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J’étudie une nouvelle fois la carte qu’affiche mon téléphone portable. D’accord… si je longe la route et qu’ensuite je tourne une fois à droite au fond de la rue et une fois à gauche je devrais me trouver en face de l’hôpital… Je viens d’arriver sur cette île et je devrais commencer à travailler dans deux jours. Je profite donc de cette belle journée ensoleillée pour essayer de trouver l’hôpital, comme ça je suis sûr de ne pas arriver en retard mon premier jours. Quoi que… avec moi on ne sait jamais.
Je continue à marcher tranquillement en observant les rues bondées d’Ike Kai. Les bars ouvert en pleine journée, la musique qui résonne de partout. Des gens qui s’enlacent, qui trinque, qui chantent ou dansent. Je me demande si j’arriverais à me sentir à l’aise ici. Les bâtiments de luxe qui s’élèvent haut dans le ciel me paraissent trop imposant. Trop propre, trop beau pour être vrai. Je me demande ce que cache toute cette perfection. Il y a toujours des histoires sombres derrière ce genre d’endroit.
Je me demande sérieusement ce qui m’a prise d’accepter ce poste. J’étais bien à l’hôpital de Frimapic, avec ses montagnes, sa neige et son froid. Qu’est qui me prends de venir ici sur une île qui ne dort jamais ou il fait presque tout le temps beau et chaud. Mon cœur se pince en repensant à la raison de mon départ de Sinnoh. Automatiquement ma main gauche se lève en direction de mon cou et mes doigts s’agrippent à la petite chaine en argent qui y pends. Ils la palpent à la recherche du pendentif. Le pendentif en question est une petite boule au motif hivernal. En son centre une touffe de poils d’un bleu glacial. Seul un expert saurait reconnaitre les poils d’un Givrali.
Oki était mon premier pokémon. Je me rappelle quand toute petite je l’avais reçu de ma grand-mère. Un petit cadeau de consolation, pour m’aider à surmonter la rupture violente de mes parents. Après le divorce de mes parents j’étais souvent seule. Ma mère travaillait dur et mon père ne voulait plus rien savoir de moi. Et même après que ma mère eu trouver un nouveau compagnon, elle n’avait plus vraiment de temps pour s’occuper de moi. Trop occupée à parcourir Sinnoh avec mon beau père et mes demi frères pour participer à toutes leurs courses de vélo. Quant à moi je restais a Frimapic et passais mon temps chez les voisins qui m’accompagnait à mes courses de ski. Oki fu donc le plus beau cadeau. Un tout petit Evoli, aux poils hérissés mais doux et au sale caractère. Il m’en fit voir de toutes les couleurs. Il était insupportable, destructeur, agressif, bruyant et têtu. Il obéissait que quand il voulait et avait un malin plaisir à embêter les pokémons des autres enfants. Tout le monde dans le village le connaissait. Certain le craignait (Ils avaient déjà tâté de ses crocs) et d’autres le détestaient. Mais moi je l’aimais de tout mon cœur. Avec moi il était drôle, doux et attachant. J’étais la seule qui pouvait le toucher sans problème et m’en occuper. Au final je pense que j’ai plus appris de lui que lui de moi. Avec lui j’ai appris à me détacher du regard des autres et à garder mon calme même dans les situations les plus désespérées. Choses qui m’ont été très utiles pour mes études.
Son évolution en Givrali ne l’a pas calmé le moins du monde. Il a continué de terroriser le village entier. Mais moi il me faisait rire. Je l’aimais tellement fort. Notre lien était indestructible. Sa présence me manque énormément. J’adorais aller skier avec lui, le voir glisser sur la neige avec plus d’aisance que je n’en aurais jamais. Je chérissais chaque instant. Chaque balade en forêt en silence, nous n’avions pas besoin de nous parler pour nous comprendre. Il était mon âme sœur. Malheureusement Oki est tombé malade. J’ai essayé pendant longtemps de le soigner, je l’ai emmené voir les meilleurs médecin pokémon de Sinnoh. Mais tous étaient clair. Une tumeur au cerveau que l’on ne peut pas opérer. Il fallait le faire euthanasier.
Une décision horrible qui pesait sur mes épaules. J’y ai longtemps réfléchis et en le voyant souffrir j’ai pris ma décision. Ce fu pour moi la pire expérience de toute ma vie. Je n’ai jamais autant pleuré. Je n’ai jamais autant souffert. J’ai eu l’impression de le trahir. Devoir prendre la décision de le laisser partir, de l’euthanasier… Ce fu à moi de choisir s’il avait le droit de continuer à vivre ou s’il devait mourir. Moi simple humaine insignifiante qui devais prendre une telle décision.
Je l’ai accompagné jusqu’à son dernier souffle. Et je savais à ce moment-là que je devrais vivre avec le poids de cette expérience jusqu’à la fin de ma vie. Mais je me suis jurée ce jours-là de vivre ma vie à fond et de ne plus laisser la peur me contrôler. Je lui dois bien ça. J’ai pris la décision de mettre fin à la sienne, alors à moi de vivre la mienne pour deux.
C’est peu après que j’ai accepté ce nouveau job ici, sur cette île festive. Je n’ai pas trop réfléchi, j’ai dit oui tout de suite. Pour la première fois de ma vie je voulais partir loin de la neige et des montagnes. J’avais besoin de changement.
Un jeune homme alcoolisé me rentre dedans en gazouillant des mots incompréhensibles me sortant de mes pensées. Je le fixe quelques instants, un peu perdue, puis je continue mon chemin un ignorant ses sifflements. Voila. L’hôpital devrait être pars ici. Je regarde au coin d’une rue et le voie, tout au fond. Il ressemble… a un hôpital. Le bâtiment a l’air neuf contrastant bien avec la vieille bâtisse de Frimapic. Bon et même si cet endroit ne me plait pas, mon contrat est pour une année. Je pourrais toujours rentrer une fois cette année passée. Mais avec la surcharge de travail des urgences je sens que je vais bien m’amuser et que j’aurais l’occasion d’apprendre pleines de nouvelles choses.