Kopadia, un endroit légèrement aux antipodes d’anthos. Là-bas semblait être une fête sans discontinuité, un endroit où régnait la joie, la bonhomie et l'allégresse , rien de bien sérieux comme chez moi. Je m’y sentais étrangement bien pourtant, peut-être parce que ça n'était pas sans me rappeler mon alola natal, il y faisait chaud et il y avait la plage et je pouvais faire quelque chose que je faisais assez rarement: le surf. J’étais certes pas le plus doué dans le domaine et je ne ferais jamais de compétition, mais je prenais plaisir à en faire.

Aujourd’hui, j’étais exactement venue pour ça, le surf ! j’étais venue sur kopadia avec seulement mes pokémons et ma planche de surf. Me voilà maintenant, en maillot de bain… dans la mer et sur ma planche surtout. Tout se passe plutôt pas mal, j’avais même pensé à pourquoi ne pas tenter de faire un peu de surf avec Kitei, mon tout nouveau pokémon ! Une nanméouï, très curieuse et pleine de joie de vivre. Enfin tout ce ceci c’était avant que je ne sente que la vague était plus forte que ce que j’aurais pensé, avant que je ne sente mes pieds quitter la planche.

Et soudain, le silence… Le silence se mis à m'entourer… Comme assourdissant. Les vagues roulaient au-dessus de moi ou en dessous je ne sais pas trop, dans un clapotis incessant mais mouvements eux-mêmes créer bulles qui glouglouté autour de moi. Les rires des gens, leurs cris enthousiastes semblaient lointains, comme-ci ils étaient à des kilomètres de moi. Je pouvais deviner la voix d’un vendeur de plage, chichi bonbon glace… c’était surement ce qu’il devait dire mais ses mots n’arrivaient pas jusqu'à moi, juste sa voix me parvenait, un peu comme lorsqu’on met du coton dans les oreilles. Le raille des goelises, tel des rires étaient pratiquement inaudibles et pourtant bel et bien là. C’était un peu comme-ci soudainement le temps avait cessé de tourner. Ce n'était pas le cas, le léger clapotis d’un poisson non loin me le signala, vers quelle direction nageait-il ? Et il avait cet effet, que je ne saurais décrire, un peu comme les acouphènes qui semblaient tout autour de moi. Toujours aussi loin, aussi alourdi, un léger plaf comme quelqu’un qui venait de plonger là-bas… l’amoindrissement de tout ça donnait un calme tout relatif à ce moment. Un léger remue non loin glougloutait avec calme et insistance, c’était apaisant. C’était donc à ça que ressemblait le silence ?

Ces quelques secondes me parurent des heures, je nagea vers les vagues… Crevant la surface de l’eau. Les sons reprirent soudainement leur intensité normale, comme-ci le temps avait redémarré. Je regarda autour de moi afin de trouver ma planche et décida de sortir de l’eau. Je secoua mes cheveux trempés et soupira doucement.. Derrière moi la mer était calme, les gens continuaient de rire, de crier… Un peu comme-ci le moment que je venais de vivre n’avait pas existé. Je pris la direction de la serviette de plage qui avait le dessin d’un lagron jouant au beach-volley, j’aperçus qu’une demoiselle c’était installer non loin, ça ne m’arrangeait pas vraiment… J’avais d’ailleurs déjà du croisé cette femme, son visage ne m’étais pas inconnu, les rares fois ou je venais, elle était là, surement qu’elle n'habitait pas loin.

…jour

Mon bonjour était à peine audible, je m’installai sur la serviette.

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13/04/2023

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APRÈS-MIDI

PLAGE D'IKE-KAI

MUNNA
LVL. 05

Il était terrible à quel point sa belle maison aux grandes fenêtres pouvait parfois sembler aussi oppressante que les murs sombres et miteux de son enfance ; il suffisait parfois d’un rien pour que soudainement, en dépit de l’espace et du luxe mesuré de la demeures aux coquillages, Meera ne se mette à étouffer. Un souvenir, un surplus de stress, une sonnerie inattendue ; ses propres émotions, parfois, l’attrapaient par la gorge sans prévenir et retenaient son souffle coincé quelque part entre ses poumons et sa gorge.
Aujourd’hui, c’était les hurlement de Jay, qui rebondissaient aussi bien sur les murs blancs que les jouets qu’il jetait avec toute la colère que son petit corps d’enfant pouvait contenir. Meera ne savait même plus ce qui les avait déclenchés ; caprice de bébé ? maladresse maternelle ? était-il frustré de ne pas pouvoir communiquer à sa propre mère l’émotion si prenante que seuls ses cris pouvaient l’exprimer ?

« ‘Veux Nana ! répétait l’enfant en boucle.
— Elle fait les courses bébé, elle rentre bientô-
— NANAAAAA AAAAH !! »

Son visage était tout rouge, tout froncé ; ses larmes formaient des sillons luisants sur ses joues, sous son nez et convergeaient vers son menton avant de goutter sur le pyjama brodé que Meera avait peiné à lui faire enfiler plus tôt. Et dans ses cris, Meera projetait peut-être ses propres émotions en pensant y décerner la plus profonde des détresses, laquelle elle ne pouvait calmer —mère en papier.
C’était dans ces moments là qu’affolée, désemparée, Meera rêvait parfois éveillée l’idée terrible que son fils ne soit jamais né.

Elle ne rêvait que de silence en cet instant précis.
Quasi complet, apaisant ; le genre de paix qui invite à la méditation et au repos, à se reconnecter avec les sons de son propre corps –qu’il s’agisse du rythme régulier du souffle (inspiration, expiration, et puis un bref instant de vide entre les deux), du léger craquement de la moindre articulation remuée, du tempo constant du myocarde qui pulse entre les côtes et dans les tempes (on pourrait voir la veine du poignet se gonfler à chaque battement si on y faisait attention), ou bien encore du bruit blanc, fouillis de sonorités indissociables les unes des autres qui ne quitte jamais vraiment le creux du tympan.
Elle ne désirait entendre que le bruissement de la brise, la mélodie des vagues qui s’écrasaient en rythme au contrebas de la falaise, le brouhaha de la plage réduit à un chœur lointain ; symphonie de sons subtils et de rythmes naturels qui s’accordent en douceur pour chanter les louanges secrètes de la sérénité et du silence, dont les échos ne résonnent pas contre les murs mais plutôt pénètrent l’esprit et l’âme même, si tant est qu’on y prête une oreille attentive.
Ouïe transie, ravie ; jolie litanie, cacophonies abolies –oui ;
bruit favori.

Il ne se déroula qu’une poignée de minutes durant lesquelles une Meera dissociée continua en vain de tenter d’apaiser son fils, avant que Marcia n’annonce être rentrée, mais cela lui sembla long comme des heures.

« Eh bien c’est quoi ce gros chagrin mon chéri ? fit la nourrice en prenant l’enfant dans ses bras chaleureux ; il cessa immédiatement de crier.
— Je… »

Meera tremblait, le souffle coupé et un bourdonnement étourdissant dans les oreilles ; il fallait qu’elle sorte d’ici, qu’elle s’éloigne pour quelques instant, qu’elle aille prendre l’air le plus loin possible de son propre fils ou c’était elle qui se mettrait à hurler.

« J’te le laisse, fit-elle la voix vacillante, je vais cloper. Faut que je sorte. »

Meera attrapa ses cigarettes et un briquet, et Moonpie sur les talons, elle fuit la maison à pas hâtif pour descendre jusqu’à la plage.
Des larmes de stress lui brouillaient la vue, elle s’efforçait de s’essuyait les yeux tout en avançant dans le sable et s’assit au premier endroit qui semblait libre sans trop faire attention aux alentours.
Les crises d’angoisse semblaient toujours durer des heures ; cela ne faisait que cinq minutes qu’elle s’était assise en vérité. Les mains toujours tremblante, elle s’alluma une cigarette qu’elle consuma plus rapidement que jamais avant d’écraser le mégot au cul rougeoyant dans le sable et de s’en allumer une seconde aussitôt.

Quand le jeune homme aux cheveux pâles arriva à sa hauteur et qu’elle l’entendit la saluer, Meera ne pleurait plus –mais ses yeux gonflés ne trompaient personne– et fumait sa troisième cigarette d’affilée.
Surprise d’entendre quelqu’un lui parler et s’installer aussi près –n’était-elle pas arrivée là en premier ?– et surtout perturbée d’être vue dans un tel état, Meera ne répondit qu’avec l’instinct nerveux de la frustration et de la colère.

« Qu’est-ce qu’il y a ? fit-elle d’un ton acerbe et agressif, la voix toujours tremblante. »

Elle regrettera plus tard son animosité mal dirigée ;
mais dans l’immédiat, elle ne demandait qu’à se défouler.

03/04/2022

Avec Meera

chaude

après-midi

Sea surf and sun

Visiblement, j’avais très mal choisi mon moment pour revenir, la demoiselle n’avait clairement aucune envie que je sois là et ne semblait pas du tout avoir remarqué qu’elle s’était installée à côté d’une serviette. Il avait fallu que ça me tombe dessus bien entendu. J’allais répondre quelque chose de désobligeant quand un détail me sauta aux yeux, la demoiselle avait les yeux rouges, cette dernière semblait clairement avoir pleuré. Je comprenais que dans ce genre de situation, on avait clairement pas envie qu’un pur inconnu vienne nous saluer et s’installer à côté de nous ou même qu’on soit tout simplement vue… En tout cas, moi j’aurais certainement envie qu’on me laisse dans mon coin. Le problème, c’était qu’elle s’était mise juste à côté de ma serviette et que je ne savais pas trop comment lui expliquer sans l’embêter plus que ça. Pendant quelques secondes qui me parurent bien trop longues, mes yeux allèrent de ma serviette à la jeune femme et à la jeune femme à ma serviette, cherchant toujours ma solution.

Vous… vous êtes installé à cotés de ma serviette…

Je n'avais pas trouvé mieux, je l’avoue… Je m’étais creusé la tête, mais c’était la seule et unique chose qui m’était venue.. Ca m'embête car, elle n'avait pas l’air bien et que je n'avais pas envie qu’elle se trouve conne en plus de ça. Je saisis doucement ma serviette, tout de même un peu agacé de ne pas pouvoir m'y étaler mais, il était préférable que je la laisse tranquille et qu’elle puisse se calmer. On pouvait remarquer des trous dans ma serviette, preuve qu’elle avait déjà été utilisée et que tikki mon grindur s’était posé dessus. Ça ne semblait pas tellement me gêner, même si je suppose que pour certains, j'avais sûrement l’air d’un pouilleux à ne pas racheter de serviette malgré son état. Mes yeux cherchaient maintenant une nouvelle place pour me mettre. Il y avait beaucoup de monde sur la plage, ce n'était pas étonnant vue le temps et la chaleur qu’il faisait. Je n'avais pas envie de m’installer à côté de quelqu’un d'autre…et encore moins envie d’adresser la parole à une personne de plus, j'estime que j’ai assez fait d'efforts pour au moins une semaine. D'un autre côté, je m’en voulais un peu de laisser la demoiselle toute seule… Elle avait peut-être besoin d’aide… Je ne sais pas trop ? On est censé faire quoi dans ce genre de cas ? je n'avais pas préparé à cela moi ! Du coup, il fallait l’avouer.. Ca faisait au moins une minute que j’étais immobile avec ma serviette dans les mains, le corps et les cheveux encore trempée vue que je venais de sortir de l’eau avec mon air inexpressif sur le visage… Cela… pouvait être étrange… Je n’arrivais toujours pas à me décider et je n’avais pas non plus ma capuche pour me cacher, c’était fâcheux tout ça.

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MUNNA
LVL. 05

Meera ne supportait plus les regards que l’on pouvait poser sur elle, qu’ils soient bienveillants, malveillants, venus d’étrangers comme de ses proches –dans chaque pair d’yeux, elle s’imaginait moqueries et condescendance, mépris et dédain ; le lot qu’on lui a déjà réservé par le passé et la raison pour laquelle le simple fait d’être perçue lui hérissait le poil sur la peau.
L’appréhension, pesante, persistante –cette crainte indéfinie et sous-jacente qui s’installait régulièrement au creux de ses tripes pour y abuser de son accueil et qui ne semblait jamais vouloir lui laisser un tant soi peu de répit– prenait une fois de plus toute la place en elle ; oppressante et invisible, comme une épée de Damoclès pointée sur la nuque, que l’on sent contre la peau frissonnante, mais que l’on ne voit jamais arriver.

« Vous… Vous êtes installée à cotés de ma serviette… »

Meera fronça les sourcils et posa les yeux sur la serviette en mauvais état qui se situait peut-être à deux mètres d’elle ; comment ne l’avait-elle pas remarqué plus tôt ?
Elle aurait voulu disparaître. Meera regrettait déjà d’avoir levé le ton sur cet inconnu mais un élan d’égo blessé et mal placé lui interdisait de s’excuser devant ce jeune homme qui ne semblait pas la reconnaître. En d’autres circonstances, elle aurait accueilli la chose avec soulagement, aurait échangé deux trois politesses peut-être, et se serait éloignée pour profiter du calme de sa solitude, mais dans le tumulte de ses nerfs encore à vif, tout lui semblait comme une agression et en cet instant précis, c’était les allers et retours appuyés de son regard sur elle qui étaient à deux doigts de la sortir de ses gonds.

« Et alors ? elle rétorqua d’un ton irrité, la plage est assez grande, vous pouvez vous décaler si ça vous plaît p— Aïe ! »

Meera s’interrompit quand une douleur vive et passagère se fit sentir sur sa cuisse ; elle réalisa qu’à observer l’attitude du jeune homme indécis, elle avait laisser sa cigarette se consumer entre ses doigts et de la cendre encore brûlante venait de tomber sur sa peau. Retenant un juron, elle balaya d’un revers de main la poudre grise qui alla se mêler au sable pour qu’il ne reste plus sur son épiderme qu’une brûlure rose et superficielle.

« Vous comptez rester planté là combien de temps ? elle ajouta, encore plus énervée de sa propre maladresse. »

Le regard fuyant, elle tira une longue inspiration sur le reste sa cigarette pour tenter de se calmer un peu les nerfs, sans grand succès.

03/04/2022

Avec Meera

chaude

après-midi

Sea surf and sun

Les sourcils de la demoiselle venaient de se froncer les sourcils, un peu comme-ci, elle ne comprenait pas ce que je venais de lui dire. Je m’attendais à ce qu’elle hausse les épaules et me laisse m’installer avec indifférence et l’histoire en aurait fini à l'instant même. Ça ne se passa pas du tout ainsi ! La demoiselle, visiblement agacée par mon intervention me rétorqua que la plage était grande et que j’avais cas m’installer autre part… Je restai là, un peu incrédule. je fis un geste pour remettre ma capuche sur la tête.. Geste inutile vue que j’étais en maillot de bain. Cette dernière, continua d’ailleurs sur sa lancé, voyant que je ne bougeait pas, elle me demanda de manière plutôt agressive, combien de temps j’allais rester planté là.

J’étais quelqu’un de calme, j’étais connu pour ça et il était même plutôt rare que j'élève la voix ou même la main mais, ne fallait pas s’y fier.. ce n'était pas parce que j’étais calme froid et que je donnais l’impression de n’avoir aucun sentiment que, c’était vraiment le cas. Des sentiments, j’en avais, je ressentais la tristesse, la colère , la joie, la peur. J’avais juste énormément de mal à les exprimer et les afficher sur mon visage. L'expression qui me venait le plus naturellement, c’était la colère, c’était bien plus simple que de sourire. Mon visage sembla enfin décidé à prendre une expression.. la colère de nouveau, la demoiselle avait clairement fini par me mettre en colère. Bon, on avait plus l’impression d’avoir en face un mafieux qu’on venait d’agacé qu’autre chose.

Pardon ?

Je la regarde clairement comme-ci j’allais lui en mettre une ou que j’attendais qu’elle me répète ce qu’elle venait tout juste de dire.

j’étais là avant vous..

Non mais, fallait pas exagérer ! Peut-être qu’elle ne voulait pas de compagnie mais, c’était elle qui était venue s’installer non loin de ma serviette… pas le contraire, elle n’avait aucun droit de m’envoyer bouler comme ça ! Peut-être que c’était à cause de ma tête ? Ce serait quoi après ? Elle demanderait que les enfants ne fassent plus un bruit ? Elle agissait comme-ci la plage lui appartenait.

Excusez-vous…

En plus de ça, je m’exprimais avec difficulté ce qui donnait cette fois, une véritable impression que j’allais l’agresser.

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PLAGE D'IKE-KAI

MUNNA
LVL. 05

Le visage impassible du jeune homme se teinta enfin d’une émotion plus prononcée, et Meera pu rapidement lire les contours de la colère s’esquisser sur ses traits ; il fallait s’y attendre, personne n’aime être adressé de la manière dont elle venait de le faire et dans le fond, elle ne lui en tenait pas rigueur. Le regard qu’il dardait sur elle était intense, empreint d’une indignation furieuse qui n’était pas sans lui rappeler les éclats de certains hommes de son passé –managers toxiques, comme fans possessifs ou exs corrosifs. D’ordinaire, la fureur des autres, et surtout celle des hommes, lui insufflait de la peur. Meera avait passé sa vie à naviguer les méandres des émotions humaines pour trouver comment plaire, toujours plaire, qu’importe les tempéraments tumultueux ou distants. Quand les émotions des autres échappaient au peu de contrôle qu’elle avait sur elles, elle craignait les représailles –que celles-ci prennent la forme d’une main levée contre elle ou d’un abandon.
Mais aujourd’hui, Meera avait peut-être un peu envie de se faire du mal, d’aller s’écorcher sur les contours acerbes d’une colère qu’elle avait bien mérité. De s’y percer le cœur et crever un peu l’abcès pour se purger rien qu’un moment de l’amertume et de la rage purulentes qui la rongeaient sans jamais trouver d’échappatoire.

Alors quand il exigea des excuses,
Meera, douce Meera,
qui d’ordinaire ne ferait pas de mal à une mouche,
se laissa prendre au jeu de l’adrénaline empoisonnée et répondit par un sourire insolent.

« Yeah right, elle souffla d’un ton railleur dans son galarois natal. »

Serait-il capable d'aller jusqu'à lui faire du mal si elle poussait le bouchon trop loin ?
Que ferait-elle si c’était le cas ?

« J’ai pas à m’excuser de quoique ce soit, je ne vous ai pas insulté que je sache. »

La scène était ridicule mais ça n’était plus qu’un prétexte désormais.

« Si ma présence vous gêne, libre à vous de vous éloigner, c’est tout ce que je vous ai fait remarquer, elle renchérit en haussant les épaules avant de porter sa cigarette à ses lèvres une énième fois. »

03/04/2022

Avec Meera

chaude

après-midi

Sea surf and sun

Je la regardais toujours avec le même air, un peu comme si j'allais soudainement fondre sur elle pour l’agresser, j’étais en colère et surtout, offusquée par son comportement. Pour qui elle se prenait ? Elle s’installait à cotés de ma serviette, peut-être par erreur mais, ça ne l’autorisé pas à me parler comme ça… Elle n’avait aucune foutu raison de me parler comme elle l’avait fait ! J’étais juste venue là pour me sécher ! Je n’avais pas mérité d’être traité comme ça… C’était mon visage qui lui revenait pas ? C’était pas la 1ére fois que ça arrivait bien sûr et ce ne serait surement pas la dernière fois, mais, je commençais à en avoir sacrément marre. J’étais quelqu'un de normal, pourquoi fallait-il toujours que ça arrive ? OU alors cette femme cherchait juste un type pour se défouler et j’étais tombé à ce moment ? Ou alors c’était juste quelqu’un de désagréable de nature ? J’ignorais laquelle de ces situations étaient réelles mais, en tout cas, cette rencontre était loin d’être sympathique, si je m’écoutais , je lui en aurais probablement mis une dans le visage.

Vous vous foutez de ma gueule ? Vous installez à cotés de ma serviette, tout ça pour me dire de dégager… et maintenant vous voulez me faire passer pour le méchant ? Je sais pas ce que vous cherchez mais bordel allez vous faire voir !

Bon sang elle m’énervait ! J’avais envie de l’insulter de toute mon âme, lui donner tous les noms d’oiseaux qui me passaient par la tête. Ça servait à rien, à part lui donner raison. Je souffle clairement énervé. Je lui donnerais clairement pas le plaisir de me voir partir ! Sans plus attendre, je m’installa sur ma serviette en mauvais état. J'espère qu’elle n’avait pas besoin de trop de calme parce que je comptais bien profiter de ce moment et pas tout seul !

Une fois installé sur ma serviette, sans un regard pour la demoiselle que je trouvais grossière, je sortis mes pokeball et en sortis mes pokémons. Je mis grindur sur la serviette qui avait très certainement gagné de nouveau troue… je sentie une des épines me griffer légèrement la main mais, si j’avais eu mal je ne réagis pas, mon visage redevenant visiblement neutre. Il semblerait que m’occupé de mes pokémon m’avait calmé instantanément… Ou alors j’avais décidé qu’elle valais par le coup et j’avais abandonné. Je pris le temps de mettre un petit chapeau au grindur pour que le soleil ne tape pas trop sur lui.. on sait jamais avec le metal. Bien qu’il soit un pokémon plante, je savais que c’était un pokémon qui appréciait plutôt les grottes, je ne voulais pas qu’il ait trop chaud..même si bon, le pauvre avait peut-être un peu l’air ridicule avec ça. Nanméoui, elle semblait très intriguée par tout ce qui se passait autour de nous et par les bruits de la plage. Je le voyais bien, elle avait envie de tout voir et de toute comprendre:

ne t’éloigne pas trop, il y a du monde…

Mon ton aussi s’était calmé, visiblement et avec repris son calme et son froid habituel. Je m’allonge tranquillement sur la serviette, prenant soin de ne pas trop toucher le grindur. Evoli qui était pour le moment mon dernier compagnon, regarda la demoiselle avec un petit air hautain, comme-ci il avait compris qu’il s’était passé quelque chose. Bon au final, il avait toujours cette tendance à prendre les gens un peu de haut. Par chance il n’avait pas compris, je connaissais mithos, il m’aimait bien et si on s’en prenait à moi, il pouvait se montrer des plus désagréable et une fois qu’il vous a dans le collimateur, c’est fini ! Ce dernier grogne toujours sur les queulorior, pourtant il n’y en avait qu’un seul qui avait peint son pelage mais non, aujourd’hui, ça semblait être son ennemi naturel. Le petit pokémon s’installa à mes côtés, non sans surveiller l’inconnu qui dégage une étrange odeur. j’étais pas forcément fan non plus mais, je passé au-dessus, j’avais pas envie de faire une nouvelle polémique avec la demoiselle. Mon regard, ne put s'empêcher de venir vers elle une seconde ou deux avant que je ne regarde le ciel bleu.

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APRÈS-MIDI

PLAGE D'IKE-KAI

MUNNA
LVL. 11

Meera ne savait pas vraiment dans quoi elle s’embarquait, à vrai dire elle n’y avait pas franchement pensé. Elle s’était brièvement imaginé le voir s’approcher d’elle, poings serrés, le voir céder à la pulsion de violence qu’elle avait cru lire dans son regard courroucé et lui asséner un coup, tout en se demandant qu’aurait été sa propre réaction : aurait-elle répondu d’un coup à son tour, l’aurait-elle frappé ? Resterait-elle tétanisée ? L’espace d’un instant les pensées intrusives se donnèrent à cœur joie de faire défiler dans son esprit les pires violences que deux personnes peuvent s’infliger avant que le ton du jeune homme n’interrompe le fil des noires idées.
Elle non plus ne savait pas ce qu’elle était en train de chercher. La compagnie ou la solitude, le bruit ou le silence, la guerre ou la paix ; tout s’embrouillait, elle était si fatiguée.

Meera l’observa, le regard las et vitreux sous ses long cils que ses larmes avaient précédemment mouillés. Il allait en falloir plus que ça pour l’impressionner. Elle avait essuyé bien pire auparavant, s’était longtemps enivrée du vitriol que des dizaines et des dizaines de personnes avaient craché dans sa direction par le biais de commentaires haineux, d’insultes misogynes et, parfois, de menaces à peine voilées. Elle avait encaissé les abus et le mépris insidieux d’une élite aux mains grasses et aux yeux avides, s’était laissée désarticuler au nom du profit sacré. Et elle avait tout pris sur elle, s’était effondrée petit à petit en elle-même sans jamais vraiment rendre les coups, sans mettre les mots sur le mal qui la rongeait —sans se défouler. Peut-être bien qu’elle n’attendait que ça : blesser et être blessée. Qu’au lieu de l’accabler plus encore, cette fois, l’inconnu soit forcé de partager sa peine, qu’un autre la ressente un tant soit peu dans sa chair pour pouvoir ensuite la regarder dans les yeux et lui murmurer : je te vois, je te comprends, repose-toi tu l’as mérité.
Ça n’était que des stupidités. Des souhaits à peine formulés par un esprit désordonné. Et Meera laissa échapper un ricanement amer du bout des lèvres, quand au lieu de se laisser emporter par la colère, le jeune homme prit place à ses côtés et sembla s’adoucir au fil des secondes passées auprès de ses Pokémons, jusqu’à donner l’impression de l’avoir déjà oubliée.
L’adrénaline tomba en elle comme un soufflé raté, la laissant presque exsangue, exténuée. Elle tira une dernière inspiration nicotine avant d’écraser sa cigarette dans le sable, se notant mentalement qu’elle récupérerait les mégots plus tard pour les jeter à la poubelle au moment de s’en aller. Puis, comme repliée sur elle-même, Meera ramena ses genoux contre son corps, sous ses bras croisés, le regard vide et perdu sur l’horizon à observer passivement Moonpie flotter de-ci de-là au dessus des flots salés. Autour d’elle, le monde redevenait flou, distant, les bruits environnants se fondaient en une cacophonie lointaine et grésillante, comme s’ils venaient d’une vieille radio cassée. Une fois de plus Meera se laissa couler dans les méandres de son esprit, se ferma au monde qui ne lui apportait décidément que des ennuis et se risqua à entendre de nouveau chanter la mauvaise voix dans sa tête qui ne manquait pas d’immondices à lui susurrer.
Mais un frisson dérangea le rituel toxique ; la sensation familière d’un regard qui pesait sur elle et irritée, Meera posa sur le jeune homme aux cheveux blanc un regard noir et fatigué avant de remarquer la boule de poil aux yeux vifs qui l’observait depuis la serviette trouée.

« C’est de famille chez vous de fixer les gens qui vous ont rien demandé ? » Elle soupira, agacée mais vidée de toute énergie belliqueuse en jetant un regard en coin à l’Évoli effronté.

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