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Dans la brume évanescente de la forteresse des lamentations, cette Plumeline sauvage émerge telle une apparition féerique. Son plumage diaphane frémit au gré des vents fantomatiques, imprégné du Nectar Mauve qui lui confère une aura mystique. Aux confins de ce sanctuaire Pokémon, elle se tient en sentinelle, gardienne des âmes égarées.

Ses yeux perçants, semblables à des prismes éthérés, discernent une silhouette humaine accompagnée de ses Pokémon domestiques. Une intruse, une étrangère aux yeux de la Plumeline, profanant la quiétude sacrée de ce lieu oublié. Dans un mouvement fluide, elle déclenche une danse macabre, ses pas invoquant les esprits de l'au-delà, tourbillonnant dans un ballet spectral.

Puis, tel un éclair venu des abysses, elle fond sur l'humaine avec une grâce acrobatique, ses ailes éthérées sifflant dans l'air. L'attaque est lancée, empreinte de la puissance insondable des êtres qui veillent dans l'ombre. La Plumeline, avatar de la nuit et des mystères, défend farouchement les secrets de la forteresse, prête à repousser toute intrusion avec une férocité surnaturelle.

La Plumeline sauvage, nimbe de grâce et de détermination, virevolte au cœur de l'arène de bataille, une danseuse céleste aux ailes étincelantes. Dans le sanctuaire des lamentations, elle se dresse en gardienne intrépide, défiant l'humaine et son titan de chair. Les lueurs fébriles de l'affrontement dansent dans ses prunelles, reflétant l'éclat de son esprit combatif.

L'assaut du Ronflex, colosse redoutable, la percute avec une force inouïe, ébranlant son être délicat. Ses plumes chatoyantes frémissent sous l'impact, mais sa résolution demeure inaltérée. Elle s'élève de nouveau, une bouffée d'énergie et de courage enveloppant son être, et se lance dans une contre-attaque effrénée.

L'accrobatie, son art ultime, se déploie comme une symphonie de mouvements graciles. Elle fend l'air, esquivant les assauts adverses avec une agilité surhumaine, avant de fondre sur l'humaine et son fidèle compagnon. Dans le tourbillon de la bataille, elle incarne la beauté indomptable de la nature, une force aussi impérieuse que les vents qui caressent les cimes des montagnes.

La grâce et l'agilité qu'elle incarne ne seront pas suffisantes aujourd'hui pour venir à bout de l'endurance et de la force brute de ton Ronflex ; une fois de plus, ses crocs se referment sur ses ailes, tout à la fois majestueuses, puissantes et fragiles, et c'était la fois de trop. Elle s'effondre dans la neige, quelques instants, avant de se ressaisir. Elle a eu sa dose, elle sait quand il est judicieux d'admettre sa défaite et battre en retraite –c'est bien cette présence d'esprit qui a fait d'elle, au fil du temps, une survivante et une guerrière dans ces terres de glace et de violence qui auraient dû avoir raison d'elle depuis longtemps.
Elle vous lance un regard énigmatique, comme une promesse de vous rendre la pareille si tant est qu'elle vous retrouve à vous aventurer par ici dans un futur proche comme lointain, et elle s'envole pour disparaître derrière les tours de la forteresse, ne laissant derrière elle que quelques plumes éparpillées au sol comme de petites violettes qui auraient, par miracle, percé l'épais manteau blanc.

La nuit est longue. La nuit est calme. Les étoiles percent à peine les nuages et la nuit est sombre, dans les montagnes. Tout bruisse autour de toi, malgré la neige, malgré les sommets de roche qui se découpent comme des ombres oppressantes. Ta tente a des airs de petite chose fragile, perdue au milieu de cette immensité sauvage. Mais rien ne vient troubler ton attente fatiguée. Rien ; la nature se joue de toi, attends que ta garde retombe, que la fatigue te reprenne et pèse sur tes réflexes. Rien, sinon quelques murmures, quelques chuchotis dont tu ne parviens pas à saisir le sens — comme s’ils étaient trop éloignés pour que tu puisses percevoir les mots exacts.

Au matin, la lumière est blanche, aussi blanche que la neige et brouillardeuse comme les matins froids et gris au-dessus du Lac Mélancolique que tu connais mieux. Le paysage n’existe plus ; les sommets montagneux ont disparu dans la brume et les nuages. Autour de toi, de l’eau, de l’eau sous forme de brouillard et de plaques de neige et de glace ; le froid, intense et humide, qui cherche à s’immiscer sous les couches de vêtements jusqu’à se saisir de tes os. La matin n’a rien d’une délivrance ; et l’aube, en pleine montagne, est plus que glaciale.

Les chuchotis de la nuit se sont tus.
Le silence a pris possession du lieu en même temps que la brume, saisissant, aussi frissonnant que le froid.

Elle arrive par derrière, silencieuse, habituée aux matins de brume et aux silences de glace. Elle porte dans la main un marteau de deux fois sa taille et dix fois son poids, sans effort. Le sourire aux lèvres, amusée, elle court à petits pas, déchire la toile de la tente et lève son gros marteau pour frapper, par surprise ; vous sonner, un instant, et filer de quelques pas de côté pour plonger la main dans un sac. Un trésor, un trésor, un trésor ! Elle frémit d’excitation en jetant hors du sac à dos la moitié de son contenu, à la recherche de quelque chose qui brille. Elle finit par trouver un objet à la hauteur de sa convoitise. Maintenant, il est à elle. Et elle se retourne vers vous pour le défendre.

Désormais, la Forgelina a les mains prises, entre son gros marteau d’un côté et ta boussole de l’autre. Mais ça ne l’empêche en rien d’être menaçante, malgré sa petite taille. Son regard est sombre, déterminé ; il te cherche derrière les grosses pattes de ton Braségali, maintenant qu’elle est consciente de ta présence.

Dans le silence glacial du matin, elle arme à nouveau son marteau, qu’elle fait ensuite tomber de côté, droit vers les pattes du Braségali ; dans un geste qui rappellerait un joueur de golf frappant sa balle. Mais il n’y a là, dans ces montagnes, aucun jeu. Sitôt que le marteau a décrit son arc de cercle, elle saute, vers le haut, l’arrière, cherche un endroit où se percher dans ta tente, pour rester à votre hauteur.

Mais tout cela est bien trop rudimentaire pour trouver un réel promontoire. Qu’à cela ne tienne, elle glisse la boussole dans ce qu’on pourrait qualifier de cheveux, et se saisit du marteau à deux pattes, en position de défense.
Prête à défendre son nouveau bien.

Autour de vous, la toile claque dans le vent qui s’est levé, mais si tu frissonnes, elle ne frémit même pas. Tu es trop faible pour ces lieux, pas adaptée. C’est bien pour cela qu’il s’agit de son territoire et non du tien ; c’est elle l’enfant des glaces et des montagnes, rejeton des grottes et des anciennes forges divines (si tant est qu’elles existent). Elle n’a pas peur : si tu demandes à ton Pokémon feu de produire des flammes, ce sera ta tente entière et toutes tes provisions qui brûleront avec.

Elle se sait coincée : c’est pour ça qu’elle est obligée de se battre. Vous vous tenez entre elle et l’issue qu’elle a elle-même créée en déchirant la toile. Oh, elle pourrait tout déchirer, mais ça prendrait plus de temps. Ce serait tourner le dos à l’ennemi, s’exposer ; la vie ici lui a appris à ne jamais tourner le dos au danger et regarder la mort dans les yeux, s’il le faut.

C’est pour ça qu’elle fait face, les deux pattes serrées sur le manche de son marteau d’acier. C’est pour ça qu’elle ne lâche pas l’affaire — et un peu parce que, de toute manière, tu n’as rien à faire ici, quand bien même tu apportes des objets-qui-brillent. Tu n’es pas faite pour le froid et la solitude, tu n’es pas faite pour la brume qui occulte tes sens. Ton Braségali non plus, d’ailleurs.

Elle encaisse, stoïque. Il lui en faudra plus pour flancher. Et elle saute — d’un bond, elle se propulse littéralement sur ton Pokémon, bras grands ouverts, l’air d’un enfant qui saute dans les bras de ses parents. Mais son joli sourire n’a rien de doux ; c’est un rictus qui devient ricanement. Recule.
Son marteau tournoie comme un présage de mort.

Si ce n’est pas le froid qui t’embrasse ce sera cette créature d’outre-monde.

Elle frappe et tu as de la chance. Ou peut-être est-ce ton Pokémon qui a plus de force et de résistance qu’elle ne l’aurait cru ; créature de feu dans un océan de glace ne pouvait qu’être mal adaptée. Elle frappe et son coup dévie légèrement, les genoux tremblent, Braségali est toujours debout. La Forgelina, elle, se tient à présent derrière lui. Quelques pas en arrière, et elle disparaît par le trou dans la toile de la tente.

Tout serait-il maintenant terminé ? Les lambeaux de toile claquent encore dans le vent, faiblement ; vous êtes seuls au milieu des montagnes. Les murmures reviennent, voix inintelligibles qui chuchotent à tes oreilles sans que tu ne parviennent à en distinguer la provenance. C’est comme des dizaines de voix qui te jugent, t’observent et te critiquent ; tu as l’impression qu’on te montre du doigt, qu’on se moque, qu’on te hue. Ça picote dans ta nuque. C’est comme de la gêne, du malaise ; étrangeté dérangeante.
Où est-elle passée ?

Le vent et le froid semblent à nouveau être tes seuls adversaires.

Que tu sortes ou non, elle reviendra. Elle te surprendra ; sortie de la brume sans que tu t’en rendes compte. Disparue, réapparue, elle est familière des phénomènes de Lentis et tu n’es qu’une étrangère. Elle bondit, à nouveau ; le marteau s’abat, à nouveau. Elle espère dans un cri de rage que ce ne seront pas que les genoux qui flancheront. La montagne est sauvage, féroce, taquine aussi, elle n’en est que l’allégorie.