« Bon… On s’retrouve à dix-neuf heures trente à L’Echappatoire demain, ‘kay ? » Et les yeux levés, les baguettes dérobées à Allen, pointées dans ta direction d’un air accusateur. « Et pour l’amour du ciel, Romeo, sois à l’heure, cette fois. » Les mains levées en un geste de reddition sous la menace, tu soutiens son regard, les traits contrits mais l’air espiègle. « Promis, mom, » et Olympe lève les yeux au ciel, glapissement désemparé monté du fond de la gorge, quelque part entre rire étranglé et frustration mal réprimée. « Si t’as la moindre minute de retard, j'menace le patron pour qu’il te fasse une retenue sur salaire. » Tu écarquilles les yeux - te dessines des airs de Vivaldaim pris dans les phares d’une voiture sur l’autoroute. « Please, don’t. » Elle rit, pose les baguettes sur l’un des tambours, se lève, et c’est comme le signal qu’ils attendaient tous.

Tes gestes traînent un peu plus que les leurs, tes ambres cherchent sa présence, sa silhouette, ses mains - et il te semblent que les siennes aussi sont un peu moins vives, un peu plus lascives, un peu moins pressées d’en avoir fini que les leurs, qui n’appellent qu’à rentrer. « Vous restez ? » Olympe hésite, trousseau au bout des doigts - une approbation quelque part, et elle détache l’une de clef du reste, qu’elle pose dans les mains de Meera. « J’fais pas confiance à l’autre pour penser à fermer, » elle minaude, joueuse, et tu hausses un sourcil. « T’as définitivement raison. »
Doigt d’honneur levé à ton attention de l’une, cheveux ébouriffés par un autre, et poing heurté avec celui du dernier, la porte doucement refermée dans leur dos, le silence te paraît brusquement juste un peu plus lourd qu’avant.

« …Well- » Tu lèves les yeux, attardes tes ambres sur la présence restée à tes côtés ; ses cheveux bleus et des mers turquoises comme les cartes postales d’Alola en guise de prunelles posées sur toi - tu te fends d’un sourire léger, peut-être un peu attendri, et tes battements de coeur d’un rien emballés. « Semblerait qu’y ait plus qu’toi et moi, » tu lances, en tirant du frigo miniature deux canettes de bière, avant de t’échouer sur le vieux sofa usé du local aux néons fatigués. L’une des deux canettes tendues à la bassiste, tu tires ton portable de ta poche et- Même pas vingt-deux heures. Uh.
Jonas- Jonas doit finir aux alentours de minuit et demie, alors, le temps de ranger, d’éteindre, le faire le trajet- « J’ai à peu près trois heures à tuer avant qu’mon- Avant d’être attendu. »

Trois heures, trois heures c’est rien, trois heures c’est trop court ; mais c’est une parenthèse volée à la douleur, (à l’horreur), à l’injuste que tu ne réalises pas encore vraiment, un sentiment de wrong et qui appelle à la fuite mais les mots et les terreurs qui ramènent, chaque fois, (sans moi tu serais encore dehors à quémander la pitié des gens et à voler dans les rayons des supermarchés), martèlements de honte et acide culpabilité.
Tu prends les heures que ses absences te confient, tu les dérobes au décompte de tes libertés qu’il ne peut pas voir et dont il ne peut pas te dépouiller - tu mets sa présence et son existence en sourdine quand elle est là (comme si c’était facile, auprès d’elle, sous ses regards et dans son sourire, dans ses rayonnements solaires, douceur et chaleur printemps, d’oublier que les étoiles ont cessé d’allumer ton ciel depuis longtemps).

Capsule ouverte dans un pschit familier, tu portes la canette à tes lèvres, avales une gorgée - c’est même pas si bon, la bière, au fond ; mais c’est le principe et l’habitude, le gramme de trop toujours coulé dans les veines. Mèches blondes dégagées de ton front de tes doigts glissées entre elles, chemise ôtée sur tes bras nus à peine ornementés d’une petite pièce tatouée ou deux, oeuvres de Leo et d’un autre pote qui voulait s’entraîner, des tas de bracelets alignés sur tes poignets abîmés, les ongles au vernis noir écaillé, tu t’enfonces dans l’épaisseur molletonnée du canapé qui a connu des jours meilleurs.

« Des envies particulières ? » Tu cherches ses yeux - le sourire évident chaque fois que les tiens se posent sur elle, depuis l’alchimie des premiers instants. « Un bar, une soirée, un toit ouvert, un skatepark vide, une entrée par effraction dans un parc tout court… » Des malices au fond des ambres - tu te penches d’un rien vers elle. « Propose et j’dispose, Mee’. »

(c) TakeItEzy - 2023

13/04/2023

❝ & we could be
something they're not.

ft. ROMEO

« gleaming, twinkling eyes like sinking
ships on waters, so inviting, I almost jump in. »

MARS 2016

SOIR

MOTORBY (GALAR)

« Vous restez ? »

Meera leva les yeux de son téléphone, la main gauche encore posée sur les cordes de sa basse, dont l’une avait tragiquement rendu l’âme à la dernière chanson répétée lors de la séance d’aujourd’hui –c’était d’ailleurs ce qui y avait mis fin, entre autres. Elle s’était dit qu’elle la changerait une fois rentrée, que ce n’était peut-être pas la peine de s’attarder dessus tout de suite, mais une routine particulière s’était discrètement installée à la fin des répétitions dernièrement, un ballet de non-dits, de regards en coin qui se cherchent et se détournent dès lors qu’ils se sont trouvés et de sourires que l’on peine à réprimer ; elle y avait pris goût et n’avait aucune envie d’y déroger ce soir encore.
"Vous restez ?" et Meera n’avait même pas besoin de savoir à qui Olympe s’adressait. Elle jeta un regard bref dans sa direction, trouva sa réponse dans ses affaires pas encore rangées et tourna rapidement les yeux vers sa meilleure amie de peur que ses joues ne se mettent à virer au rouge si elle s’attardait trop longtemps de l’autre côté.

« ‘Gotta fix this shit, fit-elle en désignant nonchalamment sa basse, allez-y m’attendez pas ! »

Olympe eu un sourire énigmatique ; bitch you’re not fooling me, Meera l’entendait sans que la jeune fille n’ai à ouvrir la bouche. Mais elle n’ajouta rien au sous-entendu et lui tendit la clé du local, sans se priver d’une pique à l’attention de l’autre traîneur qui ne manqua pas d’arracher à Meera un ricanement narquois. Elle salua Olympe d’une bise, Allen et Leo d’un geste de la main, et le silence qui suivi le claquement de la porte dans leur dos n’avait rien de calme—
électricité dans l’air,
l’épiderme à fleur de peau dès lors qu’elle se trouvait seule en compagnie de Romeo.

« …Well- Semblerait qu’y ait plus qu’toi et moi…
— On ne te cache rien, elle ironisa en levant un sourcil devant l’évidence prononcée avant de récupérer la canette de bière tendue dans sa direction, thanks !
— J’ai à peu près trois heures à tuer avant qu’mon- Avant d’être attendu. »

Meera tiqua mais n’en fit rien ; elle avait remarqué depuis quelque temps la façon qu’avait le jeune homme d’éviter de mentionner son fameux copain (ou plutôt sa façon de ne pas le mentionner, de jouer avec les mots comme pour toujours le tenir à distance). Elle ne l’avait pas vraiment rencontré, croisé en soirée tout au plus, mais elle n’avait pas besoin de se tenir face à lui pour deviner que quelque chose clochait –Romeo était un livre ouvert dans lequel elle n’avait pas de mal à déchiffrer le malaise qu’il tentait de dissimuler sous des formulations détournées.
Lui en parler en revanche, c’était autre chose. Si Olympe n’avait pas encore réussi, elle ne s’imaginait pas faire mieux que l’inséparable.
Alors, peut-être un peu lâchement, Meera n’en fit rien ; rangea son propre malaise dans un petit coin de sa tête et se concentra sur le moment présent —ils n’étaient que tous les deux, et quand bien même les circonstances rendaient tout ça un peu interdit, elle ne comptait pas aller trop loin, juste profiter des étincelles sans tenter d’embraser quoique ce soit.

« Des envies particulières ? Un bar, une soirée, un toit ouvert, un skatepark vide, une entrée par effraction dans un parc tout court… Propose et j’dispose, Mee’.
— Hmmm, well first je dois vraiment changer ma corde sinon j’aurais l’air fine devant Olympe demain, elle ricana avant de boire une gorgée de bière fraîche. Sinon euh… déjà pas de bar, j’ai encore payé le loyer pour mon père et je suis fauchée jusqu’au jour de paie. »

Mais peut-être qu’être tous les deux seuls pendant trois heures était un peu…
risqué ?

« I’d crash a party, you heard of any good one tonight ? »

20/05/2022

Un éclat de rire - léger, dans la petite pièce calfeutrée, location aimablement prêtée par le père d’un des enfants qu’Olympe garde, de temps à autres ; un endroit où répéter gratuitement jusqu’à ce qu’un jour, vous ayez un studio, un vrai, quelque chose d’un peu plus grand, d’un peu plus confortable, et d’encore plus insonorisé, (des rêves pour plus tard).

« And here I was, thinking you broke it on purpose, » tu lances, fossette à droite et tes prunelles, posées sur elle, qui s’attardent un peu trop longtemps sur ses traits, « just so you and I would be left unsupervised. » Et le sourire en rictus, des espiègleries au fond des yeux, des airs de rien du tout ; des attitudes un peu jeu et sans feu.

Enfoncé dans le canapé, talon sur le semblant de table basse et chevilles croisées, canette sur la cuisse du bout des doigts, tu récupères ton portable de ta main libre, déverrouilles, « do I look like someone who heard of any good one? » Et- Sans doute ; de ces animaux sociables qui papillonnent d’un groupe à l’autre, qui laissent leur trace dans tout un tas de mémoires et de répertoires, tu connais toujours quelque part ou quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît quelque part.

Tu défiles tes messages, un peu au hasard ; uh, okay, non, tu dois de la thune à William, alors, p’t’être pas, ça ferait mauvais genre, même si c’est lui qui continue de t’inviter.
Changement d’application, Snapchat ouvert, quelques stories défilées, could be… Mais, uh, Marlo sera forcément de la partie, et t’as pas vraiment envie de le croiser depuis l’accroc de la dernière fois, au bar - puis, non en fait, c’est pas chez lui, ils sont en boîte, pas un rond alors tu files et- « Oh, well, there’s one at Brittany’s place. The one- Y’know, the chick Zach wanna date soooo bad? Isabel’s friend? I think you met them, » dans une autre de ces énièmes soirées ; Zachary, Benjamin et Isabel du lycée, et puis les pièces ajoutées qu’ils ont rencontrées à l’université - Jeremy et Brittany, que tu n’as pas tant croisés que ça, mais le courant a bien passé, alors ce sont devenus ces potes de potes que t’aimes bien fréquenter de temps à autres.

« It’s not even that far, like, six stations? Seven? Something like that, » et tu hausses les épaules, verrouilles ton portable, le glisses dans ta poche et portes ta canette à tes lèvres.

Tes prunelles contemplent sa présence, non loin, quelques secondes de trop avant de basculer en direction des instruments laissés là par praticité - tout n’est pas aussi simple à transporter au travers de la ville qu’une guitare ou qu’une basse, pedalboards compris. « D’you think my life expectancy is gonna be shortened if I practice on Leo’s keyboard without his supervision? ‘Cause I’m deeeeefinitely gonna mess up with his settings if I do. » Un rictus s’étire, sur le bord de tes lèvres, tandis que tu te lèves pour abolir la distance jusqu’au clavier et, synthétiseur branché, t’installer sur le siège qui n’est pas le tien.

Clavier allumé, trois touches pressées au hasard, une gorgée de bière avalée et puis la canette posée à côté, tu balances ton poids sur l’assise, l’air de rien. « Hmmm, what would you think of my very own interpretation of Au clair de la lune? Could also play some Twinkle Twinkle Little Star, if you want me to spice things up a bit. »

(c) TakeItEzy - 2023

13/04/2023

❝ & we could be
something they're not.

ft. ROMEO

« gleaming, twinkling eyes like sinking
ships on waters, so inviting, I almost jump in. »

MARS 2016

SOIR

MOTORBY (GALAR)

Le rire de Romeo ne manqua pas d’en faire résonner un, plus discret, dans la gorge de Meera.
Il était de ces gens là, à l’énergie contagieuse, aux éclats de joie qui trouvaient toujours moyen de faire écho chez les autres et elle ne faisait pas exception –au contraire, il fallait l’admettre : elle adorait ça. C’était vif, électrisant –les néons blafards et fatigués au-dessus de leurs têtes, accrochés au plafond haut, avaient tout à envier à sa lumière. Ça éclairait même les pièces les plus moroses, à l’instar du petit studio qui accueillait leurs répétitions entre ses six épais murs de bois sans fenêtres, peints en gris de plomb et percés d’une multitude de petits trous stratégiquement placés pour assurer une insonorisation correcte. Romeo avait ce quelque chose de solaire et il n’avait pas fallu très longtemps à la jeune fille pour découvrir qu’elle préférait traîner à la fin des répètes pour profiter un peu plus longtemps de la chaleur de ses rayons plutôt que retourner trop tôt à l’obscurité humide et silencieuse de son appartement.
Assise à même le sol, entre les câblages noirs qui s’emmêlaient sur le parquet, dont la lasure acajou, éraflée en quelques endroits, laissait voir la couleur plus claire du chêne massif, Meera s’affairait à tendre la nouvelle corde sur le manche de sa Yamaha d’occasion quand la remarque de Romeo lui fit écarquiller les yeux d’indignation.
(Elle avait les joues et les oreilles rosies tout à coup.)

«  Are you kidding, do you know how much this baby cost me ? Elle avait haussé le ton mais gardait un air joueur, comme si l’offense n’était pas si sérieuse. I had to skip meals and eat instant noodles for months to afford her, I’d never do that ! Not even for those pretty eyes of yours, elle ajouta, l’espièglerie creusant des fossettes dans ses joues ayant gardé quelques rondeurs d’enfance. »

Machinalement, ses doigts s’en allèrent gratter sur les cordes en acier l’air qu’elle jouait systématiquement lorsqu’elle accordait son instrument pour s’assurer de la qualité de son travail et, satisfaite du son produit, elle commença à rassembler ses affaires éparpillées un peu partout dans le box. Elle posa sa canette sur les caisses de bois qui leur servait de table basse de fortune pour éviter de la renverser tandis qu’elle faisait le tour du petit local en tournant autour des amplis noirs –elle devait prendre gare à ne pas aller s’emmêler les pieds dans les câbles– du vieux sofa rouge dont l’assise n’avait certainement plus le même rebondi qu’après son achat, des micros d’Olympe et Romeo, du clavier de Leo et de la batterie d’Allen qui prenait certainement le plus de place au centre de la pièce.

«  Uhh, yeah I think I remember, fit-elle en continuant de balayer les lieux du regard à l’affût de la moindre possession oubliée –ah ! son téléphone gisait au-dessus du mini-frigo blanc au coin de la pièce ; comment était-il arrivé là ?– one of the guys has glasses, right ? I’m down if you are ! »

Elle récupéra son bien et déverrouilla l’écran de veille pour s’assurer de n’avoir loupé aucun message important –un « soyez sages !! » narquois envoyé par Olympe quelques minutes plus tôt s’afficha sous ses yeux et elle ricana avant de ranger le vieux smartphone d’occasion dans sa poche. D’une main, elle agrippa la housse de sa basse, abandonnée en équilibre contre le mur, et la ramena là où elle se tenait plus tôt pour y ranger le précieux instrument.

«  D’you think my life expectancy is gonna be shortened if I practice on Leo’s keyboard without his supervision? ‘Cause I’m deeeeefinitely gonna mess up with his settings if I do.
— As if that would stop you, elle rétorqua d’un ton narquois, déjà suffisamment au fait des tendances qu’avait le jeune homme à braver le danger pour l’amour de l’adrénaline (mais encore ignorante de l’ampleur du problème dans sa triste vérité).
— Hmmm, what would you think of my very own interpretation of Au clair de la lune? Could also play some Twinkle Twinkle Little Star, if you want me to spice things up a bit. »

Meera laissa échapper un rire, amusée de voir le musicien adroit qu’il était retomber à l’état de novice dès lors qu’il se trouvait devant un nouvel instrument.

«  I’m all ears, maestro ! fit-elle avec un peu de moquerie douce dans la voix tandis qu’elle récupéra sa bière sur la pseudo table basse avant d’en boire une gorgée encore fraîche. »

L’oreille attentive aux notes encore un peu maladroites sur le clavier, Meera finit de ranger son matériel (cordes et médiators en rab’, pinces, câbles, accordeur, et autres) dans le dernier meuble de la pièce, une petite desserte à tiroirs, au métal éraflé et laqué de peinture en bombe noire, placé à droite du sofa (le mini-frigo se trouvait de l’autre côté) et qui servait à organiser les petits accessoires de chacun.
C’était loin du grand luxe des studios d’enregistrement des plus grands, ni même de celles et ceux qui viennent tout juste de signer dans un label —un hexagone de vingt mètres carré à peine. Mais c’était entre ces murs gris que leur rêve à tous s’épanouissait, comme une petite pousse plantée dans un pot de nurserie –ridicule à première vue mais suffisamment confortable pour leur permettre de grandir, prendre racine et devenir assez fort pour être replantés dans la cour des grands.

Sa bière vidée aux deux tiers, Meera se perdit un instant, debout devant le sofa, à observer Romeo jouer ses comptines sur le clavier avec son sempiternel sourire d’idiot au coin des lèvres, et un sourire similaire s’imposa sur son propre visage tandis qu’une étrange chaleur –à la fois agréable et inconfortable– naquit au creux de son ventre et monta jusqu’à son visage. Elle secoua la tête, niant encore l’évidence que tout observateur extérieur aurait immédiatement remarqué, et pose sa cannette contre sa joue comme pour se rafraîchir les idées.
Romeo n’était qu’un ami. Il n’y avait pas à se mettre dans des états pareils pour si peu, enfin.

« Wait, you mind ? »

Et comme pour se prouver que sa raison l’emportait sur le reste, elle s’approcha du clavier, en fit le tour pour se tenir du même côté que le jeune homme et d’une main vint jouer les mêmes notes que lui sur les touches plus graves du clavier dans un duo enfantin et léger qui la distrayait de ses divagations idiotes.

« I’m impressed, soon you should be able to take on "Mary had a little Wooloo" ! »

Le sarcasme en rempart (vain) contre ses émotions fébriles.

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