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A Doublonville, la ville natale de Nicklas, tout est possible. Une soixantenaire qui a été caissière  toute sa vie peut devenir l’animatrice star d’une émission de radio, un garçon délaissé par son père peut devenir un dresseur important de Johto ou bien on peut aller à la conquête du mont couronné.
Nicklas voulait avoir l’une de ces belles histoires que l’on racontait à ses enfants.
Il ne voulait pas reprendre l’entreprise de déménagement que son père avait créé et ne voulait pas suivre les traces de sa mère, une infirmière au chômage qui travaillait bénévolement pour la pension pokémon. Ils avaient tous les deux accepté une vie standard dans l’anonymat.
Le natif de Doublonville avait de grandes ambitions mais personne ne voyait en lui le potentiel d’accomplir de grandes choses.  À l’école, il était un élève dans la moyenne, aucun professeur ne l’avait pris sous son aile en passant qu’il a quelque chose en plus. En grandissant, il n’avait pas trouvé de mentor pour percevoir en lui un talent aux yeux de tous.

Mais qu’il ait l’approbation des autres ou non, Nicklas en avait rien à foutre. Il s’était lancé dans de nombreuses entreprises avec toutes les meilleures intentions au départ puis au premier échec, il finissait par se dégonfler et passait à une nouvelle ambition.

À 7 ans, il avait entendu la légende de Célébi, la divinité sylvestre capable de voyager dans le temps dont l’autel reposait dans le bois aux chênes. Sans pokémon pour le seconder, il s’était dérobé à la vigilance de ses parents pour pénétrer dans le bois aux chênes. Il espérait retrouver le Pokémon fabuleux et voyager avec lui dans le temps. Cette rêverie d’enfant tourna vite au cauchemar et on l’avait retrouvé après plusieurs heures de recherches à l’entrée du bois, agrippé à un arbre en pleurant parce que Célébi ne voulait pas l’aider.

Lorsqu’il était en âge d’entamer son voyage, il était impatient de devenir à son tour un grand dresseur s’opposant aux membres de la ligue de Johto. Il n’a jamais quitté Doublonville, sa défaite contre la dresseuse locale mettant fan à son voyage.
Il s’était donc résolu à poursuivre sa scolarité dans l’espoir d’entrer dans une prestigieuse université. Cependant, son dossier étant médiocre, il s’était résolu à étudier l’histoire de la région.
Après un semestre et des échecs répétés dans les différentes matières, il a fini par quitter l’Université et s’était donné comme nouvelle ambition d’être le nouveau animateur phare de la radio. Il se disait qu’il était à l’aise oralement et qu’il pouvait se trouver un sujet intéressant. Mais après un essai difficile hors-antenne, il finit par se dire qu’il n’était pas fait pour la radio.

Alors qu’il n’avait que 20 ans, Nicklas s’était fait une idée, il ne sera jamais quelqu’un de spécial. Il a finit par accepter de travailler pour son père avant de changer de direction et de devenir livreur.
A 26 ans, sa vie tournait en rond. Il était encore livreur et s’étonnait d’être resté aussi longtemps dans cette voie, lui qui avait abandonné si vite ses ambitions. Ses relations amicales et amoureuses ressemblaient à ses échecs professionnels, il était passionné au départ puis disparaissait dès les premières complications. Son appartement était petit, abîmé et sans charme. Son pokémon était à son image, vulgaire aux yeux des dresseurs confirmés. II avait été laissé dans la pension par un dresseur qui n’était pas revenu. Après plusieurs années à s’occuper du pokémon, le couple qui gérait la pension s’était résolu à le donner à leur bénévole pour qu’elle l’offre à son fils qui était en âge d’avoir son premier pokémon. S’il était impatient d’avoir son premier pokémon, Nicklas était déçu de celui qui lui a été confié si bien que pendant plusieurs années, il avait honte de le montrer. Lorsqu’il avait fini par abandonner ses ambitions, le jeune homme s’était finalement rendu compte que lui et son pokémon étaient pareils. Il avait honte de ce qu’il ressentait pour son pokémon qui ne lui avait donné que son affection sans rien attendre en retour. Nicklas finit par le considérer comme son plus vieil ami.
Bref, à 26 ans, Nicklas avait la vie qu’il refusait d’avoir lorsqu’il était enfant. C’était un anonyme sans accomplissement.

Heureusement, c’est cette année-là que Nicklas découvrit les aventures du capitaine Victor à Lentis. Les récits de ce dernier dans cette archipelle lointaine avait ravivé la vieille flamme de Nicklas qui s’était donné une nouvelle ambition : braver les dangers pour les mystères de ces terres.
C’était sa dernière chance de faire quelque chose de grand et pendant deux ans, il s’était préparé. Il s’était abonné à la salle de sport pour se muscler afin d’être prêt à franchir chaque obstacle. Il lu de nombreux livres, vu de nombreuses vidéos pour se familiariser aux terres de Lentis, il a appris toutes les théories sur le combat de pokémon et enfin, il avait suffisamment d’économie grâce à son travail et à l’aide de ses parents pour payer son voyage. Ces derniers l’avaient cependant supplié de ne pas quitter l’île d’Anthos et ses contrées. Nicklas le leur a fait la promesse à contre-coeur en sachant pertinemment que s’il ne se dégonfle pas avant, il y aura un jour où il finira par la rompre.

Alors qu’il vient de fêter ses 28 ans, Nicklas s’envole pour Lentis en ne sachant pas ce qui l’attend. Plusieurs mois se sont écoulés depuis son arrivée à Anthos et si le paysage change, Nicklas reste tel quel : prêt à se dégonfler alors qu’il fait du surplace.
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