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TW : les sujets du suicide, des violences conjugales et des drogues sont abordés (bien que jamais décrits en mots crus)

Can’t you see i’m getting bored giving you every pieces of me ?
« Il y avait un Papilusion si magnifique, aux couleurs si incroyables ! Faisant miroiter l’eau du petit étang sur ses ailes. Je n’en avais jamais vu d’aussi beau; j’espère pouvoir te le présenter un jour », mais tous savaient que ce jour n’arriverait jamais.

« Oh? Mes parents? Ma mère est morte dans un accident de voiture, mon père noie sa peine dans le travail », parce que tout mensonge recèle une vérité. Père absent, mère ailleurs; parents aimants, aimants de loin.

« Je ne sais pas si je vais pouvoir venir, tu sais. Mon père est vraiment très strict, il ne me laisse jamais sortir le soir », quand ses yeux se posent sur la lune brillante dans le ciel; et que son corps s’abandonne à un autre pour l’instant d’une nuit. Les amis n’avaient pas de place dans une existence de débauchée.
« Bonjour, je m’appelle Axiom. Je viens d’emménager ici. Et toi ? », mais Anthos était terre de sa naissance, et Haptos était étrangère à sa personne. Leur foyer n’avait jamais changé, l’adresse était toujours la même. Dans l’immuable résidait l’ennui. Axiom pourchassait le changement permanent.

Axiom n’est rien de plus qu’un atome parmi les autres dans cet univers, elle se mêle à leur existence pour donner un sens à la sienne.
« Qui es-tu vraiment, Axiom ? » question répétée par tant de personnes différentes; quand le masque s’effondre, quand la distance se creuse, elle s’envolait loin de ceux qui nourrissaient des soupçons sur l’existence monotone qui était sienne. Axiom n’était ni grande, ni populaire, ni merveilleuse. Axiom n’était ni connue, ni désirée, ni torturée. En fait, elle avait une liberté que tant de jeunes adultes ne possédaient pas, ses frais et caprices payés par l’argent durement acquis de ses parents. « Je travaille pour le laboratoire, mais c’est confidentiel alors je ne peux pas vraiment en parler » ; faire des boissons différentes pour les clients tous les jours, au sein d’une pâle imitation d’un Staribucks.

« Mes parents sont séparés, ce n’est pas facile à vivre tu sais…Ils essaient de me monter les autres contre les autres » ; parents divorcés, assez matures pour le réaliser, assez matures pour ne jamais inclure leur unique enfant dans leurs problèmes, posant les bases d’un divorce dans le calme et le respect.
Axiom n’a pas de vie palpitante, n’a pas d’éducation poussée; n’a que sur le bout des lèvres les prémices d’une vie de songes aussi extravagants qu’irréalistes. Sur les lèvres, la poussière des vérités transformées en histoires farfelues. Elle n’a que les désirs d’une place révolutionnaire, de son nom sur les manuels scolaires, sur le grand écran; rien de possible en demeurant au Staribucks, salaire minimum, avenir en cendres. Rien d’autre qu’une enfant devenue adolescente, désormais adulte. Mais on ne devient pas grand dès que les dix-huit ans sont atteints.

Elle n’a jamais vraiment su son identité; ayant pourchassé éternellement une réponse à ce qui restait enfoui. Essayant de comprendre les autres, de se comprendre soi; sans jamais y parvenir; toujours s’enfoncer dans les relations qu’on lui répétait d’éviter. « Putain, mais t’es idiote Axiom, c’est comment? Je sais même pas pourquoi on sort ensemble !», chercher la misère pour pouvoir se plaindre, pour avoir une raison d’être vide, d’être rien de plus que ce qu’on fait d’elle.  
Encaisser les mots comme les coups dans des couples qu’on ne cesse de lui hurler de fuir, pleurer pour s’endormir la nuit, et briser ceux qui osent s’approcher d’elle intacts. C’est le quotidien qu’elle a mené toute son adolescence.

Morphing ; si elle avait été un pokémon, Axiom aurait été celui qui a rejoint ses côtés il n’y a pas si longtemps. Métamorph est le seul pouvant utiliser cette attaque autre que Mew, le transformant en une copie presque conforme du Pokémon lui faisant face, si bien qu’elle ne pouvait que le comprendre. Elle qui se calquait exactement à ce qu’on attendait d’elle ne pouvait que se sentir proche d’un tel Pokémon délaissé, malmené, oublié.
Plus tard, elle racontera qu’elle l’a sauvé des griffes de la mort; qu’il se faisait attaquer par un Goupilou sauvage et qu’il était en mauvaise posture. Ou elle racontera qu’il avait lui-même pris l’apparence d’un Theffroi sauvage puis, en la voyant, s’était énervé et l’avait attaqué avant qu’elle ne le calme. La réalité est toute autre, moins belle, moins héroïque. Il était délaissé, dans un placard d’une fête, et semblait si triste qu’elle n’avait pu le laisser, confrontant alors l’hôte du party. Il lui avait hurlé de dégager, et d’emporter ce fardeau avec elle; elle ne s’était pas faite priée et avait filé.
***

Hurlements, verres brisés, musique trop forte, lumières trop vives; le monde qui s’efface au profit de l’inconscience quand le sang est saturé d’autres éléments. Axiom est l’archétype de l’adolescente paumée qui enchaîne les mauvais choix; n’essaie même pas de se sauver de l’image qui lui colle à la peau. « J’essaie de gérer la disparition de mon père… Vous ne pouvez pas comprendre » trouver toutes les excuses envisageables pour justifier la décadence dont la racine est jusqu’aujourd’hui encore mystérieuse. Elle aurait ardemment souhaité posséder entre les mains le papier clamant ce qui ne tournait pas rond; ne détenait que les fragments construits d’une histoire inventée.
Notes passables; intérêt plus que moyen pour les études; Axiom n’était pas une étoile montante. À Anthos, elle ne trouvait pas sa place. Le rêve d’être une grande scientifique n’était pas sien, ne le serait jamais; sans aucune idée de ce qu’elle cherche pour l’avenir qu’elle se doit de construire.

Sourires, rires, hypocrisies et mensonges; l’amertume teinte le palais d’un arrière-goût plus que désagréable alors qu’elle se fond dans l’ombre de ceux qui la maltraitent. Alors qu’elle pousse dans les flammes d’un traumatisme tous ceux aux bonnes intentions. Axiom n’est que le produit de la personne qui lui fait face, n’est que la vipère sautant sur le gibier plus faible, plus malade, celui qui se présente comme étant une cible facile. Elle ne fait pas de distinction entre les genres, entre les identités, elle tisse sa toile autour de les plus naïfs. Elle n'est pas en mesure de savoir quand elle va trop loin, trop fort, quand il faut arrêter;
Elle n’a pas appris. Même aujourd’hui. Même quand une étoile s’est éteinte, par sa faute. Quand les mots ont été trop puissants, quand la détresse infusée dans un cœur trop pur était bien trop brutale pour être supportée, quand ses propres blessures inexplicables avaient été transposées sur moins fort qu’elle.

Elle avait obtenu de justesse son diplôme d’études générales et désormais, continue son travail dans son café local. Cherchant aujourd’hui encore la raison de sa défectuosité, dans ses parents aimants pas assez présents jusqu’aux fréquentations volontaires – pourquoi est-elle elle-même ? Pourquoi la vérité, dans son cœur, pèse bien plus lourd que les fantaisies qu’elle ne peut s’empêcher de raconter ? Jouet avec défaut d’usine qui devrait être renvoyé au manufacturier pour une réparation… ou un échange.
Trop souvent, elle a prié Arceus de lui échanger le cerveau. L’ennui d’un quotidien trop simple s’est mélangé aux fêtes enchaînées, aux coups d’un soir, aux infidélités et violences autant physiques que psychologiques. Les gueules de bois bien plus fréquentes que les matins sans mal de tête se poursuivent aujourd’hui encore; alors qu’elle essaie encore une fois de se comprendre autant que comprendre les autres.

RÉSUMÉ
- Enfant unique, parents divorcés, parents aimants
- Diplôme d'études générales seulement
- Employée dans un café local
- Fréquentations peu fréquentables
- Toujours trouvable dans des fêtes
- Vie peu palpitante en dehors des fêtes, des relations toxiques dans lesquelles elle s'enfonce
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