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❝there's something down there that's just wants me close (solo) - 18 janvier

« Cher Liang,
Oh, ça démarre mal. Je me suis mis aux lettres, t’as vu ?
»
L’encre coule sur la feuille de papier, la musique envahit mes oreilles, mes yeux se sont fermés quelques instants. Je respire profondément. Lentis, refuge pour des adultes paumés, des adultes en fuite, refuge pour nos âmes égarées qui ne cherchaient qu’un endroit pour enfin nous poser. Lentis, lieu de danger faisant pulser mon sang à mes tempes, me donnant toutes les envies de m’y perdre, corps et esprit, sans retour et regard en arrière, mais Lentis et Vlinder ; Vlinder qui aurait pu y passer, Vlinder qui aurait pu être victime. Lentis et Essence ; Essence que j’ai récupéré d’une station d’essence à Galar lors d’une énième journée à marcher, à fuir, à conduire. Une autre journée à tout faire sauf survivre parce que j’ai toujours uniquement vécu. Liang, Liang et ses blessures, Liang et son silence pendant un moment, l’hôpital et mon œil dérisoire parce que ce n’était jamais important quand c’était moi. J’ai toujours su dans quoi je me plongeais. Liang, Liang et Kopadia, les plages de Kopadia et Léviator ; la rage d’un monstre, le Guériaigle, les flammes qui s’envolent en haut et Ivanna la fureur dans mes veines, tout provient de la main d’une femme.

« J’ai juste envie de passer le temps à l’aéroport je pense, mais c’est compliqué. C’est encore pire qu’en texto, les mots s’envolent Liang. J’ai toujours été le grand frère, celui qui est fort, celui qui est là pour les autres. Pour les faire sourire. Pour les faire rire. Pour les faire exister. Parce que j’aime tellement voir la vie chez les autres que j’oublie de la regarder chez moi. Enfin, c’est pas un aéroport, tu vois, c’est le truc pour les bateaux, parce que y’a pas d’avion à Lentis… oh c’est encore plus chaotique qu’à l’habitude, je ne sais même pas si y’a vraiment un but à tout ça. » Le bruissement du stylo sur la feuille me rappelle mes soirées quand je travaille les contes de ma mère. Il faudra que je m’y remette vraiment sérieusement quand je reviendrais à Lentis. Je voulais le faire au départ, mais Essence a dérapé.

Essence n’a jamais été le Pokémon le plus doux le plus tendre, versant dans les penchants agressifs et dérangeants, mais elle n’avait jamais été violente à outrance. Ce n’était que de petits mordillements agaçants, des griffures, des vêtements déchirés quand les délais d’attente n’étaient pas à sa convenance.
Ce n’était pas l’envie de m’avoir ; de me sauter au cou. Je les ai affronté deux fois de suite, ce n’est pas beaucoup de fois, c’est suffisant pour remarquer quand les comportements se ressemblent. L’erratique hargne d’Essence n’était pas la sienne, elle s’apparentait à la détermination effarée d’un oiseau à me lacérer et me laisser pour mort.

Oh, je n’ai pas tout compris, pas d’un coup, pas au début. Essence n’obéissait pas beaucoup de base, indépendante, tête dure, à mon image : elle aimait faire ce qui lui plaisait, les claquements de langue sur le palais suffisaient quand elle le décidait. Mais la lueur dans son regard est une de celle que je ne pourrais jamais effacer de ma mémoire. Des prunelles trop rouges qui ne devraient pas l’être ; les siennes ne l’étaient pas encore, au départ. Mais c’était la même étincelle qui restait dans le fond de son regard. Des sursauts d’une présence mentale qui n’était pas sienne, des sursauts de violence mortelle, celle-là même qui m’a coûté mon œil, comment aurais-je pu ne pas penser à ces événements ?
À me rappeler les paroles d’Ivanna.
À exploser.  ( « C’est de la merde ! De la merde ! Putain ! J’aurais jamais dû nous amener ici ! » ) Empoisonnant mes veines, cette rage qui se mélangeait à celle d’un Pokémon qui ne voulait que me réduire en morceau, la tenir, la plaquer contre le sol en hurlant à Zamas d’aller me chercher sa Pokéball. Au départ, elle était elle et puis d’un coup, quelques secondes, non.
Mais rapidement, en une semaine, il n’y avait plus d’Essence, que des poils sombres, du goudron, du sang dans les prunelles et les souvenirs. Ivanna, tu vas payer. Je ne sais pas encore comment, mais putain, tu te prends pour qui ? Tu débarques, tête haute, pour un enfant ; il peut aller en enfer ton enfant aux mains qui soignent ou je sais pas quel pouvoir tu lui attribue. Si je le trouve, j’te le rends, crois-moi. Pas besoin de ça ici. Ce n’est qu’un nid à emmerdes.  

Je ne compte plus les nombres de fois où j’ai dû la contenir, de mes bras, de mes mains, enfoncer sa gueule dans le matelas pour éviter des dommages irréversibles qui, malheureusement peut-être viendront. Mon poignet droit était déjà fragilisé à côté de ce piaf de malheur. Les morsures et griffures d’un autre obscur n’ont en rien aidé, la douleur s’infuse à nouveau. Heureusement que je suis ambidextre, hein. Parce que ce serait vraiment très problématique en d’autres circonstances.

Comment un être humain peut faire ça ?
Je ne suis pas un sain, pas celui qui fera des miracles, qui révolutionnera le monde. Pas celui qui donne toute sa fortune pour des organismes caritatives, pas celui qui fait toujours le bien, qui n’a jamais rien fait d’illégal ― bien au contraire. Mais je n’enverrais jamais un fléau dévaster la population entière d’un amas d’archipels pour récupérer un enfant aussi précieux soit-il à mes yeux.
… Ouais, non. Je pense que je pourrais mettre le monde à feu et à sang pour récupérer les jumeaux. La problématique ici, c’est que sa présence et son comportement mettent en danger ce pour quoi je pourrais faire exploser la planète, alors elle est une ennemie ; de ceux à écarter rapidement pour ne pas devoir sans soucier plus longtemps.

Mon regard se pose sur les bandages qui entourent mes bras, un souffle et une respiration. Écouter la musique, poursuivre la lettre, faut bien l’envoyer avant de partir, pas vrai ? « Alors, comment dire ? Je dois partir de Lentis pour un temps déterminer. J’espère que tu ne m’en voudras pas. Je n’ai pas mon téléphone. J’ai un peu détruit ma chambre et ça va prendre de l’argent pour la reconstruire et faudra aussi remplacer mon téléphone et BREF. Excuse les ratures. Je n’ai pas vraiment pris le temps de réfléchir exactement à ce que j’allais écrire alors c’est un peu le bordel. Je ne voulais pas te laisser sans nouvelles comme la dernière fois que j’ai été à l’hôpital, parce que franchement, tu ne le mérites pas et je n’aime pas quand tu t’inquiètes. Dans l’enveloppe, tu trouveras des petites textures autocollantes de palmier, je les trouvais belles. Et elles m’ont fait penser à toi. C’est ton truc, le scrapbook.

Essence est devenue obscure. Ne me demandes pas comment, je comprends pas comment ce fichu truc fonctionne c’est vraiment de la merde. Mais ne t’en fais pas, elle est entre de bonnes mains. Enfin, Liang, je sais que ce n’est pas la joie en ce moment, mais tu veux bien me croire quand je te dis que le soleil reviendra quand même un jour ? Il ne peut que revenir, ça ne peut pas être autrement.
»
Je ne pouvais pas rester à Lentis, je devais partir. Mes veines bouillaient d’une lave qui me consumait, concentration effacée sous les affluences des vagues étouffantes d’une rage impossible à contenir. L’état d’Essence, la possibilité d’avoir perdu les jumeaux, Zamas trop près du Guériaigle, rester n’était pas une opportunité parce que mon esprit se perdait dans des eaux un peu trop profondes et sombres, des abysses mouvementées qu’on ne veut pas explorer. Celles dont les mystères ne doivent pas être connus.

Essence déposée dans sa pokéball aux « bons » soins d’Alceste avec pour unique consigne de me la rendre vivante, la laissant sans aucune difficulté combattre dans l’arène, j’étais parti aux demandes de mon employeur pour d’autres régions. J’allais commencer avec Galar. « C’est un voyage pour le travail, je ne pouvais pas m’en échapper. Et je vais t’admettre que je pense que je ne le voulais pas ; je suis égoïste, tu le sais ça ? Mais je veux que tu fasses attention à toi Liang. T’es important pour un tas de gens et tu mérites les arc-en-ciel d’après pluie. Je ne sais pas ce que Lentis vous réserve et je ne sais pas quand je serais de retour, je ne resterais jamais vraiment au même endroit, mais je ferais en sorte de toujours t’envoyer des lettres et cartes postales même si tu ne pourras pas me répondre. Et faudra se faire un café ou je sais pas quoi, n’importe quoi que tu veux me faire découvrir à mon retour.

Mes sincères salutations,
Oyaris C. Allens
PS : J’ai toujours voulu écrire ça
PPS : Tes sms vont me manquer
PPPS : Vraiment.


« Les passagers en direction de Galar sont demandés à la passerelle. Je répète, les passagers en direction de Galar sont demandés à la passerelle.
Votre billet Monsieur ?

- Le voilà ! » 

À nouveau Galar.


(c) TakeItEzy




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Oyaris C. Allens
Ensemble des clichés complétés
02-01-50-VITAMINE
Permet la conception d'UNE VITAMINE par mois.
03-01-50- LENTIS-POKÉBALL
Permet la conception de TROIS POKÉBALLS par mois.
01-01-50- LENTIS-POTION
Permet la conception de UNE POTION par mois
01-02.2-100- LENTIS-JARDINAGE
Permet de JARDINER deux fois par mois
01-03-100- LENTIS-APPARITION
Permet de choisir le TYPE DU POKÉMON au moment de L'APPARITION.
01-04.1-150- LENTIS-OBJ-ROUGES
Offre 25% DE RABAIS sur les OBJETS ROUGES en magasin (Permanent)
01-05-200- LENTIS-INTER-ÎLES
Ouverture des frontières. Possibilité de CAPTURER SUR TOUTES LES ÎLES.
01-06.1-250- LENTIS-FUITE
Augmente le taux de fuite à 20 en zones vertes, 13 en zones orange et 9 en zones rouges.
01-07.1-325- LENTIS-CUISINE-EXP
Permet de CUISINER afin de gagner de L'EXP
01-08-400- LENTIS-REPRODUCTION
Donne accès à la REPRODUCTION.

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❝there's something down there that's just wants me close (solo) - 20 janvier au 3 février

CW/TW : descriptions d'un corps mutilé, mentions de la mort et de substances illicites

20 Janvier - Motorby, 23h27 janvier - Smashing, 5h4027 janvier - Skifford, 9h4027 janvier - Skifford, 23h303 février - Smashing, 12h15



20 janvier - Motorby, 23h

« Galar dans quinze minutes » Les hauts parleurs grésillent en annonçant la destination. J’ai l’impression qu’une éternité s’est déroulée depuis que je suis parti, les mouvements de l’eau absorbent mon regard, Kérosène à mes pieds. Mes Pokéball traînent dans mon sac sauf une : Essence. Son regard ensanglanté me parvient devant les paupières, elle s’impose comme si elle était là, devant moi, flottant dans le vide, au-dessus des remous. Galar dans quinze minutes, retour aux bases. C’est ici que nous sommes partis pour Lentis, c’est ici que j’ai plongé tête première dans la seule chose me dérangeant sur terre : la stabilité. C’est ici que je reviens en premier, retour sur mes anciens pas, les derniers instants d’horreur pour les jumeaux. Zamas s’est métamorphosé. Si lui ne le voit pas, je suis en mesure de le remarquer. Il y a dans son regard des étincelles absentes pendant tellement d’années quand je pose mes pieds dans l’appartement que nous possédons, celui que je paie. Je pourrais peut-être nous trouver une maison. Est-ce que ça lui ferait plaisir ? Une maison proche des sentiers enneigés, enfin, derrière la forteresse qui entoure Hoarford. Je n’ai toujours vécu que pour eux alors pourquoi est-ce que je la risque en permanence ? Mettre sur le fil mes battements du cœur, jouer les cartes de la vie, les pions sur l’échiquier – si mon jour vient, aucun essai, aucune tentative, ne seraient suffisants pour changer la finalité. C’est pour ça. C’est pour ça que je n’essaie pas de m’échapper des griffes de l’adrénaline, mon unique réelle prison, sur les ailes de la liberté, entre les murmures du danger et de l’inconscience. Il n’y a qu’un pas entre le courage et l’idiotie – je le franchis à toutes les secondes.

Les bras posés sur le rebord, ma paupière se ferme et j’inspire. Les airs salés de l’eau changent de la glaciale brise d’Adamantia, pourtant je me sens étrangement mieux entre les sentiers enneigés de cette région figée. Elle semble hors du temps et de l’espace quand je l’observe. Ça ne fait même pas deux jours que je suis parti, deux jours que je suis sur le large – deux jours et ça me paraît être des années. Le temps s’écoulait aussi rapidement que lentement quand nous ne cessions d’être sur le pas de course, je me replonge dans les sources.

Quand je vais revenir dans notre appartement, je prévois déjà les reproches. Le ton va monter, nous déraperons et les coups remplaceront les mots. Typique déroulement des retrouvailles entre Zamas et moi, nous n’avons jamais su communiquer autrement que par les poings. Quand les blessures parcourent les joues, que les jointures sont irritées et enflées, il faut croire que nous sommes vivants et que nous comprenons que c’est tout ce qui compte. J’ai failli les perdre. J’ai failli les perdre par ma faute et aucun des deux n’en n’ont conscience – aucun des deux ne le sauront jamais. C’est le secret que j’emporterais dans ma tombe. Ils ne peuvent pas, ils ne peuvent pas l’apprendre. Pas plus que Zamas ne doit connaître les détails du travail que j’ai pris pour remplacer celui que j’avais obtenu, quand le réseau a été foutu en l’air par la manifestation. Enfin, c’est ce que j’ai pu compilé des rumeurs. Est-ce la vérité ? Je ne saurais jamais. Y’a eu un incendie. Comme quoi tout part en fumée dans ma vie.

Étourdissements. Fatigue. Je dois dormir. Je ne me suis pas allongé depuis que je suis parti. Est-ce que j’ai assez cuisiné pour Zamas ? Je n’aurais pas dû éclater mon téléphone. Il faudrait que j’envoie de l’argent, il a les fonds d’urgence, si besoin il pourra s’en servir. Mais j’aurais dû lui apprendre à être indépendant. Je suis parti si rapidement, et s’il n’y parvient pas ? Il pourrait, il pourrait mettre feu à l’appartement sans le vouloir en tentant de cuisiner pour lui-même. J’espère que la paresse l’emportera. Et qu’il commandera. Je ne peux pas revenir sur Lentis et rentrer dans un appartement soudainement vide. Enfin, est-ce que Neffie sera présente ? J’ai laissé un double des clés dans le pot de fleur devant la fenêtre de ma chambre si elle en a de besoin.  

((Descendre vers les chambres)) Observer les hublots dans le couloir, l'eau sombre, avancer, ne pas faire attention.
Et les tentacules qui s'étendent et le souffle qui se coupe et essaie de voir la silhouette difforme, impossible à déterminer. Est-ce vraiment des tentacules ? Pourquoi est-ce que ça s'entoure sur le hublot ? Je peux entendre le métal qui crie. Et l'ombre devenir soudainement presque triangulaire. On va plonger. L'eau va prendre la place dans les couloirs, le bateau rejoindra les abysses. Parce que cette informe créature inconnue et étrangère ouvrira l'hublot, le fera voler en éclats, pour une raison inconnue.
Est-ce ainsi que ma vie se termine ? Devant, je ne bouge pas.

Je n'ai pas bougé quand le feu a tout emporté.
J'accueille la faucheuse quand elle se rapproche de moi, prunelle fixée sur cette ombre qui semble prendre en épaisseur qui recouvre entièrement la fenêtre, projette sur moi des ténèbres imposantes.
Est-ce des tentacules ou des racines, ou simplement des liens ? Quand mes pas me rapprochent de la vitre qui nous sépare pour tenter de la dévisager, la détailler le plus possible, quand ma prunelle ne parvient pas à faire de sens de ce qui se trouve à l’extérieur, jusqu’à ce que les secousses ébranlent le bateau. Mais je suis le seul qui apparaît perturbé. Pourquoi les autres ne réagissent-ils pas ? Une créature dont tout laisse à croire qu’elle est plus immense que le bateau lui-même projette son ombre sur nous, m’englobe de sa réflexion ténébreuse… Je retiens mon souffle. De cette ombre, rien n’est discernable. Ce ne sont que des traits sombres dont les détails se perdent dans l’absence et le vide. L’eau est tachée d’encre.

((et puis, soudainement, alors que l’alarme de débarquement imminent retentit, l’eau redevient paisible
― comme si rien de tout ça ne s’ancrait dans la réalité))

Sursaut violent. Kérosène s’était frotté sur ma jambe sans prévenir. M’accroupir, le caresser. Ils ne peuvent pas faire des alarmes moins bruyantes pour avertir que l’on va accoster ? Je dois absolument être en mesure de trouver une personne pour remplacer la Marchande de sable. Alceste en a besoin pour son arène. De videur à pourchasseur de merveilles. Heureusement que les connexions ficelées au fil des années dans la rue ne s’éteignent jamais vraiment. C’est vrai, j’ai un peu changé, mais clairement, je reste reconnaissable. C’est la première fois que ça me servira, au lieu de provoquer une vague d’angoisse à l’idée que l’on puisse nous séparer – je suis seul, de toute façon.

Les jumeaux ne risquent rien.

La foule m’oppresse. Ils parlent. Les murmures, les voix un peu plus forts, les rires. Ils marchent. Le bruit des talons sur la rampe, les roulettes des valises. Un. Deux. Trois. Compter les pas. S’éloigner. Galar. Je suis arrivé. L’hôtel n’est pas très loin, il est visible d’ici, du port. Quelle ville est-ce ? Peu importe.

… attends.
Qu’est-ce que ?

Est-ce vraiment…un Ponyta de Galar ? Il est aussi magnifique que l’étaient ceux de la réserve de Kopadia, merveilleuse journée, journée qui ne s’effacera jamais de ma mémoire et j’espère que Liang aussi tient tout près de son cœur notre première rencontre.

Liang,
La lettre sera courte probablement, je viens de me poser à l’hôtel, je n’ai pas réussi à dormir sur le bateau. Est-ce que c’est un signe ? J’ai vu un Ponyta de Galar en débarquant.
Ils sont doux, les draps, ils appellent au sommeil. Une boisson énergisante traîne sur la table de chevet, l’odeur de rose envahit l’espace. C’est spacieux et vaste, mais ce n’est pas ma chambre, ce n’est pas la table du salon avec les papiers éparpillés des contes que je dois terminer de rédiger. Ce n’est pas chez moi - peut-être qu’au final, ma place est seulement auprès des jumeaux, peu importe où c’est. Être si loin d’eux est un étau autour du cœur.

C’est beau Galar. Je vais me procurer un appareil photo demain pour en faire des centaines que je te montrerais ou t’enverrais dès que je possède à nouveau un téléphone. Je vais aussi te joindre une carte postale dans la prochaine lettre et on pourra les ajouter à ton Scrapbook. Tu aimerais, je pense. Mais ce que tu aimerais beaucoup, c’est Sinnoh, c’est un endroit que j’ai beaucoup aimé. Je vais probablement y faire un tour pendant mon voyage et j’espère t’y amener au moins par les mots. Je poste quelques secondes le stylo sur le bois, laisse mon oeil traîner autour de moi, sur les rideaux épais aux imprimés de violettes - la thématique est florale à ce que je vois.

Tout va bien de ton côté, j’espère. C’est horrible, Lentis, en ce moment. Les Obscurs, ceux qui attaquent les villes, oh j’espère qu’il n’y a pas eu de nouvelles grandes attaques et qu’Ivanna n’a pas refait surface. Alors, sois prudent, veux-tu ? J’ai besoin de te revoir quand je reviendrais… j’aimerais pouvoir te redonner des câlins, d’accord ? Et tu dois devenir décorateur ou artiste, ou n’importe quoi qui te permet de mettre ton talent créatif en œuvre. Tu es jeune, tu as le temps de trouver. Enfin, je ne suis pas là pour parler avenir, je suis mal placé pour ça, je divague un peu c’est tout. La fatigue. Je vais envoyer cette lettre demain.
J’ai hâte de te revoir et parcourir les boutiques de Kopadia et transporter tes sacs et … et tout ça.
T’es… Oh. Damnit. Let’s say it : t’es un petit frère à mes yeux. C’est chiant d’être loin de toi aussi. Je connais Zamas, il sait se battre. J’ai plus peur qu’il meurt de faim par orgueil de ne pas tenter de cuisiner, et Vlinder … Vlinder a toujours su survivre même si je devrais mieux la protéger. Et toi ? Toi… toi t’es tellement rapidement inquiet.
Ne t’inquiètes pas pour moi, veux-tu ? Ça va bien se passer. Ce n’est pas ici qui est dangereux, c’est Lentis.
Prends soin de toi, ‘kay ?


« Vous aviez demandé un tiramisu ? » Lever la tête – observer la dame de la réception avoir un léger mouvement de recul, j’y suis habitué. Adolescent, ça m’affectait. Aujourd’hui, j’y suis indifférent. « Oui, merci beaucoup. » Manger, dormir. Et demain, retrouver les anciens collègues de travail. Mais ce sera la nuit, alors parcourir les rues, trouver des occupations, essayer de comprendre ce qui déconne à Lentis et chez moi au passage. Un jour, je trouverais.

« Tu viens Kérosène ? »  Le Feurisson n'attend pas que les mots soient répétés, il saute directement sur le lit, à mes côtés, et je pose ma tête à côté de la sienne, ses flammes comme réconfort. C'est étrange, la solitude,
lorsque j'ai passé tellement d'années à ne jamais m'éloigner de l'unique famille qu'il me restait, entre les cendres et les sacrifices, perdre de vue... tout.

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆

27 janvier - Smashing, 5h40

Au travers des rideaux, le soleil perce et éclaire la chambre entière, mettant en relief les serviettes parfaitement pliées sur le dessus de la commode et le café fumant qui m'a été apporté aux premières lueurs de l'aurore, à ma demande.
Un café enseveli sous une montagne de sucre parce que ce n'est qu'ainsi que je le bois. Les journées me semblent être les mêmes et pourtant, toutes différentes ― depuis combien de temps j'arpente Galar à la recherche d'une ressource pouvant satisfaire les exigences et besoins d'Alceste ? (sept jours)

Sept jours et que la poussière au creux de mes mains. Sept jours et que l'absence ; retrouver les anciens contacts et l'électricité sur le bout des doigts quand mon regard croise le frère de celui nous ayant suivi. L'adrénaline dans les veines, la colère à la gorge, mais se concentrer, et se ramener constamment vers la raison me poussant hors de Lentis. Les deux pieds sur le plancher froid, un frisson parcourt ma colonne vertébrale et dresse les poils sur mes bras, grimace sur mon visage et j'enfile immédiatement les chaussons à ma disposition. Qui aurait pu s'attendre à un carrelage d'une telle froideur ?
Encore plus glacial que mon coeur incapable d'aimer véritablement, de cet amour avec un grand A - cet amour aucunement fraternel, l'amour romantique. Je ne suis capable que de platonique.

Attraper la tasse de café et le carnet traînant à ses côtés, un carnet qui a définitivement vécu de meilleurs jours, mais il m'accompagne depuis des années, dans la rue, traînant dans le fond d'un sac désormais réduit en lambeaux (et la colère qui résonne, ancrée, les orages d'été jamais chassés)

Biffés, les noms des quartiers déjà visités ressortent avec le stylo rouge utilisé pour les rayer. Il ne m'en reste pas beaucoup pour Galar, et à la fin de la liste, le sien, mais dernier recours, dernière ligne, dernier arrêt. Si les recherches demeurent infructueuses jusqu'au bout, au dernier train, au dernier détour. À l'âge où nos chemins se sont croisés, son avenir était déjà tout tracé. Le mien n'a cessé de se réécrire.

Prochain point : Skifford.

Mais avant, la douche et l'eau chaude qui dénoue mes muscles, agressant ma peau sans pour autant que je ne cille. Elle est agréable, cette chaleur s'incrustant dans les pores et venant alléger les tendons crispés, retirer la pression des épaules bien trop penchées vers l'avant. Je n'ai jamais eu la meilleure des postures, mais ce n'est pas ma priorité, pas du tout.

(did you get enough love, my little dove,
why do you cry ?
tell me what did you learn from the Tillamook burn,
Or the fourth of july ?
We're all gonna die
)

L'eau contre ma peau et la buée s'envolant et s'entassant dans la salle de bain pour me faire oublier les travers de l'humanité qui m'accable. Je suis humain dans tous les défauts nous déchirant, nous fissurant, d'une humanité bien trop profonde et réelle qui m'étouffe par moments.
Et pourtant, pourtant ― la misère de l'humanité comme fascination et les ténèbres comme refuge, comme maison. Est-ce parce que je m'y suis plongé dès l'adolescence pour protéger les lambeaux de leur enfance ?

Je me laisse porter par les notes de musique résonnant des hauts-parleurs disponibles auxquels j'ai connecté mon vieux MP3 me permettant de chasser le silence, ne pas me perdre dans tous les bruits m'entourant, les pas des autres personnes, les murmures et discussions ne me concernant pas. Le chant des oiseaux. Les talons contre le ciment, les voitures qui passent, le train un peu plus loin - tous les bruits qui se mélangent dans une cacophonie éreintante, mais surtout, alarmante et anxiogène. Il était plus simple de se laisser bercer par ma musique, à fond dans les oreilles, oublier que j'existe dans la même réalité que tous les autres.

D'un geste désintéressé, essuyer la buée sur le miroir, m'asperger le visage d'eau froide avant de le dévisager. Aurais-je dû m'habituer, aurais-je dû apprendre à aimer ce reflet qui me fixe d'un air dubitatif ? Je ne le déteste pas, je ne veux pas le cacher. Il me compose et raconte mon histoire en silence, des murmures mystérieux qui soulèvent les questions. Je ne le déteste pas, mais je ne l'aime pas. La peau abîmée, brûlée, s'étend jusqu'à l'emplacement de l'oeil qui frappe de son absence, seulement une région d'épiderme lacéré aux cicatrices des chirurgies assez visibles. J'aurais pu accepter un oeil de verre. Prétendre que les événements ne s'étaient pas produits ; prétendre n'est pas ma sphère.
J'assume et je porte sur mon corps les traces des erreurs et des problèmes de notre univers. Je les cache par des vêtements et des gants, mais pas par des artifices.

Toujours la même veste grise dont je ne me débarasse pas. Je l'ai attrapé dans un sac pour la friperie, mauvais état, mais qu'est-ce que ça change quand on parcourt les rues, dis-moi ? C'était une veste capable de me tenir chaud.
Je n'ai jamais voulu voler. La vie ne m'a pas exactement donné le choix quoique. Je ne peux pas me prétendre tout beau, tout gentil, tout remettre aux problèmes nous ayant arraché à notre foyer : même enfant, je me laissais aller aux impulsions d'une main traînante.

Veste enfilée, les cordons mâchouillés retombant sur le tissu décoloré, le chandail gris et les joggings noirs comme habit complet. Je ne fais pas dans le « fancy », ça n'a jamais été mon style. Une profonde inspiration, une expiration ― Alceste attend mes trouvailles, je ne peux pas me perdre dans la contemplation d'un oeil un peu trop vide, un peu trop plein.

Ma main entoure fermement la bretelle de mon sac-à-dos que je balance sur mon épaule en buvant en vitesse les dernières gorgées d'un café devenu froid pendant la trentaine de minutes nécessaire à ma préparation, payer la nuit d'hôtel et Skifford, me voilà.

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆

27 janvier - Skifford, 9h40

Les mouvements du train sont apaisants, réconfortants, parvenant à m'entraîner dans un sommeil profond et sans rêve, reposant, pendant la première demi-heure de trajet. La deuxième, je l'ai passé à dévisager le paysage s'étalant devant mes yeux en me jurant que j'irais dès que possible acheter un appareil photo polaroïd pour intégrer des clichés aux lettres que j'envoie à Liang. Ça lui ferait définitivement plaisir.

La voix grésille dans les hauts-parleurs quand elle annonce qu'il ne reste que quinze minutes avant d'arriver à destination, précisant que c'est le terminus et que tous les passagers à bord sont priés de descendre en apportant tous leurs effets personnels. Il est évident que des objets seront oubliés et iront pourir dans une boîte où personne ne les réclamera. Parce qu'ils ne sont pas importants. Qui viendrait se soucier de l'élastique qu'il a oublié sur le siège d'un train ?
L'élastique, lui, se souviendra pour l'éternité d'avoir été abandonné. Je n'ai pas d'élastique, mais je ferais le tour pour être certain qu'aucun ne soit délaissé.

La petite tablette déployée, j'y dépose mon carnet ouvert à une page vierge et mon stylo vert. Vert parce que le vert m'a toujours fait penser à Zamas. Vert parce que c'est bien mieux ainsi. Le vert, c'est le printemps et la nature qui reprend, et qui revit, nous revivons toujours.

Zamas, Vlinder,
Enfin, j'ai envoyé à l'adresse de Zamas parce que je ne fais pas confiance à la poste pour ne pas se tromper de tente, mais je compte sur toi Zam' pour également passer la lettre à Vlin'. Mais pour ne pas faire ça trop chaotique - c'est mal pagti parti (pardonnez mon écriture maladroite, ce n'est pas évident écrire dans un train) je vais faire un à la fois

Zamas,
J'espère que tu ne t'es pas trop attiré d'ennuis depuis les quelques jours où je suis parti ? Je n'ai pas envie de revenir et d'apprendre qu'il te faut une chirurgie plastique parce qu'on t'a vraiment très mal brisé le nez. Et je sais que t'es capable d'énerver suffisamment les gens pour que ça arrive.
Est-ce qu'il te reste assez de nourriture ? Normalement, oui. Je pense que j'ai cuisiné et congelé la nourriture pour un assez bon moment dans le grand congélateur. Donc ça devrait suffire. J'espère que mon absence ne se fait pas trop ressentir dans l'appartement, parce que dans les hôtels, ouais. C'est vide quand il n'y a pas de petit frère pour m'agacer et me chercher des noises et je n'aime pas être loin de toi, vraiment pas.

Surtout pas après ce qui s'est passé,
Surtout pas après Greenhouse partie en fumée.
Surtout pas.
... Mais je n'avais pas vraiment le choix. Fin', si, on a toujours le choix. Mais c'est pour le boulot et c'était mieux ainsi, j'avais besoin de partir et respirer un autre air avant de vraiment péter un câble. Putain, cette Ivanna. OK. Je respire. Y'a Flare à mes côtés qui me dévisage. Merci encore pour le Chuchmur, enfin je me doute que c'était une sorte de cadeau empoisonnée, mais je vais apprendre à l'apprivoiser et je vais le chérir, d'accord ? Enfin, je vais apprendre à l'aimer, j'en suis certain, quand il aura cessé de m'écorcher les oreilles damn. Bref.


Je referme le carnet lorsque les secousses du train se calme, patientant jusqu'au moment où la voix marmonne dans les hauts-parleurs que c'est le moment de descendre. « Terminus » est clamé à tout va. Patiemment, attendre que tous soient descendus pour faire le tour des sièges et ramasser tous les petits objets oubliés, les glisser dans mon sac. J'en ferais l'inventaire plus tard. Ils auront au moins une appartenance.

Mes pieds se posent sur la terre ferme avant que l'on me dégage sous prétexte que je traîne alors que c'est le terminus et que tous les passagers doivent descendre. La lumière agresse mes pupilles qui mettent un long moment à s'accoutumer à la clarté.

Flare et Kérosène sont sortis et à mes côtés. Mes guides au travers la tempête de mes pensées, réflexions empoisonnées me rappelant les vagues brumeuses que je navigue et dans lesquelles je me perds. Mais je reviendrais à Adamantia à la fin de ce voyage. Pour le moment, il faut que je retrouve Lucie — si elle habite toujours dans le même quartier. Elle devrait se trouver au café du coin. Elle aime leur espresso, erh, je ne sais pas ce qui l'attire dans l'amertume de ce liquide.

« Pousser » est inscrit sur la porte du café alors franchement, est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi j'ai tiré ? Parce que c'est franchement idiot de ma part.

« Hey, si c'est pas l'enfant des rues !
- Lucie ! Oh comme c'est cool te revoir !  » Sa voix retentit à l'instant même où la porte s'est refermée derrière moi, accompagnée d'un son de clochettes avertissant les baristas qu'un nouveau client est arrivé.

La rejoindre rapidement et m'installer à la table qu'elle occupe, sans pouvoir m'empêcher de jeter un oeil aux cahiers s'étalant devant elle. Nous nous sommes côtoyés à mon passage à Galar, quand la majorité était derrière moi depuis quelques années, je pense que j'avais vingt ans. Mais j'étais l'enfant des rues parce que c'était tout ce qu'ils connaissaient de moi. L'enfant des rues, parce que personne ne savait comment me qualifier autrement.
Est-ce que sa vie, elle l'avait rangé, ordonné sur une étagère d'une bibliothèque brillante, plumeau passé récemment ? Un amas de chiffres et de lettres se trouvent sur ces papiers. J'y comprends rien, ça me donne mal à la tête et je ne vais pas forcer, cracher et mordre avant de demander un service, ça ne permet jamais d'être dans de bons termes et faveurs.

« Tu étudies ?
- Naaah. Trop sérieux pour moi ces trucs. Je revisite des papiers « officiels » d'un ami. Comme tes papiers. On sait jamais, jamais trop prudents, right ?
- ... right
- Une raison pour laquelle ton bel oeil s'inquiert de si je suis rentrée dans le rang des moutons ? Déjà, t'veux bien m'expliquer what the fuck happened to you ? »

Les langues qui se mêlent ne peuvent que me ramener des mois plus tôt, mai très précisément, mai 2022 pour davantage de précision : Romeo et les rues, Romeo et les pneus crissant, les bruits essoufflants, mais terriblement entraînants et ce tic de language très présent alors que les dés jetés se jouaient. Se concentrer, se concentrer parce que je ne peux pas me permettre de perdre du temps - les secondes sont comptées, les minutes d'autant plus, le tic-tac de l'horloge déraille en arrière-plan et tourne, tourne, tourne, tic-tac incessant me rendant fou parce que je l'entends si clairement.

La chaleur de Flare et Kérosène à mes pieds, sages et attendants mes ordres, s'étant assis sans que je n'ai à leur demander, leur ordonner. Ils comprennent aisément. Parfois, les réflexions s'imposent qu'un autre foyer présenterait des opportunités d'apprentissages plus alléchantes, mais surtout plus appropriées. Ce n'est pas à mes côtés qu'ils allaient pouvoir grandir, devenir des Pokémon honorables. Bien sûr, je peux leur apprendre à être fort, je peux m'assurer qu'ils ne manquent de rien et qu'ils s'entraînent - après tout, Kérosène est passé d'un Héricendre tremblant et incertain dont la vie faillit quitter son corps à un Feurisson fort et combattif. Seulement, ils ne brilleront pas, c'est une vie de nuit qui les attend avec moi.

Une grande inspiration qui vient mourir sur mes lèvres et le cordon de mon pull enroulé autour de mes doigts, distraction nécessaire pour contenir les picotements constants d'une énergie jamais épuisée. Je ne saurais expliquer l'urgence nouant mes entrailles, pesant dans mon estomac, mais elle s'impose avec force alors que je déglutis, préférant commander avant de reporter mon attention sur cette jeune femme. Ses cheveux blonds tombent négligemment sur ses épaules. C'est un blond cendre, un blond peu entretenu, un blond « je m'en fous » ; un blond « vos commentaires ne m'intéressent pas » et son regard nuageux me scrute en attendant une réponse.

Certes, mon apparence n'est plus la même, mais ce n'est pas son cas. En dehors des centimètres gagnés depuis notre dernière rencontre, elle est toujours la même femme. Devrais-je être décontenacé ou dire que je m'y attendais ? Je n'avais jamais vraiment pris le temps de me poser la question, à vrai dire. Depuis que je suis à Lentis, confortablement installé, j'évite de me replonger en détails sur les instants volés à la destinée, ces poignées d'heures arrachées aux circonstances. Parce que c'est plus simple de prétendre que rien de tout ça n'est réel, que ça n'a toujours été qu'une fabrication de mon esprit égaré. J'aurais préféré, clairement. Comme ça, je rentrerais et nos parents seront là.

Et les jumeaux n'auraient pas eu à grandir en courant, courant et tombant, tombant et se relevant pour recommencer. Course effrénée sans fin, nos souffles erratiques sans repos. Qui souhaiterait se rappeler les ampoules au pied à force de marcher, se rappeler le ventre grondant et réclamant de la nourriture, la bouche asséchée parce que la bouteille avait été vidée la veille ? Se rappeler des reproches, des murmures, des histoires racontées sur le bord d'une poubelle pour tenter de romancer une situation bien trop sombre pour des enfants.
Se prétendre pirates et chasseurs de prime en quête d'un trésor enterré à l'autre bout du monde, mais personne ne doit savoir que nous pourchassons ce butin sans quoi ils tenteraient de nous en empêcher. Et nous voir mettait en péril tout l'opération. Pourquoi ? Parce qu'on a placardé nos visages partout sur la ville, c'est vrai quoi, nous sommes recherchés tellement nous sommes doués dans ce domaine.

Romancer, réinventer, constamment pour oublier.
Oublier que je leur ai volé leur enfance. 

« Ce n'est pas vraiment une histoire intéressante.
- Je t'ai connu plus bavard toi ! Lentis changed you. Et je ne suis pas certaine si c'est positif.  
- Lentis est - était - est ... erh, c'est compliqué. Disons que là-bas, on y retrouve désormais des Pokémon atteints d'un virus qui a été communément appelé l'obscurisation and it sucks, fucking sucks parce que ça crée des Pokémon surpuissants qui ne cherchent qu'à buter l'humain devant eux. J'ai fait face à un Furaiglon, il m'a presque arraché le tendon de la main droite et il l'a fait pour l'oeil.
- T'as donc oublié d'me préciser qu't'allais vivre en enfer ? »

Et maintenant, les mouches peuvent être entendues alors que l'écho de nos mots se perdent dans le presque-silence d'un café tranquille en cette matinée. Les quelques clients présents quand je suis entré sont repartis sitôt leur boisson en main. Il ne reste que nous et l'employé ne s'intéressant aucune à notre présence. Les doigts qui entortillent indéfiniment autour d'eux le cordon d'une veste légère, oversized tout de même - le temps file, file et je vis et le sang bat à mes tempes, coule dans mes veines, je vis ; et je dois me répéter ce simple mot.
À quel moment ai-je oublié de vivre ?
Que reste-t-il quand je ne survis ni ne vis ? Et pourtant, mon coeur continue de se débattre dans ma cage thoracique.

Sur mes épaules, un poids étrange.
Jusqu'alors, je n'avais eu que les jumeaux comme responsabilité. Aujourd'hui, je m'enfonce dans les noirceurs que je côtoyais, frôlais du bout des doigts. Les accepte comme partie intégrante d'un quotidien dont les risques augmentent en continue.

Et je dois accepter que parfois, les paroles se perdent et n'ont aucune utilité. Que parfois, le temps est un peu trop compté pour se laisser aller au loisir d'une discussion s'éternisant jusqu'aux lueurs de l'aube. « Je venais voir si... t'avais une idée de... » s'interrompre, regarder vers l'employé qui disparait dans l'arrière-boutique, baisser la voix tout de même « un producteur dont les produits sont destinés aux Pokémon, permettant d'exploiter leur puissance, les rendre encore plus performants, agressifs et ouais. » et je peux voir les questions s'accumuler dans son esprit, les sourcils qui se froncent, la confusion qui prend toute la place. Parce que je parle de Lentis, je parle des Obscurs et leur comportement erratique, violent avec une colère vibrante dans ma voix ; je demande une poudre permettant d'obtenir un résultat similaire. La contradiction étonnante n'est pas suffisante pour la faire franchir les limites : dans ce milieu, les interrogatoires mènent vers la mort. Alors, elle se tait. Et elle réfléchit.

Une petite ride se forme sur son front et ses doigts tapotent son menton. J'attends.
C'est tout ce que je peux faire. 
« - Non... ça ne me dit rien. Tu veux faire une tournée ce soir ? Comme au bon vieux temps.
- Let's go ! Même lieu, même heure. » Malgré la déception régnant.

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆

27 janvier - Skifford, 23h30

Il y a longtemps que le soleil s'est fait la malle, laissant dans le ciel que les nuages impossibles à discerner, masquant les étoiles - les lampadaires comme unique lueur pour nous diriger. Le vent est frais et doux, agréable, alors que j'avance, pas à pas, Lucifer me suivant tranquillement. Pokémon des ténèbres aux apparences du diable ; je me suis dit que c'était le meilleur choix d'accompagnateur pour le retour aux sources.
Enfin, peut-être pas les sources exactes, je ne viens pas de Galar, ce n'est pas le premier lieu où j'ai côtoyé la misère humaine.

« Hey. T'es venu.  
- Évidemment.  » Je n'allais pas manquer l'occasion de parcourir les rues à ses côtés une petite nuit, un instant, avant de partir, aller vers d'autres endroits, d'autres lieux. Bientôt, partir de Galar et explorer d'autres régions en croisant les doigts d'y trouver ce que je cherche.

Je tends la main pour y attraper les différents sacs qu'elle possède. Un peu d'argent de poche au détour d'une recherche essoufflante, comment refuser ? Je doute y recroiser des clients autrefois connus, combien ont-il perdu la vie, volée par les poudres scintillantes entre mes mains ?
Je repense à toi, Marchande de Sable, à toi qui te sois fait un nom au travers des rues d'Haptos, et du reste de Lentis, jusqu'aux tréfonds d'Adamantia; les souffles incertains, murmures ténus, des aveux et la misère au creux de nos mains.

As-tu ressenti cette pression, cet oubli d'exister
cet oubli de survivre
pour ne laisser que l'obligation de continuer ?

Un hochement de tête – entre les ruelles, le silence qui nous accompagne, l’attente qui précède tout. Ils viendront nous retrouver, il faut simplement se montrer conciliant avec les secondes sonnant entre les oreilles, ne laissant pas la possibilité de mettre de côté la conscience que l’horloge continue d’avancer.
Vendre, récolter l'argent.
Les entendre pleurer, supplier, pitié, juste cette fois, je vous promets, je vous repaie, marchander, argumenter, parfois accepter parce que la clémence permet de se construire une présence. J'ai déjà tout entendu, j'ai déjà tout vécu, après autant d'années emmêlé dans les toiles d'araignée d'une illégalité, il n'y a plus réellement de surprises.

Elle est jolie,
Cette jeune femme aux yeux tristes, aux yeux tombants. D'une beauté désolante presque, alors que mes doigts frôlent sa chevelure de flammes que les ténèbres ne parviennent pas à mettre adéquatement en valeur. « Tu sais... I can tell you need more than your usual. I'll tell you ; this is way better, way stronger, and I'll do you a price, what do you say honey ? It'll be our secret. » Mais le secret, le vrai, c'est de leur donner l'impression d'être uniques, d'être visibles et compris. Ici, tous les détails comptent, jusqu'aux cernes à peine visible à la lueur des lampadaires.

Elle passe étrangement vite, cette nuit et entre mes mains, tenus fermement les billets obtenus avant de les glisser dans mes poches. Plus aucune substance entre mes mains, comme (au bon vieux temps).

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆

3 février - Smashing, 12h15

Le brouahaha ambiant m'étourdit, me pousse à augmenter le volume de la musique résonnant dans mes écouteurs alors qu'un soupir frappe mes lèvres mordillées. J'y goutte le métal du sang.
Le carnet est ouvert devant moi depuis plusieurs minutes, mais je n'ai réussi qu'à prendre plusieurs gorgées du moka commandé, avec crème fouettée bien évidemment. Smashing. Après avoir fait Brasswick, Corrifey et Winscor, après avoir renoué avec des contacts longtemps oubliés, après avoir parcouru les ruelles des souvenirs poussérieux qui auraient dû le demeurer; parce que c'est déchirant, déchirant de se remémorer les moments où il n'y avait que l'incertitude pour rythmer nos pas
(que les étoiles pour les éclairer).

Cette lettre aurait dû être envoyée depuis une semaine, mais le temps s'est précipité. Comment ça se passe, là-bas, à Adamantia ? Est-ce qu'il y a eu de nouvelles attaques ?
Je sais que tu ne pourras pas me répondre, je bouge beaucoup trop pour laisser une adresse. J'ai hâte de rentrer, tu sais. Parce que ne pas t'avoir à mes côtés, ce n'est pas habituel et ça laisse un vide très présent, très violent.
Je suis posé dans un petit café à Smashing, dans la gare. La prochaine direction : Alola. Tout se passe bien de mon côté alors ne t'inquiètes pas pour moi. Je sais que tu vas me sortir un truc du genre "mais j'm'inquiète pas", sauf que tu peux faire le fier autant que tu veux, je sais que ce n'est pas le cas. N'oublies pas que la nourriture est préservée dans le gros congélateur, avec la date à laquelle je l'ai fait.

Vlinder,
Comment ça se passe à Calléis ? La dernière fois qu'on y a mis les pieds, ça commençait tout juste à se remettre de l'attaque, un peu comme Adamantia qui essaie de se relever. Ça prendra des années pour effacer les traces. Et on ne pourra jamais vraiment le faire complètement, après tout, la faille dans la terre demeura. Peu importe la distance qu'il y aura entre nous, sache que tu resteras toujours ma petite soeur. Celle pour qui j'ai tout sacrifié, celle que j'ai défendu et défendrais toujours. Je ne suis pas toujours parfait, et ouais, je t'en ai longtemps voulu d'être partie à Calléis, nous avoir abandonné là-bas, dans la neige, dans les montagnes, là-bas, où la sécurité était assurée...
Enfin, nous étions protégés des êtres humains, je n'ai jamais cru qu'il aurait fallu aussi vous protéger des Pokémon. Ça devient un peu compliqué, tu ne trouves pas ? Ta chambre est intacte, elle le sera pour chaque fois que tu reviendras, que tu voudras dormir à l'appartement. Tu auras toujours ta place ici.
Et tu l'as depuis toujours dans mon coeur, entre mes bras.

Faites attention à vous, je veux vous voir quand je vais rentrer.


Y arracher la feuille, la plier et la glisser dans l'enveloppe, rédiger cette adresse connue par coeur pour la déposer entre les mains de la poste. Mon oeil glisse sur l'emplacement, l'oxygène emplit mes poumons - je n'ai pas trouvé ce que je cherchais à Galar, est-ce qu'Alola me sera plus chanceux ? Un pas, deux pas, trois pas. Compter indéfiniment, inlassablement. Une inspiration, une expiration, respirer lentement, tranquillement, pour que les pensées ne s'emballent pas trop. La lettre est envoyée et moi, je suis désormais installé dans le train, carnet glissé dans la poche du sac-à-dos, mes deux Pokémon feu sur la banquette à mes côtés. Flare et Kérosène m'accompagnent partout, sauf lorsque les ténèbres des nuits sont rois.

(c) TakeItEzy






Dernière édition par Oyaris C. Allens le Mar 28 Nov 2023 - 23:17, édité 4 fois
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Oyaris C. Allens
Ensemble des clichés complétés
02-01-50-VITAMINE
Permet la conception d'UNE VITAMINE par mois.
03-01-50- LENTIS-POKÉBALL
Permet la conception de TROIS POKÉBALLS par mois.
01-01-50- LENTIS-POTION
Permet la conception de UNE POTION par mois
01-02.2-100- LENTIS-JARDINAGE
Permet de JARDINER deux fois par mois
01-03-100- LENTIS-APPARITION
Permet de choisir le TYPE DU POKÉMON au moment de L'APPARITION.
01-04.1-150- LENTIS-OBJ-ROUGES
Offre 25% DE RABAIS sur les OBJETS ROUGES en magasin (Permanent)
01-05-200- LENTIS-INTER-ÎLES
Ouverture des frontières. Possibilité de CAPTURER SUR TOUTES LES ÎLES.
01-06.1-250- LENTIS-FUITE
Augmente le taux de fuite à 20 en zones vertes, 13 en zones orange et 9 en zones rouges.
01-07.1-325- LENTIS-CUISINE-EXP
Permet de CUISINER afin de gagner de L'EXP
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Donne accès à la REPRODUCTION.

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Habitant·e d'Adamantia
❝there's something down there that's just wants me close (solo) - 3 février au 17 février

CW/TW : violence & drogue

5 février - Kokohio, 23h5 février - Kokohio, 10h535 février - Kokohio, 17h275 février - Kokohio, 19h45



5 février - Kokohio, 4h55

Mon avant-bras contre sa gorge, plaqué contre le mur, les ombres nous dévorent, les lampadaires ont grillé depuis des années et n'ont jamais été remplacés. C'est le léger rire de Lucifer qui parvient à mes oreilles, enterre les halètements. Lucifer qui vient déposer un sachet dans ma main libre. « Et ça, c'est quoi ? » sifflement venimeux. Le vol n'a jamais été autorisé. (Ce client ne date pas de mes tournées d'antan) Colère dévastatrice déchirant les veines. La noirceur s'est abattue depuis une éternité — c'est loin de celle-ci que je les ai éduqués, éduqués pour qu'ils côtoient la lumière. Ces ténèbres, je les accueilli pour leur assurer une vie sans. Les décharges électriques d'une rage assassine — la position dans laquelle je le tenais le laissait à ma merci. Suffisait d'appuyer un peu plus.

Les échos distants d'échange sur un toit ; le rappel de paroles prononcées entre les toiles et la brume; de ce reflet déformé. Ne deviens pas comme moi, mais si elle est maître de son destin, je possède également les cartes entre mes mains. Fille des toits, merci. Son corps est envoyé sur le sol sans aucune considération pour le cri résonnant, attrapant un portefeuille volé par un Pokémon rose. « J'me sers, c'le prix à payer pour avoir voulu me voler. » Les quelques billets en main, lui balancer l’objet en faux cuir alors qu’il peine à se relever. Aucune once d’empathie n’envahit mon corps, que les picotements désagréables d’une émotion explosive, alors que je le délaisse sur le sol froid d’une ruelle maintes fois parcourues dans un passé proche, à la fois lointain.

Les souvenirs si clairs lorsque je me penche au-dessus de leur tiroir, une adolescence inexistante passée à chasser la vie. Les plaintes étouffées s'éteignent — je suis simplement trop loin pour les entendre désormais. Aucune plainte ne sera portée. Comment identifier un agresseur dans la pénombre quasi complète, comment admettre que celui-ci s'est acharné sur ta personne suite à un vol de substances illicites ? Ce serait se condamner. Je ne suis que de passage. S'accroupir brièvement, tendre le bras, laisser Lucifer grimper sur mon épaule. Plus léger que la moyenne de son espèce, avoisionnant tout juste les dix livres, il n'est pas léger, mais ça se supporte. Tout fier de ses méfaits, je sens son sourire plus que je ne le vois.
Amers échos d'une soirée d'halloween au cimetière, d'une compagnie dont les sentiments sont désormais hostiles à mon égard. Amers échos d'un après-midi à la neige et à la brume, aux éclats de voix, hurlements stridents et reproches, cascades de reproche m'ensevelissant.

D'un énième séjour dans une chambre d'hôpital comme si c'était ma deuxième maison. Résonne à mon poignet une douleur sourde qui semble décidée à m'accompagner pour l'éternité. J'entendrais presque encore sa voix ricocher à mes tympans, la colère et les émotions se bousculant en elle et la brume. La brume et le froid et la confusion, confusion prenant toute la place (et encaisser, comme j'ai toujours fait). Encaisser les reproches, les mots acérés. J'ai eu un entraînement adéquat pendant cette enfance tantôt floue tantôt trop claire. Les réflexions empoisonnées affluent constamment, cherchent et remuent les situations pour trouver des solutions. Pour décortiquer toutes les erreurs, confirmer le monstre ; je n'ai jamais voulu lui offrir de faux espoirs, où est-ce que je me suis planté ?

La lueur tamisée d'un lampadaire grésillant acceuille mon retour à la civilisation. L'astre enflammé cherche à colorer timidement les nuages entassés dans le ciel, l'aube n'est plus très loin, alors il faut achever la nuit. Rapidement, ne pas traîner le pas, ignorer les décharges désagréables au bras, se rendre au point de rendez-vous ; y retrouver celui avec qui j'avais pour habitude de travailler autrefois. L'adolescent que je fus n'avait pas réfléchi, impulsivité meurtrière et un seul but en tête, s'était plongé sans hésiter dans le monde de la nuit. Depuis, je ne l'ai plus quitté. L'adrénaline aux tempes et source de revenue certaine, comparé aux boulots réguliers que je ne parviens pas à préserver, celui-là ne demande ni CV ni identité connue. « Combien ? » Quiconque aurait pu le trouver irrespectueux — la compétition avait toujours teintée nos relations. « J'ai pas compté encore. Mais j't'assure que j't'écrase, t'as jamais fait le poids ! » Son rire carillon dans les airs et un instant, pouvoir réellement respirer. « J't'invite pour le ptit dej. »

i don't wanna feel nothing unless it feels right

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆
5 février - Kokohio, 10h53

Les rayons du soleil illuminent, colorent ― leur beauté s'étend dans le ciel au-dessus de nos têtes, même si son arrivée s'est annoncée des heures plus tôt.  Et je sais que la fatigue devrait me frapper, m'habiter, me hanter ; elle me fuit, ne désire pas être à mes côtés.
( et les échos de sa voix ;
et le poignet élançant, et les souvenirs et Essence) ― mon regard se perd sur cette salle à manger où la vie s'éprend et fleurit. Au pot de fleur trônant sur le centre de la table et la nappe tâchée qui mériterait d'être remplacée. Les dessins et bulletins de notes accrochés fièrement sur un réfrigérateur dont le bruit prévient d'une nécessité d'en acheter un nouveau prochainement.  « Je n'arrive pas à savoir si ta flamme brûle encore plus fort ou si elle s'est éteinte... c'est particulier. »

Sam ― Samaël ― se dresse de toute sa hauteur devant moi, posant à mes mains une nouvelle tasse fumante d'un café à l'ajout astronomique d'agents sucrants (il se souvient) ; se faire des contacts positifs partout, pour ne jamais se perdre, toujours avoir un endroit où s'échouer lorsque les temps se font orageux. Il me dévisage, dans mes traits, recherche une réponse qu'il ne semble pas trouver. Les enfants sont à l'école, lui aussi jongle entre la rue et la vie.
Et je souffle, et je soupire ― et les bribes de Lentis m'entourent. Adamantia et le froid qui prend toute la place et le sang qui s'étend, tâche la neige, mais y revenir quelques semaines plus tard et plus aucune trace du carnage, du massacre. Plus aucune trace de ce moment où tout a basculé. why is everybody not angry, crying out, throwing empty bottles at wall ; c'est également dans ces sentiers, dans cette sapinière épaisse, que la fourrure sombre d'Essence l'est devenue encore plus, que son corps s'est épris des ténèbres de la nuit, refusant de les laisser partir.

D'abord, de façon presque impossible à percevoir, me faisant me questionner, ensuite, le sang dans ses prunelles, la neige de Juillet se reflétait dans son regard et refusait d'en sortir.
C'est après,
Après que la rage s'est imposée. Que les décharges électriques parcourant mon corps ont été volé par ses pupilles ensanglantées, par le vermeil de prunelles autrefois lucides. C'est après que les attaques ont commencé. Au début, désordonnée et erratique, entre la folie et le calme, entre les orages et le ciel dégagé, mais après, peu à peu, les grondements avertissant l'ouragan ont laissé place à la dévastation. Ses griffes qui s'accrochent à mes vêtements, les déchire, ses crocs refusant de lâcher prise dans un poignet massacré, ses crocs traversant l'attelle dans une motivation claire : blesser.

(j'ai perdu le seul ami que j'ai eu)

Ce poignet qui, si peu de temps auparavant ; environ un mois, s'est retrouvé fracassé, opéré, corrigeant hémorragie et cassure.
Quand la voiture a rencontré un arbre et que la neige n'était plus que dans ma tête. Quand le froid, pourtant si peu présent par rapport à Adamantia, a envahi tout mon corps, mais qu'il fallait la tenir réveillée ; je n'ai eu mal qu'au moment où on m'a amené dans une chambre à l'hôpital.
Je n'ai eu mal qu'au moment où elle a quitté mon champ de vision. (Ne jamais avoir averti les jumeaux, Juillet avait suffit).

Décembre et Janvier se sont entremêlés entre fureur tamisée, étoiles brûlantes dans un oeil vif, et épuisement total, entre éclats et silences, entre le trop et le pas assez ; deux mois se ficelant et s'enchaînant, tonneaux.
Entre l'hôpital et les flammes de la serre, entre le canapé où s'échouait mon corps malmené, mon esprit survolté, mon esprit absorbé.
Je ne suis pas disponible pour le moment, veuillez laisser un message après le signal sonore. Fermer les volets, oublier que là-bas, la terre continue de tourner.

Les morceaux d'un appareil électronique gisant sur le sol, première cible continuelle des explosions. Sur ce divan, tourner entre les doigts un stylo à l'encre rouge, un stylo m'appartenant, gravure en témoignant — gribouiller ici et là des mots et phrases pour la faire vivre quand je n'y arrive pas.

Sam' prend place en face de moi, la chaise racle le sol brièvement ; il devrait mettre des protecteurs pour ne pas abîmer son plancher.  « Un collier s'est ajouté ? » Instinctivement, attraper délicatement les breloques (un papillon à l'espèce incertaine et un pyrax agrémenté de deux étoiles) ; le premier n'a jamais quitté mon cou depuis ma tendre enfance. Le deuxième l'a rejoint le vingt-cinq décembre, le coeur sur le point d'imploser. « Oui. Disons que j'ai fait quelques rencontres dont une assez importante. »
Je suis libre, volage — je n'ai aucune prison (jumeaux à part) ; je pourrais partir, ne laisser que des morceaux de papier pour apporter de mes nouvelles pour l'éternité.
Je suis libre, volage — mais le désir de m'évader n'est plus présent, je me suis acclimaté à cette région ensorcelée, maudite. (À l'idée d'être important)

« Mon feu brûle toujours autant, sinon plus fort.... Il brûle seulement différemment. » Se déposant sur les lèvres, les réalisations ont une saveur particulière, un doux-amer que je ne saurais décrire. Sam se contente d'hocher la tête en replaçant d'un geste rapide de la main les boucles rebelles tombant devant ses yeux, portant à ses lèvres son café d'une noirceur qui révolterait mes papilles gustatives. Les flammes sont vives, résilientes, elles possèdent une détermination entourée d'une carapace d'acier, et tous les événements cherchant à les éteindre ne sont que des carburants pour les faire s'élever encore plus haut, toujours plus haut, au-delà des nuages, toucher les étoiles. « As-tu encore des contacts avec ceux qui tirent les ficelles ?  
- Je ne suis pas convaincu d'apprécier les motivations d'une telle question.
- Sam', je suis de passage d'accord ? Je ne vais pas m'éterniser inutilement dans le coin ni chercher à prendre ta place et rafler ton argent, 'kay ? J'ai seulement besoin de trouver ... quelqu'un. Ou plutôt, des compétences. Alors, ça suffit la défensive. Ou tu veux qu'on règle ça à l'ancienne ? J'serais toujours capable de te foutre une raclée, crois-moi.
- ... mhm si tu le dis. Ouais, j'ai toujours mes contacts et raccourcis, qu'est-ce que tu veux ?
- Il y avait une productrice qui faisait des merveilles, elle fournissait une marchandise qui permettait d'amplifier l'agressivité des Pokémon, mais également leur puissance, faisant des combats... incroyables et empreints d'adrénaline. Seulement... Seulement elle est morte. Alors, bah, plus de production, les morts, ça ne fait rien.
-  Ce n'est pas exactement auprès de nous que tu pourras trouver des renseignements concernant quelconques possibilités associées aux Pokémon... Nous fournissons les humains. Et tu sais que les produits que je vends n'ont jamais été testés sur les Pokémon et n'ont jamais eu vocation à l'être.
- Tu ne veux même pas essayer de te renseigner auprès de tes supérieurs ? Enfin, je sais pas comment on les appelle, I guess que ce sont des supérieurs.  » 

Ses épaules se soulèvent alors qu'il prend une grande inspiration, les secondes s'écoulent pendant que le souffle s'échappe de ses narines lors de l'expiration. Les rouages de son cerveau sont inévitablement en marche, il réfléchit, négocie, anticipe. Chaque mimique est inscrite dans ma mémoire au fer rouge ; ses dents mordillent sa lèvre inférieure alors qu'un pli se creuse entre les deux sourcils. Le pouce et l'index de sa main droite font tourner l'alliance à son annulaire gauche.
La réponse plane dans les airs avant même qu'il ne la prononce.  « Bon, d'accord. Tu vas devoir rester autour pendant quelques jours encore. »

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆
5 février - Kokohio, 17h27

« 'sont où tes casseroles ? » Préchauffer le four, attraper les poireaux et les déposer sur la planche à découper. Ce soir, c'est lasagne aux poireaux. Autant le remercier du temps qu'il prendra pour investiguer la problématique qui me mène à voyager autant. Galar, Alola — si je ne trouve pas ici, les destinations continueront de s'enchaîner. Et puis, sa femme est agréable et ça fait un petit moment que je n'ai pas vu leurs enfants, ils sont adolescents désormais. J'avais vingt-deux ans la dernière fois. Six longues années se sont écoulées depuis que notre trajet nous a mené à Alola. Comment vont-ils ? Ils doivent avoir tellement grandi, et leurs cheveux et leurs expériences et leurs émotions et l'école - (cette vie que j'ai manqué)
(cette vie qu'ils ont eu)
(cette jalousie
mordante, agressive, qui terrasse) - mes mains autour d'un chaudron, se referment, jointures qui se blanchissent désagréablement et je
respire.

Cette chance, ils ne la comprennent pas, ne la saisissent pas. Ils ne la connaissent pas. Comment le pourraient-ils ? À vivre confortablement ici, à Alola, rentrer chez des parents s'aimant, un repas sur la table et un toit au-dessus de leur tête, le même toujours, ce toit certain, rentrer sans se questionner. Rentrer indéfiniment. Rentrer en sachant que la nourriture les attendrait, qu'ils se poseraient pour avancer leurs devoirs, pourront dormir dans des draps aux odeurs de lessives, qu'importe le parfum possédé. Cette certitude ancrée jamais remise en question qu'ils allaient pouvoir se doucher,
Cette jalousie désagréable qui m'envahit, comment pourraient-ils savoir ce que c'était, de n'avoir nulle part où se poser, nulle part où rentrer ?
Que la douche n'était pas une possibilité, que les ventres grondaient, hurlaient, vide de nourriture et de liquide, réclamaient eau et nutriments pour survivre, menaçaient se se digérer eux-mêmes, trouver leur source dans les muscles. Que rentrer, c'était la ruelle et puis l'hôtel, mais jamais chez soi, jamais le même endroit, cette chance hautaine de ne jamais douter.

Chaleur désagréable d'une plaque allumée, d'une main trop près, de terminaisons nerveuses défaillantes, oubliant de me prévenir d'un danger, et  « Oya ! » exclamation soudaine, frissonner et déposer la casserolle en éloignant la peau. « ... Oui. » Elles m'emportent loin, les pensées et je le vois, froncer les sourcils, m'observer, dévisager, de bas en haut et haut en bas, tenter de comprendre ce qui se passe, qui suis-je devenu.
Qui suis-je devenu ? Dis-moi, dis-moi. Je me perds. Dis-moi, dis-moi. Que suis-je devenu ? Les pensées me volent, divaguent vers de nouveaux horizons jamais carressés auparavant. Les jumeaux dépendent de moi depuis toujours, mais je n'ai pas l'habitude que d'autres, que d'autres attendent réellement de moi. Aujourd'hui, maintenant, Alceste.  Les pensées m'entourent, effacent les gestes posés devant mon oeil bien ouvert, m'aveuglent. Sam', yeux fixés sur moi, ne sait pas composer avec les changements me secouant.

Un,
Deux
((trois))
quatre et les chiffres
s'écoulent
et tombent
et
cinq - on compte, inspire et expire et je me tourne vers lui en attrapant le bol. Ce bol qui échappe à ma main, alors que les doigts doivent s'accrocher, se refermer sur le rebord d'un contenant, ils refusent d'obéir aux indications. Le plastique s'écrase dans un vacarme vrillant mes tympans alors qu'une décharge électrique se diffuse dans mon poignet, violente, désagréable, douloureuse. Ce regard qui reste sur un membre refusant d'obéir, tenter de refermer
« Je vais nettoyer. »

Sam s'approche rapidement, sa main ferme entourne mon poignet fonctionnel et me traîne sur une chaîse alors qu'il s'affaire - dans un grand silence - à nettoyer ce qui s'étend sur le plancher.  « Qu'est-ce qu'il se passe ? T'es pas dans un état normal. Enfin, y'a pas de normal chez toi, mais, là, c'est encore pire. » La prunelle se perd dans le vide, s'accroche sur les détails autour de nous, ramener ce poignet sur ma cuisse, le sang qui tempête sous cette peau froide et moite. Je devrais porter une attelle. « Ehhh... » Sur les lèvres, toutes les réticences, toutes les hésitations à parler de moi. Cette tendance à garder enfermer sous clé toutes les informations me concernant, loin des oreilles indiscrètes, je sens sur moi les couteaux acérés d'une inquiétude sincère.

« Oyaris. »
Sa voix est froide, elle se veut autoritaire, brise sous les inflexions anxieuses d'un état lui échappant. Sam n'a d'effrayant que sa stature - que les flammes l'habitant quand la colère prend le pas, nous sommes dangereux, mais face à ceux qu'on apprécie, nos étincelles protègent. Il attrape la chaise proche de moi, la soulève pour la poser, sa main attrapant la blessure invisible délicatement, l'observant attentivement en essayant d'analyser les situations passées au travers. Mais ce n'était pas évident. Que pouvait-on trouver d'un poignet réparé, dont la cassure avait nécessité opération, hémorragie interne, état de choc ? Mon souffle saccadé et l'erratique flot des pensées, tous deux ancrés dans une mémoire mouvementée.  « ... Tu n'iras nulle part à continuellement te taire. » Le silence flotte, les mouches volent, bourdonnement à nos oreilles. Les secondes s'écoulent, s'infiltrent, le sablier est enclanché depuis si longtemps. Son contact est léger, il ne cherche pas à faire mal, seulement à percer les failles d'un mur érigé depuis trop d'années.

« Oyaris... » C'est un souffle, presque une supplique, une demande amenée à se confier. Mais ne résonne que les mots scellés derrière les lèvres, enfermés à double tour. C'est la capitulation qui se dessine sur ses traits et un soupir alors qu'il se remet à couper les poireaux. Mes doigts pour masser le poignet, tenter d'apaiser les vagues pour me remettre à cuisiner.
Quand je parviens à nouveau à plier les doigts, je me relève et viens m'appuyer contre le comptoir, ignorant le regard que Sam' me lance, ignorant les questions muettes flottant dans l'atmosphère. J'attrape à nouveau le bol qui demeure à sa place cette fois-ci, pour enchaîner sur les étapes suivantes de la recette.

Les enfants allaient rentrer bientôt.

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆
5 février - Kokohio, 19h45

« Merci pour le repas. » Le sourire flotte sur les lèvres de Sam alors qu'on dépose la vaisselle dans l'évier, les enfants cahutant en arrière ( Oyaa, pourquoi t'as plus d'oeil ? ; le plus jeune sans filtre)

La vaisselle dans l'évier et les enfants encore à la table, attendant mon retour — quand je m'engage dans la pièce, l'aîné ne tarde pas à m'interpeller, une énergie aussi similaire qu'étrangère à la mienne. « Oyaaa, raconte-nous une histoire ! » Approbations verbales et enthousiastes des deux autres et moi, moi, je les regarde tendrement. À une époque, nous demandions la même chose à notre mère. « Quel genre d'histoires ?
Une histoire d'horreur !
Mais Halloween n'est pas avant plusieurs mois.
S'il te plaiiit ! »

Un petit s'échappe, s'échoue sur mes lèvres, s'envole dans les airs et ma main ébouriffe les cheveux épais d'X. Je me pliais à leur requête avant même qu'ils ne tentent de me convaincre. Je tire une chaîse et y prends place pour être confortable, bras reposant sur la table; l'un sur l'autre.

Étrangement, je ne prends qu'une seconde pour me décider sur le récit que j'allais leur livrer. Parce que parfois, l'horreur prenait place davantage dans la réalité que la fiction. « Je pourrais commencer par "il était une fois", mais cette histoire n'a strictement rien d'un conte de fée alors je vais me contenter de "alors que les flocons de neige travaillaient à préserver le manteau blanc d'un hiver éternel".
Le mois de décembre achevait, Noël était au coin de la rue, mais les coeurs ne fêtaient rien. Non, alors que la période de l'année réclamait magie et légèreté, les habitants ployaient sous le poids des pertes.
Quelles pertes ? Des parents, des frères, des soeurs, des meilleurs amis, des amants même.

Tous, sitôt ils sortaient des limites de la civilisation, retenaient leur souffle, surveillaient leurs arrières. Les recommendations étaient aussi simples que claires : ne vous éloignez pas si vous souhaitez demeurer en sécurité.
Mais, un après l'autre, les fondations de ce sentiment s'effondrèrent.

Là où ils se pensaient à l'abri, entre des murs érigés et conçus pour être solides et servir de protection contre l'extérieur... il ne restait que des flammes. Des flammes et un cri dressant les poils sur les bras, affolant le coeur... parce que ce cri, c'était le signe de la fin.
Dans les airs, une masse sombre et imposante se déplaçait, crachait un feu qu'elle n'aurait jamais dû posséder ; enflamma la serre qui leur permit de survivre par eux-mêmes depuis des siècles.

Certains y virent des proches coincés.
Ne pas pouvoir sortir. La population, menacée, ne pouvait que trembler, réfugiée dans leurs appartements alors que des inconscients s'élancèrent dans une bataille dont tous croyaient ne jamais ressortir. Comment peut-on vaincre une créature extirpée tout droit des enfers ? Un guériaigle qui n'en ait pas vraiment un, au pelage aussi sombre que la nuit, au regard de sang et à la soif de sang implacable, animé d'un désir insatiable de destruction. Non, vraiment, c'était impossible — un acte de désespoir, une impossibilité à rester sans rien faire.

La fumée s'élevait dans les airs. Épaisse, haute, elle indiquait leur avenir, à ce groupe. Ils pleuraient, hurlaient, se jetaient en pâture, angoissaient... Mais ils n'abandonnèrent pas. Et en insistant, envahissant le rapace d'attaques en essayant de l'empêcher de riposter, ils parvinrent à le vaincre.

Pourtant, même vaincu, rien n'allait. Leur serre n'était plus... et les pertes s'entassaient.
Et quand ils sortiraient, encore et toujours, l'ombre de ces créatures obscures et agressives menaçeraient leur chemin. »


On pourrait produire un film des apocalypses de Lentis ; et tous clameraient que ce n'est pas réaliste. Après avoir vécu l'enchaînement de ces événements, rien ne paraît plus horrifique que la réalité qui nous poursuit. Mais pour eux, pour eux, ça ne demeurera qu'une oeuvre de fiction, les recoins d'une imagination. Ces adolescents capables d'affronter le gore et le sanglant sans sourciller sur les écrans. Mais celle-ci, celle réelle, elle les emporterait sans crier gare.

Claquer des mains, se relever en supprimant une grimace endolorie face au geste venant de provoquer une violente décharge électrique dans le poignet. « Bon ! Qui m'aide à faire un dessert d'Halloween pour rester dans le thème ? » Réinventons les saisons comme nous réinventions les constellations.
Je ne suis pas surpris de les voir se relever immédiatement, se bousculer et râler au passage, tout en disant qu'ils étaient entièrement prêts à m'aider.

Les trois enfants me suivent dans la cuisine en courant, je les vois presque glisser et je ne peux empêcher un rire s’échapper encore une fois. Leur enthousiasme adoucit les maux ― cet arrêt, il s’avérait nécessaire. Et puis, le trio montre efficacement que ma présence leur avait manqué (pardonnez-moi, je ne resterais pas cette fois). Les regarder sautiller, revenir en enfance, aux côtés d’un adulte qui n’a jamais réellement grandi (mais est devenu trop grand trop vite à la fois). « Derrim, tu peux me sortir la farine, le sucre et le cacao. Erwan, toi, préchauffe le four à 350°C.  Et Martin, tu peux me sortir le beurre, les œufs et les pépites de chocolat ? »  Ils s’affairent sans rouspéter, bien qu’ils auraient parfaitement pu et ça ne m’aurait pas dérangé. Au final, c’est toujours plus agréable de cuisiner quand tout se déroule sans trop d’encombres. Après tout, avec un four allumé et chauffé, les accidents … ouais, ils peuvent arriver beaucoup trop aisément, beaucoup trop rapidement. Je ne veux pas qu’il leur arrive malheur.

Les ingrédients étalés sur la table, la tâche semble presque trop imposante pour être complétée ; ne pas se laisser intimider (cuisiner a toujours été un refuge). Attraper la tasse à mesurer pour y verser la farine, demander aux enfants de me confirmer que nous sommes bien à une tasse (je le sais, mais il s’agit d’interagir avec eux après tout). C’est Derrim qui verse la tasse de farine dans le bol sorti par Martin et Erwan qui mesure notre quart de tasse de cacao. J’y ajoute la pincée de sel nécessaire à toute bonne recette avant de tendre la spatule à l’ainé pour qu’il puisse mélanger les ingrédients secs. Pendant que Martin et Derrim mesurent le sucre et sortent les œufs, je m’occupe de porter à ébullition l’eau d’un bain-marie pour y ajouter approximativement une demi-tasse de beurre et … franchement, qui mesure les pépites de chocolat ? Attendre que tout fonde en remuant fréquemment (ne pas laisser les ados s’en approcher, même s’ils ne sont plus de tous petits enfants ― je connais la ferveur des flammes).

Trois œufs cassés et laissés dans le bol, quelques gouttes de vanille plus tard et me voilà qui ajoute le mélange de chocolat et de beurre que je viens de faire fondre à la mixture, pour que Martin homogénéise le tout. Je les écoute parler de tout et de rien, de l’école, des filles, des jeux-vidéos. De leur vie parfaitement normale. Prochaine étape : incorporer le tout premier mélange au reste. J’indique à Derrim de verser de petites quantités et de donner le temps à Erwan de s’assurer que tout est parfaitement lisse avant de poursuivre. Et une fois qu’il ne reste qu’une unique mixture, je m’occupe de la déposer dans un moule et la glisser dans le four. « Et maintenant, le glaçage ! » Parce qu’il s’agit toujours de tout préparer soi-même. C’est bien meilleur. Sauf la pâte feuilletée. C’est un enfer.

Porter à ébullition environ 150ml d’eau (qui mesure ? – certainement pas moi) avec une quantité … aléatoire de sucre, je n’ai pas vraiment retenu les mesures. Cette étape, c’est la mienne (tout ce qui peut occasionner un risque direct de brûlure, c’est à moi). Pendant ce temps, les trois adolescents se chargent de séparer les blancs de quatre œufs que je viendrais monter en neige lorsque le sucre aura atteint la bonne température (118°C) et voilà ! On incorpore le sirop au mélange, on ajoute des carrés de beurre. Dites-moi qui prépare un glaçage avec des mesures précises ? J’y vais au cœur, moi.

Et pendant que les brownies cuisent, les discussions s’étendent. Et lorsque c’est prêt, c’est de déposer le glaçage sur les morceaux découpés du dessert, d’y ajouter des petits yeux en sucre noir. Et voilà ! Des fantômes.



(c) TakeItEzy






Dernière édition par Oyaris C. Allens le Mar 28 Nov 2023 - 23:33, édité 6 fois
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Oyaris C. Allens
Ensemble des clichés complétés
02-01-50-VITAMINE
Permet la conception d'UNE VITAMINE par mois.
03-01-50- LENTIS-POKÉBALL
Permet la conception de TROIS POKÉBALLS par mois.
01-01-50- LENTIS-POTION
Permet la conception de UNE POTION par mois
01-02.2-100- LENTIS-JARDINAGE
Permet de JARDINER deux fois par mois
01-03-100- LENTIS-APPARITION
Permet de choisir le TYPE DU POKÉMON au moment de L'APPARITION.
01-04.1-150- LENTIS-OBJ-ROUGES
Offre 25% DE RABAIS sur les OBJETS ROUGES en magasin (Permanent)
01-05-200- LENTIS-INTER-ÎLES
Ouverture des frontières. Possibilité de CAPTURER SUR TOUTES LES ÎLES.
01-06.1-250- LENTIS-FUITE
Augmente le taux de fuite à 20 en zones vertes, 13 en zones orange et 9 en zones rouges.
01-07.1-325- LENTIS-CUISINE-EXP
Permet de CUISINER afin de gagner de L'EXP
01-08-400- LENTIS-REPRODUCTION
Donne accès à la REPRODUCTION.

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❝there's something down there that's just wants me close (solo) - du 27 février au 3 mars

CW/TW : incendie, mort évoquée

2 mars - Kalos, 10h10



2 mars - Kalos, 10h10

— 16 ans plus tôt —
« Oyaaa, pousse-toi, t'es dans le chemin !
— Mais me fais pas tomber !
Les enfants, on se calme. Vous allez arracher les décorations à vous chamailler. »

Je jette un regard agacé vers Vlinder, mais maman a raison. Faudrait pas qu'on détruise tout ce qu'on vient de poser, ce serait si triste et je ne veux avoir à recommencer. Mais c'est elle qui est dans le chemin, ce n’est pas ma faute ! Franchement, elle pourrait me faire de la place pour que j'accroche le fantôme sur les crochets pour les clés. La maison doit être parfaite !  « Regardez ! » Zamas termine tout juste d’accrocher les lumières oranges et jaunes avec l’aide de maman. Parce qu’évidemment, papa est parti, et on ne sait pas quand il rentrera. De toute façon, il n’est jamais là. Qu’est-ce que ça change, vraiment ?

« Tiens Oya’, va accrocher ça sur la porte. » Hocher la tête, attraper le squelette en plastique que maman me tend en regardant les jumeaux qui se chamaillent de leur côté, à savoir qui va terminer d’installer les bandelettes en plastique oranges et noires, striées de jaune et les avertissements DANGER qu’on mettra sur les barrières entourant notre jardin.
L’air est frais, l’air est agréable. Début octobre, il n’y a pas encore eu de neige, mais elle ne saurait pas tarder. Combien de maisons seront costumées ? Il y en a déjà quelques-unes ici et là. Nos voisins ont terminé de mettre leurs décorations hier soir. Sur la pointe des pieds, je parviens à atteindre le petit clou déjà parfaitement installé pour les différents accueils réservés aux gens. À ce temps-ci de l’année, c’est un squelette en plastique, mais quand Noël approche, il est troqué contre une guirlande d’houx. Et quand c’est pâque qui approche, un Torchic salue les invités. C’est si agréable de voir les ornements changés selon les saisons et les célébrations (c’est du temps passé avec les jumeaux et maman, je ne peux pas me plaindre).

Mais le vent commence à provoquer des frissons sur ma peau découverte alors c’est peut-être l’heure de rentrer et rejoindre la maisonnée pour le reste des étapes. Ce n’est pas fini, toute la maison doit être tapie d’indications comme quoi l’Halloween approche ! Et maman veut accrocher les Mimigal en papiers que j’ai pris toute la nuit à préparer. Elles vont pendre dans les escaliers pour se rendre à l’étage. « Attention, j’arriiive ! » Je dérape un peu et mon pied accroche la boîte légèrement, mais pas de dégâts. Fiou. Nettoyer n’est pas exactement dans mes plans, non, ceux-ci sont de poser les fausses toiles d’araignée un peu partout dans la maison ! Bon, c’est maman qui s’occupera des recoins entre le plafond et le mur, mais ça, c’est parce que je suis encore un peu trop petit malheureusement.

Vlinder se penche pour attraper les petites bouteilles marquées « POISON » et les installer dans nos étagères alors que Zamas s’occupe des citrouilles-lanternes et moi, moi, je m’accroche à cette vague apaisante qui déferle. Y’a vraiment pas mieux que ces soirées avec eux, et maman qui nous supervise.
((si seulement
J’avais su que c’était notre dernière année de paix
))

— 15 ans plus tôt —
« Mes amours, dépêchez-vous, les autres enfants voleront vos bonbons sinon !
On arrive ! J'arrange les ailes de Vlinder !
Zamas est charmant maman !
Non c'est Vlinder la plus belle ! »

Parce que c'est amusant, chasser les bonbons. Parce que c'est la tradition, porte-à-porte et puis, chasse et indices, et les rochers qui cachent les balais des sorcières et les sorcières qui ont téléporté les friandises dans le champ voisin. Parce que c'est tout le quartier qui déploie tous leurs efforts afin de rendre cette soirée magique pour l'ensemble des enfants. Un sourire, et une nuée de rires. Et les déguisements qui rivalisent d'imagination et d'attention. ((Ce quartier possédait tout pour plaire))
(mais à quatorze ans sonna l'horloge ;
à cette heure-là, la joie prenait les coeurs et dans quelques heures, les flammes lécheront le ciel, les pleurs remplaceront les costumes soigneusement préparés pour ce moment)


Mes doigts survolent délicatement les ailes de Vlinder alors que je finis de resserrer les liens dans son dos. Doucement, je lui donne un léger élan pour qu’elle tourne sur elle-même, soulevant la crinoline framboise de la robe tombant à ses genoux. Légère matière pouvant presque donner le sentiment d’être en mesure de voler. C’était agréable de travailler avec, bien que terriblement fragile. Une alternance de couches de crinolines blanches et différentes teintes de framboise pour amplifier l’effet féérique. Le haut de la robe se pare d’une teinte sombre qui, doucement, s’adoucit en formant un dégradé agréable pour les yeux ((nous nous sommes surpassés avec maman, cette année)) ; frôler sans oser trop toucher la veste en polar blanc qui agrémente le costume. Et les ailes ! Fabriquées à partir de fils de fer et d’un tissu mince, translucide, elles se déploient dans son dos avec grâce, une parfaite harmonie d’un framboise clair et d’or. Ce sont les fils de fer qui ont été peinturé d’un or intégré de petites paillettes attirant inévitablement le regard dès que la lumière pointe dessus ― ce sont les nervures qui permettent aux papillons d’agiter leurs ailes. Et la touche finale : j’accroche les antennes filiformes noires possédant une petite massue à leur extrémité. Celles-ci sont installées dans la chevelure de Vlinder par de petites pinces de la même couleur que ses cheveux pour passer inaperçues. Tadaam ! « Te voilà toute prête !
Charmant ! » Et un petit rire qui s’échappe de mes lèvres.

Se tourner vers Zamas, l’observer alors qu’il ajuste sa cape verte sur laquelle un Z à la calligraphie bien particulière, symbole davantage que lettre de l’alphabet, est brodée. Légère, mais pas trop mince pour ne pas briser à la moindre tension, la cape tombe jusqu’au milieu de ses tibias, et un masque entourant ses yeux mettent en valeur leur teinte, mais surtout : leur enthousiasme. ((Ils sont mes super-héros)) permettent de combattre la brume qui prend toute la place, les murmures, les émotions violentes qui prennent une place immense (nos parents qui discutent sans savoir que je les entende, parlent de consultations et de psys et de problèmes et … respirer.) Je n’ai pas besoin de déguisement puisque j’en revêts un à tous les jours.
Ce sourire sur mes lèvres pour leur prétendre que notre univers ne se compose que de joie et de rires et de perfection et de soleil. Et de toutes les nuances de l’arc-en-ciel. Pas de problèmes. Tant que je serais là, la réalité les épargnera. « Nous sommes prêts ! » Ma voix s’élève, mesurée, posée. S’accrocher à la conviction que tant et aussi longtemps qu’ils sont à mes côtés, je peux tout traverser. Tout encaisser. ((Allons chasser les bonbons, cogner aux portes et se réinventer encore et encore, tantôt superhéros tantôt papillon pouvant voler dans les plus hautes strates de l’atmosphère ; réinventons l’univers, couvrons-le de couleurs pastelles et vibrantes à la fois))

i was young, nothing to fear once, what have i done ?

Rejoindre maman, sourire. Toujours sourire. Sourire comme si ses larmes n’étaient pas étampées sous mes paupières closes, comme si les reproches ne se rejouaient pas dans mon cerveau, de ses arguments entendus quand on me pense endormi. Sourire comme si notre vie était aussi parfaite qu’on choisissait de le laisser croire. Nous sommes une pièce de théâtre. L’air est froid, attaque légèrement la peau, quand nous quittons la maison pour les rues envahies d’autres enfants avec leurs parents. Combien d’entre eux ne sont pas réellement heureux ? ((je me demande)) combien comme nous ? Concentre-toi. Il fait froid. Mais le froid vient de l’intérieur. Du cœur, des os. Il fait froid, mais le froid vient du feu qui brûle en moi. «Des bonbons -
- Ou un sort ! » Les voisins saluent les jumeaux, puis moi et maman et elle lui parle brièvement pendant qu’il dépose une poignée de bonbons dans les paniers de Vlinder et de Zamas, complimentant les costumes. Et moi, comment ça va ? Ça va et vous ? Ça va, et les cours ? La routine. Discussions sans intérêt, sans but, discussions qui ne mènent nulle part et la prochaine porte et la suivante. Mais les jumeaux s’amusent, rient, courent et se pourchassent et comptent les bonbons. Ils prévoient ce qu’ils s’échangeront et Vlinder prétend voler, et Zamas prétend embusquer les vilains. Je les observe, de côté, de loin, à la droite de maman. « Ils sont adorables.
-Oui. La jeunesse leur réussie. » ((merci))

Des bonbons ou un sort ! Normalement, les enfants terminent cette phrase par une interrogation. Pour Zamas, c’est un impératif. Un point d’exclamation. Il n’y a pas d’hésitation : il faut absolument faire un choix. Et s’il savait comment lancer des sorts, sans doute que ce serait mis à exécution. Une rue, une autre, les portes s’enchaînent, les bonbons s’entassent, les décorations cherchent à rivaliser continuellement avec celles voisines. Je n’avais jamais réalisé à quel point notre petit quartier mettait d’efforts dans cette célébration. Et quand la dernière porte se ferme, c’est l’heure de sauter sur le premier indice. La chasse commence. Et si plusieurs frères et sœurs se séparent et la jouent individuellement, nous sommes un trio réfléchissant ensemble. Les résultats sont toujours meilleurs quand on s’y met ensemble plutôt qu’à tenter de réussir par soi-même. « Regardez ! Sous la roche !
-Oooh, Zamas, t’es parfait !

Quand on se penche pour l’attraper, un petit sachet de bonbon se révèle à nous avec un papier : à côté du chaudron de la sorcière… ils cachent mon trésor, retrouvez-le pour moi !.  Sourire sur les lèvres, toujours présent, toujours accroché… le chaudron de la sorcière, à quoi est-ce que ça pourrait faire référence ? Je fais signe aux jumeaux de s’installer sur le sol pour que l’on puisse réfléchir, les hypothèses se lancent, les idées s’envolent et se mélangent jusqu’à ce qu’arrive l’illumination. Nous avons une petite boutique d’herbes et de thés, ça ne peut qu’être ça ! Je partage l’information et nous voici sur le pas de course pour nous y rendre. Y découvrir derrière la citrouille le sac de bonbons et sourire, nous avons réussi ! Et maintenant, il suffit de lire le nouvel indice, de le comprendre et d’aller chercher le sac de bonbons. Jusqu’à ce que le soleil se couche. Jusqu’à ce que le froid reprenne ses droits.

Les jardins laissent place aux magasins puis aux parcs, aux modules de jeu dans lesquels on grimpe. Parfois, on se déconcentre, on glisse dans les toboggans. Qu'est-ce le temps ? On saute par-dessus les barrières, regarder partout pour ne rien manquer. Un papier, un sac, une énigme, une autre. Les neurones qui réfléchissent, les jumeaux qui trouvent, et nous sommes rapides.
Et nous sommes amusés.
Et nous sommes ensembles.

On court, on sourit, on lit les papiers, on discute assis sur le sol sans égard au côté glacial du revêtement et on se dépêche pour revenir à la maison avec tellement de bonbons. Les heures se sont égarées, elles ne signifient rien, ne veulent rien dire.  Et on rentre, on regarde les papiers amassés, on compte les friandises, on les trie et on rit.
Et on perd. ((il n’y a jamais eu de plus cruelle course que celle contre le temps))

— 15 ans plus tôt, début de la nuit —

Je tousse.
J'ai mal.
J'ai froid.
La fumée prend toute la place. Pardon. Les mots n'échappent pas de ma gorge. Elle brûle. Maman, j'ai merdé. Papa, tout est de ma faute. Je n'arrive pas à voir. Je n'arrive pas à respirer. Je tousse, mes poumons, maman, il n'y arrive pas. Je me tiens debout.
La fumée, elle est partout.
La fumée, elle me fait mal. Je ne peux pas bouger. Je ne sais pas quoi faire. Pardon, pardon, c'est ma faute. Je voulais juste, je voulais juste voir le feu, vous savez, comme dans les documentaires parce que les incendies me parlaient et me disaient que c'était le temps de se rencontrer.
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Maman, qu'est-ce que j'ai fait ?

Un pas devant l'autre. Essayer d'avancer, c'est si lourd, c'est si lourd. Les membres, les jambes. Y'a un truc dans le chemin, c'est le sol qui m'attrape.
Mes doigts autour de ton collier
Mes doigts autour
Mes doigts
Le noir
((pardon))
les sirènes terribles échos qui déchirent le ciel de la nuit j'ai quatorze ans
j'avais quatorze ans

vous
rideau tombe

— Aujourd'hui —

« Je suis désolé. »

(c) TakeItEzy






Dernière édition par Oyaris C. Allens le Mar 28 Nov 2023 - 23:22, édité 5 fois
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Oyaris C. Allens
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Permet la conception de TROIS POKÉBALLS par mois.
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Permet la conception de UNE POTION par mois
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Permet de JARDINER deux fois par mois
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Permet de choisir le TYPE DU POKÉMON au moment de L'APPARITION.
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Ouverture des frontières. Possibilité de CAPTURER SUR TOUTES LES ÎLES.
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Augmente le taux de fuite à 20 en zones vertes, 13 en zones orange et 9 en zones rouges.
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❝there's something down there that's just wants me close (solo) - 5 mars au 8 avril

CW/TW : violence & drogue

5 mars - Courroneige, 20h106 mars - Courronneige, 1h516 mars - Courronneige, 2h316 mars - Courronneige, 2h35



5 mars - Courroneige, 20h10

the lights keep coming on

C'est dans son allée que mes pas s'étouffent,
Dans son allée que mon souffle se suspend.

Le silence de la nuit nous poursuit, nous pourchasse, me rattrape. Flare à mes pieds, attendant sagement les mouvements observés de ma part. Le doigt se fige au-dessus de la sonnette, frôle le plastique froid alors que mon oeil cherche un signe de vie, une présence, peut-être une accroche, un instant de courage volé à l'intimité des étoiles. Le bruit résonne bruyamment, j'en sursaute presque alors que la lumière de l'entrée s'ouvre, les pas s'approchent et la silhouette se dessine derrière la vitre brouillée. Délicatement sur mes épaules, la neige s'entasse, de milliers de petits flocons dans une ambiance presque magique, quasi féérique.
« ... Oyaris ?
- Imani... »

♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆ ♧ ☆
6 mars - Courroneige, 1h51

C'est sa main sur mon épaule, douce, incertaine, un contact léger, l'aile d'un papillon, c'est la lampe à l'huile des anciens temps qui dégagent des ombres particulières sur les ombres et l'odeur particulière aseptisée provenant de mauvaises habitudes préservées. Ce sont ses cheveux qui tombent en cascade sur ses épaules, blancheur bouclée éclatante rappelant le décor dans lequel elle se trouve. Ce sont ses yeux bleus, grands, dans lequel je pouvais me perdre - sont-ils gris ? Ils sont orages et tempêtes, les eaux troubles des jours sombres. C'est le silence qui nous entoure, le thé fumant, des sachets de sucre posés aux côtés et les questions sur le bout des lèvres.
Mais aucune prononcée depuis qu'Imani m'a permis de pénétrer sa demeure.

« Que se passe-t-il ? » Sur ses lèvres, les interrogations pénètrent les défenses violemment, ébranlent toutes les fondations et je ferme la paupière, en inspirant. Là où les lèvres demeureraient autrement scellées, sa présence semble provoquer l'effondrement.
(Toute la pression s'abat
épuise, ploie les épaules ; soudainement) - je me brise entre ses mains délicates.

La brume épaisse m'entoure, resserre son emprise, étouffe ; la respiration saccadée se heurte à mes lèvres alors que mes ongles recherchent la peau, s'enfoncent dans un poignet éternellement malmené, recherchant, recherchant cette douleur s'infusant, prenant toute la place. « Je - »  Les mots se perdent et s'emmêlent et s'étranglent dans ma gorge. « Je... je ne sais pas par où - commencer » Se décompose le fil de mes pensées, se décompose le fil de mes émotions, alors que les grandes lacrymales de mon oeil semble se décider de fonctionner.
(Il suffisait de se trouver chez elle)
Que ce soit sa voix, que ce soit sa demande, que ce soit ses attentes. Les seules retrouvailles tant évitées, les seules retrouvailles tant attendues.

Pour que les murs se terrassent.
Elle s'est armée d'un bulldozer pour tout soulever, et remettre à terre, un nuage de poussières s'étendant. « Commence par ... ce qui t'est arrivé physiquement. Et ensuite, tu m'expliqueras où t'as disparu, d'accord ? » Imani me berce par sa voix, me berce par les nuances apaisantes, par l'amertume que je peux entendre. Elle m'en veut, m'a accueilli bras ouvert, accepte les éclats, les vagues, se réinvente phare dans mon cyclone ; ça doit changer des incendies qu'elle encaissait autrefois. De la colère, remplacer par une détresse vibrante, par les épaules qui ploient sous les responsabilités accumulées.  

« J'ai ... Sur Lentis - là où on s'est installé - y'a un virus qui rend les Pokémon agressifs et ... et et et » Ils fuient, les mots, loin de moi foutent le camp ; je tends la main, tente de les attraper, les rattraper, pour les trouver, les composer, pour que les phrases se rédigent et prennent encore plus de place. Imani pose sur mes lèvres son doigt, m'intime au silence et enveloppe mes épaules d'une couverture chaude.

Laisse les minutes s'étioler entre nous deux;
(Ne presse pas)
« Y'avait - y'avait un Furaiglon atteint, le virus les rend meurtrier, ils veulent la peau de l'humain, y'avait Vlinder, je l'ai fait fuir, parce que fallait pas elle y passe tu sais, elle est importante. Mais du coup, j'ai fini à l'hôpital, sans oeil, le poignet massacré et ouais, plein de blessures. » Elle écoute, elle écoute sans prononcer de mots, attend, patience posée et paisible, qu'importe les heures que je prendrais, alors que la panique emporte, compresse la cage thoracique, une brûlure particulière sous les os, je suffoque. « On ... j'ai demandé des papiers et ... et je leur ai offert une vie posée à Lentis, c'est- pour ça qu'on est parti. Il leur fallait... une vie. »

Et je ne sais pas.
Je ne sais pas ce qui pousse les mots à couler, s'écouler, ce qui les arrache de ma gorge, fracasse les protections construites depuis tant de temps. Et je ne sais pas, je ne sais pas pourquoi les larmes coulent, pourquoi les mains s'acharnent sur une peau abîmée depuis un moment, ce poignet qui en a vu de toutes les couleurs, Essence et ses crocs, Essence et ses griffes, Essence et son agressivité, attaquant, refusant de lâcher.
Et je ne sais pas, ce qui s'est infusé dans ses mots, dans sa voix aux notes de rancune en arrière-plan, sur cette rare amitié possédée, sur l'étincelle incomprise dans ses prunelles et cette trahison dans ses gestes. Cette trahison vécue de son côté par mon absence soudaine, ma présence volatilisée. Les secousses et les muscles qui se serrent, se contractent, les tremblements et mes mains qui ne peuvent tenir la tasse de thé, alors que se referment autour de moi des bras aussi chaleureux qu'ils sont distants.

« ... et le virus s'est étendu à Essence, tu connais Essence, Essence m'a attaqué et j'ai eu un accident de voiture et la meuf, elle m'a reproché tout et tu sais, tu sais hein, je ne fais pas croire aux gens ce que je ne suis pas, elle m'a tout mis sur les épaules et y'a les jumeaux, et y'a eu une attaque sur Calléis, et Vlinder y reste à Calléis et puis y'a eu une attaque à Adamantia puis une manifestation qui a dégénéré à Haptos et un attentat à Haptos et les catastrophes s'enchaînent et les jumeaux auraient pu y rester à tout moment et et ... et je sais pas, je dois trouver quelqu'un pour remplacer la productrice de mon patron et je trouve pas et comment je peux rentrer si j'ai pas trouvé ? Qu'est-ce que je ... qu'est-ce que je vaux si je rentre les mains vides, hein ? Et comment je peux les protéger si j'ai plus de boulot, hein ? Enfin j'aurais dû le voir pour la meuf j'imagine, et y'a eu l'hôpital et l'hémorragie et l'état de choc les docteurs disaient et l'opération pour le poignet, et tout s'enchaîne et je sais pas, je sais pas ; est-ce que j'ai échoué sur tous les plans ? » Il y a ses bras qui se resserrent doucement quand les mots chutent, cascades violentes, torrents de paroles qui n'en terminent plus. Les larmes, les larmes qui n'avaient plus coulé, qui tarissent ma joue, la gorge s'enflamme et les termes s'éteignent. Les flammes s'envolent. Incendie apaisée. Mais la respiration s'accélère, l'oxygène dans la pièce est remplacée par du kérosène, explosion imminente. Sur les muscles contractés et les secousses sismiques, tremblement de terre en prévision.  
Ongles enfoncées, douleur physique pour chasser la détresse puissante, étincelante, toutes les décharges électriques qui me font déraper ;
La colère a laissé place à l'absence, cette incapacité à parler davantage, incapacité à respirer, les saccades comme unique source d'air. Sa main se pose sur la mienne, entoure mes doigts pour déloger les attaques. Elle ne dit rien, moi non plus. Les paroles se sont enfuies.

J'ai toujours été le roc. Cette pierre qui résiste à tous les vents. Mais elle s'ébrèche et s'effondre. La pression comme poids s'ajoutant toujours, toujours un peu plus, un gramme à la seconde, mais à la fin, ce sont des kilos, et encore plus. J'ai toujours été leur phare au travers des tempêtes les plus violentes, se déchaînant dans notre quotidien.
( quand toi t'es seul, y'a qui qui est là ? et les étoiles, elles sont de bonnes compagnies mais les étoiles ne parlent pas et elles ne réconfortent pas et elles n'écoutent pas, elles veillent, mais ne comprennent pas ; ne comprennent pas les tourments des humains ici-bas, ne comprennent pas les tourmentes des âmes errantes.)
et quand moi, je suis seul, il n'y a que leur lueur, et maintenant ? La solitude rattrape tous ceux se prétendant immunisés quand la pression s'infuse et empoisonne les veines au travers des années. Et de toutes les rencontres, que me reste-t-il ?
(Ils ont un avenir,
Est-ce ça ma réussite ?)

Ses bras autour de moi ; Imani n'essaie pas. N'essaie pas de se confondre en mots et tentatives d'apaisement. N'essaie pas de trouver des solutions miracles, ne laisse que les secondes pour épuiser les battements effrénés d'un coeur dysfonctionnel. Et dans ses bras, des remparts contre l'univers, contre moi-même peut-être même ; quand une bouteille sous pression reçoit le coup de trop, elle explose
(je suis les règles habituelles de physique)

Je me raccroche à son parfum, à cette odeur particulière que je ne retrouve que chez elle, ce mélange d'ambre et de jasmin, cette effluve un peu cachée de bois que je parviens à trouver en respirant, respirant à plein poumons pour oublier l'inflammation de mes voies respiratoires, cette brûlure franche et importante, douloureuse. Pour oublier la compression, ce poids qui se fait de plus en plus lourd, puissant, présent. Qui menace de faire craquer mes os. « Quand as-tu pris le temps de te poser, Oyaris ? Je te l'ai déjà dit. Tu ne peux pas avancer en agissant comme si ce que la vie te balançait, elle le présentait à la terre entière. Les événements qui te sont arrivés pourraient détruire un homme, tu n'es pas vraiment différent. Quand as-tu pris le temps de te reposer, dans tout ça ? »  Ses gestes sont mesurés, sa voix est douce, se perd dans un murmure, dans un souffle que le vent pourrait emporter, mais je la sais plus solide que tous les arbres, que la glace qui nous entoure. Je la sais franche, je le sais mature, je le sais grande. « Votre vie dans les rues, les attaques, l'accident de voiture, ton corps qui tente de guérir alors que tu ne t'arrêtes pas... je ne connais pas ton passé en détail, ce qui vous a amené à Galar en premier lieu... Mais Oyaris, si tu n'offres pas le temps à ton esprit de guérir, permets au moins à ton corps de le faire. Il te porte et t'accompagne à tous les moments. Viens, tu as besoin d'une douche chaude. »

6 mars - Courronneige, 2h31
— IMANI POV

La douche s'entendait de la cuisine sans aucune difficulté. Il fallait dire qu'aucun autre bruit ne prenait place dans son appartement. La lumière actionnée, Imani attrapa un paquet de pâtes et une casserolle pour la mettre sur le feu. Ce n'était, certes, pas de la grande cuisine, mais il allait falloir s'en contenter. La fatigue l'étreignait, elle était sur le point d'aller s'allonger quand la sonnette s'était faite entendre ; longue journée au laboratoire qui s'étendait sur plusieurs jours. Dans son domaine, elle ne finissait jamais.
Elle remettait toujours au lendemain ce qu'elle n'avait pas eu le temps d'achever.

Ce mélange d'amertume et de rancune se mélangeaient dans son coeur battant régulièrement dans sa cage thoracique. Elle s'attendait à tout en ouvrant la porte, mais pas de le trouver sur son pallier. Cette année passée sans nouvelles ; aucune réponse, aucun message. Le numéro : non-attribué. Qu'aurait-elle pu attendre de lui, comprendre de cette amitié ficelée brisée en un coup de ciseaux ? Imani souffla légèrement en observant l'eau qui se réchauffait avant d'attraper un contenant de verre de sauce alfredo. Que c'était-il passé ? L'adulte certain et confiant, le roc dans la tempête, qu'elle avait rencontré dans les allées d'un supermarché — cet adulte qui lui aprenait la vie de la rue, cette existence rude qu'il avait mené, cet adulte qui l'écoutait attentivement quand elle lui racontait ses études, son but de vie.
Deux longues années, presque, peut-être trois, elle n'était plus trop certaine, depuis sa disparation. Il avait changé.

La roche ébréchée venait de s'effriter, le phare éteint ne pouvait plus guider. Jamais elle ne l'avait vu ainsi. Ce passé mystérieux, brumeux, dont elle ne connaissait que des filaments, n'avait jamais suffit à le faire s'effondrer. Était-ce l'enchaînement constant en un temps réduit qui portait sur ses épaules le poids d'une pression trop violente, le forçant à flancher ?
L'inquiétude affluait. Elle se concentrait pourtant sur les tâches effectuées, refusant de prendre le risque de se brûler, alerte aux bruits de l'eau contre la surface froide d'un carrelage tout juste rénové. Ses mains abîmées par les journées au laboratoire luisaient sous la lueur froide d'une ampoule blanche. Entre son pouce et son index, la peau était froissée et la cicatrice d'une cloque régnait — les contours étaient rugueux. Elle n'avait pas souvenir d'une journée où ses mains étaient lisses, mais ça ne l'avait jamais importé. Elle n'était pas « fancy » et n'avait jamais répugné les heures passées à errer dans la nuit, encore moins les nuits à imaginer un nouveau monde avec Oyaris.
Un univers pour les jumeaux et lui, un instant dans lequel ils n'auraient pas à fuir. (Lui qui avait toujours refusé hospitalité)

6 mars - Courronneige, 2h35
— OYARIS POV

L'eau chaude tombe directement sur les muscles crispés, noués et je ne peux pas nier que c'est une sensation agréable. Pas d'attention portée à la buée qui se forme, qui s'impose, masse informe de condensation, tout autour de moi.
((Les souvenirs restent)) ― quand j'ai monté ces marches abîmées par le passage du temps, les lambeaux d'un passé me revenait inévitablement.

― 10 ans plus tôt ―

Flocons après flocons, la neige recouvrait le sol d'un fin tapis blanc scintillant. « Oyaris, ça sonne ! » Je ne peux pas m'empêcher de sursauter, perdu très loin dans mes pensées, tournant brusquement la tête pour, en effet, entendre le bruit strident de la sonnerie. Me lever, passer mes mains sur mes vêtements pour les aplatir légèrement avant de m'élancer vers la porte.
31 octobre.
Halloween.
Anniversaire.
((J'ai toujours préféré oublié cette date))

Mais avec Imani, c'est un peu plus agréable. Elle ne sait pas qu'aujourd'hui, j'ai une année de plus. Et je ne compte pas lui dire, à aucun moment. Jamais. Secret. La main sur la poignée, j'attrape de l'autre le bocal de bonbons achetés par Imani puis, je laisse le vent froid s'engouffrer dans l'habitacle et observe les enfants qui se tiennent debout, devant moi. Quatre enfants, sans aucun doute des amis, qui se bousculent légèrement. Tous les quatre vêtus d'habits représentant différentes évolutions d'Eevee, leur visage maquillé et portant des oreilles. Pourquoi pas ? Vraiment adorable comme idée. Ça ne me surprendrait même pas que Vlinder soit capable de convaincre Zamas de faire pareil une année ! Pyroli (j'approuve), Mentali, Noctali et Phylalli sont donc devant moi.

« Un bonbon ou un sort ! » C'est Mentali qui parle. Comment ils font pour ne pas avoir froid ? Leur costume semble assez léger pour la température. Après, je porte une veste à la place d'un manteau. Ils sont peut-être comme moi, ils aiment peut-être le froid. Léger rire qui s'échappe de mes lèvres et je dépose quelques friandises dans le sac qu'ils me tendent. Premier sac, deuxième sac, troisième sac, quatrième sac... et voilà ! Imani se repose contre le cadre de la porte après m'avoir rejoint.   « Vous êtes magnifiques. »

À son tour, elle dépose des bonbons dans leur sac alors qu'ils sourient en la remerciant. La timidité les envahit de façon évidemment, mais c'est adorable à voir. Ils nous remercient une dernière fois avant de descendre les marches, une après l'autre, les accessoires de leur costume dans la brise.

Feuilles mortes là
Bonbons dans tous les paniers
Chassés par le vent

― sous le couvert de neige, on peut encore discerner les feuilles mortes, oranges et jaunes, qui traînent, gisent là et attendre de se décomposer. Les échos des rires des enfants qui montent les marches des portes voisines me parviennent, ceux des petits qui s'éloignent de la petite maison d'Imani, gloussant suite au compliment, également.
Alors qu'une bourrasque de vent s'élève et chasse tous les bruits, emportent les feuilles au loin, la poudreuse également, nous forçant à fermer la porte pour éviter que les éléments extérieurs n'entrent dans le confort de ce qui est un foyer pour elle, une halte pour moi.



(c) TakeItEzy




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