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J’ai été chanceuse. J’ai été chanceuse de survivre. J’aurais pu (très) facilement y passer. Si Oya n’avait pas été là, s’il n’avait pas envoyé Flare et son Corboss pour me retrouver, il y a de bonnes chances que je serais encore dans ce laboratoire, probablement que je n’en serais jamais sortie. ((Engloutie par les flammes)) mais je suis bien là, avec preuve de mon expérience cette marque, cette brûlure à la jambe que je m’efforçais de cacher. Pour Cae. Simplement par principe, et parce que je ne voulais pas qu’elle se sente inutilement coupable à chaque fois qu’elle me regarde. Et je sais, je sais que si elle m’entendait penser, sûrement qu’elle tenterait de me réconforter, de me dire que ce n’est pas moi, mais l’ensemble de la situation. Mais je sais. Je sais que ça n’aide pas. Je l’ai su, dès que je l’ai vu entrer en panique dans la chambre d’hôpital.

Mais on dit que le passé est le passé, n’est-ce pas ? Il ne sert à rien d’y penser sans cesse, tout ce qu’on peut faire, c’est apprendre de nos erreurs et avancer - mais c’était toujours plus facile à dire qu’à faire.

Il faut profiter. Sortir, profiter des journées ensoleillées comme celle-ci, autant que possible. C’est la première fois que j’ose sortir Jelly depuis que le sérum a été administré, elle semble apprécier mais je vois, je vois que ce n’est toujours pas totalement elle. Ce n’est pas grave. Pour la majorité du temps, elle semble vaquer à ses occupations habituelles, avant que la noirceur se présente sur ses poils et dans son cœur. Les rayons du soleil sur son corps la rendent de bonne humeur, à ce que je vois, et elle a recommencé à venir se poser sur mes cheveux, à mon plus grand bonheur. Elle est plus grosse, mais à peine. Elle a changé, et pourtant, c’est toujours la même (sans l’aide). Son corps et ses ailes s’étaient allongées, mais je vois dans ses yeux toujours les mêmes reflets, la même expression.

Je t’avais dit, ein, qu’on allait te ramener ?

“Comment te sens-tu, Jelly ?” et des bourdonnements de sa part en réponse à ma question, elle se met à tournoyer doucement autour de Cumulus qui profitait paisiblement de la chaleur et du vent frais, posée là, sur l’herbe plutôt longue des plaines. Au loin, Fluttershy broutait, alertée par chaque petit bruit autour, chaque petit mouvement ; mais c’était une belle journée. On- non, je pouvais sentir que la chance allait bientôt revenir.