Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

2 participants
URL de l'îcone :
URL de la team : [event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) 562-g[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) FJPqFqE[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0577_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0546_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0"/>
Présentation :
Trainer Card :
Pixels :
Pokedollars :
Date d'inscription :
Messages :
Habitant·e d'Anthos
see theshadows
There’s nowhere safe left to hide.
risingall around
w/ amaryllys | sam. 23 mars 2024 | 12h27 - 12h47
« Roman, » la voix, à l’autre bout du fil, lui parvenait comme à travers un voile épais - il y avait de la peur dans les intonations de sa mère, une terreur sourde que toute sa volonté de fer ne suffisait pas à étouffer. « Roman, est-ce que- » Il cilla. Il avait été si soulagé de l’entendre décrocher qu’il n’avait pas prononcé un seul mot. « J’vais bien- J’vais bien, j’suis sur la place, » et elle était déjà bondée, noire d’un monde qui fuyait les rues de New Pyra et dégorgeait dans celles de Verpré. « Les p’tites, comment vont les p’tites ? » Amanda eut un soupir fébrile. « Elles vont bien, elles sont avec moi, on est à la maison, elles jouent dans leur chambre, et je, enfin, je suis devant les infos, c’est- » Elle se tut et, une seconde plus tard, quelque chose se noua dans les entrailles de Roman.

Elle ne parlait qu’au singulier.
« Arthur est pas rentré ? » Ses prunelles effleurèrent les téléporteurs, là-bas, de l’autre côté de la place. Eylian et Romeo étaient-ils parvenus à traverser, étaient-ils toujours ici, étaient-ils rentrés ; et puis les autres, et- « Non, il- Non, » non, non, non, il était toujours là-bas - Arthur était toujours là-bas. « Y’a rien qui dit qu’il y a eu une attaque près des bureaux, mais je- » Roman serra son portable entre ses doigts - accroche ridicule contre l’angoisse qui faisait son nid à l’intérieur de lui.

L’appréhension, qui rampait déjà sous sa peau depuis que les caméras du Solem avaient capturé une explosion avant que la transmission ne soit coupée, se muait en quelque chose de plus grand, de plus lourd, plomb dans les os et poison dans le crâne - s’enroulait autour de sa gorge, de ses poumons, et serrait, serrait, serrait lentement jusqu’à lui donner, presque, la sensation de s’asphyxier entre deux inspirations trop tranquilles pour ce qu’il éprouvait réellement, le tourment qui s’agitait au dedans et qui prenait, désormais, alors qu’il se savait condamné à l’attente, toute la place dans son être bourdonnant d’inquiétude.

La fin de l’échange s’écoula comme dans un songe un peu étrange - promesse de ne pas prendre de risques, d’être rentré bientôt, de ne pas tenter d’aller à New Pyra (il n’essaierait pas), de tu me tiens au courant et d’autres craintes passées sous silence - et puis il raccrocha, et les bruits du monde explosèrent comme si quelqu’un avait brusquement augmenté le volume. Putain, putain, putain, tant pis s’il ne pouvait pas aller là-bas (il n’en avait ni l’envie, ni le courage), il ne pouvait pas non plus rentrer - pas lorsque déboulaient par vagues effarées des réfugiés au regard hagard, couverts de poussière lorsque ce n’était pas de sang.

S’il n’était d’aucune utilité, là-bas, il pouvait au moins l’être ici - alors, la peur en sourdine, les mains en avant, il joignit son effort à celui des autres secouristes et volontaires qui s’occupaient des gestes de premiers secours sur les blessés qui arrivaient.



« Okay, tu tiens ? Tu presses et tu lâches pas, d’accord ? Tu continues de lui parler, j’t’envoie quelqu’un dès que possible, okay ? » Roman, les yeux plongés dans ceux de la jeune femme aux joues striées de larmes, attendit qu’elle acquiesce. « Okay ? » répéta-t-il, plus fermement, et elle hocha de nouveau la tête, plus solide et plus déterminée qu’un instant auparavant. Les jours de son ami n’étaient pas en danger - l’artère n’avait pas été touchée. Le sang était sombre, moins fluide et moins vif que les flots d’une blessure plus grave l’aurait été - et puis, la compression avait eu l’air de faire effet.
Il irait bien.

Roman se redressa, essuyant ses mains sur son jean sans les regarder - les savoir poisseuses et collantes étaient suffisant ; il avait sur le palais un goût de fer et de la sueur coulait sur son front, son souffle s’était alourdi depuis longtemps. Bon sang, et ce flot d’arrivants qui n’en finissait pas, et- « Amaryllys ? » Une silhouette, trop familière dans le désordre - Roman s’élança en avant. « Ama ! Amaryllys, par ici ! » Il la rejoignit en jouant des épaules et des coudes, fendant la foule pour l’atteindre et poser ses mains sur ses épaules, la détaillant de la tête aux pieds. « Tu vas bien ? T’es blessée ? Et Kalypso ? Est-ce que tout- » Explosion.

Le sol trembla - il y eut des hurlements, glace et terreur, et Roman attira l’Haptaise et sa fille contre lui, dans un réflexe protection, tandis que la panique enflait dans la foule et qu’on les bousculait. Ne pas tomber, il ne fallait pas tomber - alors il les tint, fermement, jusqu’à ce qu’on se soit suffisamment dispersé autour d’eux pour qu’il puisse relâcher sa prise sans craindre qu’elles lui échappent. Il leva la tête - là-bas, dans le ciel de Verpré, d’épaisses volutes de fumée noire s’échappaient déjà, assombrissant l’horizon, à la limite de la ville, non loin de la réserve naturelle. « Putain- Tout va bien ? »
(c) TakeItEzy - 2023


https://i.imgur.com/hBRicT0.png[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) 562-g[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) FJPqFqE[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0577_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0546_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0https://be-wild.forumactif.com/t2155-i-wish-i-could-right-all-the-wrongs-romanhttps://be-wild.forumactif.com/t2162-it-comes-and-goes-in-waves-it-always-does-roman16535012/01/2024116
Roman Sevestre-L.
Ensemble des clichés complétés

Revenir en haut Aller en bas

URL de l'îcone :
URL de la team : [event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball"/>
Présentation :
Trainer Card :
Pixels :
Pokedollars :
Date d'inscription :
Messages :
Habitant·e d'Haptos
❝[event] see the shadows rising all around
w/ roman sevestre-l.

Elle s'était figée.
À l'instant où les détonations résonnèrent, la panique envahit son corps entier et en une fraction de secondes, elle rejoignit tes bras. Tes bras comme rempart, tes bras comme protection.
Tes bras pour combattre les frissons qui la secouaient, pour apaiser les tremblements qui la composaient. À l'instant où le chaos résonna et déchira tes tympans, les vibrations retournèrent son estomac, son château de cartes balayé sur le plancher en un coup de vent.

Tu n'eus pas le temps de comprendre, pas le temps de saisir et d'enregistrer les événements. Une vague de panique s'abattit sur toi, en écho aux pleurs terrorisés de Kalypso qui s'accrochait de toutes ses forces à ta personne. Home vint se déposer dans le creux de son cou alors que tu dévalais les escaliers, trébuchant dans ta course — te rattrapant in extremis à la rampe — la brûlure caractéristique d'éraflures tiquant tes nerfs, mais tu n'avais pas une seconde à lui accorder.

L'air de base étouffant de New Pyra était désormais irrespirable. ((Un instant)) c'était ce que vous avait sauvé ; un si misérable intervalle de temps fut votre salut. Parce qu'alors que tu t'éloignas à grandes enjambées de cet appartement, tu apercus du coin de l'oeil la silhouette sombre d'une créature obscure terrassant la bâtisse comme s'il s'agissait de vulgaire carton. L'appréhension, remplacée immédiatement et violemment par la frayeur brutale — soubresauts angoissés poussant les muscles à se crisper, répondant à une crainte inexplicable et viscérale  — mélangée à l'adrénaline salvatrice, prenait toute la place ; ne laissait aucun terrain de jeu ppur quelconques réflexions cohérentes qui ne se résumaient pas : tu devais quitter New Pyra sur le champ.

Tu serras légèrement tes bras autour de Kalypso en déposant un doux baiser sur son crâne, murmurant un flot de paroles de réconfort dans l'optique qu'elle se concentre sur les vibrations de tes cordes vocales plutôt que l'apocalypse qui vous entourait. Pendant que tu te faufilais entre les habitants entassés, paniqués, de ceux qui essayaient de contacter leurs proches ; de ceux qui pleuraient les pertes — tu ne possédais pas le loisir de t'arrêter et les aider, les réconforter. Tu devais mettre Kalypso à l'abri. Après, tu essayerais de comprendre ce qui se produisait. Pourquoi le monde vous tombait sur la tête. Pourquoi les flammes s'infiltraient dans vos poumons et coupaient tes tirades de toussotements. Tes talons claquaient sur l’asphalte, se réverbéraient autour de vous, échos enterrés par les ordres clamés de la part des policiers, des rangers ; de ceux rapidement dépêchés sur place dans l’espoir de rétablir un peu de calme au travers le chaos. En vain. Bousculades et précipitations continuaient de s’enchaîner et ralentissaient ta progression au travers les rues de la ville.

Après une dizaine de minutes d’attente, tu parvins à te créer une place dans le téléporteur en direction de Verpré ((complètement bondé)) et toi, entièrement coupée des humains t'entourant. Leurs pleurs, leurs yeux hagards, les doigts pianotant frénétiquement sur leurs téléphones, les appels emplis d'une anxiété profonde — ça glissait sur ta conscience sans l'affecter. Parce que tu tenais ta fille dans tes bras et qu'elle représentait ton unique priorité. Elle. Elle avant eux. Elle avant toi. Elle avant tout. Tu serais son bouclier. Affectueusement jouer avec ses cheveux, ton coeur déchiré par ses larmes inconsolables.

Il était presque impossible de se déplacer dans l'océan s'écoulant à la Place de la Fontaine, mais tu savais te montrer patiente. Tu ne voulais bousculer personne pour ne pas prendre le risque de heurter Kalypso. Sa sécurité était bien trop importante.

Et au travers cette couverture d’affres figeant le sang, une voix familière rayonna, supplanta le capharnaüm ambiant, et ce fut quelques battements soulagés de ton myocarde ((tu n’étais plus seule)). Roman ! Ses mains sur tes épaules et tes bras qui ne relâchaient pas leur emprise autour de ta fille toujours prostrée dans ton cou, paupières closes. Tu pouvais les sentir bouger sur ta peau, et la froideur du métal de Home qui restait là, immobile, vous suivait et s’assurait seulement de ne pas tomber. Non, je - ((explosion)) les ongles de Kalypso s’enfoncèrent dans ta peau, au travers le tissu de ton chandail, laissant une légère grimace déformer tes traits. Une fraction de secondes seulement, pas davantage.

Tu te laissas entraîner dans son étreinte ; instinctivement, te tournant de sorte à ce que vos deux corps entourent et protègent ton enfant des mouvements de panique de la foule, des pas précipités, des hurlements, de l’angoisse affolée, angoisse meurtrière qui se propageait. Traînée de poudre. Immobile. Attendre que vous puissiez bouger sans être emportés. Dans le même mouvement que lui, tes yeux se portèrent sur la fumée qui montait dans le ciel, épaisse, inquiétante, terriblement sombre. Ça va, ça va, quelques égratignures, j’ai perdu pied dans nos marches, Kalypso n’a aucune blessure… fuck qu’est-ce qui se passe ? Le besoin de comprendre, d’arracher du sens à ce qui n’en possédait absolument pas dans l’immédiat. Tu le dévisageas à ton tour, cherchant à t’assurer de sa bonne condition physique, absence de blessure.

((Ton téléphone vibra dans ta poche)) Toi, tout va bien ? Je dois trouver quelque part pour poser Kaly’. Elle est terrorisée. et tu ne pouvais que la comprendre, elle qui n’entendait rien de ce qui se passait autour, elle qui ne pouvait comprendre la moindre parole ; tout ce qu’elle avait, c’était marée humaine et nuages intoxiqués. Notre appart’ … Frissons d’horreur qui t’empêchèrent de poursuivre.

the night just cradles in me

(c) TakeItEzy
https://i.servimg.com/u/f24/18/99/97/34/amaryl14.png[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ballhttps://be-wild.forumactif.com/t519-i-am-made-of-lightning-striking-amaryllys-d-apchier#8415https://be-wild.forumactif.com/t887-such-a-savage-in-the-way-of-joy-amaryllys300471027/07/2022164
Amaryllys d'Apchier
Ensemble des clichés complétés
02-01-50-VITAMINE
Permet la conception d'UNE VITAMINE par mois.
02-02.2-100- LENTIS-EXP-SHARE
Permet d'utiliser L'EXP SHARE quatre fois par mois.

Revenir en haut Aller en bas

URL de l'îcone :
URL de la team : [event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) 562-g[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) FJPqFqE[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0577_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0546_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0"/>
Présentation :
Trainer Card :
Pixels :
Pokedollars :
Date d'inscription :
Messages :
Habitant·e d'Anthos
see theshadows
There’s nowhere safe left to hide.
risingall around
w/ amaryllys | sam. 23 mars 2024 | 12h47 et après
Qu’est-ce qui se passe et il aurait voulu, il aurait voulu savoir lui répondre, la rassurer, il aurait voulu - voulu comprendre, que ce soit facile, évident ; qu’il y ait une phrase toute faite, quelques mots à aligner pour que tout soit de nouveau droit. Pour expliquer - pour diluer la peur, pour l’étouffer, la noyer jusqu’à ce qu’elle ne soit plus. Il aurait voulu - mais rien ne vint, au bord de ses lèvres, qu’un silence lourd des angoisses qui les animaient tous les deux, pantins de volontés plus grandes qu’eux et qui les dépassaient en tous points.
Peu importait, au fond, ce qu’il était en train de se passer - ils n’étaient que des pions, lâchés aux lions dans l’arène qu’était soudainement devenue leur vie.

« Je, je sais pas, je sais pas encore, on était- On regardait le Solem avec des potes, ça a pété puis coupé, et depuis je sais pas, les gens fuient New Pyra et- » À quoi bon ? réalisa-t-il soudain, tandis que ses prunelles orageuses se reposaient sur les volutes de fumée qui s’élevaient, là-bas. À quoi bon, puisque ça venait d’exploser ici aussi, que la sécurité qu’ils étaient venue chercher, ici, venait d’être balayée d’un revers de main ;
d’un grand boum qui avait vrillé les tympans et soufflé une ondée tiède jusqu’ici ?

« J’vais bien, oui, » je respire, je parle, je marche, je vois, j’ai peur et le sang sur mes fringues et mes mains n’est pas le mien - il allait bien ; entier au milieu d’un monde qui s’écroulait. Il avait peine à se détourner - à se détourner de la fumée, sombre, épaisse, qui gâchait le ciel et ses bleutés, là-bas, et puis à se détourner de la foule, lorsque ses yeux tombait sur elle, masse informe, anonyme, étrange tableau composé de nuances de gris et de poudré, qui devait être le plâtre des bâtiments qui s’étaient effondrés, de l’autre côté. Les visages effarés dont il croisait les regards perdus avaient tous ce quelque chose de déchirant qui hurlait terreur, qui hurlait douleur, qui hurlait perte et plomb dans le coeur.
Il lui semblait que les pavés de Verpré toute entière étaient désormais tachés du vermeil qui s’échappait des plaies et se répandait sur les trottoirs sous ceux qui tentaient d’endiguer l’andrinople qui semblait s’écouler sans fin.

Il n’entendait que les pleurs - il y en avait qui étaient ceux d’enfants, et ça lui serrait le coeur, ça lui nouait la gorge, des mômes n’auraient jamais dû avoir à pleurer de ces horreurs-là. Il fallait qu’il écoute, vraiment, pour entendre le martèlement des pas, ceux qui couraient, marchaient, boitaient, clopin-clopant pour s’éloigner des téléporteurs ou s’en rapprocher. Il y avait les sirènes, aussi, au loin, hurlements terribles qui résonnaient à l’infini et lui vrillaient tant les tympans que son ouïe avait fini par éluder le son, l’intégrant à l’arrière-plan de l’urgence qui l’entourait. Et puis, et puis, sa voix, il y avait la voix d’Amaryllys, qui le força à reposer les yeux sur elle - sur elle et puis sur Kalypso. Terrorisée, il fallait s’éloigner, s’éloigner du bruit, du monde, du danger, et il fallait qu’il trouve quelqu’un pour s’occuper de l’ami de la femme qu’il avait aidée, un peu plus tôt, et-

Il s’accrocha une seconde à la veste de l’Haptaise - la sensation du tissu, sous ses doigts, comme une ancre d’un instant, réelle et tangible. Celle d’après, il reculait, gardant l’une de ses mains dans le dos d’Amarallys sans se faire prison - qu’elle reste à ses côtés sans avoir à la retenir. Il sentait ses cheveux, emmêlés dans la fuite, caresser le dos de sa main, son poignet, parce qu’il avait remonté ses manches jusqu’aux coudes - et puis la brise, sur son bras, fraîche et réconfortante, quelque part. Pas assez, pas suffisant - mais il devrait s’en contenter.

La bise apportait avec elle l’odeur âcre de la fumée - quelque chose brûlait ; ce n’était pas que les résidus d’une explosion, ça continuait de se consumer. Il y avait aussi les derniers relents des effluves chaudes qui s’échappaient des restaurants qui entouraient la place - les terrasses étaient pleines, avant, avant - et, si elles avaient été alléchantes auparavant, elles menaçaient désormais de lui soulever le coeur à chaque pas.
Ça s’emmêlait au goût métallique qui refusait de quitter son palais - et il réalisait qu’il n’avait pas bu une goutte d’eau depuis qu’il s’était lancé dans la tâche d’accueillir, d’aider, d’apporter les gestes de premiers secours ou de guider les novices dans ces mêmes gestes quand il le pouvait.

« Notre appart’ … »
La tête lui tournait.
« Okay, okay- Viens, on va s’éloigner, on va se poser, on s’occupera du reste après, okay ? Viens, » et sa main, dans son dos, la poussa en avant avec douceur, et il marcha à ses côté, sans l’éloigner, la ramenant contre lui lorsqu’on passait trop près d’eux. « On va vous récupérer une bouteille, vous avez mangé ? » Les restaurateurs qui n’avaient pas simplement fermé boutique avaient commencé à remplir, de leurs restes qui seraient de toute façon jetés dans la soirée s’ils n’étaient pas consommés, des gamelles en aluminium à distribuer aux réfugiés. Il avait entendu que, dans le désordre, un semblant d’humanité avait déjà commencé à rassembler - il y avait des passants qui sortaient de leurs appartements les bras pleins de couvertures, de bouteilles ou de matériel de soin.

La peur était partout - mais la détermination aussi, solide dans les regards des Anthois qu’ils croisaient.

« Viens, installe-toi, » souffla-t-il, lorsqu’ils se furent écartés, dans une rue parallèle, plus calme, moins noire de monde, pas totalement déserte puisque d’autres réfugiés étaient venus y chercher tranquillité mais sans le chaos qui régnait, là-bas, et même si le tumulte leur parvenait encore. On avait pris le relais auprès de la femme à laquelle il avait promis d’envoyer quelqu’un, alors il avait pu s’éloigner l’esprit tranquille - aussi s’autorisa-t-il lui-même à s’asseoir sur le trottoir pris pour refuge, à l’ombre, et tira du sac dont il ne s’était pas dépossédé depuis qu’il avait quitté Eylian et Romeo une bouteille d’eau sans doute plus si fraîche, et un doggy bag de nourriture encore chaude, récupéré lorsqu’ils étaient passés devant le comptoir plein d’un restaurateur qui terminait de vider ses bacs de cuisson.

Il le tendit dans la direction d’Amaryllys, accompagné de couverts en bois. « Le mieux qu’on puisse faire pour l’instant c’est d’attendre, » lança-t-il, et même s’il exécrait l’idée de toute son âme. « Si vous pouvez pas rentrer ce soir mes parents pourront vous héberger, » s’il n’y avait plus de chez elle où retourner, elles auraient toujours quelque part où aller. « J’vais regarder ce qu’ils disent sur les réseaux. » Tandis qu’il sortait son téléphone portable de sa poche, une silhouette s’approcha, sur sa gauche, et il releva la tête.
C’était une enfant, peut-être de l’âge de sa propre plus jeune soeur - une dizaine d’années tout au plus. L’air timide, un peu pataude, elle fit quelques pas dans leur direction, avant de tendre vers Kalypso une- Oh, c’était une peluche - un Laporeille, un peu abîmé, un peu sale, mais offert avec un sourire.

Roman suivit son geste des yeux - laissa courir son regard sur Amaryllys et sa fille. Ciel, qu’il aurait aimé que les choses soient différentes pour elles.
(c) TakeItEzy - 2023


https://i.imgur.com/hBRicT0.png[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) 562-g[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) FJPqFqE[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0577_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Miniature_0546_XY[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) NxYLoP0https://be-wild.forumactif.com/t2155-i-wish-i-could-right-all-the-wrongs-romanhttps://be-wild.forumactif.com/t2162-it-comes-and-goes-in-waves-it-always-does-roman16535012/01/2024116
Roman Sevestre-L.
Ensemble des clichés complétés

Revenir en haut Aller en bas

URL de l'îcone :
URL de la team : [event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball"/>
Présentation :
Trainer Card :
Pixels :
Pokedollars :
Date d'inscription :
Messages :
Habitant·e d'Haptos
❝[event] see the shadows rising all around
w/ roman sevestre-l.

Même écartés de la folie qui régnait à la place principale, la gorge demeurait serrée et le corps tout entier demeure complètement tendu, crispé et la peur revêtait un voile sombre sur les réflexions.  Est-ce que vous aviez mangé ? S’accrocher aux actions du quotidien comme bouée de sauvetage, ne pas lâcher, banalités comme rempart à la destruction, sa main dans ton dos et la tienne dans celui de ta fille, frottant tendrement en une tentative faible de réconfort et d’apaisement. Qu’est-ce qu’on pouvait bien dire dans une telle situation pour chasser les larmes et la terreur ? Qu’est-ce que tu pouvais bien faire pour apaiser l’horreur des événements ? Tu flottais machinalement en suivant Roman, entre les gens que vous dépassiez aisément, dans cette incompréhension qui régnait, qui restait, emplissait chaque molécule de l’atmosphère que vous partagiez. Là, maintenant, chaque individu n’était rien de plus que la même face d’une seule et unique pièce. Vous étiez tous dans le même cyclone, le même ouragan, pris dans les mêmes tourbillons revenant continuellement à la charge. Démunie, dépassée, tu te sentais presque sur pilote automatique.

Roman allait bien. Le sang sur ses vêtements n’était pas le sien. Il allait bien et tu avais hoché la tête sans parvenir à formuler la moindre réponse ; mais que pouvais-tu bien répliquer de toute façon ? « Parfait » mais ce ne l’était pas, parce que s’il n’était pas blessé physiquement, les attaques se faufileraient dans la noirceur d’une chambre, quand le sommeil devait se pointer, aux abonnés absents ; tu le savais. Là, maintenant, les ébranlements n’étaient que la pointe visible de l’iceberg et les retombées attendaient dans l’ombre. Quand plus rien n’exigerait de vous que vous teniez droits, que vous affrontiez les bourrasques cruelles, la poussière qui se déposait doucement (ironiquement) sur les vêtements des habitants. Quand la solitude vous rappellera tout ce qui venait d’être mis sur le fil. Ce que c’était fragile, une vie humaine, n’est-ce pas ? Il y avait des moments où la réalisation frappait. Aujourd’hui en faisait partie.

Cette peur sourde qui continuait de couler dans tes veines, amplifiée par chaque battement de ton cœur, te secouait de nausées importantes, d’étourdissements, ce que c’était étrange, cette particularité que possédaient les émotions de se répercuter sur le physique. D’affecter tous les plans en laissant des dégâts qui mettaient parfois des années à réparer. Non, je préparais son repas quand ça a frappé. Ça te semblait désormais si lointain, si flou, si peu pertinent même. Cette routine dans laquelle vous vous étiez installées toutes les deux, dans le silence qui habitait votre appartement, seulement dérangé par le ronronnement des électro-ménagers et de vos corps existant dans l’environnement. Il te semblait si dérisoire, ce repas qui ne verra jamais le jour, le chaudron éclaté en tellement de morceaux qui ne seront jamais retrouvés. Parce que ça se perdra dans le reste des débris jonchant le sol ((au milieu des pertes plus importantes que d’autres essuyaient)). Vous étiez en vie. Sans blessures. C’était tout ce qui comptait, non ? Mais si ça avait explosé là-bas, et que ça avait explosé ici, comment savoir si une prochaine détonation ne se produirait pas ? Frissons. La crainte vibrait en toi si violemment, mais rester forte parce que ton enfant dépendait entièrement de toi. Et de ton sang-froid.

T’asseyant à ses côtés et installer Kalypso entre tes jambes, tu laissas un soupir s’échapper. Seulement un. Merci. Tu attrapas la bouteille d’eau ainsi que le repas ; la chaleur presque réconfortante au milieu du carnage, et déposas les couverts devant Kalypso qui se retourna vers toi. Ses yeux rouges te fendirent le cœur. Elle tremblait encore. Et tu ne pouvais rien faire. « it’s okay love, we are safe, eat a little okay? I’m here, I’m not going anywhere » une longue pause, des larmes qui coulaient encore et que tu vins essuyer délicatement du bout de tes doigts et puis, elle reprit sa position initiale, attrapa maladroitement le couvert et prit une première bouchée. Pendant que tu prenais une gorgée d’eau venant atténuer un peu l’irritation.

Et quand une autre petite fille (plus vieille que la tienne) tendit une peluche à Kalypso, tu l’aidas doucement à se relever, la laissant se précipiter pour la serrer dans ses bras et signer merci ; Elle te remercie, c’est vraiment très gentil. Est-ce que tu es avec ta famille, mon ange ? ((s’assurer qu’elle n’était pas perdue, pas égarée)) les larmes qui rejoignent ses prunelles et la tête qui se secoue, tu lui fis signe de s'installer, se poser reste avec nous, d'accord ? ça va aller, ça va aller, tu n'es plus seule ; kalypso reprenant sa place sur toi en tenant fermement le Laporeille, tu lui tendis la bouteille d’eau pour qu’elle se désaltère à son tour avant de sortir ton portable.
((la respiration se saccadant un peu)) la terreur revenant de plein fouet, ton univers vacilla un instant. Midi trente-et-un c’était quand ça avait éclaté à New Pyra. Il y avait une chance, une chance qu’il ne soit pas là-bas, ni ici. Une éventualité. Rapidement, lui écrire, répondre, attendre. Un crochet. Le message était envoyé. Deuxième crochet. Le message était réceptionné. Mais aucune couleur ne les animait. Fixer le portable. qu’est-ce que les médias racontent ? se retourner vers l’enfant j'ai des feuilles blanches dans mon sac et des crayons, tu pourras dessiner avec Kaly’. Lui offrir un sourire rayonnant, parce que c’était tout ce que vous pouviez faire.

Roman avait raison, vous ne pouviez qu’attendre. Vous étiez impuissants et ça te déchirait terriblement. On a tout perdu… Merci pour la proposition, ce sera mieux pour Kaly’ de dormir chez quelqu’un plutôt que… ce qu’ils organiseront sans doute pour tous ceux qui n’ont nulle part où aller. c’est presque un sanglot qui résonna alors que tombait sur toi l’ampleur de la réalité. Alors que ton téléphone demeurait obstinément muet. ((Tu posas ta tête contre l'épaule de Roman, t'enjoignant à respirer))


(c) TakeItEzy
https://i.servimg.com/u/f24/18/99/97/34/amaryl14.png[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ball[event] see the shadows rising all around. ❞ (amaryllys) Poke-ballhttps://be-wild.forumactif.com/t519-i-am-made-of-lightning-striking-amaryllys-d-apchier#8415https://be-wild.forumactif.com/t887-such-a-savage-in-the-way-of-joy-amaryllys300471027/07/2022164
Amaryllys d'Apchier
Ensemble des clichés complétés
02-01-50-VITAMINE
Permet la conception d'UNE VITAMINE par mois.
02-02.2-100- LENTIS-EXP-SHARE
Permet d'utiliser L'EXP SHARE quatre fois par mois.

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
Ensemble des clichés complétés

Revenir en haut Aller en bas

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum