par son père. C'était ça. Le moyen d'avoir un peu d'attention, faire l'inverse de ce qu'on attendait de lui. Mais bon, vous vous en doutez, un gamin qui se dit ceci, c'est sûr que la suite va être mouvementée. Entre ces huit ans et seize ans, c'est une succession de conneries et de bêtises. Mais... Cela lui apporte aussi autre chose, une nouvelle vision. Avant, il trouvait la ville belle et ses habitants ayant un fort esprit de solidarité. Cette vision à changé avec la rencontre, ou plutôt, la vision d'un étranger qui devait être là pour affaire, se faisait ignorer et ce dernier passait les gens de la ville sans même les regarder, comme un air de dédains. Depuis, Wilhelm à commencer à voir les choses différemment. Les beaux murs les protégeant des pokémons sauvages et des tempêtes de neige n'étaient qu'une cage grise les coupant de monde extérieur. Les fiers gens de sa ville qui se serre les coudes entre eux, des gens qui ont du mépris pour l'extérieur. Les traditions d'Adamantia, un moyen supplémentaire d'enchaîner les gens dans cette peur du changement.

Wilhelm décide de changer, même si certaines habitudes sont encrées en lui. Son père ne l'acceptera jamais, mais il commence à prendre des cours en ligne sur divers sujets. L'architecture, l'histoire (pas seulement celle que l'on apprend à Adamantia ), etc. Cela lui apporte une forme de liberté, une pensée plus souple et flexible... Et surtout moins coincé que celle de son père ou du non-imaginatif Siegfried qui se borne aux règlements et aux manuels.

Au cours des années, les plus jeunes des Strauts fait exprès de retarder l'examen de fonction que son père veux lui faire passer, celui pour rentrer dans les forces de l'ordre... Et il ne manque pas d'imagination pour ne pas le faire. Utilisant ce qu'il a appris en ligne pour saboter la porte de sortie de l'appartement par exemple. Retardant l'inévitable, Wilhelm espère un changement, une lueur d'espoir qui le tire de ce destin forcé... Et peut-être qu'il a raison d'espérer, une rumeur dans les rues commence à naître, il se pourrait qu'il y ai un changement dans quelques temps de dirigeant.

Changer son destin, c'est une chose à dire, le réaliser, c'est une autre paire de manche... Mais Wilhelm Straut en fait un pari, littéralement, il pourrait, vous racontez exactement le soir où il a pris sa décision.


22 heures passé, la neige encore une fois entassé contre la fenetre empeche encore une fois la vue sur les ruelles d'Hoarford, ce n'est pas nouveau, c'est ainsi toute l'année, pas moyen d'ouvrir la fenetre sans à devoir craindre un rhume par la suite. La chaleur du radiateur réchauffe la petite chambre de Wilhelm, il s'estimait content que ses parents le laissent encore vivre chez eux. Allongé sur son lit, le jeune adulte regarde son livre avec une triste moue, l'intitulée et le résumé du livre lui l'avait inspiré, mais le contenu n'était pas bon. Il jetait le livre au fond du lit, se concentrant uniquement sur le morceau de musique qui passait à la radio et sur le plafond.

La porte de sa chambre se mit à grincer, tournant la tête, il vit Regina dans l'ouveture de la porte, l'Absol de son père. Elle avait été la partenaire de son paternel depuis un moment, Wilhelm arrivait à ce souvenir que le pokémon venait le chercher à l'école primaire. Néanmoins, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, suite à un accident, elle avait perdu une jambe. Claudiquant, elle commençait à s'approcher, puis monter sur le lit, s'allongeant à côté de Wilhelm.

- Hey, salut ma belle... Papa est encore avachi sur le canapé ivre endormi et ronflant comme pas possible, hein ?

Il se mit à grattouiller la tête, puis le cou de l'Absol, qui répondait par des ronronnements. C'était devenu assez régulier depuis quelque temps. Siegfried, son frère, continuait à échouer l'examen pour passer officier. Ce dernier ne comprenait pas, son père ne comprenait pas... C'était pourtant flagrant, mais aucun des deux ne savaient pourquoi. Wilhelm connaissait le manque total d'imagination de son frère, qui l'était encore plus que son père, dès que le frérot était dans une situation qui n'est pas établie dans un code de conduite, il est complètement perdu. Le jeune adulte soupirait, continuant à grattouiller le pokémon.

- Ok, ok... C'est bon, tu peux rester Regina. C'est pas comme si j'allais te dire non.

De l'autre main, il coupait la radio, c'était une bonne chose en plus, c'était la troisième fois qu'il commençait à entendre ce refrain depuis le début de la soirée. Quelques minutes passèrent, le silence n'étant brisé que par le son de moteur qu'avait enclenché le pokémon suite au grattement.

- Hey... J'ai une idée un peu folle, cela te dirait d'écouter ?

Bien qu'il n'aurait jamais de réponse, il commençait à parler de ce qu'il avait prévu de faire suite aux rumeurs qu'ils avaient entendues. Demain, il lancerait les dés...

C'est ce qu'il fit, le lendemain, Wilhelm allait braver le froid de la ville pour rejoindre le poste de police où son père travaillait. Le personnel de l'accueil fut étonné de le voir venir, demandant ce qu'il avait encore fait et où était le policier qui devait être avec lui. Il se souvenait qu'il avait ri, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pu rire ainsi. Il racontait ainsi l'histoire à ceux qui était à l'accueil... Ces derniers n'étaient pas vraiment sûrs s'il s'agissait d'une blague ou s'il était sérieux. Tout penaud, l'un des flics accompagné Wilhelm jusqu'à son père. Le premier réflexe de ce dernier, quand ils les virent débouler dans le bureau, avait été de tendre la main vers son collègue pour récupérer le document concernant la connerie qu'avait pu faire son fils.

Mais il n'y avait pas de document, le policier laissait fils et père ensemble. Alfred Straut fut étonné. Pas de plainte ? Pas d'arrêt ?

- Avant que tu ne dises quoi que ce soit, écoute moi bien... J'ai un pari à te proposer. Es-tu prêt à l'écouter ?

Un silence fut marqué, la méfiance été née dans le regard du père, il ne dit aucun mot, réfléchissait. Son second fils qui était un sale gosse venait avec une proposition ? Pourquoi ne pas l'écouter ? On pouvait lire son visage comme un livre. Il donnait sa réponse d'un signe de la main, disant de continuer.

- Merci. Comme je viens de te dire, j'ai un pari à te proposer. Comme tu le sais, je n'ai jamais vraiment voulu rejoindre les forces de la police... Ah, attend, j'ai pas terminé. Mais je suis prêt à gager dessus. Donne cinq ans à la ville. Si dans les cinq prochaines années, la ville s'ouvre à l'extérieur, je gagnerais mon pari et je ferais ce que je veux. Si je perds, je passe tes concours, tous ceux que tu veux. En attendant la fin, je ne vais pas faire n'importe quoi. Je vais partir du principe que je perds, j'apprendrais et je m'entraînerais physiquement. Tu n'y gagnes au final, dans le cas de ta victoire, je deviens comme toi avec déjà toutes les connaissances pour passer immédiatement les concours. Dans l'autre cas, tu gagnes un citoyen qui connaît le code de conduite de la police et qui peut potentiellement être réquisitionné pour porter secours. Qu'est-ce que tu en dis ?

Suite à cela, Wilhelm présente sa paume à son père... Attendant sa réponse. Alfred était décontenancé, n'avait pas imaginé qu'une telle situation arriverait. Encore une fois, on pouvait lire sur son visage ce qu'il pensait : " l'ouverture des frontières dans moins de cinq ans ? La bonne blague". Le père Straut serra la main de son fils, et inscrivit le pari en bas de son calendrier, en rouge et majuscule, histoire d'avoir toujours la preuve sous les yeux et qu'il n'oublie pas au moment de changer de calendrier.


À partir de cette discussion, le quotidien de Wilhelm avait radicalement changé. Son père le faisait étudier d'arracher pied les diverses lois et code, et lui faisait aussi cracher ses poumons... Lui qui n'avait jamais vraiment été sportif, cela l'avait marqué, puisque même de nos jours, le plus jeune Straut continue de s'entraîner pour maintenir la forme. Tandis que ce dernier apprenait ce qu'il avait à apprendre... En plus de cela, il s'était inscrit à des cours en ligne dans l'architecture et l'architecture d'intérieur. Jongler entre les trois programmes étaient serrée, mais il était déterminé, cela lui plaisait, lui qui n'avait pas fait grand-chose durant son existence.

Les années passèrent rapidement avec un agenda aussi chargé. Un, deux, trois, quatre ans... 2019. La dernière année était entamée, chaque jour, le père se disait qu'il avait enfin accompli son objectif, comptant à haute voix chaque matin le nombre de nuits qu'il restait avant la fin du pari. Et puis... C'est arrivé, comme ça, du jour au lendemain. Le vieil homme qui était au pouvoir avait abdiqué, laissant sa place à sa fille. Cette dernière fit un choc à tout le monde lors de son discours d'inauguration, elle voulait ouvrir la région au monde extérieur.

Le pari était gagné, un destin libéré.

Bossant sur des petits projets au sein de la ville d'histoire de commencer à se faire une réputation, non en tant que délinquant, mais en tant qu'honnête citoyen, et pendant qu'il travaillait, Wilhelm regardait au loin les actions de la nouvelle dirigeante. À chaque nouvelle apparition de la dirigeante, il se disait que quelque chose ne collait pas, elle semblait perdre à chaque un peu de sa superbe qu'elle avait eu lors de sa prise de pouvoir.

Le festival de la culture Adamantois était une bonne idée, même si, elle a littéralement terminé dans la neige et dans la poudreuse. Les étranges cailloux repoussant les pokémons, une bonne idée au départ, ainsi que le retrait après coup pour avoir compris les effets secondaires. Mais apparemment, ce fut trop pour la nouvelle dirigeante, elle abdiquait pour sa sœur... Ou demi-sœur, ce n'était pas vraiment clair. Lors de cette nouvelle passation de pouvoir, cela avait frappé Wilhelm, comprenant enfin cette désagréable sensation qu'il avait lors des apparitions du chef de la région... Était-ce vraiment le cas ? Une intuition ? Cette femme avait été l'ombre et la conseillère d'Irisis, après tout, les directions que donnait cette Moira ressemblait un peu beaucoup à celle de sa prédécesseuse !

Les idées fusèrent alors que les régions sombraient dans un chaos incontrôlable. Pendant plusieurs semaines, Wilhelm se coinçait dans son étude, traçant des projets pour finir par les brûler. Il fallait faire quelque chose, construire quelque chose... De marquant ? Peut-être... Plusieurs fois, il se dirigeait vers les archives géographiques et demandaient à des guides de lui expliquer certaines zones aux alentours de la capitale. Une idée avait germé. Il ne devait pas que prendre en compte Adamantois dans son calcul, il devait penser aux autres régions, cela pourrait leur en profiter... Il faudrait peut-être voyager pour cerner la culture des autres îles.

Le projet Skiftshire avait démarré.