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Geneviève. C’est ainsi que ce beau bébé, qui venait de naître, devait s’appeler, en hommage à sa grand-mère paternelle disparue la même année. Heureusement pour elle, son père changea d’avis à la dernière minute, il ne voulait pas ressasser le passé, cet enfant avait besoin de fabriquer sa propre histoire. C’est ainsi que le choix se porta sur Krysta, prénom à la fois classique avec une touche intemporelle qui convenait parfaitement à la petite noblesse de cette famille. Geneviève resta tout de même comme son second prénom, mais il n’est pas conseillé d’appeler notre chère Krysta ainsi, sous peine de représailles bienveillantes (en gros, soyez prêt à manger du sable).

L’enfance de Krysta-Geneviève d’Auberjonois (ça claque sur le papier, hein ?), fut celle d’une fille de la noblesse de Calléis. Des moyens financiers lui permettant de s’épanouir de manière ludique et intellectuelle et une forme de respect déjà acquis socialement auprès de la population. Tout était mis à sa disposition pour qu’elle puisse éveiller son imagination, améliorer sa communication, stimuler ses mouvements, bref, une enfance radieuse dont elle garde des souvenirs remplis de nostalgie. Fille unique, elle pouvait passer des heures à regarder des livres d’images en écoutant sa mère faire ses répétitions de piano. De longues heures sans son père, médecin de son état et donc souvent absent du domicile familial.

Une éducation simple et classique, accompagnée de croyances religieuses tout aussi classiques. La famille participe au culte de Xernéas comme le veut la tradition. Célébrer la vitalité, la vie de manière générale, et être reconnaissant d’avoir cette place dans ce merveilleux endroit. C’est ainsi que Krysta a appris à voir sa vie et la chance qu’elle a. C’est aussi respecter la vie, où qu’elle soit. La vie de la faune et de la flore est tout aussi importante aux yeux de notre jeune blonde, et cela, depuis l’enfance. Vagabondant dans le jardin, elle aime particulièrement y aller au lever et au coucher du soleil, des atmosphères particulières et toujours uniques. Elle regarde les plantes pousser, les fleurs s’ouvrir avec l'arrivée du soleil, surtout les passiflores, qu’elle se fera tatouer sur la peau bien des années plus tard. C’est aussi durant son enfance, qu’elle se fabrique ses petites croyances personnelles. Outre le culte de Xernéas, elle se fait un petit autel en trois parties, pour Artikodin, Eleckthor et Sulfura, une sorte d’hommage aux facteurs météorologique qui protègent Lentis en répétant les cycles de manière permanente. Elle est encore fortement attachée aux oiseaux légendaires.

Son plus beau souvenir est au tout début de son adolescence. Pour son douzième anniversaire, elle reçoit en cadeau un Pokémon de la part de sa famille. Le message était clair, elle devait être responsable et bien s’occuper de cet être qui se retrouvait lié à elle pour toujours.

Krysta pourrait raconter avec beaucoup trop de détails ce moment de joie lorsqu’elle déballa l’énorme carton enrubanné avec du papier cadeau et des rubans par dizaine. Sa famille avait dû cotiser une somme rondelette, car ce n’était pas n’importe quel Pokémon qui se cachait là-dedans : une Dinoclier. Le Pokémon bouclier accepta sa jeune maîtresse rapidement, les deux formèrent un duo inséparable après seulement quelques jours. Très simplement, et sans chichi, Krysta lui donna le nom de Princesse Ma’de. Vous pouvez imaginer la Dinoclier avec une petite couronne sur la tête et des robes de princesse en accoutrement. C’était une chance que cette dernière se pliait gentiment à ces jeux enfantins.

C’est ainsi que durant son adolescence, Krysta passa beaucoup de temps dehors, dans la nature, à se promener avec Princesse Ma’de en guise de chaperon protecteur. C’était l’occasion pour la jeune blonde de sortir un peu de la petite zone de jardin qu’elle connaissait par cœur depuis sa tendre enfance. Approcher les bordures de la forêt, se baigner dans l’eau froide de la rivière, autant d'occasions de se rapprocher de la nature et d’apprendre à l’aimer pour son état naturel.

Côté scolarité, Krysta était une élève assez bonne, même si elle manquait d’organisation, ce qui lui coûtait l’obtention de meilleures notes. Sa matière favorite était évidemment la biologie (des cours qui lui permettaient de mieux comprendre la nature). En grandissant, elle aurait aimé faire des études poussées dans ce domaine, mais sa famille préféra l’inscrire en économie pour la plus grande déception de notre écologiste. Cette décision était une source de conflit entre Krysta et ses parents, elle ne comprenait pas qu’on puisse la limiter dans son choix. La seule réponse de ses parents était celle de toutes les familles qui pensent faire le bien de leurs enfants en allant contre leur volonté, ils voulaient qu’elle réussisse dans un domaine porteur et où elle trouverait un emploi facilement. Malgré son ennui profond pendant les cours, Krysta finit par obtenir son diplôme de justesse, espérant que tout cela lui serve un jour à quelque chose.

Fraîchement diplômée, la jeune femme ne voulait plus dépendre de ses parents et parti vivre chez ses grands-parents maternels. Un couple de personnes âgées comme on peut en trouver un peu partout. Débrouillard et ancien ingénieur, le grand-père lui apprenait les rudiments du bricolage manuel. La fibre écologiste de Krysta grandit encore en elle. Elle voyait et comprenait l’utilité de réparer les outils défectueux, de ne pas céder à un consumérisme alléchant en apparence. C’est aussi à cette période, qu’elle s’intéressa sérieusement à la politique de Calléis, dorénavant portée par Alice. Lisant les différents articles de la presse, les sites officiels, elle s’enthousiasme pour ce vent de fraîcheur, ces nouvelles idées d’ouverture, mais voulant conserver une réelle protection de l’île et de ses habitants.

Krysta se sent prête à entrer en action pour contribuer à la politique d’Alice. Elle ne sait pas encore comment, ni vraiment si elle peut réussir une telle ambition, mais elle va essayer de toutes ses forces. Son rêve serait d’être l’ambassadrice de l’environnement de Calléis, travaillant de pair avec Alice, inventant des politiques de protection pour la faune et la flore de l’île, créer un mouvement national autour de ces idéaux et peut-être, partager cet engouement avec les autres îles de Lentis.