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Enfant illégitime de la noblesse, Moira a grandi en marge de la lignée principale dont elle est née fruit caché. Elle s’est construite sans l’ombre d’un mensonge, seule enfant détentrice du secret - rose aux épines acérées dans un champ qu’on lui a prétendu de mauvaises herbes. Tu es née pour régner, lui a-t-on tant de fois répété ; cette place est la tienne au sommet, lui a-t-on insufflé au fil des années. Alors, Moira s’est bâtie autour de cette seule idée : d’être celle qui prendrait la relève, celle qui ferait mieux qu’ Irisis, dont on lui a dit qu’elle ne serait jamais assez. Lorsqu’Adamantia s’est enfin ouverte, Moira a su que son heure arrivait. Elle a attendu, attendu - et puis, les évènements se sont précipités, et elle s’est révélée. Elle s’est présentée comme une épaule solide, comme une conseillère de bon esprit ; je suis ta soeur et c’est mon rôle de t’aider - et puis, au fil du temps, elle s’est immiscée dans les insécurités de celle qu’elle prétendait guider. Si c’est trop difficile, tu peux arrêter - la relève est assurée, tu sais ; je ferai d’Adamantia tout ce que tu voulais faire sans savoir comment. De plus en plus viscérale - Tu sais que tu finiras par flancher, t’es pas obligée de continuer puisque je suis là. Un Solem de trop, une énième tragédie - septembre se couche sur la honte d’avoir échoué à protéger sa cité, et Irisis, la volonté érodée, cède sa place. Moira se dresse, impavide, sur une cité qui lui appartient désormais - je suis comme vous ; j’ai grandi comme vous, inconnue, anonyme, c’est son crédo. Je suis comme vous, je vous connais, je serai votre voix parce que c’est ainsi que mon sang l’a décidé.